CONFÉRENCE DU FORUM DES SAVOIRS “Plus l’être humain sera éclairé, plus il sera libre.” Voltaire L’INVENTION DU CALENDRIER Le début de la mesure du temps CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN Association ALDÉRAN Toulouse pour la promotion de la Philosophie MAISON DE LA PHILOSOPHIE 29 rue de la digue, 31300 Toulouse Tél : 05.61.42.14.40 Email : [email protected] Site : www.alderan-philo.org conférence N°1000-014 L’INVENTION DU CALENDRIER Le début de la maîtrise du temps conférence d’Éric Lowen donnée le 17/12/2011 à la Maison de la philosophie à Toulouse Quelle est l’histoire du calendrier ? Comment et pourquoi les hommes en sont venus à mesurer et ordonner le temps ? Cette conférence portera plus précisément sur les origines du calendrier occidental, depuis ses racines mésopotamiennes jusqu’à nos jours. Association ALDÉRAN © - Conférence code 1000-014 : “Lʼinvention du calendrier“ - 26/6/1999 - page 2 L’INVENTION DU CALENDRIER Le début de la maîtrise du temps PLAN DE LA CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN Le temps lui-même n’a pas d’existence en tant que tel. Ce sont les choses, et leur écoulement, qui rendent sensibles le passé, le présent, l’avenir. Lucrèce De Rerum Natura I L’ODYSSÉE DE L’HUMANITÉ ET L’INVENTION DU CALENDRIER 1 - La neuvième grande étape dans l’odyssée culturelle de l’humanité : l’invention des calendriers 2 - Une des conséquences de la révolution agropastorale, plus précisément de l’agriculture 3 - Des inventions multiples, indépendantes et autonomes II L’ÊTRE HUMAIN ET LE TEMPS 1 - La perception très ancienne de l’écoulement temporel et de la cyclicité naturelle 2 - Le temps comme rythme, la conscience rythmique de la nature 3 - L’impulsion du néolithique, la conséquence de l’agriculture 4 - L’histoire du calendrier, une histoire de science autant que de religion et de politique III LES ÉLÉMENTS D’UN CALENDRIER 1 - C’est quoi un calendrier ? 2 - Les moyens à notre disposition : les événements cycliques naturels astronomiques 3 - Les trois éléments essentiels : le jour solaire moyen, la lunaison et l’année tropique 4 - Les calendriers lunaires, luni-solaires et solaires 5 - Un problème technique : la difficulté de connaître avec précision ces durées différentes 6 - Un premier problème insoluble : des phénomènes variables 7 - Un second problème insoluble : la non-synchronisation de l’année solaire et du rythme diurne IV DES PREMIERS CALENDRIERS A NOTRE CALENDRIER ACTUEL 1 - Les calendriers préhistoriques et protohistoriques (le disque de Nebra) 2 - Les premiers calendriers en Mésopotamie, la mathématisation du calendrier astronomique 3 - Le calendrier égyptien 4 - Le calendrier hébreux, la division de la semaine 5 - Le calendrier grec, le rythme olympique 6 - Le calendrier romain, un calendrier lunaire : le calendrier de Numa 7 - La réforme julienne en 46, le calendrier julien 8 - Le calendrier chrétien, un calendrier romain christianisé, mais des calendriers pluriels 9 - La réforme grégorienne de 1582 10 - Le calendrier actuel, un calendrier international d’inspiration grégorienne V LES RAISONS DE SON INVENTION ET SON ÉVOLUTION 1 - Dans des foyers de civilisations importantes, les moyens des calendriers 2 - A l’origine, une nécessité pour répondre aux besoins de l’agriculture 3 - La découverte de l’utilité de la maîtrise calendaire pour les autres activités humaines 4 - L’affranchissement croissant de l’observation visuelle au profit du calcul 5 - La relation entre maîtrise calendaire et maîtrise astronomico-mathématique 6 - L’effort constant de simplification et de rationalisation du