Barrages de retenue et marchés financiers.,Le libéralisme et la

Barrages de retenue et marchés financiers.
Comme les pauvres investisseurs ont pu le remarquer, investir en actions depuis 12 ans n’a pas
été une partie de plaisir, tant nous avons été dans ce qu’il faut bien appeler des marchés baissant
structurellement.
Que les actions baissent de temps en temps pendant un ou deux, voila qui est parfaitement
normal. Qu’elles baissent pendant 12 ans de suite, voila qui est plus surprenant. Historiquement
des baisses aussi longues ne se sont produites que quand les gouvernements des grands pays
faisaient erreur sur erreur et c’est à nouveau ce qui s’est produit depuis 12 ans…
De fait, au début des années 2000, les gouvernements du monde entier ont décidé qu’ils
convenaient d’enrayer la libre circulation des capitaux pour que les fonds disponibles soient
investis en fonction des désirs de ces mêmes gouvernements et non pas en fonction de quelque
chose d’aussi terre a terre que la rentabilité du capital investi, des profits attendus (pouah, quelle
horreur !) ou des desiderata des marchés financiers (re pouah) , mais en fonction de l’intérêt
général qu’ eux seuls bien sur savaient définir comme l’exemple de l’Union Soviétique l’avait
amplement montré .
Pour « bloquer » ces libres mouvements quatre outils ont été utilisés
Aux USA, la banque centrale a quasiment continuellement maintenu des taux courts réels négatifs
en pensant que des taux négatifs favorisent la croissance économique, ce qui est a peu prés aussi
intelligent que de penser que pour créer des emplois il faut réduire le temps de travail. Des taux réels
négatifs ne créent aucune croissance, amènent a une mauvaise allocation du capital (immobilier par
exemple, hausses du pétrole et de l’or) et sont toujours suivis de graves crises financières et
économiques. Le capitalisme ne peut pas fonctionner sans un cout du capital qui permet à la
« destruction créatrice » d’avoir lieu. En tout état de cause, cette politique qui revient ce que plus
personne ne puisse épargner en dollar a bien entendu fait s’écrouler le taux de change de la monnaie
US à un niveau ou celui-ci est hyper concurrentiel au point que les USA ont maintenant un excédent de
leur commerce extérieur hors pétrole et hors Chine de 2 % de leur PNB contre un deficit de 3% de leur
PNB il y a 10 ans. De ce fait, ils exercent une pression déflationniste invraisemblable sur le reste du
monde qui ne peut ni vendre aux USA, ni leur faire concurrence a l’extérieur tandis que les capitaux US
restent bloqués a l’intérieur des USA par la sous évaluation de la devise sans pouvoir « irriguer « le
reste du monde.
Passons à la Chine qui est entrée dans l’OMC en 2002. Ce pays a pratiqué depuis une politique
clairement mercantiliste pour dégager les énormes excédents extérieurs que l’on sait, ce qui est déjà
dangereux mais les autorités Chinoises ont fait bien pire, hélas. Dans un système libre, comme il existe
entre la France et les USA, si une société Française dégage un surplus vis-à-vis des USA, elle décide
toute seule comme une grande de ce qu’elle va en faire. Le secteur privé Français enregistre un
surplus qui est recyclé par le secteur privé en fonction des signaux qu’envoie le marché. Rien de tel
en Chine. Les Dollars gagnés par le secteur privé Chinois sur le secteur privé Américain DOIVENT être
envoyés à la banque centrale de Chine qui les prend et achète des obligations US ou Allemandes avec
ces sommes. Ce qui veut dire que les sommes extraites du secteur privé Américain (ou Français ou
Belge…) sont recyclées par le secteur public vers le secteur public, ce qui assure un financement
des Etats a des taux défiant toute concurrence , a une hausse du prix de l’argent sur le secteur privé, a
une baisse de la vélocité de la monnaie et peut amener en fin de parcours a une dépression
économiques comme dans les années trente.
Le troisième mécanisme mis en place pour empêcher la libre circulation des capitaux fut bien
entendu notre Frankenstein financier favori, ce cher (oh combien !) Euro. La preuve en est que depuis
sa création et surtout depuis le début de la crise grecque tout l’argent disponible se précipite en
Allemagne ou en Suisse et que les masses monétaires s’écroulent en Espagne, en Italie et sans doute
bientôt en France.
