C. CLAPIER (MontpeUier - Francia)
MÉTHODE DE RECHERCHE DIDACTIQUE EN GÉOMÉTRIE
ÉLÉMENTAIRE
La méthode inductive ou synthétique qui fut à l'origine des premières spé-
culations géométriques, va du simple au complexe, du particuUer au général,
évitant la fatigue des idées abstraites et progressant d'une manière lente et
continue, comme une ascension prévoyante qui élève l'esprit jusqu'aux sommets
où la vue s'élargit et peut
repérer
les chemins parcourus. Il me parait que
dans l'enseignement, il est profitable, pour ne point dérouter les jeunes inteUi-
gences et faciUter la mémoire des vérités acquises, de
procèder
ainsi modestement
de proche en proche, d'éviter les généraUsations,
hâtives
et de préparer les voies
à la compréhension des puissantes méthodes de transformation et d'analyse.
Voici quelques exemples de ce procédé didactique:
I. - Le triangle
équuatéral
et le cercle sont les plus simples des figures qui
Umitent une portion de plan. La construction du triangle
equilateral
ABC inscrit
dans un cercle montre que le symétrique du centre
O
par rapport à un côté
est situé sur le cercle circonscrit. Or pour ce triangle initial, le point
O
coïncide
avec l'orthocentre H, le centre de gravité G, le centre du cercle inscrit
i",
le
point de concours des symédianes K d'un triangle quelconque; on est donc
amené
à rechercher les triangles pour lesquels :
1°) le symétrique de
H
par rapport au coté BC est sur le cercle circonscrit
et on reconnaît tout de suite que c'est là une propriété générale d'un triangle
quelconque ;
2°) le symétrique de G jouit d'une propriété analogue, et dans ce cas
on trouve simplement, à l'aide de la formule qui donne le carré de la médiane,
tous les triangles dont les longueurs a, b, c des côtés satisfont à la relation
2a2
=
b2
+
c2,
qui
entraine
la même relation entre les longueurs des médianes
2ml=m2
+
ml;
pour ces triangles la droite
GK
est paraUèle à BC. On est
ainsi conduit à étudier les triangles moins particuUers pour lesquels, il existe
entre les longueurs des côtés la relation
b2
+
c2=na2
(n entier quelconque)
(A)
qui pour
n=l
donne le triangle rectangle: le point
K
divise la symédiane dans
le rapport
n;
i1)
Mathesis, 1926, p. 68.