calendrier 7 - L’harmonisation du calendrier avec les cycles naturels, afin de réduire les ajustements 8 - La laïcisation du calendrier, l’adoption d’un calendrier commun à toutes les sociétés Association ALDÉRAN © - Conférence code 1000-014 : “Lʼinvention du calendrier“ - 26/6/1999 - page 3 VI LES CONSÉQUENCES DE LA MAÎTRISE TEMPORELLE DANS L’AVENTURE HUMAINE 1 - La maîtrise du calendrier, une nouvelle forme de maitrise de la nature 2 - Le moyen de se repérer dans le temps, d’axialiser et d’ordonner le temps 3 - Le début de l’aventure de la datation et de la chronologisation de l’histoire humaine 4 - L’unicisation calendaire, chaque jour devient unique et individualisé dans le temps 5 - La structuration temporelle des cultures, la culturalisation du temps 6 - Les innombrables applications techniques pour la maîtrise du calendrier 7 - Une des raisons de l’origine de la protoscience, de l’astronomie et des mathématiques 8 - La découverte de la relation entre mouvement et temps : mesurer le temps, c’est mesurer l’espace 9 - La dépendance chronocalendaire augmente avec le développement technique et la complexification des sociétés 10 - Après la naissance du calendrier, le début de la maîtrise chronométrique VII CONCLUSION 1 - Une nouvelle étape dans l’évolution culturelle de l’Humanité, dans l’odyssée humaine 2 - De profondes racines historiques et cosmiques pour un instrument du quotidien ORA ET LABORA Association ALDÉRAN © - Conférence code 1000-014 : “Lʼinvention du calendrier“ - 26/6/1999 - page 4 Document 1 : En couverture de votre livret : au 15ème siècle, les artistes associent les travaux agricoles saisonniers à l’image du ciel correspondante : ici le mois d’octobre, période de préparation des champs pour le labour, entre Balance et Scorpion (Extrait du livre "Les très riches heures du duc de Berry", éditions Liber). Document 2 : Depuis des époques très reculées et pendant de nombreux siècles, l’observation du mouvement de la Lune dans le ciel a constitué la principale occupation des astronomes car c’est l’astre le plus proche de la Terre, le plus visible et dont les mouvements cycliques sont les plus faciles à analyser. Schéma de l'os gravé de l'abri Blanchard (environ - 25000). Dessin S. Trompe-Baguenard Association ALDÉRAN © - Conférence code 1000-014 : “Lʼinvention du calendrier“ - 26/6/1999 - page 5 Document 3 : Les traces certaines de premier calendrier lunaire remontent à plus de 10 000 ans. On a découvert à Gontzi, en Ukraine, un os d’ivoire taillé dans une défense de mammouth, sur lequel se trouvent des encoches qui, très probablement, signalent le passage de quatre lunaisons. Dans la séquence du mois 2, on voit 28 marques désignant les nuits où la Lune est visible et deux marques pour les nuits où les phases sont invisibles, lors de la Nouvelle Lune. Datant de 7 000 avant notre ère, une peinture rupestre se trouvant dans la caverne de l’Abris de las Vinas en Espagne, montre une figure entouré par un ensemble de taches, qui pourrait être également un calendrier lunaire. Les taches sont peintes en groupes de sept, et semblent indiquer les quatre phases des quartiers lunaires. Un groupe de trois points marquent les trois nuits où la Lune est pleine. Dans une autre caverne peu distante, l’abri de Canchal de Mahoma, on trouve une autre peinture rupestre datant de la même époque. Cette peinture contient 27 taches qui va d’un croissant à un tache ronde jusqu’à un autre croissant inversé, entourant une figure ou un symbole pour la Terre. C’est indiscutablement la première tentative pour décrire les phases lunaires et rendre compte