L’importance de la macroéconomie mondiale
Japon : Le lent retour à l’inflation
Recherche Vanguard | Joseph Davis, Ph. D. | Avril 2015
Le Japon a connu deux décennies de faible
croissance et de piètres rendements boursiers
Après une forte appréciation des biens immobiliers
et des cours boursiers à la fin des années 1980, les
prix des actifs japonais se sont effondrés au début
des années 1990. Deux décennies de marasme
économique ont suivi, marquées par plusieurs
récessions et, en 1999, par une déflation
généralisée des prix à la consommation. Même si
les décideurs ont tenté à l’aide de différents outils
de relancer léconomie et le système bancaire
languissants, leurs efforts se sont révélés vains.
À ce jour, l’économie japonaise n’est pas parvenue à
se remettre du recul amorcé il y a 25 ans. La
situation a été nettement différente pour la Chine,
qui a ravi au Japon le titre de deuxième économie
mondiale en 2010 et de deuxième marché boursier
en 2014.
Le redressement de léconomie japonaise
pend des attentes de croissance soutenue
et de hausse des salaires
Les mesures d’assouplissement quantitatif au
Japon au cours des années 2000 n’ont pas permis
de relancer léconomie. Comme le secteur privé
était réticent à emprunter, les liquidités
supplémentaires n’ont pas entraîné de hausse
significative de la masse monétaire ou des
prêtsbancaires.
La dernière série de mesures d’assouplissement
monétaire est plus énergique, suscitant une
atténuation des attentes déflationnistes.
Laffaiblissement considérable du yen et le
rétrécissement de lécart de production ont dabord
stimulé l’inflation, mais la baisse des prix du pétrole
a fait en sorte que cette pression à la hausse s’est
atténuée dernièrement.
Lanalyse des composantes de l’inflation permet de
constater que les attentes relatives aux salaires et à
l’inflation sont d’importants moteurs à long terme
de l’inflation future. Bien que les prix du pétrole et la
vigueur du yen aient une incidence, ils sont de
nature plus cyclique. Dans le but d’arrimer les
attentes d’inflation, la Banque du Japon demeure
fermement engagée dans une politique
d’assouplissement monétaire et elle compte sur la
hausse des salaires pour atteindre sa cible
d’inflation ambitieuse
La part du Japon a diminué dans l’économie et le marché boursier
àl’échelle mondiale
Part du PIB mondial et de la capitalisation boursière mondiale depuis 1980
Sources : The Vanguard Group, Inc., d’après les données de Thomson Reuters Datastream et du Fonds monétaire
international.
1980
0
10
20
30
40
50 %
Décennies perdues
1984 1988 1992 1996 2000 2004 2008 2012
Capitalisation boursière du Japon (% du monde)
PIB du Japon (% du monde)
La politique monétaire énergique vise à alimenter l’inflation
Statistiques monétaires, croissance des salaires et IPC
Remarques : L’IPC de base correspond à l’inflation excluant les aliments frais et l’énergie (pourcentage sur 12 mois);
l’incidence de la hausse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est également exclue. La croissance des salaires correspond
à la croissance moyenne sur 12 mois de la rémunération totale en espèces.
Sources : The Vanguard Group, Inc., d’après les données de CEIC.
Indice : T1 1992 = 100
0
100
200
300
400
500
600
700
Base monétaire M2 Prêts bancaires
Assouplissement
quantitatif de
2001 à 2006
1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014
Pourcentage sur 12 mois
Salaires nominaux IPC de base excluant la TVA
–4
–3
–2
–1
0
1
2
3
4
5 %
Assouplissement
quantitatif et
qualitatif de 2013
à aujourd’hui
Réser à l’usage des conseillers financiers et des investisseurs admissibles. Cette publication ne peut être diffusée au public.
La croissance des salaires a été faible, et ce,
malgré le resserrement du marché de lemploi
La croissance des salaires est une énigme au Japon,
car même si le marché de l’emploi est serré et le
taux de chômage, en baisse, la croissance des
salaires a été modeste. D’ailleurs, la récente hausse
des salaires est surtout attribuable aux primes, qui
sont perçues comme temporaires et peu
susceptibles d’influencer les attentes d’inflation à
long terme.
D’un point de vue statistique, nous avons constaté
qu’au cours des dernières années, la croissance des
salaires au Japon a été beaucoup moins influencée
par les variations du taux de chômage
comparativement à la tendance de 1972 à 1997.
Cette situation peut sexpliquer, notamment, par les
difficultés dordre structurel qui ont freiné la
croissance des salaires sur le marché de l’emploi.
La courbe de Phillips s’est aplatie au cours des 15 dernières années au Japon
Courbe de Phillips : De 1972 à 2014
Remarques : Les salaires correspondent au total de la rémunération en espèces nominale, incluant le salaire de base, les
primes et la rémunération pour les heures supplémentaires.
Sources : The Vanguard Group, Inc., d’après les données de CEI.
La demande de travailleurs à faible revenu et à temps partiel est plus forte que la
demande de travailleurs à temps pleinRatio du nombre demplois au nombre de
demandeurs et taux de croissance des salaires
Remarques : Les données correspondent à la moyenne pour 2014. La croissance des salaires de base équivaut au total de
la rémunération en espèces, excluant les primes et la rémunération des heures supplémentaires.
Sources : The Vanguard Group, Inc., à l’aide des données du ministère des Affaires intérieures et des Communications du
Japon; et de CEIC.
Ratio emplois/
demandeurs Taux de
croissance des salaires
Taux de croissance
des salaires Taux de croissance
des salaires de base
–0,3
0
0,3
0,6
0,9
1,2
1,5 %
Ination globale
Temps plein
Temps partiel
De 1998 à 2014
La dualité du marché de l’emploi japonais
est le facteur structurel qui explique la faible
croissance des salaires
La rigidité du marché de lemploi au Japon, en
particulier le modèle de « l’emploi à vie », a donné
lieu à une longue période de hausse du nombre de
travailleurs à temps partiel; depuis le milieu des
années 1990, ils sont passés de 15 % à 30 % de
l’ensemble des travailleurs. Cette tendance s’est
accélérée depuis le lancement de la politique
économique de Shinzo Abe à la fin de 2012.
La sécurité d’emploi sest nettement détériorée pour
les travailleurs à temps partiel et ces derniers ont
droit à une couverture d’assurance beaucoup moins
grande de l’État. Mais surtout, les salaires des
travailleurs à temps partiel étant inférieurs au quart
du salaire que gagnent les travailleurs à temps plein,
cette tendance à long terme de la composition de la
population active exerce une pression à la baisse sur
la croissance des salaires.
Le Japon pourrait devoir lancer des réformes du
marché de l’emploi pour contrer cette tendance. Car
bien que de nouvelles mesures de relance soient
probables, en cherchant à stimuler l’inflation et à
obtenir une croissance durable simplement par ces
mesures, la Banque du Japon risque de surcharger
sa politique monétaire.
Taux de chômage
Hausse des salaires en
pourcentage, sur 12 mois
–10
5
0
5
10
15
20
25
30
35
40 %
1,0 % 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 %
De 1972 à 1997
De 1998 à 2014
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