Le quatrième mécanisme s’apparente a la recherche du bouc émissaire pour donner un os a ronger
aux populations martyrisées par l’incompétence de leur personnel politique. Comme d’habitude, les
banques feront l’affaire et les gouvernements se sont engagés dans un durcissement des
règlementations touchant ces malheureuses victimes qu’il est convenu d’appeler « Bale 3 » Le
banques en question, compte tenu de la taille de leur bilan, vont devoir lever dans les années qui
viennent environ 550 milliards de dollars pour renforcer leurs fonds propres. Voila qui est impossible
dans les marchés actuels. L’alternative est toute simple : les banques vont réduire massivement la
taille de leurs bilans, ce qui fait que plus personne ne va plus prêter a plus personne. Brillant !
Si le but des autorités politiques de puis 10 ans était d’empêcher les capitaux de circuler
librement le moins que l’on puisse dire c’est qu’elles ont fort bien réussi.
Mais si les capitaux ne circulent pas, ils s’entassent et en général ils s’entassent dans des
endroits ou ils se sentent à l’ abri pour attendre le retour de jours meilleurs. Si le lecteur veut bien
imaginer que les gouvernements ont établie des barrages pour empêcher l’argent de couler
librement, eh bien tout l’argent disponible dans le monde est aujourd’hui investi en amont tandis
qu’en aval nous avons une sécheresse épouvantable.
En amont nous trouvons le FS, certaines obligations d’Etat, l’Euro, l’or, l’argent métal etc…,
En aval les marchés des actions un peu partout, les marchés obligataires douteux, le dollar US
l’immobilier en Espagne, en Irlande ou au Portugal…
Il va sans dire que si, sous la pression de l’eau l’un ou l’autre des barrages venait à sauter le prix
relatif des actifs entre l’amont et l’aval changerait massivement
Et la bonne nouvelle est bien sur que ces barrages vont sauter les uns après les autres (ou tous
ensemble, ce qui serait passionnant)
1. Si Romney est élu (ce que je crois), le barrage US va sauter immédiatement
2. La Chine est en train d’ouvrir le compte capital de sa balance des paiements aussi
vite qu’elle le peut.
3. Il est très possible que Bale 3 ne soit jamais appliqué tant ces nouvelles directives
apparaissent comme idiotes et contre productives
4. Reste l’abominable Euro qui comme toutes les constructions technocratiques finira
bien par disparaitre, mais cela passera sans doute par la révolte de l’un ou l’autre des
peuples Européens (les Allemands ?)
A mon avis donc, il est prudent de commencer à sortir doucement des valeurs situées en amont
des barrages pour investir dans les valeurs massacrées en aval.
Rien ne presse pour l’instant, mais si monsieur Romney est élu, alors, il faudra le faire à toute
vitesse
Le libéralisme et la morale par Milton Friedmann
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=DJV6wufQFgA[/youtube]
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur
les indices boursiers sans jamais oser le
demander
Par Charles GAVE
Président de l’Institut des Libertés:
Si je ne devais dire qu’une chose:Se méfier des Indices et de la gestion Indicielle”
Depuis des années, je peste contre la gestion indicielle et contre les faux messages qu’envoient
les indices sur la réalité de la bonne ou mauvaise santé des sociétés qui les composent. Une fois
de plus, je vais y revenir et pour ce faire je vais procéder en deux étapes. Je vais d’abord montrer
de façon visuelle en utilisant un graphique l’étendue du problème. Ensuite je m’efforcerai
d’expliquer pourquoi la gestion indicielle est une monstruosité économique et amène a chaque
fois à de graves ”bear markets ».
1/L’étendue du problème
Standard & Poors a bâti l’indice de référence pour la bourse de New-York, communément appelé
le S&P 500, puisqu’il contient 500 valeurs. Cet indice est calculée en fonction de la capitalisation
boursière de chaque société, c’est-à-dire que les plus « grosses » societes représenteront 2 % à 3
% de l’indice alors que les moins grosses pourront ne représentera que 0.1 % ou 0.2 %, voir
moins du même indice. Fort heureusement, S&P publie aussi un indice des mêmes 500
sociétés ou chacune des valeurs représente à tout moment 1/500 de l’indice. Exactement les
mêmes valeurs sont donc présentes dans les deux indices, la seule différence étant la prise en
compte ou non de la capitalisation boursière à tout moment.
