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J'allèguerai Pétrarque, duquel j'ose bien dire que, si Homère et Virgile avaient entrepris de le
traduire, ils ne pourraient le rendre avec la même grâce et naïveté.!
Joachim du Bellay (1522-1560)
Pétrarque, après tout, n'a peut-être d'autre mérite que d'avoir écrit des bagatelles sans génie
dans un temps où ces amusements étaient fort estimés parce qu'ils étaient rares.!
Voltaire
Lettre aux auteurs de la Gazette littéraire, 6 juin 1764
Siècle fécond, jeune, sensible, dont l'admiration remuait les entrailles!; siècle qui obéissait à
la lyre d'un grand poète, comme à la loi d'un législateur. C'est à Pétrarque que nous devons le
retour du souverain pontife au Vatican!; c'est sa voix qui a fait naître Raphaël et sortir de
terre le dôme de Michel-Ange!
!François-René de Chateaubriand
Mémoires d'outre-tombe, partie 2, livre 14, chapitre 2 : Voyage dans le midi de la France, 1802
Pétrarque est une lumière dans son temps, et c’est une belle chose qu’une lumière qui vient de
l’amour. Il aima une femme et il charma le monde. Pétrarque est une sorte de Platon de la
poésie!; il a ce qu'on pourrait appeler la subtilité du cœur, et en même temps la profondeur de
l’esprit!; cet amant est un penseur, ce poète est un philosophe. Pétrarque en somme est une
âme éclatante. Pétrarque est un des rares exemples du poète heureux. Il fut compris de son
vivant, privilège que n’eurent ni Homère, ni Eschyle, ni Shakespeare. Il n'a été ni calomnié, ni
hué, ni lapidé. Pétrarque a eu sur cette terre toutes les splendeurs, le respect des papes,
l’enthousiasme des peuples, les pluies de fleurs sur son passage dans les rues, le laurier d'or
au front comme un empereur, le Capitole comme un dieu.!
Victor Hugo
Lettre autographe conservée au musée Pétrarque, 18 juillet 1874
À la louange de Laure et de Pétrarque
Chose italienne où Shakspeare a passé
Mais que Ronsard fit superbement française,
Fine basilique au large diocèse,
Saint-Pierre-des-Vers, immense et condensé,
Elle, ta marraine, et Lui qui t’a pensé,
Dogme entier toujours debout sous l’exégèse
Même edmondschéresque ou francisquesarceyse,
Sonnet, force acquise et trésor amassé,
Ceux-là sont très bons et toujours vénérables,
Ayant procuré leur luxe aux misérables
Et l’or fou qui sied aux pauvres glorieux,
Aux poètes fiers comme les gueux d’Espagne,
Aux vierges qu’exalte un rhythme exact, aux yeux
Épris d’ordre, aux cœurs qu’un vœu chaste accompagne.
Paul Verlaine
Jadis et naguère