PROPHYLAXIEInfos Année 1 No 1/2006

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Année 1
No 1/2006
PROPHYLAXIEInfos
Informations pratiques sur la prévention en hygiène bucco-dentaire
Action antibactérienne des fluorures
d’amines sur la plaque dentaire
Autres thèmes:
Prophylaxie
Le diabète et les parodontites
EuroPerio5
Traitement à long terme des patients souffrant de parodontite et après pose d’implants
Interview
Stratégies et technologies nouvelles dans les maladies parodontales
Editorial
Chère Lectrice,
Cher Lecteur,
L’édition que vous tenez en main est le premier
numéro de ce nouveau magazine PROPHYLAXIEInfos.
Il est possible que vous vous demandiez « Pourquoi
un nouveau magazine professionnel? » ou « Que présente-t-il de particulier? »
PROPHYLAXIEInfos est un magazine professionnel
destiné aux dentistes omnipraticiens mais aussi aux
universitaires. Il est édité par le laboratoire GABA, le
fabricant d’elmex et méridol, et publié deux fois par an
avec des articles d’experts internationaux renommés.
Dans cette édition, le Professeur Lutz Stößer de
l’université de Jena (Allemagne) a rédigé un article sur
le fluorure d’amines et ses propriétés. En outre, nous
nous intéresserons à EuroPerio5 (Madrid) avec des
conférences des Professeurs Mariano Sanz (Madrid/
Espagne), Tord Berglundh (Göteborg/Suède) et
Maurizio Tonetti (Connecticut/U.S.A.). Le Professeur
Leonardo Trombelli de l’université de Ferrara (Italie)
s’intéresse aux exigences particulières de l’hygiène
buccale chez les diabétiques. L’éclectisme international de la sélection des auteurs constitue une particularité dans le domaine des magazines professionnels.
Mais il y a encore une autre particularité: Le
PROPHYLAXIEInfos témoigne du souhait d’initier un
dialogue vivant entre les experts universitaires, le dentiste omnipraticien et le fabricant. Vous pouvez contribuer à l’évolution de PROPHYLAXIEInfos en nous
faisant parvenir vos desiderata. Nous nous réjouissons
de vos suggestions et nous demanderons aux experts
de les commenter sous forme d’articles selon les priorités de chaque domaine dans les éditions futures.
Nous vous souhaitons bonne lecture de cette première édition et nous serions très heureux de vous
compter parmi nos nouveaux lecteurs.
Contenu
Thème principal
– Action antibactérienne des fluorures
d’amines sur la plaque dentaire
Prof. Dr. Dr. Lutz Stößer, Jena, Allemagne
PROPHYLAXIEInfos est également publié en
Allemagne, en Suisse, en Autriche, en Italie et aux
Pays-Bas. L’édition la plus ancienne est le PROPHYLAXEdialog en Allemagne qui existe depuis 10 ans et
qui est lu par 36.000 dentistes chaque année.
Prophylaxie
Par ailleurs, nous traiterons les exigences posées à
une pâte dentifrice pour dents sensibles et collets
dénudés, un domaine où il règne encore trop d’erreurs
et des principes actifs qui ne soutiennent pas le patient
de façon optimale, ainsi que la question de savoir si les
« taches blanches » (White Spots) peuvent être évitées
dans le traitement d’orthodontie. Enfin, nous avons
mené en France deux interviews avec le Docteur
Michel Sixou de l’université de Toulouse, et le Docteur
Jean-Francois Michel de l’université de Rennes, sur les
nouvelles stratégies et technologies dans les maladies
parodontales.
– Soins dentaires des patients
présentant des collets dénudés
et des dents sensibles
La variété des sujets est vaste. Pour nous, il est
important que nos articles soient transposables non
seulement dans la vie quotidienne du cabinet dentaire
et qu’elles soient pertinentes pour celui-ci, mais qu’elles soient également fondées scientifiquement et bien
documentées par des études. Nous pensons que ceci
constitue également un prérequis nécessaire.
– Le diabète et les parodontites
Prof. Dr. Leonardo Trombelli, Ferrara, Italie
3
6
Information sur les produits
8
Congrès international
– EOS 2006: Les taches blanches
(White Spots) peuvent-elles être évitees
lors d’un traitement d’orthodontie?
11
– EuroPerio5: Traitement à long terme
des patients souffrant de parodontite et
après pose d’implants
12
– EuroPerio5: Diagnostic et traitement
des infections péri-implantaires
15
Interview
– Stratégies et technologies nouvelles
dans les maladies parodontales
17
• Les tests biologiques en odontologie:
intérêts et limites
Dr. Michel Sixou, Toulouse
• Technologies et stratégies nouvelles
dans les maladies parodontales
Dr. Jean-François Michel, Rennes
02
1/2006
PROPHYLAXIEInfos
Thème principal
Action antibactérienne des fluorures d’amines
sur la plaque dentaire
Professeur Dr. Dr. Lutz Stößer, Université Friedrich-Schiller, Jena, Allemagne
Introduction
Dans les années 30 du XX siècle, Lohmann et
Meyerhof rapportèrent la haute sensibilité au fluorure
du métabolisme énergétique glycolytique des mammifères. Peu après, l’inhibition par de faibles concentrations en fluorure de la production d’acide par les
streptocoques et lactobacilles oraux a été décrite par
Bibby et van Kesteren (1940). Aujourd’hui, en l’état
actuel des connaissances, c’est l’action locale des
fluorures sur la solubilité de l’émail dentaire, sa reminéralisation et surtout sur le métabolisme bactérien qui
suscite l’intérêt.
La concentration en fluorure
dans la plaque dentaire
La disponibilité en fluorure dans la plaque dentaire
est cruciale pour son effet cariopréventif. Il convient ici
de noter que l’acide fluorhydrique (acide faible) est dissocié à 98 % à un pH supérieur à 5,0 mais indissocié à
12 % déjà à pH 4,0 (sous forme de HF). Conséquence
de sa réactivité, le fluorure est stocké de manière intra
(liaison aux protéines cytoplasmiques) et extracellulaire
(fluorure de calcium stabilisé par des phosphates anorganiques et des protéines de la matrice). En l’état
actuel des connaissances, deux formes se distinguent
dans la plaque dentaire: environ 5 % du fluorure est
«libre» et 95 % est «extractible». En cas de faible apport
de fluor, la plaque contient environ 5 à 10 ppm (poids
hydraté) de fluor et en cas de forte concentration
dans l’eau de boisson, cette valeur augmente à 10 ou
20 ppm.
Absorption de fluorure
par la plaque dentaire
La quantité de fluorure dans les bactéries dépend
des concentrations en fluorure à l’extérieur de la cellule; elle peut augmenter dans le milieu intracellulaire de
manière énergie-indépendante contre le gradient de
concentration. Lorsque le pH extracellulaire chute en
raison de la production d’acide par les bactéries, la
quantité de fluorure indissocié (HF) devient relativement haute. En raison de son électroneutralité, il
pénètre dans la cellule et se heurte aux pH neutres,
ce qui provoque sa dissociation en H+ et F - (fig. 1).
PROPHYLAXIEInfos
Membrane plasmique
H+ + FpH 7,0
H+ + F- HF
pH 4,0
HF
milieu
extracellulaire
milieu
intracellulaire
Fig. 1: Transport du fluorure à travers la membrane bactérienne
à pH acide
Ainsi, ce n’est pas seulement le fluorure qui entre
dans la cellule, mais aussi un flux de protons engendrant une acidification du milieu intracellulaire. Dans la
cellule, une grosse partie du fluorure se trouve sous
une forme libérable par ionisation et une partie bien
plus faible sous une forme liée non dissociable. La sensibilité au fluorure est très différente en fonction des
espèces et des genres microbiens. Indépendamment
de ces différences, aucune modification de la communauté bactérienne n’a été observée à des concentrations de fluorure de 1 mmol/l (19 ppm) dans la plaque
dentaire.
Effets métaboliques spécifiques
du fluorure
Le fluorure attaque les point suivants dans le métabolisme bactérien:
1. Enolase: cette enzyme est la cible principale de
l’ion fluorure dans la cellule bactérienne; son site actif
contient du magnésium réagissant avec le fluorure, ce
qui interrompt la transformation du 2-phosphoglycérate en phosphoénolpyruvate (PEP). Il s’en suit une
perturbation sévère du métabolisme énergétique.
L’énolase n’est pas seulement sensible au fluorure mais
aussi aux variations de pH intracellulaire. Son pH optimum se situe entre 7,3 et 7,7. La réduction de la production d’acide est utilisée comme signe d’une perturbation du métabolisme énergétique microbien. Elle
reflète l’effet antibactérien du fluorure et représente
une fonction importante dans la prévention des caries.
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30
Thème principal
2. PEP-phosphotransférase: le transport des
sucres par la membrane bactérienne est touché, car
le système phophoénolpyruvate-phosphotransférase
(PEP-PTF) nécessite de l’ATP pour la translocation du
glucose dans la membrane et son activation.
en suspension dans un liquide, a montré que des concentrations 75 à 300 fois plus élevées étaient nécessaires pour obtenir un effet similaire sur le biofilm.
Produit
Bactéries en
suspension
CBM*
µM
Durée
d’action
nécessaire min
CBM
µM
Durée
d’action
nécessaire min
AmF
20
<5
1.500
<5
AmCI
10
<5
1.500
<5
CHX
5
<5
1.500
<5
Enzyme II
Glukose + PEP ---> Glukose-6-P + pyruvate
Le système enzymatique lui-même ne réagit pas
avec le fluorure: la pénétration insuffisante de glucose
dans la cellule est due directement à la carence en ATP.
