2.1 La nature des bactéries : chromosomes et plasmides
Escherichia coli située dans la flore intestinale, qui peut provoquer, dans
le cas de souches pathogènes, diarrhées, gastro-entérites, infections du tractus
urinaire, méningites, septicémies, et autres maladies, est constituée, comme
toutes les autres bactéries, d’un organisme unicellulaire, i.e. d’une membrane
enveloppant un unique chromosome. Mais réduites à leur simples attributs,
les bactéries ne peuvent pas survivre assez longtemps. C’est pourquoi, au
cours de l’évolution, les bactéries ont acquis et conservé des informations gé-
nétiques supplémentaires sous la forme de morceaux d’ADN (Acide Désoxy-
riboNucléique) accessoires. Ces morceaux, aussi appelés plasmides, sont sé-
parés du chromosome et se dupliquent indépendamment, comme des micro-
chromosomes.
Ces plasmides offrent à la bactérie des propriétés diverses et variées. Elles
permettent, par exemple, à la bactérie de transformer sa membrane extérieure
pour pouvoir se fixer à une paroi, ou bien résister à un brusque changement
de température. C’est donc bien grâce aux propriétés biologiques de ces plas-
mides qu’une bactérie verra sa longévité s’accroître. Plus concrètement, ce
sont d’autres morceaux de code ADN, appelés transposons, qui s’intègrent
aux plasmides et rendent la bactérie plus résistante.
2.2 Un mécanisme de résistance
La résistance aux antibiotiques se localise donc sur ces micro-chromosomes.
Différents processus de transfert ont été découverts. Tout d’abord, il faut sa-
voir que la résistance n’est pas à proprement parler un plasmide, mais plutôt
un morceau de code génétique qui s’accroche à un plasmide, ou dans cer-
tains cas au chromosome ce qui rend la bactérie totalement résistante. Les
plasmides, libres de toutes contraintes chromosomique, peuvent échanger la
résistance par transpositions ou transductions, respectivement échange bacté-
rien par contact (Figure 1), i.e. lorsque les deux bactéries entrent en contact,
leurs plasmides peuvent passer d’une bactérie à l’autre ; et récupération du
code dans l’environnement par aspiration grâce aux bactériophages.
Le mécanisme de mitose, des plasmides ou de la bactérie permet, quant à
lui, de propager le gène résistant de génération en génération. Mais il existe
aussi le système de mutation offrant à la bactérie une résistance, qui n’est
effective qu’au bout de 10 à 100 milliards de mutations. Étant donnée la fré-
quence de ces mutations, il convient de considérer cette méthode de résistance
comme négligeable, et donc de se focaliser sur la transmission horizontale des
plasmides, i.e. par échange de transposons.
Nous cherchons à détecter des organisations avec la bio-inspiration bac-
5