GUIDE METHODOLOGIQUE pour l’éco-réhabilitation du patrimoine bâti dans le sud-ouest européen SOMMAIRE 1- Introduction A– Eco-réhabilitation / réhabilitation durable B- Réhabilitation et architecture traditionnelle C- Projet ECO-ARQ 2– Eco-réhabilitation du patrimoine - typologies d’intervention Typologie générale Typologie 1 - Conservation de la fonction du bâti Typologie 2 - Nouvelle fonction du bâti 3- Processus d’éco-réhabilitation Points-clés Etapes 4– Eco-réhabilitation : des savoir-faire traditionnels aux techniques innovantes A- Matériaux, systèmes de construction, techniques et savoir-faire traditionnels B- Nouveaux matériaux et nouvelles techniques Chanvre Terre crue 5- Formation 6– Annexes Modèle de fiche de recensement « Artisans et savoir-faire » Modèle de fiche de recensement « Patrimoine bâti » Plate-forme technique transnationale : site Internet www.eco-arq.eu 2 sur la formation de ses agents, ainsi que sur la diffusion des connaissances acquises. Ce n’est qu’ainsi qu’une vision commune et durable de l’éco-réhabilitation pourra s’élaborer. A– Eco-réhabilitation / Réhabilitation durable Le concept d’Eco-réhabilitation repose sur l’association des connaissances et pratiques de réhabilitation avec celles du développement durable. La mise en œuvre de ce concept est à l’ordre du jour de l’Agenda international. Mais pourquoi cet intérêt ? 1.Introduction Le présent Guide méthodologique s’inscrit dans le cadre du projet transnational Eco-Arq (INTERREG IVB SUDOE), issu de partenariats portugais, espagnols et français, et dont l’objectif est de promouvoir la réhabilitation durable du patrimoine bâti sur les chemins d’itinérance des « Villages de schiste » au Portugal et des Chemins de Saint-Jacques en Espagne et dans le Massif Central. Ce Guide reflète les conclusions tirées des expériences de réhabilitation menées sur ces trois territoires et qui pourront contribuer à l’élaboration d’une méthodologie en faveur de l’éco-réhabilitation dans le sudouest européen. Le recensement exhaustif des matériaux, des techniques et des savoirfaire traditionnels utilisés sur ces territoires a permis de définir une vision commune du développement durable appliqué à la réhabilitation de bâtiments dans des contextes ruraux et sur des chemins d’itinérance. Si ce recensement favorise la préservation d’un certain héritage culturel, la notion de durabilité implique également l’utilisation de nouveaux matériaux, liés dans la mesure du possible aux ressources locales et permettant une économie d’énergie. Finalement, la réhabilitation durable doit être un processus ouvert à tous les acteurs impliqués et doit miser D’après la Communication de la Commission européenne du 19 octobre 2007 intitulée « Agenda pour un tourisme européen durable et compétitif », outre la consommation de matériaux et d’énergie lors de la construction de bâtiments, le principal impact environnemental survient pendant la phase d’exploitation ou d’utilisation, notamment en termes de consommation énergétique. En Europe, la consommation énergétique des bâtiments constituerait près de 40 % de la consommation énergétique totale. L’Agenda Habitat et la Charte de la Terre et, surtout, l’Agenda 21 pour la Construction Durable, comprennent des orientations et des lignes d’action qu’il est important de mobiliser. Parmi celles-ci, ressort la nécessité d’ « appliquer les concepts de développement durable au cycle global des interventions, depuis l’extraction et la valorisation des matières premières, jusqu’à l’aménagement urbain et la gestion des déchets, entre autres ». Outre l’intérêt pour la durabilité environnementale, notamment la réduction et la réutilisation des matériaux et pour la diminution de la consommation énergétique pendant la durée de vie des bâtiments, apparaît également un intérêt pour la préservation des ressources patrimoniales et culturelles associées à la construction vernaculaire. L’éco-réhabilitation revêt un intérêt particulier dans la mesure où elle permet d’aborder conjointement la réhabilitation du patrimoine bâti ainsi que la préservation et la sauvegarde du patrimoine naturel. 