
LE CONSENTEMENT ÉCLAIRÉ
Les dossiers médico-légaux de l’ACPM font régulièrement
état d’allégations de consentement inadéquat ou de défaut
de documenter la discussion en vue d’obtenir le consente-
ment. Les renseignements qui suivent encouragent les
pratiques permettant de diminuer les risques et d’aider les
médecins à obtenir le consentement éclairé et valide d’un
patient avant de lui administrer un traitement.
CONSIDÉREZ CE QUI SUIT...
Un gynécologue obtient le consentement à une ligature
tubaire d’une femme de 40 ans ayant des antécédents
d’interventions chirurgicales à l’abdomen. La discussion en
vue d’obtenir le consentement mentionne le taux d’échec
de l’intervention, ainsi que le risque de grossesse ectopique.
La patiente exprime des inquiétudes à propos de la cicatrice.
Au cours de l’intervention par laparoscopie, le gynécologue
a des difficultés à insérer l’un des trocarts inférieurs en vue de
la création d’un pneumopéritoine. Par conséquent, un trocart
est inséré au flanc gauche.
À la suite de l’intervention, la patiente devient hypo-
tendue. Elle est ramenée à la salle d’opération pour une
laparotomie exploratoire, au cours de laquelle on découvre
et traite une lacération de l’artère épigastrique inférieure.
La patiente se rétablit sans autres complications.
Elle intente une action en justice, affirmant ne pas avoir
reçu suffisamment d’informations pour donner son consente-
ment éclairé. Elle allègue que le gynécologue n’a pas discuté
avec elle des risques de lésion vasculaire, ni de la possibilité
d’une deuxième incision qui a produit une cicatrice disgra-
cieuse. Les experts remettent en cause l’emplacement
anatomique choisi par le médecin pour le trocart inférieur,
mais ils critiquent tout particulièrement la discussion préalable
à l’obtention d’un consentement éclairé. Le gynécologue n’a
pas divulgué les risques de lésion vasculaire, ni la possibilité
que l’intervention par laparoscopie puisse devenir une lapa-
rotomie, surtout dans le cas d’une patiente ayant des
antécédents d’interventions chirurgicales à l’abdomen.
L’ACPM a choisi de régler le dossier au nom du gynécologue
en concluant une transaction avec la patiente.
QU’EST-CE QUE CELA SIGNIFIE POUR
LES MEMBRES DE L’ACPM?
Pour être considéré comme valide, le consentement doit être
« éclairé ». En d’autres mots, les médecins doivent fournir au
patient des explications sur l’investigation, l’intervention ou
le traitement proposé, sur le résultat attendu, ainsi que les
complications et risques potentiels, et les autres solutions
raisonnables disponibles. L’explication doit fournir des infor-
mations permettant au patient de prendre une décision
éclairée.
Si la matérialisation d’un risque, même improbable, est
susceptible d’entraîner de graves conséquences (p. ex.,
paralysie ou décès), ce risque doit être considéré comme
important et être divulgué.
AIDE-MÉMOIRE POUR RÉDUIRE LES
RISQUES
Le processus d’obtention d’un consentement éclairé joue
un rôle primordial dans la relation entre un médecin et son
patient. Les éléments suivants peuvent aider les médecins à
gérer les risques :
1. Évaluez si le patient semble comprendre les informa-
tions fournies. Tenez compte des barrières linguistiques,
culturelles ou cognitives faisant obstacle à une commu-
nication efficace.
2. Discutez du diagnostic avec les patients. En cas
d’incertitude raisonnable au sujet du diagnostic, faites
part de cette incertitude, donnez-en la raison et les
possibilités envisagées.
3. Discutez de façon claire et compréhensible de
l’investigation ou du traitement proposé, y compris
des risques associés. Informez les patients des autres
options de traitement raisonnables et des risques qui
y sont associés.
4. Il est prudent de discuter des limites d’un examen ou
d’une intervention (p. ex., le taux d’échec d’un test pour
détecter des pathologies graves telles qu’un cancer).
5. Informez les patients que d’autres professionnels de la
santé pourraient participer à leurs soins, et notamment
si une partie ou l’ensemble d’un traitement sera délé-
gué à un résident. Les patients doivent également être
rassurés sur la qualité de ces soins et des mesures de
surveillance qui seront mises en œuvre.
iStock
89
L’importance du consentement éclairé et
de la divulgation d’un préjudice
@AMC_Sante