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Docteur Julia BORT
Le Langage des arbres *
* Article publié dans la revue Natura VIII,I (Mai 1938). Traduit de l’allemand par Mireille Delacroix.
« Le médecin doit passer par l’examen de la nature », disait Paracelse à une époque où les
derniers échos de la sagesse des Mystères vivifiaient le savoir et le savoir-faire médical. En
ces temps-là, dans la nature, dans la pierre, la plante ou l’animal, on ne voyait ni ne cherchait
pas encore, comme aujourd’hui, les forces et substances physiques et chimiques pour les
transmettre à l’homme en raison de cette efficacité.
On pénétrait encore dans la vie des éléments, on pressentait et cherchait encore les forces
modelantes, animiques et spirituelles qui agissaient dans les éléments et engendraient le
monde des phénomènes.
Le médecin a affaire à l’être humain. Serait-il par hasard possible de porter un regard plus
profond, plus large sur l’être de l’Homme en passant par l’examen de la Nature ?
Goethe, qui connaissait bien l’homme, s’est souvent vu reprocher que son étude de la
nature était non pas une science, mais un art. Rudolf Steiner, qui se rattachait à Goethe et a
repris son étude de la nature en la menant plus loin, a maintes fois plaidé contre ces reproches ;
il disait : « Et si la Nature créait selon les lois de l’art, ne devrions-nous pas nous-mêmes
devenir des artistes pour surprendre ses secrets, pour rechercher les lois selon lesquelles elle
crée ? Si la Nature est un architecte, un peintre, un sculpteur, ne devrions-nous pas nous-
mêmes devenir architecte, peintre et sculpteur pour entrer en relation avec elle d’une façon
plus proche, plus amicale ? Ou bien la Nature, et toute créature, est-elle parvenue à son terme ?
Les rythmes et les sons de sa musique sont aujourd’hui devenues pour nous inaudibles. Y a-t-
il peut être en elle les forces sonores, formatrices, d’un Verbe pour lequel nos sens ne sont
plus ou pas encore ouverts ? « En l’origine était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et
le Verbe était Dieu. C’est par lui que tout est advenu, et rien de ce qui existe n’est advenu
sans lui ».
Dans les créatures, le Verbe créateur se tait. Seul l’homme se voit accorder la grâce que le
verbe peut de nouveau résonner dans sa bouche.
En eurythmie, le verbe est devenu un geste muet qui résonne intérieurement. Ce mutisme
extérieur, ce mouvement intérieur, ces forces vivantes qui forment et structurent, c’est aussi
ce qui fait l’être des plantes.
N’y aurait-il pas là un pont permettant de passer de l’homme à la connaissance du monde
végétal ?
Considérons, par exemple, pour commencer, les arbres. Rudolf Steiner nous a donné une clef :
il a montré, comment certains arbres sont en rapport avec les forces cosmiques de planètes.
Quand on nous dit qu’il existe un rapport entre le plomb et Saturne et la voyelle U (prononcée
OU), entre le soleil et l’or et la diphtongue AU (AOU), cela fait référence à une somme de
qualités qui constituent l’essence tant de la planète que du métal et de la sonorité.
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La couleur grise, la pesanteur, la chaleur intérieure, la force des hauteurs et des profondeurs,
la concentration et la faculté de retenir qui, dans le domaine de l’esprit, devient la mémoire,
toutes ces qualités réunies donnent l’image de l’être de Saturne. Une brillance d’or, des forces
rayonnantes qui prodiguent la vie, à mi-chemin entre le mou et le cassant (le cuivre et l’étain),
tout cela compose l’image de l’être du soleil.
Si maintenant nous voulons considérer les arbres pour leur rapport avec les forces cosmiques
de certaines planètes et aussi avec des forces eurythmiques déterminées, l’observation vivante
ne doit pas pour autant se soumettre à une théorie abstraite. Bien au contraire, nous voulons
essayer, avec cette clef en mains, d’accéder a la multiplicité, à la diversité des phénomènes, et
de voir s’il n’y aurait pas une porte qui s’ouvre sur un monde où les phénomènes isolés
s’ordonnent en un ensemble et forment des images caractéristiques.
Toutes les plantes, et donc aussi les arbres, sont des êtres temporels qui demandent à être
étudiés en tant que « devenir » et « devenu » dans le cours du temps. Le devenir, perpétuelle
métamorphose, nous le trouvons dans ce qui, au cours de l’année, se joue au-dessus du sol :
feuilles qui poussent, floraison et fructification, dépérissement de la plante qui se fane et
meurt. Le devenu, ce sont les troncs et les branches, ces monuments qui durent parfois des
siècles. Là, l’être de l’arbre élève la terre informe à la sphère des forces formatrices vivantes ;
là, une forme est modelée, des signes sont gravés dans le tronc et l’écorce. Ces formes, nous
voulons les sentir intérieurement, nous voulons essayer de déchiffrer cette écriture et de nous
rapprocher ainsi des êtres spirituels dont la sphère est celle d’où proviennent les arbres qui
sont donnés à la terre.