comprendre le mouvement de la Lune. Figure de l'abri de las Vinas, environ - 7000. Dessin de S. Trompe-Baguenard. Document 4 : Le disque en bronze de Nebra (2 kg et 32 cm de diamètre) a été mis au jour par des fouilleurs clandestins en juillet 1999 à Nebra-sur-Unstrut en Saxe-Anhalt (Allemagne), avec d'autres objets constituant un dépôt cultuel. Il daterait d'environ 1600 avant notre ère (transition Bronze ancien / Bronze moyen Bronze A / Bronze B). Il est conservé aujourd’hui au Musée régional de Préhistoire de Halle, en Allemagne. Association ALDÉRAN © - Conférence code 1000-014 : “Lʼinvention du calendrier“ - 26/6/1999 - page 6 Document 5 : La lune premier calendrier naturel de l’homme. La succession régulière des phases de la Lune constitue, avec l'alternance du jour et de la nuit, le phénomène astronomique qui nous est le plus familier. Le mécanisme en est simple. La Lune n'émet pas de lumière par elle-même ; elle ne fait que réfléchir et diffuser une fraction (7 p. 100 environ) de celle qu'elle reçoit du Soleil : elle offre toujours, de ce fait, un hémisphère obscur (à l'opposé du Soleil) et un hémisphère éclairé (face au Soleil). Comme, d'autre part, elle gravite autour de la Terre, elle se présente sous divers aspects suivant sa position relative par rapport au Soleil et à notre planète. Lorsqu'elle se trouve en conjonction avec le Soleil, c'est-à-dire entre le Soleil et la Terre, son hémisphère obscur nous fait face. Elle est alors invisible : c'est la Nouvelle Lune. Puis, peu à peu, au fur et à mesure de son déplacement autour de la Terre, son hémisphère éclairé devient visible. On n'en perçoit d'abord qu'un mince croissant, visible le soir. Celui-ci, de jour en jour, s'épaissit et reste visible de plus en plus tard. Une semaine environ après la Nouvelle Lune, la moitié de l'hémisphère lunaire éclairé (moitié droite) peut être aperçue : c'est le Premier Quartier, observable durant toute la première moitié de la nuit. Son orientation par rapport au Soleil et à la Terre continuant à se modifier, la Lune présente ensuite un aspect intermédiaire (Lune gibbeuse) qui évolue jusqu'à la Pleine Lune. A ce stade, la Lune se trouve en opposition avec le Soleil, c'est-à-dire à l'opposé du Soleil par rapport à la Terre, et elle tourne vers notre planète la totalité de son hémisphère éclairé. Elle apparaît alors comme un disque qui brille toute la nuit. Puis l'obscurité envahit progressivement les régions qui étaient apparues les premières, après la Nouvelle Lune. Sept jours environ après la Pleine Lune, on ne distingue plus, à nouveau, que la moitié du disque (moitié gauche) : c'est le Dernier Quartier, observable pendant la seconde moitié de la nuit. Puis, au fil des jours, la portion visible se réduit à un croissant, qui s'amincit progressivement. Lorsqu'il disparaît enfin, c'est que la Lune est revenue en face du Soleil. Un nouveau cycle commence. Le cycle des phases lunaires, ou lunaison, s'étend sur 29,5 jours environ. Il a fourni aux populations de l'Antiquité une échelle naturelle de temps, intermédiaire entre le jour et l'année :le mois. Mais les Anciens éprouvèrent beaucoup de difficultés à établir un calendrier respectant les saisons, du fait que l'année - définie par la révolution de la Terre autour du Soleil - ne renferme pas un nombre entier de lunaisons. Le problème fut résolu par l'adoption de mois de 30 jours et de 31 jours. C'est l'astronome grec Méton qui découvrit, en 432 av. J.