Exploitation des ressources énergétiques de l’environnement par des bâtiments : analyse d’indicateurs de performance et sensibilité des paramètres d’enveloppe Lou Chesné1, 2, Thierry Duforestel1, Jean-Jacques Roux2, Gilles Rusaouën2 1 EDF R&D, Moret-sur-Loing, FRANCE 2 CETHIL, INSA-LYON, Villeurbanne, FRANCE RÉSUMÉ. La réduction de la consommation énergétique des bâtiments fait surtout appel à l’isolation. Dans cette optique, l’enveloppe est uniquement considérée comme un vecteur de pertes d’énergie. Or l’enveloppe d’un bâtiment échange avec les différentes ressources énergétiques de l’environnement qu’elles soient des sources (soleil) ou des puits d’énergie (ciel et air). Ce papier propose une méthodologie permettant de quantifier à la fois le gisement des ressources utiles et l’exploitation qui en est faite par les bâtiments. Pour ce faire, des indicateurs ont tout d’abord été définis puis appliqués à des bâtiments types. Ils ont enfin été analysés, notamment par une méthode d’analyse en composantes principales. Une analyse de sensibilité a également été menée afin de déterminer l’influence des caractéristiques de l’enveloppe sur l’exploitation des ressources. ABSTRACT. The main answer to the reduction of building energy consumption is currently focused on insulation since the building envelop is only considered as a vector of energy losses. However, environmental resources exchange with the building envelope either they are heat sources (the sun) or heat sinks (the sky and the air). This paper aims to propose a new method to quantify both the resources capacity and the ability of the buildings to exploit them. To do so, indicators have been defined, and then applied to classical buildings. The results have been analyzed, in particular with a principal component analysis. A sensivity analysis has also been carried out to evaluate the impact of the envelope characteristics on the exploitation of the resources. MOTS-CLÉS : potentiel énergétique, exploitation des ressources, énergies renouvelables KEY WORDS: energy potential, resources exploitation, renewable energy. XXXe Rencontres AUGC-IBPSA Chambéry, Savoie, 6 au 8 juin 2012 1. 2 Introduction Depuis les années 1970 et l’émergence de questions relatives à la fois à la gestion des ressources et à l’utilisation d’énergies non émettrices de gaz à effet de serre, le bâtiment est devenu un secteur clé. En effet, ce secteur représente environ 40% de la consommation d’énergie au niveau français et européen. Dans ce contexte, la réduction de la consommation d’énergie notamment pour le chauffage et le rafraîchissement des bâtiments est un véritable enjeu. La réponse classique est l’isolation des parois extérieures afin de limiter l’impact de la température extérieure sur l’ambiance intérieure du bâtiment [MOH 11]. Mais cette solution n’est pas nécessairement la plus pertinente puisqu’en isolant un bâtiment on le prive également des ressources de l’environnement qui peuvent être des sources de chaleur (comme le soleil) ou des puits de chaleur (comme l’air extérieur et le ciel). Dans un précédent article [CHE 11], le potentiel de ces ressources a été évalué en fonction des besoins énergétiques et la performance des bâtiments au regard des différentes ressources a été calculée à l’aide d’indicateurs. Cependant, vu le grand nombre de résultats obtenus pour toutes les parois d’un bâtiment, une méthode d’analyse plus exhaustive et plus synthétique est requise. L’analyse en composantes principales (ACP) qui permet de synthétiser les variables (ici les indicateurs) d’un jeu de données multidimensionnel a donc été utilisée pour étudier le comportement des parois et les principaux résultats sont présentés dans cet article. Dans une première partie, on décrira sommairement la méthode d’évaluation du potentiel des ressources et de performance des bâtiments en rappelant notamment les ressources étudiées et la définition des principaux indicateurs. La deuxième partie sera consacrée à l’analyse en composantes principales des résultats issus des simulations. Enfin, dans la troisième partie seront présentés les premiers résultats d’une analyse de sensibilité des indicateurs aux caractéristiques de l’enveloppe d’un bâtiment. 