LE HETRE.
Jadis on appelait le hêtre « la mère de la forêt », comme le principe masculin-féminin, au sens
qu’il a chez les humains, n’existe pas dans les plantes, on pourrait dire aussi : dans le hêtre,
nous avons devant nous quelque chose comme « l’arbre originel », l’archétype de l’Arbre.
Grand d’une noble simplicité, tel est le geste du hêtre. Il s’élève dans les hauteurs en une
constante verticale et produit un bois qui est lourd, dur et solide et, quand il brûle, donne
beaucoup de chaleur. Au printemps, il offre au soleil (plus tôt que le frêne, le chêne et l’orme),
comme pour chanter sa juvénile joie de vivre, ses feuilles vert clair, toutes simples ; en
automne, il se consume dans une chaude lueur rougeâtre. En octobre, il mûrit ses graines, qui
sont pleines d’une huile nutritive, laquelle a également la propriété de la durée, car elle peut
se conserver dix ans sans rancir. De même que le geste du U (OU) rend l’homme constant, le
faisant pénétrer dans la force des profondeurs de la terre, et que d’autre part il l’anime d’un
feu intérieur et l’élève au-dessus de lui-même à la rencontre de l’esprit, le hêtre est là comme
un être qui relie les hauteurs et les profondeurs. La lumière et la chaleur, les éléments d’e haut,
s’unissent à la force et à la pesanteur de la terre. Mais ces éléments d’en haut et d’en bas se
mêlent en un calme harmonieux, si bien que le hêtre a un aspect où ne se lit aucun combat ni
aucun drame.
Sa silhouette est simple et repose en elle-même, son écorce est lisse. La constance et le calme
qui traduisent une harmonisation intérieure de tous les contraires, tel est le geste du hêtre. Il
porte ses faines jusqu’à la fin de l’automne ; et pendant tout l’hiver, et encore au printemps,
d’innombrables cupules restent attachées aux arbres nus ou verdissant de frais. Une forêt de
hêtre offre ainsi au printemps un spectacle étonnant. Là-haut, les jeunes feuilles vertes ; à coté,
d’innombrables vieux restes de l’an passé, d’apparence fantomatique, des sortes de souvenirs
matérialisés. Le sol est couvert de cotylédons des nouveaux rejetons de hêtres qui tous,
comme de petits nains coiffés d’un bonnet, portent encore sur la tête l’enveloppe de leur
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graine, semblable, elle aussi, à un vieux souvenir qui voudrait retenir la jeune vie. Devant ce
tableau, on pense à cette parole de Goethe : « la nature a besoin de beaucoup de mort pour
avoir beaucoup de vie ». En haut, vieux souvenirs arrachés à la vie, les coques du passé ; en
bas, une profusion de vie nouvelle qui s’éveille et s’affirme.
On sait que dans la force saturnienne du son U (OU) agissent à la fois les forces de retenue, de
mort, et celles de résurrection, le feu et la pesanteur terrestre. Ici dans le hêtre, nous les
retrouvons. Mais toutes deux –sa vie qui engendre, sa mort qui nourrit et se consume dans la
chaleur- elles viennent encore, pour ainsi dire, de l’origine commune où vie et mort ne sont
pas encore des forces opposées. L’écorce et le bois du hêtre ont peu de dessins, et très simples,
et sont de couleur grise, si tant est que le gris soit une couleur. Peut être faut il dire que le gris
existait avant que la lumière ne fût, avant que la lumière et les ténèbres n’eussent engagé le
combat d’où naquit la couleur. Les poètes parlent de la « nuit des temps » pour évoquer les
origines du monde. Il est significatif que le génie de la langue ait mis le son OU dans le
mot « source », pour montrer tout ce qui est origine des êtres et des choses (1)
Saturne est la force planétaire originelle où a commencé toute notre évolution terrestre. (2)
Et tous les phénomènes et qualités que nous venons de décrire font qu’il peut paraître justifié
d’appeler le hêtre l’Arbre originel, l’arbre de Saturne.
(1) En allemand, le préfixe Ur (prononcer OUR) indique l’origine : Ur-sprung
(2) Rudolf Steiner La science de l’occulte (éditions Triades)
LE FRÊNE.