Voici le graphique des deux indices depuis 1999
Si l’on en croit l’indice pondéré, la bourse de New-York n’a rien fait depuis plus de 10 ans , ce qui
nous inciterait à penser que les sociétés Américaines, et donc l’économie US, connaitraient de
graves problèmes.
En revanche, si
nous prenons les
mêmes 500
sociétés et
calculons un indice
ou chacune des
valeurs
représentent
1/500 de l’indice, nous voyons que l’indice est en hausse ininterrompue depuis 1999 et à presque
doublé.Il est donc tout a fait évident que la grande majorité des sociétés US vont bien, toute
tentative pour m’expliquer le contraire se vera opposer le dit graphique.
Reste une question : Comment expliquer une telle différence alors que les deux indices ont
exactement les mêmes composantes ?
Assez simplement. A la fin d’une grande hausse « thématique » comme nous en avons connu
avec la bulle Internet, les valeurs du thème à la mode représentent une part disproportionnée de
l’indice et donc celui qui l’achète perd en quelque sorte le bénéfice de la diversification. Il se met
à avoir un portefeuille concentré dans les valeurs qui ont le plus monté et qui donc vont sans
doute le plus baisser … Ce qui nous amène au deuxième point
2/Le désastre intellectuel représenté par l’Indexation
Les marchés financiers ont un but et un seul : Mesurer la rentabilité marginale du capital qui a été
confié à chaque société . Si cette rentabilité est satisfaisante et en hausse, il faut détenir la
valeur, sauf si son cours est ridiculement sous évalué. Dans le cas contraire, il faut vendre.
Or , ce n’est pas du tout en fonction de ce critère qu’un indice pondéré fonctionne.
Imaginons que nous soyons en France et que le gouvernement décide d’introduire en bourse la
Poste. Cette affaire aurait sans nul doute une énorme capitalisation boursière et chaque gérant
dont la performance relative est mesurée contre l’indice Français se retrouverait OBLIGE
d’acheter la Poste et de la mettre dans son portefeuille quelque soit la rentabilité et les
perspectives du monstre en question.
En termes simples, la gestion indicielle pondérée par la capitalisation boursière dirige
le capital en fonction non pas de la rentabilité et de la valorisation, mais en fonction
de la taille de la capitalisation boursière, ce qui revient a dire que les « gros » ont
accès au capital et pas les petits, ce qui est une forme de socialisme et rien d’autre.
Qui plus est, plus une valeur monte, plus il faut en avoir, ce qui revient à avoir une gestion basée
sur le « momentum » et non pas sur le retour à la moyenne.Pour faire simple, plus une valeur
s’écarte de son cours d’équilibre en montant, plus il faut en avoir, ce qui est proprement idiot, le
contraire étant vrai également.
Bref, la gestion indicielle, inventée par des capitalistes dans le temple du capitalisme, Wall Street,
est une incroyable stupidité garantissant une mauvaise allocation du capital sur le moyen terme
et donc garantissant aussi des alternatives de marchés haussiers et baissiers qui apparaissent au
non spécialiste comme n’ayant ni rimes ni raisons ( à juste titre).
Prenons un exemple actuel:
Cela fait quatre ans que je dis aux fideles lecteurs ( NDLR Dans ’Investir/ le JDF) de n’avoir aucune
banque ou aucune compagnie d’assurance dans leurs portefeuilles (voir nombre d’articles
précédents), en raison du désastre qui s’annonçait avec l’Euro.Ces valeurs représentaient il a y
quatre ans plus de 30 % de l’indice Français. Le gérant qui aurait eu les 70 % restants aurait très
bien fait.Malheureusement, nombre de gérants ont l’interdiction formelle de s’écarter
sensiblement de l’indice contre lequel ils sont mesurés et ont donc ramassé une énorme culotte,
SANS POUVOIR RIEN FAIRE.
Peut on imaginer système plus idiot pour la gestion de ce bien rare entre tous qu’est le Capital ?
Conclusion
L’économie et les sociétés Américaines vont bien et il en est de même de nombre de sociétés
françaises qui ont peu à voir avec toutes ces idées stupides allant de l’indexation à l’Euro en
passant par la théorie moderne des portefeuilles ou celle du marché efficient et qui sont
véhiculées par une classe bancaire, administrative et politique dont la suffisance intellectuelle
n’a d’équivalence que leur incompétence.
Il faut se souvenir quand on fait de la gestion de ce que disait Montesquieu « J’aime les gens de
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