2. Méthodologie 2.1. Les ressources de l’environnement Les échanges énergétiques entre un bâtiment et son environnement sont réalisés soit par ventilation, soit par la face extérieure de son enveloppe par rayonnement ou convection. Les trois ressources choisies dans cette étude sont le rayonnement solaire, le rayonnement en grandes longueurs d’ondes avec la voûté céleste et la ventilation par l’air extérieur. Elles sont décrites plus en détails dans [CHE 11] et le calcul de leur potentiel total est rappelé dans les équations [1] à [3]. Π Π = = ( + ( ) − [1] ) [2] Exploitation des ressources énergétiques de l’environnement par des bâtiments : analyse d’indicateurs de performance et sensibilité des paramètres d’enveloppe 3 Π 2.2. = ! ( " #" − ) [3] Les indicateurs 2.2.1. A l’échelle du bâtiment Deux familles d’indicateurs ont été définies, afin d’évaluer d’une part le potentiel des ressources, et d’autre part l’exploitation de ces ressources par les bâtiments. Le calcul de ces indicateurs, explicité dans [CHE 11], est basé sur la comparaison entre le comportement des bâtiments dans leur environnement avec et sans la ressource évaluée. On rappelle ici ceux qui sont utilisés dans la suite de l’analyse : - Le potentiel concomitant est égal à chaque instant au potentiel total si les besoins sans la ressource existent, sinon il est nul. - Le potentiel exploité est égal à la différence entre les besoins sans la ressource et les besoins avec la ressource. - Le taux d’exploitation de la ressource est le rapport du potentiel exploité sur le potentiel concomitant. - Le taux de couverture des besoins par la ressource est le rapport du potentiel exploité sur les besoins sans la ressource. - Le taux de génération des besoins contraires est la part des besoins antagonistes à la ressource et générés par elle. 2.2.2. A l’échelle des parois Ces indicateurs ont ensuite été déclinés à l’échelle des parois : - Le potentiel concomitant est le potentiel total reçu par la paroi lorsque les besoins de la zone thermique délimitée par la paroi existent, sinon il est nul - Le potentiel exploité par la paroi est égal à la différence entre le flux d’énergie utile dans la simulation sans ressource et dans la simulation avec ressource. - Le taux d’exploitation, de couverture et de génération gardent la même définition qu’à l’échelle du bâtiment. 2.3. Les simulations numériques Des simulations ont été réalisées sur un modèle CLIM2000 [RON 93] des maisons INCAS de l’INES à Chambéry, dont la description complète peut être trouvée dans [BRUN 09]. La maison individuelle est modélisée dans deux versions : non isolée (construite avant 1974) et très bien isolée (type BBC). Deux types de climats français sont testés : le climat de Trappes et le climat de Marseille. XXXe Rencontres AUGC-IBPSA Chambéry, Savoie, 6 au 8 juin 2012 3. 4 Analyse en composantes principales (ACP) Une Analyse en Composantes Principales est menée sur les différents indicateurs obtenus à l’échelle des parois pour le soleil. Le principe de l’ACP est dans un premier temps brièvement présenté (pour un approfondissement de la méthode, voir [ESC 08]), puis les résultats analysés. 3.1. Principe de l’ACP L’analyse en composantes principales est une méthode d’analyse de données dite factorielle qui vise à synthétiser l’information contenue dans un jeu de données multidimensionnel. Pour ce faire, on cherche les sous-espaces propres qui représentent le mieux le nuage de points des individus et on représente les variables et les individus dans les plans factoriels définis par les premiers vecteurs propres. Les données sont préalablement centrées et réduites afin d’obtenir une meilleure représentation graphique d’une part (coïncidence du centre de gravité du nuage de point avec l’origine des axes) et d’éviter une surreprésentation de l’une ou l’autre des variables d’autre part. Cela permet notamment de représenter les variables dans un cercle unitaire, la norme de chaque variable étant égale à son écart-type, soit 1. Deux variables étant corrélées si elles sont « proches » l’une de l’autre en termes de distance euclidienne, le coefficient de corrélation entre elles sera égal au cosinus de l’angle formé par les deux vecteurs les représentant. Autrement dit on peut déduire de l’angle entre les variables la relation qui existent entre elles : - Angle de 90° : pas de corrélation entre les variables, - Angle de 0° ou 180° : corrélation positive ou négative respectivement. Les individus peuvent enfin être représentés dans le même plan factoriel en traçant notamment les ellipses de confiance des différentes occurrences : des ellipses qui ne se coupent pas traduisent des comportements singuliers des différentes occurrences. 