3 Le territoire du sud-ouest européen concerné par le projet Eco-Arq, possède un patrimoine bâti susceptible d’être réhabilité. Ce patrimoine possède une identité forte qui peut devenir une ressource économique grâce au développement touristique, d’une part, et à la création de nouveaux marchés pour les entreprises de construction/réhabilitation, d’autre part. En outre, la population est de plus en plus sensibilisée à la protection de l’environnement et, dans le cas concret du logement, elle est de plus en plus exigeante en termes de consommation énergétique et de salubrité/santé. En réponse à cela, les techniques d’éco-construction se développent et progressent, tandis que les autorités locales apportent leur soutien à des projets qui respectent les contraintes écologiques. L’éco-réhabilitation est transversale et multisectorielle. Le défi des prochaines années réside dans l’écoréhabilitation du patrimoine bâti, en tenant compte, tout d’abord, des questions environnementales. L’éco -réhabilitation soulève des questions techniques et de conception qui requièrent une conciliation entre savoir-faire local et techniques plus innovantes. La question de la nécessité pour les entreprises d’acquérir des compétences est également soulevée. Le patrimoine architectural ancien doit être réhabilité, en améliorant sa salubrité, tout en réduisant son impact environnemental et sa consommation d’énergie. Il est également important de valoriser les compétences locales (artisans) dans toutes les phases. L’Eco-réhabilitation doit être envisagée comme un processus de développement local, intégré et cumulatif, garantissant les actions suivantes : Protection et valorisation du patrimoine et de la mémoire Intégration de politiques de développement économique et social Participation d’acteurs à différents niveaux (régional, municipal, communautaire) Approche public-privé (partenariats) Mise en œuvre d’actions pour la création interactive de connaissances et d’apprentissages (innovation) Appropriation des bénéfices par la communauté (propagation) B- Réhabilitation et architecture traditionnelle La réhabilitation revêt une importance croissante dans le monde entier car elle favorise la préservation des valeurs culturelles, la protection de l’environnement et apporte des avantages économiques. D’un point de vue culturel, les bâtiments ont une grande valeur pour l’histoire des lieux où ils se situent, car ils reflètent l’évolution des différents modes de vie des populations au fil du temps. Ils constituent également le support physique des divers mouvements esthétiques, de l’architecture et de l’art, érudits ou populaires, au fil des années. L’architecture traditionnelle constitue une part essentielle du patrimoine culturel de nos communautés rurales, représentant les modes de vie historiques sur chaque territoire. Elle est un authentique symbole de leur identité, le cœur de nos paysages culturels ruraux, devenant ainsi une ressource fondamentale, culturelle et économique, qui doit être associée à un développement durable approprié du monde rural et, plus particulièrement, à un tourisme rural responsable. Cette architecture s’appuie sur les matériaux de construction disponibles sur chaque territoire, ainsi que sur les techniques de construction artisanales locales, en utilisant ces connaissances dans le respect des conditions géographiques et climatiques du lieu concerné. Elle représente un véritable paradigme de la construction durable, par l’utilisation de dispositifs climatiques passifs basés sur la forme et les caractéristiques du bâtiment et par l’intégration de dispositifs actifs, tels que la chaleur, l’aération, l’humidité ou la régulation variable de l’exposition solaire, associés à la réutilisation de tous les anciens matériaux de construction. En outre, l'architecture traditionnelle représente une mine de connaissances techniques, fondées sur l'expérimentation depuis des générations, concernant les qualités intrinsèques des matériaux et des techniques de chaque région. Ces connaissances sont directement applicables pour des travaux de restauration ou de réhabilitation mais également pour les nouvelles constructions. A l'heure actuelle, la situation est telle que l'architecture traditionnelle est menacée, en raison de la disparition des métiers et des techniques traditionnels de construction et du manque de connaissances et de valorisation des utilisateurs et des techniciens. C'est pourquoi il faut appeler à sa préservation et sa réutilisation en éco-réhabilitation pour qu'elle puisse être utilisée à l'avenir tout en conservant ses symboles et les éléments architectoniques de base formant son identité. Il faut réhabiliter cette architecture avec les principes du respect de l'environnement en s'inspirant de son propre processus créatif décrit précédemment. Il faut ainsi tenir compte des aspects suivants pour développer et mettre en œuvre l'écoréhabilitation : Il est indispensable de former les acteurs intervenant dans le processus de construction, en s'intéressant particulièrement aux artisans et aux techniciens en construction. Cette formation pourrait permettre de conserver les matériaux et techniques de construction traditionnels, ainsi que d'intégrer de nouveaux matériaux et systèmes de nature écologique et compatibles avec cette architecture. Il est nécessaire d'approfondir la formation et la spécialisation des techniciens en construction pour pouvoir leur fournir un savoir-faire et les inciter à valoriser cette architecture et les applications d'éco -réhabilitation. Il est nécessaire d'encourager la société à apprécier cette architecture et les concepts et applications d'éco-réhabilitation dans le monde rural, et en particulier auprès de ses utilisateurs actuels et potentiels. Il faut développer le recyclage des matériaux de construction, en les réutilisant dans les processus de réhabilitation et en évitant de générer des résidus et des déchets. Il faut également envisager la possibilité de créer des banques de matériaux ou d'éléments de construction facilitant leur réutilisation au niveau local. 