3. ATPase de transport des protons et «Proton
Motive Force»: chez les bactéries anaérobies, l’ATPase
transmembranaire pompe les protons pour créer un
gradiant de pH entre le milieu intra et extracellulaire
servant au transport des acides aminés et du glucose
dans la cellule. La carence en ATP disponible perturbe
cette fonction cellulaire.
4. Macromolécules/polysaccharides (PS): les bactéries orales forment des polysaccharides extra et
intracellulaires pour les utiliser comme réserves en cas
de disette, comme composantes de la matrice ou
comme «colle» pour l’ancrage sur les surfaces solides.
Le fluorure inhibe la synthèse de PS extracellulaire
insoluble dans l’eau chez S. mutans, alors que la synthèse de PS hydrosoluble n’est pas influencée. Bien
qu’un déplacement du rapport fructose-glucose du PS
par le fluorure ait été décrite, aucune influence de ce
dernier sur la glucosyltransférase ou la fructosyltransférase n’a été montrée, même jusqu’à une concentration en fluorure de 200 ppm.
A l’inverse, des effets inhibiteurs du fluorure sur la
synthèse des constituants cellulaires macromoléculaires comme l’acide lipoteichoique ou les peptidoglycanes, cruciaux pour la paroi, ont été décrits.
Pour résumer les effets inhibiteurs du fluorure, on
peut donc dire que l’inhibition de la glycolyse n’est pas
la seule à revêtir une importance significative: les bactéries sont en effet simultanément endommagées par
une perturbation du gradiant de pH.
Extrapolation in vivo
La concentration en fluorure étudiée lors des tests
in vitro en laboratoire n’est pas directement extrapolable à celle du biofilm de la plaque dentaire. En effet,
les schémas de réaction des bactéries organisées et
structurées dans le biofilm se différencient notablement de ceux des cultures bactériennes planctoniques.
Une comparaison de l’efficacité bactéricide du fluorure
d´amines, du chlorure d’amines et de la chlorhexidine
sur la souche S. sobrinus 6715, organisée en biofilm ou
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Bactéries en
biofilm
Effets antibactériens du fluorure d’amines (AmF), du chlorure d’amine
(AmCI) et de la chlorhexidine (CHX) sur S. sobrinus 6715 en suspension ou
en biofilm (d’après Shani et al. 2000) - * Concentr. minimale bactéricide
Les courbes de Stephan tracées par Graf lors de
l’adjonction de solutions contenant du fluorure et du
saccharose confirment la différence de la réaction du
biofilm. Les résultats in vivo parallèles montrent que
l’inhibition de la production d’acide aurait dû survenir
plus tôt et plus intensément (fig. 2).
in vitro:
Culture bactérienne
ppm F
002
in vivo:
Plaque dentaire naturelle 005
Plaque dentaire artificielle 100
Plaque interproximale
030
pH
8
(Bibby 1941)
(Neff 1987)
(Bodden 1982)
(Cornick 1988)
Courbes de Stephan mesurées
dans la cavité buccale
6
1000 ppm F
100 ppm F
10 ppm F
5
0 ppm F
7
4
3
20
40
60 min
(d’après Graf 1968)
Fig. 2: Inhibition de la plaque dentaire par différentes concentrations
de fluorure (en haut) et évolution de la courbe de Stephan lorsque la
solution de glucose contient également du fluorure
De manière indépendante, la production d’acide
dans la plaque dentaire semble être inférieure de
0,2 unité de pH environ sous administration permanente de fluorure, ce que van Loveren associe à une
participation significative à la prévention des caries.
Le déplacement du minimum de pH de 0,2 unité vers
la neutralité permet une saturation plus précoce du
liquide de la plaque dentaire en apatite et la solubilisation de l’apatite amélaire est moins importante ou
totalement supprimée.
PROPHYLAXIEInfos
Thème principal
Spécificité de l’action du fluorure
d’amines
Dans les fluorures d’amines, le cation est une
monoamine (Olafluor) ou une diamine (Dectafluor)
polaire possédant en plus une chaîne aliphatique apolaire. Ces composants opposés confèrent à ces molécules des propriétés tensioactives. Il en résulte un
mouillage optimal de la surface dentaire par les fluorures d’amines, ce qui conduit à une interaction avec les
tissus durs et une infiltration dans la plaque dentaire
particulièrement fortes.
La composante organique des fluorures d’amines
présente des propriétés antibactériennes intrinsèques
en interagissant avec la membrane bactérienne. Ces
propriétés peuvent être distinguées dans les modèles
de diffusion du fluorure inorganique qui, en raison de
sa taille réduite, est capable de sortir bien plus rapidement d’un «slow releasing device» (Shani et al. 1998).
Avec le fluorure d´amines, la concentration minimale
inhibitrice chez S. sobrinus est 100 fois plus faible
qu’avec le NaF (Shani et al. 1996). Les bactéries gramnégatives sont également tuées par le fluorure d´amines et même A. actinomycetemcomitans, un microorganisme difficile à influencer, est touché par un
dixième de la concentration présente dans elmex®
(Olafluor) (Oosterwaal et al. 1989, 1990).
A la suite d’études portant sur l’émail dentaire
traité par la salive, une longue durée d’action comparable à celle de la chlorhexidine a été rapportée pour
le fluorure d´amines (Decker at al. 2003). Les concentrations bactériostatiques ou bactéricides, se situent
entre 65 à 260 µg/ml pour une durée d’action de 3
à 46 minutes, comme l’a montrée une étude menée
chez 40 souches (Kay, Wilson 1988). Cette action n’est
pas uniquement due à l’ion F.
Les études in vitro sur l’influence du NaF et du fluorure d´amines sur l’énolase et l’ATPase transmembranaire (van Loveren) suggèrent différents mécanismes
métaboliques car l’énolase est inhibée par le fluorure
de sodium alors que la partie amine exerce une action
protectrice et même stimulante sur l’enzyme. Par contre, l’ATPase est nettement plus sensible au fluorure
d´amines qu’au NaF. C’est donc l’addition des effets
inhibiteurs des fluorures d’amines qui enraye la glycolyse bactérienne.
Dans la plaque dentaire, le fluorure d´amines présente une action particulièrement durable (comparable
à une action à libération prolongée) (Dolan et al. 1974):
90 minutes après un rinçage au NaF, aucune limitation
dans la courbe de Stephan n’est observée après adjonction de glucose dans la plaque, alors qu’après un
traitement par le fluorure d´amines, une réduction de
l’activité est notée (Schneider, Mühlemann 1974).
L’effet antiglycolytique du fluorure d´amines dure 3 à 6
heures.
PROPHYLAXIEInfos
Concernant l’utilisation clinique du fluorure d´amines, un effet antibactérien est souvent rapporté. Ce
dernier est également mentionné par certaines études
sur l’usage du méridol®, de la chlorhexidine ou du fluorure d’amines (Schulz et al. 1991). Après 21 jours sans
hygiène bucco-dentaire, un dépôt de plaque sur 40 %
de la surface a été observé sur la face labiale de l’incisive supérieure droite. Cette plaque a pu être réduite
à 13 % grâce à un rinçage au fluorure d´amines deux
fois par jour (250 ppm F) (fig. 3). Une telle réduction de
la plaque dentaire n’a pas été obtenue avec le NaF
(250 ppm) (Perdok et al. 1989).
%
40
39
Jour 21
Jour 0
35
30
25
24
24
21
18
20
13
15
10
3.5
5
0
Placebo
AmF/SnF2
2
CHX
AmF
Fig. 3: Dépôt de plaque sur la dent 12 après 5 jours sans hygiène
bucco-dentaire, puis après 21 jours de rinçage buccal avec une solution contenant un placebo, du fluorure d´amines/d'étain (250 ppm F),
de la chlorhexidine (0,2 %) ou du fluorure d´amines (250 ppm F)
Les fluorures d’amines présentent des propriétés antibactériennes différentes de l’action du fluorure car ils:
■ se répartissent particulièrement vite sur toutes les
surfaces dans la cavité buccale en raison de leurs
propriétés tensioactives,
■ montrent une clairance plus longue dans la cavité
buccale ou la plaque dentaire,
■ présentent une certaine plaquophilie,
■ exercent une forte action antiglycolytique et donc
■ un puissant effet bactériostatique et bactéricide.
Pour résumer, on peut dire que des preuves étayant
de manière convaincante l’efficacité antibactérienne et
l’effet cariopréventif des fluorures ont été collectées.
L’influence de l’ion fluorure peut être renforcée par des
anions spécifiques, comme cela a été prouvé pour le
fluorure d´amines. Ces effets soutenant l’action du
fluorure sont très importants pour la forte action cariopréventive (cliniquement prouvée) des préparations
à base de fluorure d´amines.
Adresse de correspondance:
Prof. Dr. Dr. Lutz Stößer
Klinikum der Friedrich-Schiller-Universität Jena
Poliklinik für Präventive Zahnheilkunde
Bachstraße 18 - D-07743 Jena
Tél.: +49 (0) 3641-934800
Fax: +49 (0) 3641-934802
E-Mail: [email protected]
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Prophylaxie
Le diabète et
les parodontites
Professeur Dr. Leonardo Trombelli, Ferrara, Italie
Ces changements structurels entraînent une altération de la fonction capillaire, une irrigation sanguine
insuffisante des tissus et des organes ainsi qu’une
augmentation des radicaux libres de l’oxygène (stress
oxydatif). Lorsqu’ils touchent les tissus parodontaux,
ces phénomènes pathologiques peuvent intensifier le
processus inflammatoire lié à la plaque et conduire
ainsi à la destruction parodontale.