Le frêne est né de l’élément eau. Par ailleurs, son tronc svelte s’élance tout droit, à la verticale,
de bas en haut. L’écorce des jeunes frênes a des reflets d’une chaude couleur « fleur de
pêcher » rougeâtre, qui se recouvre de taches noires vers le haut, comme si un feu l’avait brûlé
à certains endroits. L’écorce des vieux frênes présente un dessin qui fait penser au
ruissellement de petits filets d’eau entrelacés. Il rappelle un peu l’image histologique des
fibres musculaires anastomosées du cœur. Chez le frêne, ces lignes fluent nettement de bas en
haut. Les branches et rameaux –on peut notamment l’observer en hiver et au début du
printemps sur de beaux arbres qui poussent au bord des ruisseaux et des étangs- sont comme
des ondes mouvantes devenues matière.
Qu’ils sont étranges et typiques, ces gros bourgeons noirs, comme carbonisés, au bout de ces
rameaux qui ondulent ! C’est d’eux qu’au printemps jailliront les petites fleurs rouges qui,
elles aussi, paraissent brûlées et qui tomberont bientôt. Mais ensuite sourdra, comme un jet
d’eau, des bourgeons qui ont l’air carbonisés, une aigrette de feuilles pennées. Les grands
bouquets pendants de samares toujours verts semblent un amas de gouttes d’eau qui perlent et,
pesantes, s’étirent vers le bas.
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Vitalité, jaillissante, vie bouillonnante, dynamisme s’élançant de bas en haut, tel est le geste
du frêne. Dans l’ensemble, il offre l’image d’une grâce élastique ; mais si l’on prend un
rameau et qu’on l’examine en détail, on est étonné de voir que les éléments particuliers sont
peu structurés, ont des formes plutôt grossières. C’est une grâce naturelle, robuste et rustique
qui habite le frêne. Il nous fait penser à ces héros préchrétiens en qui l’élément solaire se
manifestait encore tout entier dans la vitalité d’une force juvénile. C’est dans le bois du frêne
qu’on tallait jadis les javelots.
Dans le frêne, le feu et l’eau conjuguent leur action. Mais le feu qui dessèche les bourgeons,
les fleurs, le tronc, est bientôt éteint et maîtrisé par la force jaillissante de l’élément liquide, et
le feu se fait élasticité, dureté, élan dynamique. C’est avec le soleil et le son AU (AOU) que
nous devons mettre en relation le frêne. Dans le A, nous plongeons dans le courant de vie
jaillissante qui monte de la terre ; dans le son U (OU), nous avons un feu qui s’élance vers le
haut ; la conjugaison des deux donne l’unité supérieure du AU, qui forme pour ainsi dire le
cœur de l’antique syllabe sacrée AUM. Nous ne sommes pas étonnés de trouver, dans le frêne
aussi, une dualité qui s’unit pour former une unité supérieure. La pousse de frêne a ceci de
particulier qu’elle s’élève d’abord tout droit au-dessus du sol pour ensuite se diviser en deux
troncs qui, tous deux, dans une égalité, une harmonie solaires, s’élancent vers les hauteurs
l’un à côté de l’autre. La couleur du frêne est le vert. C’est dans ce vert, dans cette couleur où
la lumière et ténèbres ont fait la paix entre elles et sont parvenues au calme intérieur, que le
frêne exprime tout son être. Il est l’image de la vie et ne veut pour ainsi dire rien savoir de la
mort. En automne, quand nous traversons une forêt où les hêtres et les érables accompagnent
leur mort d’une symphonie de tons rouges et jaunes, nous apercevons là, au milieu, un îlot du
vert le plus clair, quasi printanier. C’est à coup sûr un frêne, qui garde vertes ses feuilles
jusqu’à ce qu’elles toment. Il ignore tout de la mort, donc aussi des couleurs qui
n’apparaissent que là où la mort touche la vie.
LE CERISIER.
Dans un bois de feuillus, nous trouvons aussi le merisier qui, avec sa couronne de fleurs
blanches, prête au vert clair d’une forêt printanière un charme tout particulier. Comme le
cerisier cultivé possède toutes les propriétés du cerisier sauvage, et même encore plus
marquées, c’est lui que nous allons prendre pour objet de notre étude.
Observons la croissance de son tronc et le dessin de son écorce : ici, nous avons une tout autre
direction des forces. L’écorce presque noire est comme fissurée par une dynamique interne
centrifuge et se détache en petites bandes circulaires. Le courant de bas en haut, qui est encore
si net dans l’écorce du frêne, doit pour ainsi dire céder devant cette dynamique centrifuge qui
s’étend en largeur. La force ascendante de l’arbre est arrêtée et orientée dans une autre
direction. Le bois du cerisier devient résistant, mais il présente des formes molles et fondues,
comme si les ondes de lumière et d’obscurité entremêlaient leur flux. Cela donne un brun qui
est traversé de lignes horizontales, avec sur le tout des reflets violets. L’image de l’écorce qui
apparaît ainsi se retrouve dans une expérience chimique bien déterminée qu’on fait avec une
solution d’argent. On laisse tomber une goutte d’un sel de chrome sur une plaque de verre
couverte de nitrate d’argent. La réaction entre le chromate et l’argent se propage en ondes
rythmées. Cela donne un dessin en forme de cercles concentriques se propageant comme des
ondes. C’est le jaillissement de la force centrifuge de l’argent qui se manifeste dans cette
expérience.
