Avant-propos iii
Il y a eu ces deux dernières décennies un afflux mas-
sif des femmes sur le marché du travail partout dans
le monde. On trouve désormais de plus en plus femmes
à des postes au service de la collectivité et un nombre
croissant de pays adoptent des politiques d’égalité des
chances pour inciter les femmes à rejoindre le marché
du travail et pour leur en donner la possibilité.
Pourtant, en dépit des progrès significatifs obser-
vés en matière d’éducation et d’accès aux postes de
décision, la situation des femmes au travail ne reflète
ni leur parcours scolaire, ni leur acquis professionnel.
En effet, les femmes se heurtent toujours à de nom-
breux obstacles dans l’accès au marché du travail
ainsi que dans leur progression sur ce marché. Presque
partout, les femmes gagnent moins que les hommes
pour un travail de valeur égale, elles ont moins de
possibilités d’accéder à des emplois mieux rémunérés
et elles continuent d’assumer la plus grande part des
tâches ménagères. Dans bien des pays, les femmes
sont victimes d’une discrimination sur le lieu de tra-
vail résultant d’a priori sur le rôle des femmes dans
la société et sur les emplois censés mieux convenir
aux femmes.
C’est dans ce contexte qu’en décembre , à la
faveur de la deuxième Conférence destinée aux mem-
bres des commissions parlementaires traitant de la
condition de la femme et de l’égalité entre hommes
et femmes, l’Union interparlementaire (UIP) et l’Orga-
nisation internationale du Travail (OIT) se sont asso-
ciées pour examiner la question des femmes et du
travail. Cette réunion, qui s’est tenue sur deux jours
et demi au Siège de l’OIT à Genève, a attiré plus de
parlementaires et administrateurs parlementaires
de pays. Leur objectif était d’identifier des domaines
d’action prioritaires et de proposer des initiatives
parlementaires pour parvenir à l’égalité entre les hom-
mes et les femmes sur le marché du travail.
Ainsi qu’il ressort du présent rapport, les débats
ont couvert un vaste champ allant de l’examen des
formes anciennes et nouvelles de discrimination visant
les femmes, tant sur le lieu de travail que dans l’accès
à l’emploi, à la manière d’aider les femmes et les
hommes à mieux concilier responsabilités familiales
et responsabilités professionnelles, en passant par la
manière d’encourager et de soutenir les femmes qui
entreprennent, la façon de faciliter l’accès des femmes
à la protection sociale (soins de santé et congé parental,
etc.) jusqu’aux moyens de lutter contre la discrimina-
tion, l’exploitation et le harcèlement sexuel au travail.
Au cœur de tous ces débats, il y avait l’idée que les
parlements, grâce au travail réfléchi de régulation
accompli au sein des commissions parlementaires,
peuvent jouer un rôle dans l’élargissement de l’accès
au travail pour les femmes, dans leur protection au
travail et dans l’amélioration de leur situation au sein
de la main-d’œuvre.
Les recommandations de la réunion témoignent
de l’ampleur des débats et reflètent la diversité des
initiatives et stratégies nécessaires pour améliorer la
vie des femmes au travail. Tant que la moitié des
ressources humaines nécessaires au développement
d’un pays – les femmes - sont dans l’impossibilité de
se réaliser pleinement, c’est le pays dans son ensemble
qui risque d’en pâtir. Nous espérons que le présent
rapport encouragera les parlementaires à travailler
ensemble, au-delà des appartenances partisanes et
des frontières nationales, pour parvenir à l’égalité
entre les hommes et les femmes sur le marché du
travail, et pour donner à toutes les femmes la possi-
bilité de contribuer au développement de la société
où elles vivent.
Anders B. Johnsson
Secrétaire général
Union interparlementaire
Avant-propos