Une analyse complète des études existantes indique une relation claire et directe entre le diabète sucré
et la parodontite. Les sujets diabétiques qu’ils soient
insulinodépendants ou non présentent une inflammation gingivale beaucoup plus importante que les sujets
non diabétiques avec des niveaux de plaque similaires
(Tatakis et Trombelli 2004). Des essais cliniques portant
sur la gingivite ont montré que pour une attaque bactérienne comparable, la réaction inflammatoire est plus
précoce et plus importante chez les sujets diabétiques
de type 1 (Salvi et al. 2005).
Les parodontites liées à la plaque sont des infections chroniques causées par une flore microbienne
mixte, résultant d’un processus inflammatoire qui entraîne une perte d’attache parodontale et finalement la
perte de la dent. Bien que le rôle du film biologique
dans la phase initiale des parodontites liées à la plaque
ait été largement établi, un nombre de facteurs génétiques et environnementaux liés à l’hôte peuvent avoir
un impact important sur les caractéristiques cliniques
ainsi que sur le taux de progression de la maladie
(Heitz-Mayfield 2005).
Il a été notamment démontré plusieurs fois que le
diabète sucré (types 1 et 2) est un facteur de risque
majeur de la parodontite, en particulier chez les sujets
avec une régulation métabolique insuffisante et une
maladie chronique (Borrell et Papapanou 2005). En
outre, un moins bon contrôle du diabète chez les sujets
atteints de parodontite destructrice a également été
rapporté (Lalla et al. 2000; Soskolne et Klinger 2001).
Le diabète, un facteur de risque
de la parodontite
Le diabète est une maladie métabolique qui en raison d’une production insuffisante d’insuline conduit
à un métabolisme anormal des graisses, des sucres
et des protéines. L’hyperglycémie qui en résulte peut
induire des pathologies dans divers systèmes de
l’organisme. Traditionnellement, les complications diabétiques telles que la microangiopathie, la néphropathie, la neuropathie, la rétinopathie et les maladies
cardio-vasculaires ont été attribuées à l’état hyperglycémique qui avec le temps conduit à une modification covalente irréversible (glycosylation) des protéines
et des lipides structurels constituant la matrice extracellulaire et les tissus conjonctifs ainsi que les tissus
vasculaires.
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Des études transversales et longitudinales indiquent clairement que la prévalence, l’étendue et la
gravité de la parodontite sont supérieures chez les
patients diabétiques de type 1 et type 2 (Grossi et al.
1994; Tervonen ez Karjalainen 1997; Taylor et al. 1998;
Lalla et al. 2004). En outre, ces études montrent une
relation dose/effet entre le niveau de régulation métabolique et la gravité de la destruction parodontale
(Borrell et Papapanou 2005). En raison de ces résultats,
la parodontite est considérée comme la sixième complication du diabète.
PROPHYLAXIEInfos
Prophylaxie
Conséquences de la parodontite
sur la régulation glycémique
Le processus inflammatoire chronique de la parodontite entraînant la production et l’augmentation
systémique de cytokines inflammatoires, peut jouer le
rôle de stimulus dans la réaction inflammatoire systémique. Ceci représente un stress métabolique précédemment sous-estimé chez les patients diabétiques,
augmentant la résistance à l’insuline et altérant la
sécrétion d’insuline, conduisant à une morbidité accrue
associée à des complications diabétiques (Southerland
et al. 2006).
Toutefois, si le diabète n’est pas correctement contrôlé, des récurrences parodontales seront plus fréquentes et la parodontite sera plus difficile à contrôler
(Seppälä et al. 1993; Tervonen & Karjalainen 1997).
Il a été rapporté que la destruction parodontale liée
au diabète peut démarrer à un stade précoce de la vie
et devient plus importante lors du passage à l’adolescence (Lalla et al. 2006). Étant donné que la destruction
parodontale est plus importante et plus grave chez les
sujets diabétiques non contrôlés, ces observations soulignent l’importance des mesures préventives dans la
limitation de l’effet négatif de l’hyperglycémie sur les
tissus parodontaux.
À ce niveau, les informations existantes semblent
indiquer que l’état parodontal peut avoir un impact
sur la régulation glycémique des patients diabétiques. Une étude réalisée sur des patients diabétiques de type 2 (Grossi et al. 1997) révèle une
diminution de 10 % du taux d’hémoglobine glycosylée (HbA1c) (mesure de la régulation glycémique)
à 3 mois à la suite d’une thérapie parodontale non
chirurgicale combinée avec administration systémique de doxycycline.
Toutefois, cet effet bénéfique n’a pas pu être
observé sur une période prolongée même chez les
sujets ayant suivi une thérapie antibiotique. De
même, d’autres essais aléatoires de contrôle réalisés
chez des patients diabétiques (Stewart et al. 2001;
Rodrigues et al. 2003; Kiran et al. 2005) ont montré
une réduction significative du taux HbA1c après un
débridement parodontal non chirurgical avec ou
sans thérapie antibiotique additionnelle.
À l’opposé, des études de cohortes sur des patients diabétiques de type 1 n’ont pas permis de
démontrer un effet significatif de la thérapie parodontale sur la régulation métabolique (Seppälä et Ainamo
1994; Aldridge et al. 1995; Promsudthi et al. 2005). La
différence dans la réaction au traitement en terme de
taux de HbA1c, entre les sujets diabétiques de type 1 et
de type 2 peut être attribuée au rôle de l’inflammation
qui est fortement impliquée dans la pathogénie du
diabète de type 2, mais non du diabète de type 1.
D’autres études avec d’importantes cohortes de
populations cibles appropriées et utilisant des traitements efficaces sont nécessaires pour distinguer l’effet
clinique bénéfique significatif de la thérapie parodontale sur la régulation glycémique chez les personnes
diabétiques de type 1 et/ou type 2 (Janket et al. 2005).
Stratégies préventives et thérapeutiques chez les patients diabétiques
Les sujets diabétiques présentent une bonne réponse à un traitement parodontal approprié. La réponse
parodontale à court et long terme est identique à celle
des patients non diabétiques (Bay et al. 1974; Westfelt
et al. 1996; Christgau et al. 1998).
PROPHYLAXIEInfos
Des stratégies spécifiques basées sur une promotion de la santé buccale (Karikoski et al. 2003) et des
consignes d’hygiène bucco-dentaires (Almas et al. 2003)
ont permis une amélioration efficace de l’état parodontal des patients diabétiques. Toutefois, des données récentes issues d’une cohorte finlandaise de diabétiques
de type 2 ont montré que seuls 32 % des patients
avaient reconnu que le diabète risquait d’affecter leur
santé buccale et 15% avaient été informés par des professionnels de santé de l’importance de l’hygiène
bucco-dentaire et de soins dentaires réguliers (Jansson
et al. 2006). Ces conclusions révèlent la nécessité
d’instaurer des programmes d’éducation sanitaire comprenant une sensibilisation à la santé bucco-dentaire.
Adresse de correspondance:
Prof. Dr. Leonardo Trombelli
Centro di ricerca et servici
per lo studio delle malattie parodontali
Università di Ferrara
Corso Giovecca, 203
I-44100 Ferrara
E-mail: [email protected]
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70
Information sur les produits
Soins dentaires des patients présentant des collets
dénudés et des dents sensibles
Environ 15 à 20 % des adultes, surtout entre 20 et
40 ans, souffrent de sensibilités au niveau des collets
dentaires, des incisives et des prémolaires en majorité
(Clayton et al. 2002; Jensen 2003; Silverman et al.
1996; Zimmer et al. 1998). Cette hypersensibilité dentinaire peut non seulement occasionner des douleurs
intenses, mais aussi une diminution de l’hygiène buccodentaire (Addy et al. 1985). Par conséquent, il est
important de recommander aux patients concernés des
traitements adéquats et efficaces basés sur des agents
actifs dont l’efficacité est prouvée par des études scientifiques.
Etiologie et pathogenèse
La mise à nu de la dentine expose les tubules et est
à l’origine de l’hypersensibilité dentinaire. Ainsi, les
dents présentant des collets dénudés dans la région
cervicale montrent davantage de tubules dentinaires
ouverts que les dents asymptomatiques (Absi et al.
1987). La théorie hydrodynamique propose à cet égard
une piste d’explication. D’après cette théorie, les stimuli thermiques, osmotiques et mécaniques provoquent des mouvements du liquide dentinaire dans les
tubules ouverts, et induisent ainsi une sensibilisation
des fibres nerveuses pulpaires (Brännström et al. 1967).
Dans le cadre du traitement des collets dentaires dénudés, le 1er traitement est d’obturer les tubules dentinaires ouverts. En outre, la dentine mise à nu, particulièrement sensible, doit être protégée à la fois des
stimuli mais aussi des caries cervicales.
Les mécanismes pathologiques principaux suivants
sont impliqués dans la mise à nu de la dentine:
■ L’abrasion: usure mécanique de l’émail, induisant
l’exposition de la dentine, souvent au niveau de la zone
cervicale, provoquée par des dentifrices abrasifs et/ou
des brosses à dents trop dures (Jensen 2003) .
