COMMUNIQUÉ PRESSE
FAÏENCES D'APT CONTEMPORAINES
LA COLLECTION FAUCON BERNARD
DU 1ER JUIN AU 29 AOÛT 2011
La Faïence : une tradition aptésienne vieille de près de trois siècles.
L’argile, l’eau et le feu sont à l’origine de cet art qui naquit en Provence au XVIIe siècle. Le village
de Moustiers y eut rapidement une très grande réputation et connut de véritables dynasties
d’artistes et de créateurs.
Au siècle suivant, la faïence fit son apparition dans le pays d’Apt grâce à l’Abbé Moulin, qui, avec
l’aide du marquis de Brancas, seigneur de Céreste, créa vers 1728, un atelier de faïence au
Castellet où il était curé. Il fit venir d’Apt son neveu César Moulin qui, tout en continuant la
fabrication des faïences jaunes classiques, mit petit à petit au point la technique (mélanges
d’argiles de couleurs différentes) qui lui permit un jour (dans les années 1760 à 1765) de sortir de
son four la première pièce en décor marbré dans la masse.
Les fils de César, François et Jacques, étant venus s'installer à Apt, cette nouvelle faïence devint la
spécialité aptésienne dont s’inspirèrent par la suite tous les autres potiers.
Au-delà d' Apt et du Castellet, il existait des ateliers à Mâne, Céreste, La Tour d’Aigues et Goult.
C’est au XIXe siècle que les faïences, qu’elles soient blanches, jaunes ou marbrées, connurent leur
apogée. De nombreux ateliers existent alors dans la cité, employant jusqu’à 150 personnes. Mais à
la fin du XIXe
siècle, le déclin s’amorce, déclin dû à l’industrialisation intense, à la concurrence
étrangère et à un certain engouement pour la porcelaine blanche. Les ateliers fermèrent un à un.
Seuls deux faïenciers résistèrent : Léon Sagy et André Bernard, qui inventèrent un nouveau
mélange de terre « le flammé ».
L’alchimie d’une dynastie : la famille des Bernard - Faucon
André Bernard, ouvrit un atelier à Apt en 1915, où son fils, Joseph, apprendra le métier auprès de
son père et de son grand-père. Après la Seconde Guerre mondiale, Joseph Bernard réouvre son
atelier. Dès lors, il s’attache à faire revivre la tradition des terres mêlées et chantournées,
recouvertes d’un très bel émail. Seul faïencier d’Apt en activité jusque dans les années soixante-
dix, merveilleux passeur de savoir-faire, amoureux d’un artisanat impeccable et inventif, il est le
maillon d’une tradition en péril. De 1968 à 1973, il réalise de longs séjours au Maroc à l’invitation
du roi Hassan II, et à sa demande, crée à Rabat l’Institut royal de céramique où il réalise la
technique de l'incrustation, inspirée des belles marqueteries en bois produites sur place.
Sa fille, Mady, épouse Francis Faucon. Trois fils naîtront de cette union. Bernard Faucon se
consacre à la photographie et connaît une renommée internationale dès les années 1980. Jean
Faucon devient l’héritier de six générations de faïenciers en prenant la suite de son grand-père en
1973, pérennisant un savoir-faire ancestral, tout en créant de nouvelles lignes, renouvelant et
développant la clientèle. À sa disparition brutale en 2001, son frère Pierre Faucon lui succède
dans l’atelier familial avec un goût prononcé pour la recherche et la perfection. À la mort de Pierre
en 2005, l'atelier ferme définitivement, laissant le livre de l'histoire de cette famille se refermer
sur les plus aériennes et les plus magistrales de ses réalisations.