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AFVP                                                                                   Monographe - Pathologies du sommeil 
 
 L’artériopathie  des  membres  inférieurs,  l’insuffisance  veineuse  chronique,  les 
radiculopathies,  ou  le  canal  lombaire  étroit,  pour  lesquelles  le  patient  est 
généralement soulagé au repos. 
 Les neuropathies des membres inférieurs qui engendrent des paresthésies continues 
(sauf pour les neuropathies d’origine diabétique qui sont plus douloureuses le soir et 
la nuit et soulagées par l’activité). 
 Les  neuropathies  des  petites  fibres  qui  se  manifestent  pour  les  patients  par  des 
brûlures  des  plantes  des  pieds  et  des  orteils  principalement  la  nuit. 
L’électromyogramme n’explorant pas les petites fibres,  est donc normal. 
 L’érythroméralgie,  rare,  qui  se  manifeste  le  soir  et  est  soulagée  par  le  froid  (les 
extrémités des pieds des patients sont rouges et chaudes ce qui facilite le diagnostic 
différentiel).  
 
Examens complémentaires 
 
La clinique suffit au diagnostic du syndrome des jambes sans repos. La mesure de la 
ferritinémie est systématique et toute anormalité (taux < 50 µg/ml) est alors traitée. Un 
électromyogramme est utile en cas de douleurs, de brûlure, ou en fonction du contexte 
clinique (diabète), à la recherche d’une neuropathie. Il sera négatif lors de neuropathies 
des petites fibres.  
La vidéo-polysomnographie avec électromyographie de surface des muscles jambiers 
est réservée aux syndromes atypiques, intriqués avec d'autres problèmes de jambes, 
lors de résistance aux agonistes dopaminergiques, ou enfin lorsque l’interrogatoire du 
patient est difficile. On peut observer le comportement nocturne du patient (agitation 
motrice en éveil) et identifier des mouvements périodiques de jambes du sommeil, avec 
une sensibilité de 80%, mais une spécificité de seulement 50%. 
 
Physiopathologie du syndrome des jambes sans repos  
 
Elle est complexe et partiellement connue. Il existe une forte susceptibilité génétique et 
possiblement un trouble du transfert transmembranaire du fer, qui conduiraient à un 
dysfonctionnement dopaminergique. La susceptibilité génétique est suspectée car 40 à 
80%  des  formes  primaires  sont  familiales,  et  qu’il  y  a  concordance  chez  83%  des 
jumeaux homozygotes. Dans les études en cas-contrôle du génome entier, un variant 
en polymorphisme sur 4 gènes du développement nerveux (MEIS1, BTBD9, MAP2K5, 
PTPRD)  explique  70%  des  cas  de  la  présence  de  SJSR  chez  les  sujets  d’origine 
européenne (3). Le fer est un cofacteur de la synthèse de dopamine, et stabilise les 
récepteurs dopaminergiques :  il  est  donc  envisagé  qu’un  déficit  en  fer  au  niveau  des 
cellules  dopaminergiques  puisse  aboutir  à  leur  dysfonctionnement.  La  voie 
dopaminergique  en  cause  serait  la  voie  hypothalamo-médullaire  qui  libère  de  la 
dopamine au niveau sensitif et moteur de la moelle épinière. Par contre le syndrome 
des jambes sans repos n’évolue pas vers une maladie de Parkinson.  
 
Traitement 
 
Les médicaments proposés appartiennent à 4 classes thérapeutiques : les agonistes 
dopaminergiques, les antiépileptiques (incluant les benzodiazépines), les opiacés, et le 
fer. Le traitement consiste tout d’abord à limiter les facteurs favorisants (café, thé, vin 
blanc), à favoriser des horaires réguliers de couchage (les  patients ayant du mal  à 
s’endormir se couchent de plus en plus  tard), et à traiter la  carence  martiale.  Puis, si 
possible  les  médicaments  qui  favorisent  le  syndrome  des  jambes  sans  repos 
(antidépresseurs, neuroleptiques) seront supprimés.