Cependant, il se peut aussi que la dentine soit originellement exposée au niveau des collets (Schroeder
et al. 1988).
■ La perte des tissus gingivaux suite à des récessions, occasionnée par exemple par des traumatismes
du brossage (Völk et al. 1987; Blunck 2000). Le cément
ainsi exposé dans la zone des collets dentaires est plus
fin que l’émail, et s’enlève plus rapidement, entraînant
une exposition de la dentine.
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■ Les surcharges occlusales (mastication, bruxisme)
provoquent un traumatisme et des fissures de l’émail au
niveau des collets (Blunck 2000). On retrouve en priorité les lésions cunéiformes typiques de ces troubles
dans des catégories professionnelles au potentiel de
stress élevé, par exemple chez les pilotes (Dawid
et al. 1994).
■ L’érosion: la dissolution de l’émail occasionnée par
le contact fréquent avec des acides exogènes et/ou
endogènes favorise l’exposition de la dentine (Jensen
2003).
À terme, un ou plusieurs de ces mécanismes provoquent l’exposition de la dentine au niveau des collets
dentaires. Il en résulte des douleurs intenses, mais aussi
une plus grande fragilité aux traumatismes et aux
caries. Par conséquent, l’absence de douleur – par
exemple chez les patients âgés – ne doit pas constituer
un critère de relâchement du protocole d’hygiène dentaire établi, car, en dépit d’une sensibilité moindre à la
douleur, les problèmes de carie et d’abrasion des collets reste d’actualité, et nécessite une attention encore
plus soutenue et ciblée.
Approches thérapeutiques des
collets dénudés
Désensibilisation
Lors du traitement des collets dentaires dénudés,
il s’agit d’abord, après suppression des causes potentielles, de calmer la douleur en refermant les tubules,
afin de renforcer le bien-être du patient et sa motivation à poursuivre une hygiène dentaire rigoureuse. On
distingue à cet égard les agents actifs et les méthodes
pouvant être mis en œuvre par le dentiste et ceux
disponibles aux patients. Ces derniers ont souvent un
caractère complémentaire au traitement.
L’une des approches thérapeutiques principales
consiste en l’utilisation de produits à base de fluorure
qui forment à l’intérieur et à l’extérieur des tubules des
précipités de fluorure de calcium et favorisent ainsi
l’obturation des tubules. Ces produits garantissent en
même temps la protection contre les caries. Les dentifrices contenant du fluorure d’amines ont montré à cet
égard un effet désensibilisant nettement supérieur aux
produits contenant du fluorure de sodium (Renggli et
al. 1997).
PROPHYLAXIEInfos
Information sur les produits
■ Les sels de potassium – comme par exemple le
nitrate de potassium – semblent freiner la propagation
de la douleur, sans que leur mécanisme d’action ne soit
connu en détail. Il s’agit donc ici plutôt d’une approche
symptomatique. Il n’existe aucune preuve clinique claire de la supériorité des dentifrices à base de sels de
potassium par rapport aux dentifrices fluorés – par
exemple ceux contenant du monofluorophosphate de
sodium (Brodowski et Imfeld 2003; Jensen 2003;
Poulsen et al. 2005).
■ Les sels de strontium ne montrent pas non plus un
effet désensibilisant supérieur à celui des produits contenant du monofluorophosphate de sodium (Jensen
2003).
Qui plus est, les sels de strontium et de potassium
ne montrent également pas d’action reminéralisante
directe, autrement dit d’effet anti-caries.
Protection contre les caries
Outre la désensibilisation, certainement indispensable, il ne faut pas négliger l’augmentation du risque
de caries dentinaires. Chez les patients âgés, ce risque
doit même faire l’objet de toutes les attentions, puisqu’ici le signal d’alarme, la douleur, peut être complètement absente.
La dentine est nettement moins résistante aux attaques acides des bactéries de la plaque dentaire. Le
seuil critique de pH pour la déminéralisation de la dentine est atteint dès 6,5, alors que l’émail n’est menacé
qu’à partir de 5,5 (Hoppenbrouwers et al. 1987). Une
dentine mise à nu implique donc toujours un risque
élevé de carie du collet. Celui-ci augmente avec l’âge.
La prévention de ce type de carie est par conséquent
prépondérante chez les patients présentant des collets
dénudés.
On est longtemps parti du principe que l’ancrage
de fluorure dans les tissus durs dentaires protégeait
durablement des attaques acides. Au contraire, de nouvelles études montrent que l’influence du fluorure sur
les processus dynamiques de déminéralisation et reminéralisation de l’émail est déterminante pour l’efficacité prophylactique contre les caries (Rölla et al. 1991).
Même de faibles concentrations de fluorure freinent
déjà la déminéralisation et accélèrent la reminéralisation. Pour cela, le fluorure doit toutefois être disponible
en permanence à la surface des dents.
Le pH légèrement acide des fluorures d’amines
organiques entraîne la formation d’une couche de
fluorure particulièrement stable et adhérente (Strübig
1980). Par ailleurs, les fluorures d’amines sont actifs en
surface. Ils favorisent le transport jusqu’à la surface de
la dent et induit donc un très fort apport en fluorure au
niveau de l’émail (Gülzow et Köhler 1998; Klimek et al.
1998; Gintner et al. 2000). L’utilisation de dentifrice
contenant du fluorure d’amines induit aussi une plus
forte concentration en fluorure dans la salive que les
produits contenant du fluorure de sodium ou du monofluorophosphate de sodium (Issa et Toumba 2004).
Les fluorures d’amines présentent aussi une activité
antibactérienne de par les 2 fonctions amines, et diminuent ainsi la production d’acides bactériens (Gehring
et al. 1983; Shani et al. 1995). Cela contribue également à la carioprophylaxie. La combinaison de ces différentes propriétés distingue les fluorures d’amines des
autres fluorures connus.
Protection contre l’abrasion
Comme la dentine est plus fragile que l’émail, elle
doit être nettoyée délicatement afin de ne pas léser le
collet dentaire déjà fragilisé.
En règle générale, l’abrasivité des dentifrices est
mesurée selon une norme internationale (DIN EN ISO
11609 «Dentifrices», 1998). D’après cette norme, la
valeur RDA (Radioactive Dentine Abrasivity) sert à
mesurer la perte de substance lors du brossage des
dents. En cas de collets dénudés, cette valeur doit être
adaptée à la dentine plus fragile, et se situer donc en
dessous de 40 (Imfeld 2002). Ainsi, le dentifrice elmex®
SENSITIVE, par exemple, avec ces particules abrasives
particulièrement douces, a un RDA de 30 seulement, et
n’agresse donc pas la dentine mise à nu, alors que de
nombreux dentifrices commercialisés pour les dents
sensibles montrent une valeur nettement supérieure.
En même temps, une faible valeur d’abrasivité évite
l’élimination prématurée de cette couche de fluorure
de calcium nouvellement formée et jouant un rôle prépondérant dans la protection contre les caries.
Une couche protectrice de fluorure de calcium joue
à cet égard un rôle déterminant, car elle se précipite
lors de la réaction du fluorure avec les ions de calcium
de l’émail. Elle est difficilement soluble et protège des
attaques acides. Elle représente en même temps un
réservoir en fluorure à libération permanente, surtout
lors des attaques acides.
PROPHYLAXIEInfos
1/2006
90
Information sur les produits
Si l’efficacité des produits et des systèmes est
démontrée par des études scientifiques, les dentistes
et les utilisateurs peuvent être sûrs d’avoir fait le bon
choix.
Il est important de noter qu’une abrasivité faible
implique un pouvoir nettoyant réduit, du moins légèrement. La valeur correspondante, le Pellicle Cleaning
Ratio (PCR) détermine dans quelle mesure le dentifrice
testé retire la pellicule se trouvant à la surface des dents
lors du brossage, autrement dit élimine les dépôts
colorés. Les deux valeurs doivent être similaires et
prendre en compte les besoins individuels du patient
(Imfeld 2002) afin de conseiller des produits adaptés.
Le dentifrice elmex® SENSITIVE, contenant du
fluorure d’amines, garantit une action désensibilisante
durable par l’obturation des tubules dentinaires, nettement supérieure à celle des produits contenant du
fluorure de sodium (Renggli 1997) et favorise la reminéralisation de la dentine (Kraft et Hoyer 1995;
Petersson et Kambara 2004).
En complément, il est important d’utiliser une
brosse à dents souple nettoyant aussi les surfaces dentinaires sensibles de manière douce et délicate.
Il est efficacement complété par l’utilisation de la
brosse à dents elmex® interX SENSITIVE, qui, avec ses
brins doux disposés en X, améliore nettement le nettoyage des espaces interdentaires (Yankell et al. 2002),
et par l’emploi quotidien de la solution dentaire elmex®
SENSITIVE, qui renforce l’effet du dentifrice (Petersson
et Kambara 2004).
Conseils d’hygiène bucco-dentaire
Il faut trouver une solution adaptée aux problèmes,
tenant compte de la sensibilité des collets dentaires,
mais en intégrant et favorisant aussi les habitudes
d’hygiène dentaire quotidiennes.
