SVT - TS A. Génétique et évolution - 1. Brassage génétique A. GENETIQUE ET EVOLUTION La biodiversité terrestre est estimée à une dizaine de millions d'espèces. Mais comment cette diversité est-elle apparue ? Darwin (1809-1882) n'a que 22 ans lorsqu’il s'embarque sur le Beagle pour un voyage de près de 5 ans. Ses observations sur le terrain (fossiles et spécimens) combinées à ses lectures, l'amènent à développer une théorie sur le développement de la biodiversité. A son retour de voyage, il s'attèle à des expériences sur les animaux domestiques et publie en 1859 «De l'origine des espèces» où il explique sa théorie de l'évolution. Darwin n’est pas le seul à être arrivé à cette conclusion. Le britannique Alfred Wallace (1823-1913) établit une théorie similaire en même temps que Darwin. Théorie de l'évolution : - L'ensemble du monde vivant est apparenté et descend d'un ancêtre commun unique. - La variation est un phénomène aléatoire. - Cette variation est transmise de manière héréditaire à la descendance. - La sélection naturelle sélectionne les individus présentant des variations améliorant leurs capacités de survie ou de reproduction. Si la théorie émise par Darwin est encore acceptée de nos jours, celui-ci ne comprenait rien des mécanismes soutenant l'apparition et la transmission de nouveaux caractères. Dans ce chapitre, nous allons voir : - Les mécanismes produisant de la diversité génétique au sein d'une espèce. - Comment des modifications du génome sont à l'origine d'une diversification du vivant ? - Les mécanismes permettant la formation d'une nouvelle espèce. - L'exemple de l'homme. 1 SVT - TS A. Génétique et évolution - 1. Brassage génétique A1. Brassage génétique La variation est l’essence de la nature. La reproduction sexuée est l’un des facteurs les plus importants de productions de variabilité au sein d’une espèce. A1.a CYCLE DE DEVELOPPEMENT è Analyser des documents Doc 1 Caryotype d’une cellule de peau humaine et d’un ovocyte. Doc 2 Le nombre de chromosomes présents chez différentes espèces d’animaux. ? Comment les mécanismes de reproduction sexuée assurent la stabilité du caryotype de l'espèce ? ? Réaliser un schéma du cycle de développement en utilisant les termes appropriés. 2 SVT - TS A. Génétique et évolution - 1. Brassage génétique A1.b - LA MEIOSE Chez l’humain, les CELLULES SOMATIQUES contiennent 23 paires de CHROMOSOMES. Les GAMETES ne comportent qu’une copie de chaque chromosome. Comment fait-on pour passer de 23 paires de chromosomes à 23 chromosomes ? D’une cellule DIPLOÏDE à une cellule HAPLOÏDE ? La MEIOSE est une suite de deux divisions successives. Elle a lieu dans les GONADES. i. Les étapes détaillées de la méiose è Analyser des documents Doc 3 Observation au MO de la formation des gamètes mâles du lis. Télophase I Anaphase I Métaphase I Prophase I ? Décrire chacune des étapes de la méiose. 3 A. Génétique et évolution - 1. Brassage génétique Télophase II Anaphase II Métaphase II Prophase II SVT - TS ii. Les étapes clé de la méiose La méiose débute par une phase de réplication de l'ADN. Les chromosomes sont donc composés de deux CHROMATIDES SŒURS reliées par leur centromère. Au cours de la première division méiotique, les CHROMOSOMES HOMOLOGUES s'apparient et sont répartis de manière égale dans chaque cellulefille. Au cours de la seconde division méiotique, les chromatides-sœurs reliées par leur centromère sont réparties dans les deux cellules-filles. Les divisions se font dans l'ensemble de la cellule, l'enveloppe nucléaire se morcelant en début de chaque division. Le mouvement des mor4 SVT - TS A. Génétique et évolution - 1. Brassage génétique ceaux d'ADN est assuré par le fuseau mitotique, un ensemble de fibres disposé en réseau dans la cellule. L'ADN se trouve sous sa forme la plus condensée, le chromosome, pour faciliter sa manipulation. La méiose produit donc quatre cellules-filles haploïdes, ne contenant qu'une copie, et une chromatide, de chaque chromosome. Une juste ségrégation des chromosomes homologues puis des chromatides sœurs est essentielle pour assurer l'intégrité caryotypique de l'espèce. Une erreur de répartition engendre