3.2. Résultats à l’échelle des parois : Analyse en composantes principales L’analyse en composante principale va permettre d’analyser les résultats à l’échelle des parois. En effet, on dispose d’un jeu de données de : - 64 individus (2 zones, 2 types de parois, 2 météos, 2 isolations, 4 orientations) - 4 variables quantitatives (potentiel concomitant, taux d’exploitation, taux de couverture, taux de génération). 3.2.1. ACP sur toutes les parois On réalise une première ACP sur toutes les parois sans distinction (figure 1). L’ACP ne donne pas vraiment de corrélation entre le potentiel concomitant et les différents indicateurs de performance même si deux tendances semblent se dégager. En effet, les ellipses de confiance d’une part des deux versions de bâtiment, et d’autre part des deux types de paroi, sont clairement séparées. On peut donc signaler les comportements singuliers suivants : Exploitation des ressources énergétiques de l’environnement par des bâtiments : analyse d’indicateurs de performance et sensibilité des paramètres d’enveloppe 5 Les fenêtres exploitent mieux le potentiel solaire que les murs. - Les parois BBC permettent de mieux couvrir les besoins à l’aide du soleil que les parois avant 1974. taux couverture taux generation surface 0.5 Dim 2 (33.03%) 1.0 - 0.0 taux exploitation -1.0 potentiel concomitant -3 -2 -1 0 1 2 3 Dim 1 (38.18%) -3 -2 Dim 2 (33.03%) meteo -1 0 1 2 -3 orient -2 type -1 0 1 2 version 3 2 N Ma Tr 1 0 EO S bbc M F av74 -1 -2 -3 -2 -1 0 1 2 -3 -2 -1 0 1 2 Dim 1 (38.18%) Figure 1. Résultats de l’ACP sur toutes les parois On va donc chercher à préciser le comportement de ces différents types de parois entre restreignant l’échantillon : - D’une part aux murs ou aux fenêtres, - D’autre part aux parois BBC ou aux parois avant 1974. 3.2.2. ACP sur les fenêtres Les résultats de l’ACP réalisée uniquement sur les fenêtres sont beaucoup plus concluants (figure 2). Le taux d’exploitation est très clairement anti-corrélé au potentiel concomitant, ce qui signifie que les fenêtres qui ont le potentiel le plus important sont celles qui l’exploitent le moins bien (dans l’ordre : Sud, Ouest, Est et Nord). En revanche le taux de couverture n’est pas du tout lié au potentiel concomitant et les fenêtres qui exploitent bien le potentiel solaire ne permettent pas nécessairement de bien couvrir les besoins de chauffage de la zone concernée. On peut également remarquer que les fenêtres BBC ont un meilleur taux de couverture que les fenêtres avant 1974. Dim 2 (21.11%) 0.0 0.5 1.0 XXXe Rencontres AUGC-IBPSA Chambéry, Savoie, 6 au 8 juin 2012 6 taux couverture taux exploitation taux generation surface -1.0 potentiel concomitant -3 -2 -1 0 1 2 3 Dim 1 (64.02%) -2 0 Dim 2 (21.11%) meteo 2 orient version 3 2 N Ma Tr 1 0 E bbc S O av74 -1 -2 0 2 -2 0 2 Dim 1 (64.02%) 1.0 taux couverture taux exploitation 0.0 surface potentiel concomitant taux generation -1.0 Dim 2 (16.62%) Figure 2. Résultats de l’ACP sur les fenêtres -4 -2 0 2 4 1.0 taux generation surface taux couverture potentiel concomitant 0.0 taux exploitation -1.0 Dim 2 (7.75%) Dim 1 (75.63%) -4 -2 0 2 4 Dim 1 (82.82%) Figure 3. Résultats de l’ACP sur les fenêtres BBC (haut) et avant 1974 (bas) Exploitation des ressources énergétiques de l’environnement par des bâtiments : analyse d’indicateurs de performance et sensibilité des paramètres d’enveloppe 7 On peut donc préciser l’analyse en séparant le jeu de données selon la version de bâtiment (BBC ou avant 1974). La figure 3 montre que, dans les deux cas, le potentiel concomitant est corrélé à la surface, ce qui indique une bonne conception, même si l’exploitation est anti-corrélée au potentiel concomitant. On peut noter une différence entre les fenêtres BBC et avant 1974 : dans le cas des parois BBC, le taux d’exploitation et le taux de couverture sont décorrélés alors que dans le cas des parois avant 1974 ils sont anti-corrélés. 