Conclusions
Réaction des dents hypersensibles aux stimuli d’air
chaud et froid
N (nombre moyen de dents hypersensibles
par patient)
Renggli 1997
Stimuli d’air froid
Stimuli d’air chaud
5
5
4
4
*
3
*
3
*
2
1
*
*
2
1
0
0
2
Semaines
4
Dentifrice
NaF
6
12
14
elmex® SENSITIVE
dentifrice
0
0
2
Semaines
4
6
12
14
* p < 0,05 (comparé au NaF)
• p < 0,05 (comparé à la ligne de base)
•• p < 0,01 (comparé à la ligne de base)
Reminéralisation de la dentine
par elmex® SENSITIVE dentifrice et solution dentaire (in vitro)
Petersson et Kambara 2004
Résistance électrique (MΩ)
100
p < 0,05 (A vs. B)
p < 0,001 (B vs. C)
80
Les recommandations d’hygiène bucco-dentaire s’appuyant sur des produits dentaires
adéquats contenant des fluorures renforcent le traitement
réalisé au cabinet et évitent
l’apparition d’autres lésions.
Les avantages des produits
elmex® SENSITIVE sont prouvés
scientifiquement par de nombreuses études. Il n’existe en
revanche aucune preuve scientifique de la supériorité des actifs
ou combinaisons d’actifs contenus dans les autres dentifrices
pour dents sensibles ou collets
dénudés.
Les concepts de produits
scientifiquement prouvés donnent au chirurgien-dentiste l’assurance de conseiller à ses patients une solution protectrice
efficace.
60
A
40
B
20
C
0
Dentif. placebo
+
sol. dent. placebo
10
1/2006
Dentif. NaF
+
sol. dent. placebo
elmex® SENS dent.
elmex® SENS dent.
+
+
sol. dent. placebo elmex® SENS sol. dent.
PROPHYLAXIEInfos
Congrès international
EOS 2006: Les taches blanches (White Spots)
peuvent-elles être évitées lors d’un traitement
orthodontique?
Recherche des causes et des solutions possibles au problème
lors du symposium GABA
Les taches blanches constituent le problème le plus
important dans un traitement orthodontique, surtout
chez les patients à haut risque, c’est-à-dire les adolescents. Les experts du symposium satellite GABA lors du
82ème congrès de la Société européenne d’orthopédie
dento-faciale (EOS), à Vienne, ont essayé d’élucider si
le patient assumait la responsabilité du stade précoce
des caries par une hygiène buccale insuffisante ou si
l’on pouvait tout simplement parler d’un échec thérapeutique. En même temps, ils ont cherché des solutions afin que le risque de taches blanches puisse être
minimisé grâce à une coopération optimale du médecin et du patient.
Le fait que les patients suivant un traitement
orthodontique présentent une prévalence accrue de
caries a été documenté par le Professeur Bob ten Cate
de l’Academic Centre Dentistry à Amsterdam et par le
Dr. Catherine Chaussain-Miller de l’université de Paris
dans leur conférence « Les fluorures dans la prévention
des caries ». Le Professeur Bjørn Øgaard de l’université
d’Oslo a mis en lumière la cause dans sa conférence
« Les taches blanches dans le traitement orthodontique:
mécanisme et aspects préventifs » avec une représentation détaillée du processus chimique lors du développement de taches blanches. Il a expliqué les mécanismes d’action des fluorures lors des processus de
déminéralisation et de reminéralisation. Il a constaté
que ces mécanismes étaient perturbés lorsque la valeur
du pH était constamment inférieure à la valeur critique
de 4,5 dans l’environnement de plaque insuffisamment
éliminée au niveau des brackets. Une perte massive de
fluorure en est la conséquence, a déclaré Øgaard.
Selon l’avis des experts, plusieurs mesures préventives doivent se recouper afin de minimiser le risque de
taches blanches dans le traitement orthodontique dentofaciale. Le Professeur ten Cate et le Dr. Chaussain-Miller
ont souligné l’importance d’un contrôle orthodontique
soigneux lié à des mesures stimulant la motivation et
l’application locale régulière de fluorure. En se référant
aux données actuelles de la vue d’ensemble de la
« Cochrane Review », ils recommandent l’utilisation
complémentaire quotidienne d’une solution dentaire
fluorée pour le groupe à haut risque des adolescents.
PROPHYLAXIEInfos
Le sponsor de l’EOS, GABA, spécialiste en hygiène
bucco-dentaire, a développé une solution dentaire spéciale pour la prophylaxie optimale des caries en cas de
risque accru. elmex® solution dentaire protection caries
forme un dépôt de fluorure sur l’émail qui stimule
la reminéralisation des dents. Grâce au stockage du
fluorure dans l’émail, les dents sont protégées contre
les agressions acides. Simultanément, le fluorure
d’amine inhibe la production acide bactérienne.
Pour le Dr Falko F. Sniehotta de l’université de
Aberdeen et Benjamin Schüz de l’université libre de
Berlin, la motivation du patient a également joué un
rôle décisif pour le succès des mesures prophylactiques
des caries. Ils pensent que le plus important pour éviter
les taches blanches est l’optimisation de l’hygiène
buccale à long terme. Dans leur conférence:
« Amélioration de la prévention à domicile: du patient
motivé au patient consciencieux », ils ont constaté que
même les patients, fondamentalement bien motivés et
informés, ne parvenaient souvent pas à appliquer les
mesures prophylactiques nécessaires durant une période prolongée de façon conséquente. Sniehotta et
Schüz ont cherché à savoir comment les patients pouvaient maintenir à long terme une observance à un haut
niveau, au moyen d’un plan d’hygiène bucco-dentaire
élaboré et d’une autosurveillance constante.
1/2006
11
Congrès international
Traitement à long terme des patients
souffrant de parodontite et après pose d’implants
Conférence de presse scientifique EuroPerio5, Madrid
Implants ou traitement
de la parodontite -Risques ou bénéfices?
Professeur Dr. Mariano Sanz -- Doyen,
Faculté de médecine dentaire,
Université Complutense à Madrid, Espagne
Dans de nombreux cas, les biofilms sont en mesure
de résister à l’action des principes actifs contenus dans
les préparations antibiotiques et la seule méthode de
traitement fiable est alors l’élimination mécanique.
En cas de lésions sévères des tissus, les possibilités
d’assainissement des surfaces racinaires sont limitées et
des interventions chirurgicales répétées sont nécessaires pour éliminer complètement le biofilm bactérien.
Ces interventions sont apparues très efficaces et très
fiables. En outre, dans certains cas, de nombreuses
techniques chirurgicales d’implantation (utilisation de
biomatériaux, de facteurs de croissance, de barrières
physiques etc.) sont à notre disposition.
Chez les patients souffrant d’une parodontite avancée, le traitement peut avoir des effets secondaires
sévères, bien que la thérapie parodontale traditionnelle
puisse permettre d’éliminer efficacement la plaque
dentaire et stopper le processus inflammatoire. Ces
effets indésirables peuvent être par exemple la réduction de la mastication en raison de dents partiellement
déchaussées, l’altération esthétique due à un allongement excessif des dents, et dans de nombreux cas, des
symptômes tels que la douleur et l’hypersensibilité.
La parodontite est une infection inflammatoire chronique touchant les gencives et pouvant conduire, en
l’absence de traitement, à une destruction sévère des
tissus, un déchaussement dentaire et, finalement, à une
perte des dents. Cette évolution pathologique est
causée par des communautés bactériennes bien organisées. La plupart des bactéries présentes dans la
plaque dentaire ne causent normalement pas de perturbations tant qu’elles restent en faible nombre ou
dans des zones à partir desquelles elles peuvent être
éliminées. Cependant, si elles ont la possibilité de
s’insérer entre la dent et la gencive, elles se multiplient
et provoquent des réactions inflammatoires dans les
tissus environnants.
Si l’inflammation reste localisée en bordure des
gencives et si le système immunitaire est en mesure de
contenir l’infection, la maladie porte le nom de gingivite. Si l’inflammation reste non traitée, le processus
inflammatoire peut, chez certains patients, s’étendre
profondément et conduire à une destruction des tissus
et de l’os. Cette évolution destructrice caractérise la
maladie appelée parodontite. Cette dernière est capable, en l’absence de traitement, de conduire à la perte
des dents.
12
1/2006
D’un autre côté, la pose d’implants s’est avérée
être, au cours de ces 30 dernières années, une méthode fiable et prédictible pour le remplacement des
dents manquantes. La recherche clinique a clairement
montré que les implants avec une racine présentant
une architecture cylindrique ou conique s’encrent dans
le tissu osseux environnant lorsqu’ils sont soigneusement posés et l’interface os-implant peut alors résister
durablement aux forces de mastication sans perte de la
hauteur de l’os.
La médecine scientifique dentaire a montré que le traitement
de la parodontite et la
pose d’implants représentaient toutes deux
des options thérapeutiques efficaces capables, dans un cas, de
conserver les dents en éliminant l’infection chronique
et en améliorant la fonction dentaire, et dans l’autre,
de remplacer les dents manquantes par une prothèse
fonctionnelle et fiable à long terme.
PROPHYLAXIEInfos
Congrès international
Pathologies, infections bactériennes
et implants dentaires –
Implications en terme de santé
locale et publique
Professeur Dr. Maurizio Tonetti DMD, MMSc,
Faculté de médecine dentaire,
Centre des sciences de la santé,
Université du Connecticut, États-Unis
Le dentiste peut réaliser un test de 3 minutes
pour apporter une réponse à la question concernant la
cause de ces saignements et le stade de la maladie.
Plus tard, le déchaussement et la migration des dents
est un symptôme révélateur pouvant aussi être noté
par le patient.