4 Il faut développer la fabrication et l'utilisation de matériaux locaux, qu'ils soient traditionnels ou nouveaux, en se basant sur les ressources renouvelables de chaque région ou sur la création de petites entreprises spécialisées en construction. Le développement de la systématisation de l'éco-réhabilitation permettra en particulier de réduire en continu la consommation énergétique des bâtiments qui intègrent d'autres systèmes complémentaires écologiques. Il faut encourager la recherche sur les matériaux de chaque région et le développement de nouveaux matériaux basés sur des produits locaux, en faisant travailler les communautés locales et régionales en collaboration avec les centres et les équipes de recherche spécialisés. Cette démarche doit s'inscrire grâce à la participation de tous les acteurs intervenant dans les procédés de construction, à savoir les artisans, les techniciens et les utilisateurs, en s'intéressant en particulier à la population locale qui permettrait d'assumer socialement les concepts et les applications de l'écoréhabilitation. C– Projet ECO-ARQ Le projet Eco-Arq est né de la concertation entre de nombreux acteurs du développement local au Portugal, en Espagne et en France. L’objectif de ce projet était de promouvoir la réhabilitation durable du patrimoine bâti de petite dimension, afin d’apporter de la valeur ajoutée en termes économiques aux chemins d’itinérance. Dans ce contexte, le projet Eco-Arq a contribué à la protection du patrimoine bâti et du savoir-faire traditionnel local, à la valorisation des bonnes pratiques en matière d’écoréhabilitation et à la mise à disposition de celles-ci à un ensemble de territoires du sud-ouest européen. En outre, Eco-Arq a permis l’identification et la valorisation du patrimoine présent autour des chemins d’itinérance dans lesquels sont impliqués les partenaires transnationaux. Les résultats du projet sont de natures diverses, notamment en ce qui concerne la sensibilisation de la population locale et des acteurs qui travaillent dans le domaine de réhabilitation. Cette sensibilisation s’est accompagnée d’une formation de professionnels à l’éco-réhabilitation, permettant ainsi aux entreprises du secteur de se positionner sur une nouvelle niche de marché. Les territoir es int éres s és pa r l’éc o réhabilitation devront, dans la lignée de ce projet, travailler conjointement dans le but de développer une offre touristique spécifique. Eco-Arq s’est inscrit dans un processus transnational, depuis sa conception jusqu’à l’identification des principales problématiques soulevées par l’éco-réhabilitation au Portugal, en Espagne et en France. Néanmoins, les expériences menées sur chaque territoire dans ce contexte de coopération internationale sont applicables à l’ensemble des territoires du sudouest européen. Objectifs : - Promouvoir la réhabilitation durable du patrimoine bâti comme axe de valorisation économique des chemins d’itinérance - Identifier et valoriser le patrimoine autour des chemins d’itinérance, plus particulièrement par la création d’une offre touristique en réseau - Rassembler et valoriser les bonnes pratiques en matière d’écoréhabilitation et les mettre à la disposition de tous les territoires du sud-ouest européen - Sauvegarder le patrimoine bâti et le savoir-faire traditionnel des différents territoires Le projet Eco-Arq a tenté d’apporter une réponse aux questions suivantes : Démonstration et propagation des avantages de l’adhésion des entreprises, des propriétaires et des décideurs aux principes d’écoréhabilitation Équilibre entre développement durable (économique, énergétique) et identité c ulturelle (matériaux, techniques) Présentation de solutions innovantes pour les types de matériaux à utiliser Privilégier les savoirs en conservant et en entretenant ce qui existe déjà en tant qu’éléments de l’identité Les partenaires du projet ECO-ARQ : ADECO-CAMINO - Asociación para el Desarrollo Rural de las Comarcas circundantes al Camino de Santiago entre Castrojeriz y Fromista (Espagne) Intégration de nouveaux matériaux et compétences aux savoirs et techniques traditionnels ADXTUR - Agência para o Desenvolvimento Turístico das Aldeias do Xisto (Portugal) Certification des compétences pour les entreprises travaillant dans le