L’être du cerisier se révèle dans la floraison et la fructification. Dans la prime lumière du
printemps, alors qu’il fait encore très froid et qu’il y a encore de la neige dans l’air, le cerisier
est déjà revêtu de toute sa parure de fleurs ; c’est un tableau unique : les troncs presque noirs,
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comme lacérés, et la profusion de fleurs, ces étoiles blanches comme neige. On se rappelle ces
paroles du poète (Eichendorf) auxquelles on prête souvent une coloration sentimentale
qu’elles n’ont pas : « on dirait que le Cil à la Terre a donné un baiser silencieux… »Le ciel et
la terre, la lumière et les ténèbres se rencontrent comme s’ils s’effleuraient d’une caresse
légère avant de se quitter de nouveau.
Il faut comparer le cerisier aux forces de la lune. L’expression eurythmique en est le EI
(prononcé AÏ) où l’on fait une caresse légère : on s’incline avec amour et l’on se retire. Dans
ces paroles du poète se révèle la nature profonde du EI. C’est une sonorité qui fait infiniment
du bien aux enfants, dont l’âme est encore toute entière tournée vers le ciel, dont le corps fait
déjà partie de la terre. Le EI est un geste léger qui fuit la pesanteur. En lui aussi vit une
dualité. Mais tandis que le AU a une immense étendue qui embrasse les hauteurs et les
profondeurs, le EI distingue un élément supérieur, cosmique et léger, d’un élément inférieur,
dense et terrestre-lunaire, qu’il ne fait que toucher sans l’embrasser ni le pénétrer.
Le cerisier ne se conçoit pas sans fruit. Il faut être un enfant ou se rappeler le temps où, encore
enfant, on découvrait les premières cerises de l’année, en petit bouquet, allant toujours deux
par deux, qu’on pouvait si bien se mettre en boucles d’oreilles ! Ce n’est qu’ensuite qu’on les
mangeait. Et seul le goût non dépravé d’un enfant innocent peut vraiment apprécier la fraîche
et pure douceur cosmique de la cerise. Pour mieux comprendre ce que nous voulons dire par
là, comparons le cerisier avec la vigne. Le raisin, qui pousse près du sol, doit baigner dans la
chaleur estivale qui descend du soleil et celle, réverbérée par la terre, qui monte du sol
jusqu’en automne, pour développer la douceur de ses fruits mûris par la terre. La cerise,
élevée par l’arbre très loin au-dessus du sol, mûrit dès les premières chaleurs du printemps
avant même que le soleil n’ait atteint son apogée à la saint-Jean.
Ainsi le cerisier nous apparaît-il comme un arbre où s’opposent encore, en de grandes
polarités, légèreté et pesanteur, lumière et ténèbres. Ce double caractère prénatal, céleste, et
sombre, durci, en fait l’expression des forces cosmiques de la lune ; il est donc permis de
considérer le cerisier comme un reflet de cette sphère.
A présent, l’être spirituel qui agit dans les arbres se trouve pour ainsi dire dans une
alternative. Deux solutions s’offrent à lui : ou bien retourner dans les hauteurs cosmiques ;
mais alors la partie inférieure, sous l’influence exclusive des forces terrestres lunaires,
tomberait dans le durcissement et le desséchement ; ou bien continuer à s’enfoncer dans la
matière, pour la pénétrer, la transformer, l’attendrir et la délivrer.
Des mystiques ont abordé ce problème, disant que toute la création a partagé avec l’humanité
sa Chute et attend d’elle sa délivrance. C’est ce que le poète Albert Steffen exprime en termes
appropriés à la mentalité moderne :
Aimons toujours les arbres,
Les arbres font du bien.
Dedans leurs vertes branches
S’élève un sang divin.
Un jour, le bois voulut durcir
Le Christ s’y suspendit.
Pour mieux nous en nourrir,
Un grand printemps fleurit. (adaptation de J.L Gaensburger)
On a là une allusion au grand tournant que fut pour l’humanité et pour toute la création
l’événement du Golgotha. Ce qui jadis agissait de l’extérieur, la force cosmique du soleil,
créant et vivifiant, a maintenant pénétré dans la terre, pour agir de l’intérieur vers l’extérieur,
apportant forces et guérison.
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