-C., le plus petit commun multiple entre l'année solaire et le mois lunaire, en remarquant qu'après 235 lunaisons, soit exactement 19 ans, la Lune retrouve la même phase à une date donnée. Les phases voisines de la Nouvelle Lune s'accompagnent du phénomène connu sous le nom de lumière cendrée. La partie obscure de la Lune reste visible quelques jours avec une teinte grisâtre, et un éclat d'autant plus intense que la phase est plus petite (aux très petites phases, on distingue nettement, dans la partie obscure de la Lune, les cratères et les reliefs les plus importants). Ce phénomène est dû au « clair de Terre », autrement dit à la source lumineuse constituée par la partie de la Terre éclairée par le Soleil. En effet, de la même manière que la Lune est vue de la Terre sous différentes phases, notre planète, vue de la Lune, apparaît sous diverses configurations, les phases des deux astres étant toujours complémentaires. Lors de la Nouvelle Lune, il y a donc Pleine Terre, et le globe terrestre envoie alors à la Lune une clarté environ 45 fois plus intense que la lumière que nous dispense la Pleine Lune : la lumière cendrée n'est autre que cette clarté, en partie réfléchie par la Lune. Philippe de La Cotadière In Astronomie, Editions Larousse, 1989, p. 235 Association ALDÉRAN © - Conférence code 1000-014 : “Lʼinvention du calendrier“ - 26/6/1999 - page 7 Document 6 : La relation entre les développements étatiques, religieux et les usages calendaires apparaît très tôt comme l’illustre cette tablette mycénienne en linéaire B retrouvée à Cnossos en Crète. À Cnossos, une série de tablettes traite particulièrement de la distribution de l'huile. Sur l'une des pièces, on peut lire cette liste d'offrandes religieuses (Fp I) : Au cours du mois de Deukios : A Zeus diktaios Au Daidaleion A Pa-dc A tous les dieux A l'augure (?) Amnisos, à tous les dieux A Erinys A *47da A la prêtresse des Vents 12 L. d'huile 24 L. d'huile 12 L. d'huile 36 L. d'huile 12 L. d'huile 24 L. d'huile 6 L. d'huile 2 L. d'huile 8 L. d'huile Total : 136 L. d'huile. M. Ventris et J. Chadwick Documents Le fonctionnaire responsable de la distribution d'huile a rédigé chaque mois un document de ce type nous possédons ainsi, pour Cnossos, six noms de mois, ce qui pourrait indiquer que le palais a été détruit dans le cours du septième mois. Mais, comme nous ignorons tout du calendrier mycénien en usage dans le palais de Cnossos, cette indication ne nous avance guère. La première offrande est destinée à Zeus du Dicté, montagne de Crète où s'est développé un culte minoen important aux époques précédentes, ce qui pourrait indiquer que l'occupant mycénien a cherché à assimiler les dieux autochtones. Le Daidaleion a été mis en relation avec le labyrinthe construit par Dédale, le génial inventeur au service de Minos d'après la légende. Comme nous connaissons aussi une Dame du labyrinthe dans les théonymes mycéniens, on s'est demandé si le Daidaleion ne serait pas le nom du sanctuaire où elle était révérée. Suivent ensuite trois appellations qui ne sont pas clairement identifiées. Le fonctionnaire qui a rédigé le document, après avoir traité d'offrandes à faire à proximité du palais de Cnossos, note l'envoi à Amnisos, à quelques kilomètres à l'Est, de quatre offrandes distinctes. Il effectue enfin le total d'huile à prélever des réserves pour satisfaire aux exigences du calendrier religieux. in Les dieux mycéniens, état de la question, par Alexandre Farnoux, in Les Mycéniens, des Grecs du IIème millénaire, Les dossiers de l’archéologie n° 195, p. 114 Association ALDÉRAN © - Conférence code 1000-014 : “Lʼinvention du calendrier“ - 26/6/1999 - page 8 Document 7 : L'année mésopotamienne commençait à l'équinoxe de printemps et était divisé en mois