de graves conséquences (voir chapitre A2.b). A1.c - ETUDE DE CROISEMENT (OUTIL DE RECHERCHE) Chaque génome diploïde, comme le notre, possède une copie maternelle et paternelle de chaque gène. Ces gènes peuvent être rigoureusement identiques (même séquence nucléique). L'individu est alors appelé HOMOZYGOTE pour ce gène. Mais les gènes peuvent exister en différentes variantes : les ALLELES, qui diffèrent par leur séquence nucléique. Selon la (les) variante(s) portée(s) par l'individu, le phénotype change. Les individus portant deux variantes différentes d'un gène sont appelés HETEROZYGOTES pour ce gène. Dans ce cas, le phénotype présenté est celui de l'allèle DOMINANT (ou un phénotype intermédiaire lors de codominance). Le phénotype RECESSIF ne peut donc qu'être présent chez les hétérozygotes récessifs. Lorsque l'on fait un croisement, on étudie la descendance grâce à un échiquier de croisement ou carré de Punnett. La répartition de la descendance selon les différentes catégories phénotypiques peut nous renseigner sur le génotype des parents, la localisation relative de deux gènes (sur le même chromosomes ou non), les relations de dominance entre les gènes, … Lorsque l’on s’intéresse à un seul caractère, un gène, on parle de monohybridisme. Lorsque l’on s’intéresse à deux caractères, deux gènes, on parle de dihybridisme. Exemple pour le caractère « taille des ailes » chez la drosophile. L’allèle sauvage L est dominant sur l’allèle vg (vestigiales). Les homozygotes récessifs ont donc des ailes vestigiales (courtes) alors que les homozygotes dominants ou hétérozygotes ont des ailes longues. La descendance du croisement-test entre l’homozygote récessif et l’hétérozygote ne dépend que de l’allèle donné par l’hétérozygote, l’autre donnant toujours vg. 5 SVT - TS A. Génétique et évolution - 1. Brassage génétique è Analyser des documents 415 92 405 Doc 4 Résultats d’un croisement test. Le gène « taille des ailes » possédant l’allèle L et vg et le gène « couleur du corps » possédant deux allèles G et b se trouvent tous deux sur le chromosomes deux. Lors de la méiose, les allèles migrent ensemble. (Remarque : les résultats ci-dessus sont faux. Les vrais résultats se trouvent sur le doc 7). ? Etablir les dominances entre les allèles. ? A l’aide d’un échiquier de croisement déterminer les génotypes possibles et le phénotype de chaque type de descendants. Les chiffres de la F1 sont-ils cohérents avec vos attentes ? 6 SVT - TS A. Génétique et évolution - 1. Brassage génétique A1.d - LA MEIOSE EST PRODUCTRICE DE DIVERSITE i. Le brassage interchromosomique è Analyser des documents 261 258 256 251 Doc 5 Résultats d’un croisement test. Le gène « taille des ailes » possédant l’allèle L et vg et le gène « couleur des yeux » possédant deux allèles B et se se trouvent sur des chromosomes différents. Lors de la méiose, les allèles migrent indépendamment. ? Etablir les dominances entre les allèles. ? A l’aide d’un échiquier de croisement déterminer les génotypes possibles et le phénotype de chaque type de descendants. Les chiffres de la F2 sont-ils cohérents avec vos attentes ? Pourquoi diffèrent-ils de ceux du doc 4? 7 SVT - TS A. Génétique et évolution - 1. Brassage génétique è Analyser des documents Doc 6 Résultats d’un croisement test. Le gène « taille des ailes » possédant l’allèle L et vg et le gène « couleur du corps » possédant deux allèles G et b se trouvent tous deux sur le chromosomes deux. Le gène « couleur des yeux » possédant deux allèles B et se se trouve sur un autre chromosome. ? Comment expliquer la variabilité des phénotypes présents en F2 ? Représenter l'ensemble des gamètes produits par l'individu femelle F1. ? Au niveau des gamètes, combien y a-t-il pour chaque humain de combinaisons chromosomiques possibles ? 8 SVT - TS A. Génétique et évolution - 1. Brassage génétique ii. Le brassage intrachromosomique èAnalyser des documents 415 88 92 405 Doc 7 Résultats d’un croisement test. Le gène « taille des ailes » possédant l’allèle L et vg et le gène « couleur du corps » possédant deux allèles G et b se trouvent tous deux sur le chromosome deux. Lors de la méiose, les allèles migrent ensemble. ? A l’aide d’un échiquier de croisement déterminer les génotypes possibles et le phénotype de chaque type de descendants. Les chiffres de la F1 sont-ils cohérents avec vos attentes ? Quelles gamètes permettent de produire les individus de la F1 ? ? Proposer un mécanisme expliquant ces résultats. 