domaine de la réhabilitation Consejería de Cultura y Turismo / Junta de Extremadura (Espagne) Association du monde scientifique et technologique à la thématique de l’éco-réhabilitation Tout au long du projet Eco-Arq, des sessions de débat ont été organisées au niveau local avec des acteurs identifiés : Artisans Entreprises de construction Municipalités Propriétaires Entreprises de matériaux de construction Architectes Ordre des architectes / Associations professionnelles Universités Centres technologiques Écoles professionnelles Agences de promotion touristique locales/régionales Des sessions de sensibilisation ont également été organisées afin d’aborder les aspects suivants : Identification de la méthodologie à appliquer en matière de réhabilitation Avantages de la construction durable 5 SOTUR - Sociedad de Promoción del Turismo de Castilla y León / Junta de Castilla y León (Espagne) UNCEAR - Unión de Centros de Acción Rural (Espagne) MACEO/APAMAC - Association pour la Promotion de l’Artisanat du Massif Central (Françe) MACEO-UCCIMAC - Union des Chambres de Commerce et d’Industrie du Massif Central (France) Pour plus d’information sur le projet et ses partenaires voir le site Internet www.eco-arq.eu lequel il s’insère, ou dont il est pertinent de conserver la fonction ; ceci englobe les bâtiments ayant un profil architectural adapté ou, si ce n’est pas le cas, qui sont susceptibles d’être réhabilité - être mobilisable pour le processus de développement local, en particulier au niveau du tourisme - être porteur de mémoire et d’identité - être identifié comme un élément important pour la communauté locale 2. Eco-réhabilitation du patrimoine - typologies d’intervention Dans le cadre du projet Eco-Arq, trois bâtiments ont été réhabilités, dont deux au Portugal, sur le territoire des « Aldeias do Xisto » (villages de schiste), et un en Espagne, à Castrojeriz (Burgos), sur le Chemin de Saint-Jacques. Différentes approches ont été développées à partir de ces expériences, en fonction des aspects traités, afin de contribuer à l’élaboration d’une méthodologie durable en matière de réhabilitation du patrimoine. A partir des initiatives mises en œuvre, deux typologies et approches spécifiques ont été définies, découlant des actions concrètes menées dans chaque bâtiment. Cependant, une approche générale a également été élaborée, celle-ci étant plus globale et applicable à tout immeuble devant être réhabilité conformément aux principes d’éco-réhabilitation. Approche générale - Choix minutieux d’artisans et de techniques en fonction des besoins spécifiques de restauration du bâtiment - Attention portée à l’origine, au transport et à l’utilisation des matériaux - Réutilisation de la plus grande quantité possible de matériaux - Diffusion des connaissances en impliquant le plus grand nombre possible d’acteurs liés à la réhabilitation durable - Le développement durable doit être le sujet de préoccupation transversale de tous les processus mis en œuvre lors de l’intervention Typologie 1 Conservation de la fonction du bâti Bâtiments communautaires de petite taille pour lesquels l'objectif principal de l'intervention est de conserver leur fonction. Par exemple : four, alambic, fontaine, bergerie, entre autres. Ces éléments, utilisés depuis toujours par la communauté, font partie de la mémoire collective des habitants et, par conséquent, leur restauration vise à préserver l’identité culturelle du village. L'objectif était qu’ils retrouvent leur fonction d’origine. Description des travaux Chantier Montage et démontage du chantier, comprenant le nettoyage des déchets provenant des travaux sur le site. Élaboration, fourniture et application du Plan de Sécurité et de Santé (Phase des travaux), conformément aux dispositions du décret-loi 273/2003 (soumis pour approbation préalablement au démarrage des travaux). Approche Conservation des caractéristiques architecturales, dans une logique de préservation de la mémoire et de l’identité culturelle du bâtiment Préservation des matériaux et des techniques traditionnels utilisés dans la construction du bâtiment. Typologie générale L’approche concrète du bâtiment dépend de sa fonction et de sa typologie. Néanmoins, tout immeuble est susceptible d’être restauré conformément aux principes d’écoréhabilitation s’il remplit les conditions suivantes : - être clairement visible dans le contexte urbain et patrimonial dans village de schiste d’Aigra Velha, situé dans la municipalité de Góis. Illustrations Portugal - Atelier Eco-Arq N°1 Four et Alambic Village de schiste d’Aigra Velha, Góis Un ancien four et un alambic très abîmés ont été restaurés dans le 6 Retraits Démolition provisoire des murs de schiste endommagés, comprenant leur stockage pour une reconstruction ultérieure, ainsi que tous les travaux nécessaires Étude préalable, retrait