de 29 ou 30 jours, et en semaine de sept jours, consignés sur ce calendrier du 2ème millénaire trouvé à Uruk en Irak. Document 8 : Zodiaque de l'an 1489 (extrait de "Astronymie", d'André le Boeuffle, édition Burillier). Nos constellations proviennent de celles des mésopotamiens. Association ALDÉRAN © - Conférence code 1000-014 : “Lʼinvention du calendrier“ - 26/6/1999 - page 9 Document 9 : Le calendrier d'Éléphantine fut gravé sous le règne de Thoutmosis 1er vers 1450 av. JC dans un des temples de la ville. Il énumère les offrandes à présenter chaque année aux dieux le jour où l'étoile Sothis (notre Sirius) resurgit à l'horizon. Sa réapparition est accompagnée d'une date du calendrier vague: 3ème mois de l'été, 28ème jour. L'étoile figure au milieu de la 3ème colonne en partant de la droite. Document 10 : Le calendrier vague égyptien, calendrier saisonnier, lunaire à l’origine. Association ALDÉRAN © - Conférence code 1000-014 : “Lʼinvention du calendrier“ - 26/6/1999 - page 10 Document 11 : Comme leurs voisins mésoaméricains, les Mayas connaissaient une année de 260 jours, dite année religieuse ou tzolkin, mais les Mayas disposaient aussi d'une année de 365 de jours, dite année solaire ou haab (elle comprend 18 mois de 20 jours, et une période complémentaire de 5 jours nommée Uayeb). Chaque jour de l'année solaire était désigné par une expression obtenue par produit de deux cycles. Dessin extrait de L'énigme du calendrier maya, Andreas Fuls, In Pour la Science, dossier n°72 juillet-septembre 2011. Association ALDÉRAN © - Conférence code 1000-014 : “Lʼinvention du calendrier“ - 26/6/1999 - page 11 Document 12 : Les calendriers mayas furent repris par les aztèques. Page du codex Borbonicus, qui contient le calendrier rituel et divinatoire des aztèques, le tonalpuhalli, inspiré du Haab des mayas. La page est un représentation d’une des 18 sections de 20 jours de ce calendrier (soit 360 jours, 20 x 18). Chaque jour est figuré avec son numéro ordinal, son glyphe et les deux divinités quotidiennes, diurnes et nocturnes, accompagnées de leur oiseau. L'année aztèque se composait de 18 mois de 20 jours, auxquels venaient s'ajouter annuellement cinq journées maléfiques. Document 13 : Séance de la commission pour la réforme du calendrier, réunie en 1582 par le pape Grégoire XIII. Elle fut chargée de réformer le calendrier afin de rattraper les dix jours de retard pris par le concile de Nicée, en 325. Ce décalage qui résulte d'une mauvaise estimation de la durée de l'année, est indiqué par l'un des membres de la commission : de sa baguette il indique le retard pris par le calendrier Julien (arc supérieur) par rapport à l'année tropique (arc inférieur). Les pays catholiques de la zone germanique adoptèrent le calendrier grégorien en 1584. Kepler fut un ardent défenseur de la réforme, mais dans les états protestants allemands, le nouveau système ne fut utilisé qu'à partir de 1700. Association ALDÉRAN © - Conférence code 1000-014 : “Lʼinvention du calendrier“ - 26/6/1999 - page 12 Document 14 : Au-delà de l’aspect utilitaire et matériel de la mesure du temps, il est important de se rappeler que l’établissement d’un calendrier a d’importante implications psychologiques et existentielles pour l’Homme. Le repère temporel est aussi un repère existentiel. L’idée s’était infiltrée dans son esprit depuis longtemps, il ne savait pas au juste depuis quand et elle consistait à penser qu’il y avait une question dominant toutes les autres qui était celle du temps. Il se rappelait avoir appris en seconde au cours d’histoire ancienne que bien bien longtemps avant