comme leurs copains d’école »
1
. Ceci dit, la sociolinguistique trouve un
sujet de choix dans la littérature issu de l’immigration ou la littérature
beur, le mot « beur » signifie « arabe » en verlan, processus qui consiste
à inverser les syllabes d’un mot, le terme « beur » intègre « la notion
d’arabité, de francité et de marginalité »
2
. En effet la langue du roman
est singulière, c’est un mélange de mots arabes, de termes lyonnais, de
français familier .le titre lui-même le prouve : le « gone » est un mots
lyonnais qui signifie gamin et qui réfère par la suite à la misère et à
l’errance dans la rue. Le « châaba » est le nom donné par les arabes au
bidonville ou ils vivaient. Le titre connote une situation de
marginalisation et de distanciation des immigrés. Du fait ce roman
constitue un domaine fécond pour une approche sociolinguistique, ainsi
nous pouvons soulever la problématique suivante : quel est l’impact de la
langue arabe sur la langue française ?
La langue arabe occupe une place particulière dans le roman, il est
parsemé de mots arabes qui viennent s’insérer dans la langue française et
ceci selon un phénomène bien distinct, c’est l’interférence qui désigne
par définition « un croisement involontaire entre deux langues. A grande
échelle, l’interférence dénote l’acquisition incomplète d’une langue
seconde »
3
. Ceci dit l’interférence est synonyme d’alternance ou
d’incompétence, du fait le locuteur affronte une lacune souvent lexicale
et tente, pour la combler d’exploiter une autre langue.
Le roman de Begag est assorti à trois annexes, et au delà de l’humour,
ces annexes témoignent d’un problème difficile : « je suis un enfant
d’analphabètes, de paysans immigrés » déclare-t-il. Ma mère ne parle
pas français « ma mère n’a jamais parler français »(p145), le père qui ne
sait ni lire ni écrire, massacre les mots français et dés qu’il peut à la
maison parle en arabe avec sa femme et ses enfants : « je parle toujours
1
Decourt, Nadine, « contes immigrés et romans beur au croisement de la littérature de
jeunesse », Etudes littéraires maghrébines, p126.
2
Mdarhri, Alaoui, Abdellah, « interculturel et littérature beur » Etudes littéraires maghrébines,
p135.
3
Hagege, Claude, l’enfant aux deux langues, ed odile jacob, Paris, 1996, p239.