Effets systémiques
L’organisme du patient détecte immédiatement la
présence d’une infection ainsi que le lieu de l’inflammation. Deux mécanismes en sont responsables: d’une
part l’entrée des bactéries et de leurs facteurs de virulence dans les tissus (et parfois dans le sang) et d’autre
part le passage des médiateurs inflammatoires produits localement dans le flux sanguin. Toute une série
d’études scientifiques a été réalisée et a montré
qu’une parodontite pouvait conduire à un état inflammatoire généralisé chez le patient. Ce point est important car une inflammation chronique peut être une des
causes de développement de maladies systémiques
comme l’athérosclérose, le diabète et le syndrome
métabolique.
Effets sur l’état de santé général
L’infection
La parodontite est une infection des gencives et
conduit à un déchaussement des racines dentaires. Une
proportion variant entre 10 et 15 % de la population est
touchée par une forme de parodontite marquée. Des
formes agressives conduisant à des dommages sévères
sont observées chez 1% des enfants et des jeunes.
L’infection est causée par un certain groupe de bactéries transmises par d’autres personnes issues le plus
souvent du cercle familial.
La maladie
L’enchaînement des événements conduisant à une
forme cliniquement significative de la maladie est dû
à certaines bactéries et il est renforcé par la réaction
inflammatoire de la personne infectée. Normalement,
la parodontite est une infection chronique accompagnée par une inflammation simultanée, également de
nature chronique. La destruction de l’ancrage parodontique est due à la virulence intrinsèque de la bactérie
à l’origine de la pathologie et aux effets secondaires de
la réponse insuffisante de l’hôte. Les bactéries peuvent
contaminer les tissus de l’hôte et atteindre la circulation
sanguine profonde.
Auto-diagnostic
Le saignement des gencives représente l’un des
premiers signes d’une maladie gingivale susceptible
d’être remarqué par le patient.
PROPHYLAXIEInfos
Une relation a été montrée entre les infections
parodontiques et l’état de santé général, tout particulièrement concernant les maladies cardiovasculaires, le
diabète, les maladies pulmonaires et les accouchements prématurés d’enfants de faible poids. De nombreuses études épidémiologiques ont établi un lien
entre certaines maladies et la parodontite.
La nature de ces relations reste cependant inconnue. Jusqu’ici, les indices suggèrent néanmoins
une relation causale: de petites études pilotes ont
montré qu’un traitement de la parodontite pouvait être
opportun car il était en mesure de:
1) diminuer le risque d’accouchement prématuré
d’un nourrisson de faible poids,
2) améliorer les paramètres de mesure de la santé
vasculaire et
3) augmenter le contrôle métabolique du diabète de
type II.
Le traitement
La plupart des formes de parodontite peuvent être
traitées avec succès chez la majorité des patients. Le
traitement est plus efficace lorsque le diagnostic est
posé tôt. En effet, le principal avantage du traitement
précoce est sa simplicité (donc aussi son bénéfice économique) et sa haute efficacité. Si le diagnostic est
posé plus tard, la complexité de la thérapie augmente
avec son efficacité. Des études menées sur une période de plus de trente ans montrent que les patients
peuvent conserver leur dentition naturelle pendant
toute leur vie.
1/2006
13
Congrès international
Perte des dents
Parfois, la perte des dents en raison des dommages
sévères occasionnés à une ou plusieurs dents est
inévitable. Dans ce cas, le parodontiste peut apporter
une aide grâce à l’utilisation d’implants. Ceux-ci sont
très utiles, mais, à long terme, ne semblent pas être
plus performants que les dents naturelles. Les études
actuelles montrent que les traitements de la parodontite limitent la perte des dents et que la pose
d’implants devait être réservée aux stades avancés ou
aux conditions devenues incurables.
Cette observation est à mettre en relation avec le
fait que les implants peuvent également être touchées
par une maladie appelée péri-implantite: une évolution
pathologique similaire à la parodontite mais autour des
implants.
Les caractéristiques des implants comparées
à celles des patients
Dans la littérature, seul l’implant est considéré
comme unité d’évaluation du succès du traitement prothétique. Les résultats concernant exclusivement la
durée de vie des prothèses ne peuvent cependant pas
être extrapolés aux patients. Autrement dit, il serait
plus judicieux de se référer au résultat de l’intervention
et non plus à la durée de vie des différentes prothèses.
Récemment, une étude a été menée sur la fréquence de la dégradation progressive de l’os à proximité
de l’implant. Cette complication a été notée pour au
moins un implant chez environ 28 % des sujets. Un
calcul prenant en compte le nombre d’implants a cependant montré qu’environ 12 % des implants étaient
accompagnés d’une dégradation osseuse progressive.
Les patients sensibles à la parodontite
Les implants dentaires durent-ils
toute la vie? Quelle est la fréquence
d’apparition de complications
biologiques lors du remplacement
par des implants?
Professeur Dr. Tord Berglundh, DDS,
Sahlgrenska Academy de l’Université
de Göteborg, Suède
L’analyse récente de patients avec différents antécédents de parodontite a montré une augmentation
de la perte des implants et de la sévérité de la perte de
masse osseuse marginale chez les personnes sensibles
à la parodontite. Cependant, lorsque des soins suffisants permettant un contrôle mécanique efficace de
l’infection sont prodigués, le traitement implantaire
conduit à des résultats optimaux, même chez les patients avec des antécédents de parodontite avancée.
Sondage du tissu péri-implantaire
Les études cliniques effectuées avec des patients
portant des implants dentaires nécessitent la réalisation
de sondages gingivaux destinés à l’évaluation de la
muqueuse à proximité des implants. De nombreuses
études expérimentales et cliniques ont prouvé la fiabilité et l’exactitude du sondage de la muqueuse périimplantaire. Les symptômes visibles d’une inflammation
peuvent être moins apparents dans la muqueuse à proximité de l’implant que sur la gencive autour des dents.
Péri-implantite: symptômes et traitement
Complications biologiques
L’apparition de complications biologiques varie en
fonction des différentes options de traitement, comme
par exemple: le remplacement de dents isolées, la pose
de prothèses partielles ou complètes inamovibles ou
encore la pose de dentiers. Une augmentation de la
fréquence des complications a été notée pour les dentiers, par rapport aux prothèses fixes. La pose de prothèses de dents isolées conduit rarement à des complications.
14
1/2006
La péri-implantite est une lésion inflammatoire acompagnée par une destruction tissulaire à proximité de
l’implant. Elle représente donc le pendant «implantaire» de la parodontite des dents saines.
La péri-implantite semble être plus « agressive » et
évoluer plus rapidement que la parodontite. Le traitement de la péri-implantite et des autres infections périimplantaires est similaire à celui de la parodontite et
comprend des soins mécaniques de l’infection par les
patients eux-mêmes ainsi que des mesures professionnelles appliquées par le dentiste. Les interventions
chirurgicales ciblent principalement un débridement de
la surface implantaire, une élimination des lésions
inflammatoires ainsi que l’établissement d’un environnement de sondage plat.
PROPHYLAXIEInfos
Congrès international
Diagnostic et traitement des infections
péri-implantaires
Conférence de presse scientifique EuroPerio5, Madrid
Le nombre de pose d’implants est en constante
augmentation et il en est de même concernant le
nombre de complications bactériennes pouvant aller
jusqu’à la perte de l’implant. En effet le recours de
plus en plus populaire aux implants implique la prise
de conscience de l’importance d’une hygiène buccodentaire adéquate pour les patients. En cas de périimplantite, un traitement effectué à temps peut
éviter la perte de l’implant.
En l’état actuel des connaissances, la PCR en
temps réel représente la méthode de référence pour
le diagnostic microbiologique et la détermination du
traitement thérapeutique. Afin de souligner l’importance de l’hygiène bucco-dentaire, de la pose d’un
diagnostic fiable et d’une assistance médico-dentaire attentive, GABA International a présenté deux
ateliers dans le cadre du programme scientifique
d’EuroPerio5 à Madrid.
Les implants dentaires actuels bénéficient d’un taux
de succès élevé, cependant, des problèmes nécessitant
un traitement apparaissent dans quatre cas sur dix.
L’accumulation de bactéries sur l’implant cause en premier lieu une mucosité péri-implantaire, pouvant évoluer sans être remarquée. La péri-implantite désigne le
processus inflammatoire touchant les tissus entourant
l’implant et s’accompage d’une destruction osseuse.
Les études cliniques montrent que la plupart des
implants posés avec succès sont recouverts d’une
microflore composée de bactéries gram-positives, alors
que les implants infectés sont colonisés par une grande
quantité de germes gram-négatifs.
En cas de péri-implantite, la perte de l’implant peut
être évitée grâce à un traitement adéquat par un
nettoyage en profondeur et une suppression de la
croissance bactérienne. Le Professeur Mombelli conseille en premier lieu, outre l’évaluation du statut
bucco-dentaire et de l’inflammation gingivale, d’effectuer un sondage de la profondeur de la poche.
Lorsque la poche parodontale est > à 3 mm,
le diagnostic nécessite une radiographie afin
d’évaluer la perte osseuse. En cas de poche
de 4 à 5 mm, accompagnée d’une destruction osseuse et d’une inflammation avec ou
non présence de pus, il convient de nettoyer
en profondeur l’implant, et de recommander
l’utilisation de produits adaptés (chlorhexidine à 0,2 %) et de donner des conseils
d’hygiène bucco-dentaire.