Jésus-Christ, les premiers hommes qui commencèrent à penser se préoccupèrent du temps. Ils étudièrent les étoiles et imaginèrent le système de la semaine et du mois et de l’année pour disposer d’un moyen de mesurer le temps. C’était intelligent de leur part car il éprouvait à peu près les mêmes difficultés qu’eux et il savait que le temps était la chose la plus importante du monde. C’était la seule chose qui comptait. C’était la base de tout. Si l’on arrive à se repérer dans le temps on a prise sur soi-même et l’on garde sa place dans le monde mais si l’on perd la notion du temps on est soi-même complètement perdu. Le dernier lien qui vous rattache aux autres hommes disparaît et l’on se retrouve tout seul. Il se rappelait que le compte de Monte-Cristo calculait le temps qui s’écoulait quand on le jeta dans un cachot obscur. Il se rappela que Robinson Crusoé eut soin d’établir un calendrier bien qu’il n’eût jamais de rendez-vous. Quelle que soit la distance qui vous sépare d’autres hommes, si vous gardez la notion du temps vous vous trouvez dans le même monde qu’eux vous faites partie des hommes mais si vous perdez la notion du temps les autres vous dépassent et vous devancent et vous restez tout seul suspendu dans le vide perdu à tout pour toujours. Dalton Trumbo (1905 - 1976) Johnny s’en va-t-en guerre Association ALDÉRAN © - Conférence code 1000-014 : “Lʼinvention du calendrier“ - 26/6/1999 - page 13 DÉCOUVREZ NOTRE AUDIOTHÈQUE pour télécharger cette conférence, celles de la bibliographie et des centaines d’autres Tous nos cours et conférences sont enregistrés et disponibles dans notre AUDIOTHÈQUE en CD et DVD. Des milliers d’enregistrements à disposition, notre catalogue est sur notre site : www.alderan-philo.org. Plusieurs formules sont à votre disposition pour les obtenir : 1 - PHILO UPLOAD : un abonnement annuel pour un libre accès à la totalité des enregistrements disponibles. Présentation sur notre site internet ou envoyez-nous un email avec le code PHILO UPLOAD et laissez-vous guider en quelques clics : [email protected] 2 - TÉLÉCHARGEMENT : vous commandez la conférence ou le cycle qui vous intéresse via internet. C’est rapide et économique. 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Article de Jalday Iduska sur l’origine des calendriers Conférences sur l’histoire de grandes révolutions culturelles de l’Odyssée de l’Humanité - L’odyssée culturelle de l’humanité, des savanes africaines à Voyager - Les origines préhistoriques de l’Être Humain - Les racines préhistoriques de l’odyssée de l’Humanité - L’invention de l’outil, des premiers galets taillés à internet - L’invention du feu, une conquête décisive dans l’aventure humaine - L’invention de la religion, l’invention du sacré et des religions - La naissance de l’art, l’émergence des productions esthétiques - Les civilisations paléolithiques, premières civilisations de l’Humanité - La révolution néolithique - L'invention de l'agriculture et de la domestication des animaux - L’invention du calendrier, le début de la maîtrise du temps - L’invention des sociétés - L'invention de la ville et de l'urbanisme, la révolution urbaculturelle - L’invention de l’écriture - L’invention des chiffres et des mathématiques - L’invention du droit et des lois, du code d’Hammourabi au Code Civil - L'invention de la métallurgie, l'aventure des métaux - L’invention de la Science et des sciences, le début de la conquête des savoirs - La révolution médicale, les conséquences de la révolution hippocratique - La révolution Gutenberg, l’invention de l’imprimerie - La révolution thalassoculturelle, l’aventure