3
l’un contre l’autre, sole contre sole (le pied est l’organe musculeux assurant la locomotion chez les
gastéropodes ; la sole pédieuse correspond à sa surface inférieure, en contact avec le substrat lors des
déplacements) ; ils se séparent à nouveau et recommencent sans se lasser… Chaque individu tente de planter un
dard dans le corps de son congénère et, en même temps, il cherche à éviter de se faire poignarder lui-même.
Le dard calcaire (d’une longueur de 5 à 10 mm) est éjecté d’une poche musculaire située en arrière de la tête et
planté brutalement dans le pied de l’autre.
Le fait de parvenir à cette étape ne signifie pas que l’accouplement ira à son terme. En effet, les échecs sont
fréquents, il n’est pas rare que le dard manque sa cible ou se casse ; par ailleurs, l’un des escargots peut
manquer de motivation, le couple se sépare alors. Si tout se passe bien, le travail préliminaire est suivi d’une
phase d’accouplement (entre 30 min et 2 heures) ; les deux partenaires se positionnent de sorte que leurs
orifices génitaux, situés en arrière de la tête, à la base du tentacule oculaire droit, soient face à face. La partie
proximale des appareils reproducteurs respectifs est alors dévaginée (le début de cette phase est bien visible sur
les photos 2 et 3) ; pénis et vagins s’accolent et il y a échange de spermatozoïdes, enveloppés dans de petits
sacs ou spermatophores. Les spermatophores de l’un sont acheminés vers le réceptacle séminal ou
spermathèque de l’autre, dans lequel leur paroi est dissoute et où ils peuvent être stockés durant plusieurs
semaines ou même plusieurs mois. Lorsque les ovules sont parvenus à maturité, les spermatozoïdes gagnent le
carrefour des voies génitales mâle et femelle où a lieu la fécondation. Une quinzaine de jours après
l’accouplement, 40 à 60 œufs, perles blanches et brillantes de 5 – 6 mm de diamètre, sont pondus dans un trou
creusé dans la terre. Dans la nature, Helix pomatia pond surtout en mai – juin ; le développement embryonnaire
se déroule en quelques semaines (selon les conditions atmosphériques) et, à l’éclosion, les petits sont en tous
points semblables aux adultes.
Photo 2 : La partie proximale de l’appareil génital de
l’animal de gauche est extrudée au niveau de l’orifice
génital. Observez les tentacules tactiles courts, la
proximité des tentacules oculaires des deux
partenaires et le pneumostome largement ouvert chez
l’individu de gauche.
Photo 3 : Les petits yeux noirs sont bien visibles à
l’extrémité des tentacules oculaires. Les deux
partenaires sont en train de dévaginer la région
proximale de leur appareil génital.
Divers aspects de la reproduction des escargots restent obscurs.
Par exemple, le rôle du dard n’est pas totalement élucidé ; il aurait un effet stimulateur mais, grâce à des hormones
transportées par le mucus qui l’enveloppe, il semble aussi accroître le nombre et favoriser la survie des spermatozoïdes
transmis, augmentant ainsi les potentialités de fécondation. Le réceptacle séminal, lui-aussi, pourrait avoir plusieurs
fonctions dans l’activation des spermatozoïdes ou la résorption des excédents.
Des recherches en laboratoire ont permis de définir une technique d’élevage d’Helix aspersa qui est aujourd’hui
appliquée dans des « fermes hélicicoles ». Les mœurs de ces animaux ont donc été particulièrement observées.
En ce qui concerne la reproduction, elles sont semblables à celles de l’Escargot de Bourgogne mais les partenaires ne
se dressent jamais pied contre pied. Les durées des étapes sont différentes ; la phase des préludes incluant frôlements,