3.2.3. ACP sur les murs 1.0 Pour les murs, l’ACP montre que les deux indicateurs de performance sont clairement anti-corrélés au potentiel concomitant alors que le taux de génération des besoins de rafraîchissement est indépendant des deux précédents (figure 4). L’orientation n’a pas vraiment d’influence sur le potentiel concomitant ou les indicateurs de performance. En revanche, le potentiel concomitant des murs avant 1974 est plus important que celui des murs BBC même si ces derniers l’exploitent mieux. Dim 2 (24.87%) 0.5 taux generation 0.0 surface potentiel concomitant -1.0 -0.5 tauxcouverture exploitation taux -2 -1 0 1 2 Dim 1 (58.33%) -2 0 meteo 2 4 orient version Dim 2 (24.87%) 3 2 Tr 1 0 S Ma bbc N OE av74 -1 -2 0 2 4 -2 0 Dim 1 (58.33%) Figure 4. Résultats de l’ACP sur les murs 2 4 XXXe Rencontres AUGC-IBPSA Chambéry, Savoie, 6 au 8 juin 2012 4. 8 Analyse de sensibilité Les résultats présentés dans [CHE 11] ainsi qu’au paragraphe précédent montrent que les parois, surtout opaques, exploitent très mal le potentiel solaire. Il apparaît notamment que la recherche d’un compromis entre isolation et exploitation soit nécessaire pour que le potentiel exploité du soleil soit proche des besoins du bâtiment. Cette recherche de compromis peut être intégrée dans une démarche d’optimisation de l’enveloppe des bâtiments plus globale. De nombreux travaux se sont attachés à l’optimisation de l’enveloppe d’un bâtiment par rapport à la consommation résiduelle de ce dernier. Parmi les paramètres testés, on peut citer le pourcentage de parois vitrées [GAS 11], le degré d’isolation [PER 11] et [ÖZK 11], les caractéristiques optiques des vitrages [GAS 11] notamment. Cependant, aucune de ces études ne cherche à maximiser l’exploitation des ressources que le bâtiment pourrait exploiter. C’est l’intérêt de la démarche présentée ici qui vise à évaluer l’impact des différents paramètres de l’enveloppe sur le potentiel exploité du soleil. Afin de réduire le nombre de paramètres à analyser une étude de sensibilité a été préalablement menée dans le but d’identifier les plus influents. Nous décrivons la méthode mise en place au paragraphe suivant, à la suite de quoi nous présentons un cas d’étude et les résultats obtenus. 4.1. Méthode 4.1.1. But L’analyse de sensibilité doit permettre de repérer les paramètres qui ont le plus d’influence sur les indicateurs de performance du bâtiment, et notamment sur le potentiel exploité et les besoins générés. Afin de prendre en compte la performance globale du bâtiment, c'est-à-dire son comportement vis-à-vis du soleil quelle que soit la saison, l’analyse de sensibilité est réalisée sur l’indicateur suivant : $=Π é − &#é"é é [4] 4.1.2. Indice de sensibilité La sensibilité de la fonction Y à chacun des paramètres X est obtenue à l’aide d’un indice de sensibilité (équation [5]) calculé pour chacun des douze mois de l’année. ' = Δ$* $) Δ+* +) [5] 4.1.1. Modèle de bâtiment Dimensions. Le bâtiment testé est un parallélépipède rectangle monozone aux dimensions de la maison INCAS. Exploitation des ressources énergétiques de l’environnement par des bâtiments : analyse d’indicateurs de performance et sensibilité des paramètres d’enveloppe 9 Parois opaques. Les parois opaques sont constituées de deux couches qui peuvent avoir des comportements différents. Afin que l’étude ne soit pas biaisée par la réponse non linéaire des besoins énergétiques du bâtiment à la résistance thermique, deux cas ont été analysés : une version peu isolée et une version bien isolée. Parois vitrées. Les parois vitrées sont essentiellement caractérisées par leurs coefficients radiatifs qui traitent les rayonnements diffus et direct. 4.2. Résultats Pour chaque mois, on ne conserve que les paramètres dont l’indice de sensibilité est supérieur à 10% de la valeur du maximum. La figure 5 présente les indices de sensibilité obtenus, par ordre décroissant, pour les mois de Janvier et Juin. Trappes avant 1974 Janvier Trappes BBC Janvier 0.4 0.4 Sensibilité Sensibilité 0.5 0.3 0.2 0.1 0.3 0.2 0.1 0.0 S Plaf O S Plaf N O E E N S Plan2 Plaf S O N S Plaf S Plaf S1 E O S2 E N S Plaf Plan Plaf1 Plaf2 Plaf E2 Plaf E1 S E O S 0.0 Trappes BBC Juin Trappes avant 1974 Juin 0.2 Sensibilité 0.2 0.1 0.1 0.0 Plaf N Plaf O E S O E S Plan2 N r Plaf dQv S 0.0 Plaf N Plaf Plaf O E S O Plaf E S S N r Plaf1 Plaf2 Plaf Plan2 E2 dQv S1 E O E1 S E