9 SVT - TS A. Génétique et évolution - 1. Brassage génétique La méiose est productrice de diversité i. Le brassage interchromosomique Les copies maternelles et paternelles des chromosomes ne contiennent pas forcément les mêmes allèles. La ségrégation aléatoire des chromosomes lors de la première division méiotique produit de la diversité, par un mécanisme appelé le BRASSAGE INTERCHROMOSOMIQUE. La ségrégation des chromosomes obéit à la deuxième loi de Mendel : Les paires de gènes différentes s’assortissent indépendamment les unes des autres lors de la formation des gamètes. Ou dans sa version plus moderne : Les paires de gènes situés sur des chromosomes différents sont réparties indépendamment lors de la méiose. Pour les organismes dont le génome est composé de m paires de chromosomes homologues : nombre de gamètes différentes z = 2m ii. Le brassage intrachromosomique Lorsque les gènes sont sur le même chromosome, on dit qu’ils sont liés. Leur ségrégation n’est donc pas indépendante. Les allèles situés sur le même chromosome parental devraient migrer ensemble lors la ségrégation des chromosomes homologues. Toutefois, il arrive que ceux-ci se retrouvent dans des gamètes différentes. Ceci est du à un mécanisme de recombinaison appelé le CROSSING-OVER (enjambement). 10 SVT - TS A. Génétique et évolution - 1. Brassage génétique Lors de la prophase I, les chromosomes homologues s’apparient. Ils forment des structures facilement reconnaissables, des chiasmas. Lors de l’anaphase I, il arrive que les chromosomes échangent leur matériel génétique. On dit alors qu’ils sont recombinés. La recombinaison n’a pas d’effet chez un individu homozygote puisqu’il porte la même combinaison d’allèles. La fréquence de recombinaison entre deux gènes est inversement proportionnelle à la distance qui les sépare. Plus les gènes sont proches et moins de recombinaisons ont lieu entre eux. Les gènes très proches ne subissent jamais de recombinaison. La fréquence de recombinaison est utilisée pour mesurer les distances qui séparent les gènes (cartographie). La recombinaison n’est pas un mécanisme universel. Chez la drosophile, par exemple, la recombinaison n’a lieu que chez la femelle. A1.e - LA FECONDATION La fécondation est l’union des gamètes mâle et femelle. Les deux noyaux haploïdes se joignent et fusionnent pour former un ZYGOTE diploïde. Celui-ci entre immédiatement en mitose et devient l’embryon. La rencontre entre les gamètes mâles et femelles est elle aussi aléatoire. Ce mécanisme participe donc à la diversité génétique : nombre d’embryons différents = zp x zm = ∞ 11 SVT - TS A. Génétique et évolution - 1. Brassage génétique A1. Brassage génétique - RECAPITULATION 12 SVT - TS A. Génétique et évolution - 1. Brassage génétique S’exercer au BAC Métropole - Juin 2014 ROC (I) 8pts La diversité des phénotypes issus de la reproduction sexuée Des généticiens étudient le brassage génétique et sa contribution à la diversité génétique. Ils prennent comme modèle d'étude deux populations de drosophiles constituées d'individus mâles et femelles homozygotes pour deux gènes indépendants. Question : En s'appuyant sur cet exemple, proposer un texte illustré montrant par quels mécanismes la reproduction sexuée aboutit, ici, à la diversité phénotypique observée. L'exposé doit être structuré avec une introduction et une conclusion et sera accompagné de schémas. Document 1 Des mâles de la population 1 sont placés avec des femelles de la population 2 dans le même flacon d'élevage. Leur croisement aboutit à la génération F1. Les individus issus de la première génération (F1) obtenue sont ensuite croisés avec des individus de la population 2. On obtient une deuxième génération (F2) dans laquelle les généticiens observent, pour les caractères étudiés, une diversité des combinaisons phénotypiques. 13