Sur prélèvements de petite taille, un carcinome non à petites cellules, sans différenciation
morphologique et histochimique (bleu alcian -), peut être classé en probable adénocarcinome
lorsqu’il est TTF1+ et P63- ou probable carcinome épidermoïde si TTF1- et P63+.
Tumeurs neuro-endocrines :
Les principaux marqueurs neuroendocrines sont la chromoganine, la synaptophysine et
l’antigène CD56 (neural cell adhesion molecule, NCAM). En dehors des authentiques
tumeurs neuro-endocrines (tableau III), 10 à 20 % des carcinomes pulmonaires peuvent
présenter une expression de ces marqueurs, dont il ne paraît pas nécessaire de tenir compte.
Sur des biopsies petites ou écrasées, un carcinome à petites cellules peut devoir être
différencié d’un infiltrat lymphoïde (CD 45 +, kératines -, EMA -), d’une tumeur carcinoïde
(Ki-67 montrant un index mitotique faible) ou d’un carcinome épidermoïde peu différencié
(TTF1-, p63+).
L’expression de l’antigène TTF1 ne permet pas d’affirmer l’origine pulmonaire car un tiers
des carcinomes à petites cellules d’autres origines sont aussi TTF1+.
IV –PATHOLOGIE MOLÉCULAIRE
La pathologie moléculaire peut mettre en évidence de nombreuses anomalies génétiques dans
les cancers pulmonaires (Tableau VI), avec de possibles implications thérapeutiques.
Amplifications PIK3CA : 33%
Amplification FGFR1 : 22 %
Amplifications MET : 10 %
Tableau VI : Fréquences et types des principales anomalies génétiques dans les carcinomes
pulmonaires non à petites cellules [5]
Eléments étudiés en pratique clinique
Les gènes EGFR et ALK sont analysés en routine dans les carcinomes non à petites
cellules et non épidermoïdes.
Les mutations du gène de l’EGFR (Epithelial Growth Factor Receptor) s’observent dans les
adénocarcinomes, surtout de type lépidique et en particulier chez des femmes, non fumeuses
et d’origine asiatique. Les patients dont le cancer présente une mutation activatrice peuvent
bénéficier d’un traitement ciblé par inhibiteur de tyrosine kinase (TKI) : gefitinib (Iressa®) ou
erlotinib (tarceva®). Les principales mutations activatrices sont une délétion de l’exon 19
(45%) ou une substitution du codon 858 de l’exon 21 (40%). Le type de mutation doit être
précisé car certaines mutations confèrent une résistance primaire (insertion sur l’exon 20) ou
secondaire (T790M) aux TKI.
Les réarrangements du gène ALK (Anaplastic Lymphoma Kinase) s’observent surtout dans
les adénocarcinomes solides et mucineux, en particulier chez des sujets jeunes, peu ou non
fumeurs. Les réarrangements décrits du gène ALK sont des inversions et fusions,
généralement avec EML4 (Echinoderm Microtubule-associated protein-Like 4). Ces
réarrangements peuvent traduire une sensibilité à d’un traitement par crizotinib (Xalkori®).
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