L’atelier organisé dans le cadre des sessions scientifiques par le Professeur Andréa Mombelli de
l’Université de Genève a porté sur la prévention et la
thérapie des complications bactériennes au niveau des
implants dentaires. Le Professeur Mombelli a présenté
un plan de traitement et de maintenance clinique basé
sur des preuves scientifiques.
PROPHYLAXIEInfos
En cas de poche plus profonde > 5 mm,
des chirurgies peuvent s’avérer nécessaires
car le nettoyage en profondeur de la surface
de l’implant peut être difficile. Afin de renforcer le nettoyage mécanique de l’implant, un traitement
avec des antiseptiques et des antibiotiques est conseillé. Les tests microbiologiques peuvent aider à la
mise en place de la thérapeutique adéquate. Le
procédé le plus spécifique et le plus sensible pour la
pose rapide d’un diagnostic fiable est la PCR
(Polymerase Chain Reaction) en temps réel. Cette dernière permet de déterminer qualitativement et quantitativement les principaux germes marqueurs de la périimplantite.
1/2006
15
Congrès international
Professeur Søren Jepsen,
Université de Bonn, Allemagne
Le Professeur Søren Jepsen et le Dr. PiaMerete Jervœ-Storm de l’Université de Bonn
ont analysé la sensibilité de différentes
méthodes microbiologiques et ont présenté
leurs résultats au Forum de l’innovation
d’EuroPerio5. Les intervenants ont désigné
le test méridol ® Paro-Diagnostic, dont la technologie
se base sur la PCR en temps réel, comme étant la
référence en la matière.
Contrairement aux cultures bactériennes, la PCR en
temps réel n’a nul besoin de matériel vivant, ce qui
représente un avantage certain pour les germes paropathogènes gram-négatifs anaérobies. Des séquences
particulières d’ADN sont recherchées dans les échantillons. L’analyse automatique peut identifier et quantifier
six germes pathogènes marqueurs de la parodontite
et de la péri-implantite (A. actinomycetemcomitans, P.
gingivalis, T. forsythensis, F. nucleatum, P. intermedia, T.
denticola). C’est surtout la quantification des bactéries
contenues dans la plaque dentaire qui est avantageuse
pour la décision du traitement optimal.
En outre, les scientifiques de Bonn ont présenté les
résultats d’une étude comparative visant à déterminer
les effets cliniques du « Full-mouth root planing
(FMRP) » par rapport au surfaçage des racines par quadrant (QRP). Avec la méthode FMRP, les sujets sont soumis à deux séances de détartrage et polissage sousgingivaux des racines en l’espace de 24 heures sur tous les
quadrants. Avec le QRP, le détartrage est effectué toutes les semaines par quadrant. Aucune différence significative n’a été observée entre la méthode par quadrants et la méthode « full mouth » après 3 ou 6 mois
au niveau des paramètres suivants: profondeur de
poche au sondage (PPD), indice de saignement (BOP)
et perte d’attache (RAL).
Les deux ateliers organisés par le
Professeur Mombelli (Université de Genève)
ainsi que par le Professeur Jepsen et le
Dr. Jervœ-Storm (Université de Bonn) ont été
présentés par GABA International dans le
cadre d’EuroPerio5 à Madrid.
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PROPHYLAXIEInfos
Interview
Stratégies et technologies nouvelles dans les maladies
parodontales
Le congrès annuel ADF est un rendez-vous incontournable pour tous les chirurgiens-dentistes et
stomatologistes. À l’occasion du congrès ADF 2003,
les Laboratoires GABA et la société Française de
Parodontologie et d’Implantologie Orale ont organisé
une conférence sur le thème «Stratégies et technologies nouvelles dans les maladies parodontales».
Les parodontites sont des lésions du parodonte
profond, d’étiologie infectieuse, à manifestations inflammatoires, qui entraînent la destruction des tissus
de soutien de la dent. Au-delà du diagnostic clinique
du praticien, la mise en évidence des complexes bactériens présents dans les poches sous-gingivales apparaît comme étant importante dans la détermination
précise du diagnostic, la mise en place d’un traitement
optimal et le suivi de ces maladies chroniques.
Les diagnostics bactériologiques des microorganismes anaérobies présents dans les poches s’appuyant
sur la culture présentent des contraintes techniques
limitant leur utilisation, c’est pourquoi la possibilité
d’utiliser des techniques génétiques jusqu’alors réservées à la recherche va nous apporter de nombreux
avantages.
Les tests biologiques en odontologie:
intérêts et limites
D’après la communication du Dr. Michel Sixou
(MCU-PH Responsable
du Laboratoire
Épidémiologie/Maladies
Infectieuses – Faculté
d’Odontologie –
Université Paul-Sabatier,
Toulouse, Responsable
du Service Épidémiologie et Santé Publique,
Unité Fonctionnelle
Odontologie – HôtelDieu – CHU Toulouse)
Les parodontites sont des maladies fréquentes qui se
caractérisent par une perte de l’attache parodontale. La
principale cause est une infection due à une modification
de l’équilibre des bactéries de la plaque. Les bactéries de
cette plaque sont organisées en complexes (associations
de bactéries), à l’intérieur d’un biofilm formé à la surface
des dents. Lorsque les plus agressives d’entre elles sont
présentes en quantité trop importante, elles menacent
l’intégrité du parodonte qui nécessite une prise en
charge.
PROPHYLAXIEInfos
Le traitement mécanique et le contrôle chimique sont
les premières mesures à prendre, mais peuvent s’avérer
insuffisantes. Le traitement antibiotique par voie systémique représente le moyen supplémentaire le plus puissant
pour lutter contre l’infection dans 10 % des parodontites.
Plusieurs méthodes de diagnostic bactériologique ont
été utilisées dans les dernières années et peuvent être
classées en deux catégories: les méthodes par culture et
les méthodes moléculaires. Chacune d’entre elles possède des avantages et des inconvénients qui leur confèrent
un champ d’application précis.
La méthode de référence reste la technique de la
culture bactérienne qui permet l’identification des complexes pathogènes et la réalisation d’un antibiogramme.
Si cette méthode offre l’avantage d’être complète, elle
reste cependant délicate et longue en raison d’un protocole lourd (milieu de transport des bactéries anaérobies,
nombreuses dilutions, microbiologiste expérimenté...) et
son coût est élevé. Les méthodes de diagnostic moléculaires (hybridation, PCR, PCR en temps réel) sont d’un
abord plus simple. Le principe de ces techniques repose
sur la détection d’ADN bactérien et, notamment, sur les
séquences spécifiques du matériel génétique des différents pathogènes potentiels.
L’hybridation in situ utilise une seule sonde (brin
d’ADN marqué par un élément radioactif ou fluorescent)
et sa spécificité médiocre peut entraîner des faux négatifs
ou des faux positifs.
La PCR (Polymerase Chain Reaction) permet de
détecter une quantité infinitésimale d’ADN par amplification. Dans cette méthode, l’ADN des bactéries de
l’échantillon prélevé est multiplié et identifié. Pour chaque séquence cible correspondant à un fragment d’ADN
d’une bactérie à analyser, deux sondes spécifiques servent à dupliquer l’ADN bactérien en un nombre suffisant
pour être visualisé par des techniques telles que l’électrophorèse. Ce test bactériologique, appliqué dans les
années 90, possède une sensibilité qui dépend des sondes utilisées et qui se situe entre 1 000 et 10 000 bactéries. Son grand avantage est la rapidité d’obtention des
résultats (1 semaine) comparativement aux 3 semaines
nécessaires pour une culture cellulaire.
Ces deux méthodes bactériologiques sont réalisées
sur des bactéries mortes, à l’inverse des cultures qui se
font sur matériel vivant et ne précisent que de manière
qualitative et semi-quantitative le nombre de bactéries,
sans donner d’éléments sur la charge bactérienne totale.
Elles présentent donc des limites évidentes en termes de
fiabilité, spécificité, sensibilité et quantification.
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Interview
La méthode actuellement la plus performante est la
«Real Time PCR» ou PCR en temps réel. Cette nouvelle
technique utilise une méthode moléculaire beaucoup
plus élaborée qui permet la quantification précise de
l’ADN bactérien: elle dispose d’une troisième sonde, la
sonde (TaqMan®) qui, en plus d’augmenter la spécificité,
permet avec précision la quantification de l’ADN des
bactéries recherchées. Pendant l’amplification, cette
sonde est détruite. Sa destruction provoque l’émission
d’un signal fluorescent qui est automatiquement mesuré
et dont l’intensité est proportionnelle à la quantité de
produit formé.
La visualisation finale par électrophorèse n’est donc
plus nécessaire, à l’inverse de la PCR conventionnelle.
Cette technique bactériologique, entièrement automatisée, présente des avantages indéniables. Elle minimise
les risques de faux positifs ou faux négatifs, garantit une
sensibilité, une spécificité et une quantification fiable des
germes pathogènes, tout en réduisant les délais d’obtention des résultats.
Ce moyen diagnostique, qui apparaît aujourd’hui
comme un outil pouvant révolutionner la microbiologie
en parodontologie et en implantologie, est disponible
sur le marché sous le nom de méridol® Paro-Diagnostic.
Il permet à la fois l’identification et la quantification des
six principales bactéries parodontopathogènes et la
charge bactérienne totale.