Plan2 N Plaf S2 Plaf Plaf N1 Plan1 N2 O2 Sensibilité 0.3 τdir α αdir αdif %V ε R E hext hext_v hint Ventil Figure 5. Indices de sensibilité à Trappes pour les mois de Janvier et Juin Dans la version bien isolée, les paramètres influents semblent être les mêmes en hiver et en été (coefficients de transmission du flux direct τdir et pourcentage des parois vitrées %V principalement). Dans la version peu isolée, les paramètres influents sont plus nombreux et légèrement différents en hiver et en été. Aux deux types de paramètres cités précédemment on peut ajouter notamment : - le coefficient d’absorption α des murs (toutes les orientations sauf le Nord en hiver et toutes en été), XXXe Rencontres AUGC-IBPSA Chambéry, Savoie, 6 au 8 juin 2012 10 - la résistance thermique R de certaines parois (Sud, Est et Plafond en hiver et presque toutes en été), - les coefficients de convection extérieure hext des parois Sud et du plafond. D’autres paramètres, comme les coefficients d’absorption (αdir et αdif) et l’émissivité ε des vitrages Sud et du plafond sont également ponctuellement influents. On remarque qu’en été le taux de renouvellement d’air dQv ainsi que le rendement r de la ventilation double-flux ont plus d’influence qu’en hiver. 5. Conclusion et perspectives Afin d’évaluer le potentiel de différentes sources au regard des besoins énergétiques d’une maison individuelle des indicateurs ont été développés à l’échelle du bâtiment tout entier, puis à l’échelle de chaque paroi. Etant donné le grand nombre de résultats obtenus à l’échelle des parois, une analyse en composantes principales a permis de synthétiser les informations concernant le comportement des différentes parois au regard du potentiel solaire. Pour toutes les parois (murs et fenêtres, BBC et avant 1974), il apparaît que le taux d’exploitation est toujours anti-corrélé au potentiel concomitant. Autrement dit, les parois qui ont le plus fort potentiel solaire sont celles qui l’exploitent le moins bien. En termes d’exploitation, il apparaît que l’orientation n’a pas beaucoup d’influence pour les murs alors qu’elle joue un rôle plus important pour les fenêtres. Mais il est vrai que les murs exploitent très peu le potentiel solaire. L’analyse a montré que les fenêtres exploitent beaucoup mieux le potentiel solaire que les murs et qu’en BBC, elles permettent presque de couvrir les besoins de chauffage. En vue d’une optimisation de ces parois en fonction des indicateurs de performance, une analyse de sensibilité a été menée sur les caractéristiques de l’enveloppe d’une maison individuelle bien isolée et non isolée. Les résultats montrent que les paramètres les plus influents sont le taux de transmission des vitrages et le pourcentage de paroi vitrée. D’autre part, on constate que si les paramètres les plus influents sont peu nombreux et à peu près identiques sur toute l’année dans la version bien isolée, ils sont plus nombreux et diffèrent selon la saison dans la version non isolée. Ces résultats permettront par la suite de réduire le nombre de paramètres dans une démarche d’optimisation de l’enveloppe en fonction de l’exploitation du potentiel solaire. Par ailleurs cette démarche est totalement transposable à l’analyse de l’impact de nouveaux composants d’enveloppe ou de nouveaux matériaux. 6. Remerciements Ces travaux ont été en partie financés par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) au travers du programme Habitat intelligent et solaire photovoltaïque (projet VALERIE n°ANR-08-HABISOL-017). Exploitation des ressources énergétiques de l’environnement par des bâtiments : analyse d’indicateurs de performance et sensibilité des paramètres d’enveloppe 11 7. Bibliographie [BRUN 09] BRUN A., SPITZ C., WURTZ E., « Analyse du comportement de différents codes de calcul dans le cas de bâtiments à haute efficacité énergétique », IXe colloque interuniversitaire franco-québécois sur la thermique des systèmes CIFQ2009, Lille, 18-20 mai 2009. [CHE 11] CHESNÉ L., DUFORESTEL T., ROUX J-J., RUSAOUËN G., « Exploitation of the environmental energy resources : indicators and design strategies », Proceeding of the 12th Conference of the International Building Performance Simulation Association BS 2011, Sydney, 14-16 nov 2011, p.2672-2679. 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