de la maîtrise de la mer - La révolution culturelle des droits humains - La révolution machiniste, la maîtrise des pouvoirs d’Héphaïstos - La révolution énergétique, la quête de l'énergie dans les sociétés modernes - La révolution télécommunicationnelle, l’invention de l’ère des télécommunications - La revanche d’Icare, la révolution icarienne ou l’invention de la maîtrise de l’air - La révolution informatique, le début des civilisations numériques - L'appel des étoiles, l'élan de l'Humanité vers l'espace - Les étapes futures de l’odyssée de l’humanité 1600-003 1000-031 1000-173 1000-044 1000-024 1000-068 1000-069 1000-254 1000-232 1000-070 1000-014 1000-244 1000-080 1000-065 1000-161 1000-256 1000-081 1000-071 1000-296 1000-084 1000-257 1600-319 1000-258 1000-085 1000-259 1000-260 1000-261 1600-098 1000-262 Conférences en relation avec le calendrier dans les sociétés traditionnelles - La religion babylonienne - La religion de l’Egypte pharaonique - La religion romaine - La religion de la Grèce Antique - Stonehenge, sanctuaire mégalithique - Les géoglyphes de Nazca, principes et signification - La religion de la civilisation Maya - Symbolisme du solstice d’Hiver dans les sociétés traditionnelles - Le symbolisme des mythes de la nativité chrétienne - Sens et symbolisme de la fête moderne de Noël 1000-011 1000-025 1000-003 1000-029 1000-050 1000-021 1000-061 1000-026 1000-010 1000-015 Association ALDÉRAN © - Conférence code 1000-014 : “Lʼinvention du calendrier“ - 26/6/1999 - page 15 Conférences en relation avec ce sujet - La place de l'être humain dans le Cosmos - L’aventure humaine - Le besoin de sens dans la condition humaine - Les voies de la connaissance - L’unification de l’Humanité, l’unification derrière la mondialisation 1600-043 1600-096 1600-109 1600-066 1600-247 Quelques livres et revues sur le sujet - L’énigme du calendrier maya, Andreas Fuls, Dossier Incas, Mayas, Aztèques... Comment ont-ils conquis l’Amérique ? In Pour la Science, dossier, N°72 , Juillet-Septembre 2011 - La fête, la rencontre des dieux et des hommes, par Michel Mazoyer, Jorge Perez Rey, Florence MalbrantLabat et René Lebrun, L’Harmattan, 2004 - Le disque de Nebra : un calendrier agricole ? Wolfhard Schlosser, in Pour la Science, N°318, avril 2004 - Dates, ères, styles, et calendriers, Denis Savoie, in Dossier pour la science, N° 42, janvier-mars 2004 - Prévisions météorologiques par les astres, Benjamin Orlove, John Chiang, Mark Cane, in Pour la science, N°311, septembre 2003 - De temps en temps - Histoire des calendriers, collectif, éditions Tallandier - Historia, 2001 - Le temps et la durée, Jean Walch, L'Harmattan, 2000 - Constructions du temps dans le monde grec ancien, collectif, CNRS, 2000 - Histoire de l’humanité, tome1 : de la préhistoire aux débuts de la civilisation, collectif, UNESCO, 2000 - Astronomes, philosophes, théologiens. Les inventeurs du calendrier, Jean-Michel Sallmann, in L'Histoire, N°238, Décembre 1999 - Naissance des divinités, naissance de l'agriculture : la révolution des symboles au Néolithique, Jacques Cauvin, Flammarion, 1998 - Le calendrier, de Jules à Grégoire, par Leïla Haddad, in Ciel et espace, N°332, janvier 1998 - Fêtes et calendriers, les rythmes du temps, Hélène Bénichou, Mercure de France, 1992 - L’Égypte au temps des pyramides, Guillemette Andreu, Hachette, 1992 - L’homme emprisonne le temps: les calendriers, A. Blanc, Les Belles Lettres, 1986 - La vie en Grèce aux temps antiques, Paul Werner, Liber; France-Loisirs, 1977 Association ALDÉRAN © - Conférence code 1000-014 : “Lʼinvention du calendrier“ - 26/6/1999 - page 16