Présent sous deux versions, méridol® ParoDiagnostic répond à tous les besoins des professionnels:
l’analyse d’un site pour lequel l’échantillon est prélevé
dans la poche parodontale ou péri-implantaire concernée, l’analyse pour un échantillonnage groupé de 2 à
5 sites qui seront donc étudiés ensemble et pour lesquels les résultats seront donnés en terme de charge
moyenne pour chaque microorganisme présent dans la
cavité buccale ou, encore, l’analyse différenciée pour 4
sites pour lesquels les échantillons seront évalués individuellement.
Ce test présente l’intérêt de fournir au praticien
une aide de tout premier plan dans l’élaboration de son
diagnostic et de sa prise en charge des parodontites
en gardant constamment le contrôle de l’écosystème
buccal.
Technologies et stratégies nouvelles
dans les maladies parodontales
D’après l’interview du
Dr. Jean-François Michel
(Chef du Département
de Parodontologie,
Faculté de Chirurgie
Dentaire de Rennes)
Les parodontites sont des maladies dans lesquelles
les bactéries impliquées apparaissent sous forme de
complexes. Il est donc important pour élaborer des
stratégies thérapeutiques adaptées, non seulement de
connaître le mode de socialisation des espèces rencontrées et par conséquent la composition des complexes
jaune, vert, violet, orange et rouge, mais aussi de disposer d’une méthode de diagnostic microbiologique fiable
et facilement utilisable.
Afin de mieux cerner la problématique qui entoure
ces maladies, un expert répond aux principales questions
que se posent les praticiens.
Quel est le rôle du biofilm?
Le biofilm représente l’organisation de la plaque dentaire dans laquelle l’ensemble des colonies bactériennes
présentes dans la bouche adhèrent à la surface de l’émail
au sein d’une matrice sécrétée par ces mêmes bactéries.
Son rôle est avant tout protecteur. Près de 300 espèces
sont actuellement répertoriées dans le milieu buccal dont
plus des trois quarts sont des bactéries protectrices et
environ 50 sont potentiellement pathogènes. Ces dernières sont essentiellement des anaérobies qui se développent sous la gencive. Lorsque leur nombre devient trop
important, l’équilibre de l’écosystème est rompu, ouvrant
la porte aux maladies parodontales. La présence
d’Actinobacillus actinomycetemcomitans (Aa) est à l’origine de pathologies graves.
Quels sont les traitements
des maladies parodontales?
La prévention constitue la principale stratégie thérapeutique. Une hygiène régulière débutée dès l’enfance
et une alimentation saine et équilibrée (pauvre en sucre
et en aliments collants) préviennent la majorité des maladies parodontales.
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PROPHYLAXIEInfos
Interview
Il existe 2 grandes catégories de maladies parodontales: les gingivites, dont on peut obtenir la guérison, et les
parodontites pour lesquelles on se limite à stabiliser
l’évolution, la régénération du tissu osseux n’étant possible que localement. Deux types de moyens essentiels
permettent la stabilisation des lésions: des traitements
médicaux (antiseptiques et antibiotiques par voie locale
ou systémique) et des moyens mécaniques non chirurgicaux (débridements par ultrasons ou curettes manuelles)
ou chirurgicaux (débridements et exérèse du tissu infecté
destiné à provoquer la cicatrisation).
Quand et pourquoi doit-on faire
un test bactériologique?
L’objectif de l’antibiothérapie est de désorganiser le
biofilm pathogène et de recréer un écosystème bactérien
équilibré. Cependant, des profils bactériens très différents présents dans les poches parodontales peuvent
entraîner des lésions cliniques identiques. La prise en
charge thérapeutique doit donc être adaptée au cas par
cas. Lorsque les poches contiennent essentiellement du
complexe rouge, orange ou du Aa, une antibiothérapie
ciblée s’impose, alors que le traitement mécanique peut
s’avérer suffisant en cas d’absence de ces complexes. Le
test bactériologique est donc primordial pour préciser le
type d’infection en cause, choisir la meilleure approche
thérapeutique, vérifier par la suite la validité du traitement entrepris et enfin éviter de recourir à la chirurgie si
les tests sont négatifs.
Comment faire un test
bactériologique?
Les prélèvements se font dans les poches sous-gingivales. Pour repérer les sites à prélever, il est nécessaire de
réaliser dans un premier temps une préparation bien conduite et une réduction de l’inflammation. Après une période d’environ 3 semaines, l’état parodontal est réévalué
et les poches qui saignent au sondage doivent être sélectionnées en priorité. 1 à 2 pointes de papier par site sont
utilisées et toutes les pointes sont rassemblées après
30 secondes dans un tube qui sera envoyé au laboratoire
agréé. Les résultats sont obtenus en 4 à 10 jours.
Quels sont les nouveaux paramètres
fournis par la PCR en temps réel et
notamment par le test méridol® ParoDiagnostic?
La sensibilité et la spécificité sont les premiers atouts
du test méridol® Paro-Diagnostic. La présence de 100
bactéries dans le site prélevé peut être repérée sans
erreur possible.
PROPHYLAXIEInfos
Les profils bactériens sont obtenus et chiffrés par rapport à la charge bactérienne totale, ce qui permet de
bien visualiser la répartition des germes ou des complexes bactériens dans l’échantillon. Ainsi, nous savons, par
exemple, que Aa est nocif à partir de 0,01 % du total de la
flore, ce qui montre bien qu’une très petite quantité de
bactéries puisse entraîner des pathologies graves.
Quelles sont les stratégies cliniques
à mettre en place après le test
bactériologique?
Si le test bactériologique est réalisé lors de la réévaluation de la situation clinique après réduction de l’inflammation, ce dernier va permettre de réorienter le
choix chirurgical ou non chirurgical de la maladie parodontale. Il va également déterminer l’antibiothérapie
qui pourra être ciblée en fonction des profils bactériens.
Lorsque ce test est réalisé après un traitement actif, il
permet de dépister les récidives et de vérifier la validité
du traitement. Cette notion est particulièrement importante, notamment dans les parodontites agressives qui
peuvent être très destructrices, sans toujours donner des
signes cliniques patents. Il est fréquent que la première
consultation ait lieu à un stade irréversible, d’où la nécessité d’un traitement efficace d’emblée.
Quel antibiotique choisir?
L’antibiothérapie utilisée doit être spécifique et ciblée
sur les anaérobies à éradiquer, tout en respectant le reste
de la flore.
Le choix de l’antibiotique doit répondre à plusieurs
critères:
■ être actif sur les anaérobies,
■ avoir une bonne diffusion dans la salive et le fluide
gingival,
■ avoir des CMI in situ supérieures à celles des anaérobies les plus agressifs.
Les principaux antibiotiques utilisés sont les tétracyclines ou les associations amoxicilline + acide clavulanique
et amoxicilline + métronidazole ou encore l’association
spiramycine + métronidazole.
Comment réévaluer les résultats?
Les maladies parodontales sont régulièrement réévaluées selon des critères cliniques, radiologiques et bactériologiques. La réévaluation bactériologique se fait,
d’une part, dans le cas où les réponses clinique et radiologique s’avéreraient insuffisantes et, d’autre part, pour
s’assurer de l’éradication des germes en cause lorsque
ceux-ci ont été identifiés lors d’un précédent test.
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Mentions légales
Où placer de tels tests
bactériologiques dans l’évolution
de la maladie parodontale?
Editeur:
Les tests bactériologiques doivent être réalisés en période de réévaluation, après réduction de l’inflammation. Ils ne sont jamais faits en
première intention.
Le test méridol® Paro-Diagnostic, très simple d’utilisation, est mis à
la disposition de tout praticien traitant les maladies parodontales que
ce soit en ville ou en milieu hospitalier.
En parodontologie tout comme en implantologie, il représente une
importante source d’informations pour:
■ le diagnostic des infections parodontales et péri-implantaires,
■ la meilleure évaluation avant traitement des risques de dégradation
tissulaire,
■ le traitement, notamment dans son suivi (détermination du risque
de récidive, prévention active des dégradations du tissu parodontal,
surveillance au long cours de la flore parodontale et péri-implantaire).
(responsable en vertu du droit de presse)
GABA Laboratoires
60, avenue de l’Europe
F-92270 Bois-Colombes
Directeur du Département Affaires
Scientifiques: Marianne Le Reste
Directeur Marketing: Marie-Agnès Richard
GABA International AG
Emil-Frey-Strasse 100
CH-4142 Münchenstein
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Medizin & PR GmbH
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L’opinion des auteurs ne saurait refléter
celle de l’éditeur. Reproduction et
publication partielle avec mention de la
source autorisées.
20
Calendrier
Date
Lieu
Octobre
2006
Oral and Craniofacial Biology
International Symposium
09.–10.10.
2006
Kansas City,
États-Unis
Novembre
2006
130. Jahrestagung der DGZMK
zusammen mit der Deutschen
Gesellschaft für Parodontologie
DGP
23.– 25.11.
2006
Erfurt,
Allemagne
Décembre
2006
Paro Symposium
08.– 09.12.
2006
Berlin,
Allemagne
Mars 2007
IDS 2007 –
Internationale Dental-Schau
20.– 24.03.
2006
Cologne,
Allemagne
85th General Session &
Exhibition of the International
Association for Dental Research
(IADR)
21.– 24.03
2007
La NouvelleOrléans,
États-Unis
1/2006
„Fancy“ – Principe actif: Hetafluor
Technique: polarisation microphotographie
Christian Scheibe
PROPHYLAXIEInfos
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