des charpentes et/ou des éléments en bois des toitures endommagées, comprenant le nettoyage et le stockage de tous les éléments en bon état de conservation pour une réutilisation future, ainsi que le transport des matériaux non réutilisables jusqu'à la décharge Retrait minutieux des tuiles existantes sur le toit, des pièces de garniture de la toiture, des faîtes et des mortiers de fixation, comprenant le nettoyage et le stockage de tous les éléments en bon état de conservation pour une réutilisation future, ainsi que le transport des matériaux non réutilisables jusqu'à la décharge. Toitures Fourniture et pose d'une charpente en bois et, si nécessaire, remplacement des éléments en bois abîmés par des éléments de nature identique, comprenant tous les autres travaux, matériaux et accessoires nécessaires à une bonne installation : piliers, poutres, lattes, solives ; Restauration des éléments en bois existants, comprenant nettoyage, traitement et finitions, ainsi que tous les travaux, matériaux et accessoires nécessaires à une bonne exécution ; Fourniture et pose du revêtement de la toiture en tuiles, similaire à celui existant, comprenant la réinstallation des tuiles stockées et leur fixation à l'aide de mortier d'argile au niveau des faîtes, des avanttoits, des pignons ou des murs mitoyens. les matériaux et accessoires identiques à ceux existants, ainsi que tous les travaux nécessaires à une finition adéquate, tels que : coussinets en bois, douves, garnitures, application de teinture pour bois, peintures, sur : portail Divers Réalisation de la cheminée jusqu’à 0,50 m de hauteur, sur le faîte, en maçonnerie de pierres de schiste ; Construction du four communautaire en pierres de schiste de la région, comprenant l’exécution de la base en briques de céramique massive ; réalisation de la base et de l’ouverture ; Fourniture et installation de la porte en tôle de fer permettant la fermeture du four pendant la cuisson ; Restauration et mise en fonctionnement de l’alambic existant, comprenant la réalisation de la base en pierres de schiste. Remarques L’exécution de tous les travaux a toujours été précédée d’une étude minutieuse ; Les artisans et l’entrepreneur ont convenablement documenté toutes les étapes du processus d’intervention (avant-pendant-après), à l’aide de dessins techniques et de photographies de l’ensemble et des détails, de façon à garantir un résultat de restauration (qui soit au minimum acceptable) de ce type de patrimoine ; Les artisans et l’entrepreneur ont utilisé des outils et des techniques traditionnels de conservation/réparation, afin de se conformer aux principes d’éco-réhabilitation. Maçonnerie Réparations ponctuelles des murs endommagés en maçonnerie de schiste, comprenant la réparation des joints de mortier d’argile, ainsi que la fixation des pierres de schiste mal posées ou manquantes, à l’aide de mortier d'argile. Menuiserie Fourniture et pose de bois massif de bonne qualité, de même nature que celui existant, y compris tous 7 Typologie 2 Nouvelle fonction du bâti Il s’agit d’interventions ayant pour objectif principal de donner au bâtiment une nouvelle fonction, en général une fonction d’habitation. Approche : - Amélioration des conditions d’habitabilité : confort thermique, acoustique et imperméabilisation - Amélioration du métabolisme énergétique - Sélection de nouveaux matériaux incorporables Illustrations Portugal - Atelier Eco-Arq N°2 Centre des Arts Village de schiste de Cerdeira, Lousã, Portugal A Cerdeira, village de schiste situé dans la municipalité de Lousã, un ensemble de bâtiments a été restauré en vue d’abriter un centre de formation aux arts destiné à des jeunes en difficultés. Ce travail de restauration réalisé dans le cadre du projet Eco-Arq, a été le fruit d’un vaste partenariat entre la municipalité de Lousã, ADXTUR – Aldeias do Xisto, les habitants et une initiative privée d’action sociale. Les interventions dans ces deux bâtiments ont été les premières d’une série de sept visant à restaurer et à réhabiliter un ensemble de dimension non négligeable et bénéficiant d’une exposition privilégiée, ce qui profitera largement à l’image de tout le village. La philosophie et l’approche pratique du projet Eco-Arq ont porté sur l’utilisation de matériaux autochtones, avec des émissions réduites de CO2. Ainsi, les matériaux choisis ont été le schiste, le bois et la tuile canal. Le mortier utilisé a été l’argile et l’isolation thermique a été réalisée en liège, tandis que la laine a servi d’isolant acoustique. Les bâtiments concernés par ce projet de restauration comprennent un espace de travail, un dortoir, une cuisine et un réfectoire, ainsi qu’un espace à caractère social. Les espaces ont été organisés en fonction de leur utilisation future et la dénivellation entre les étages des deux bâtiments fournira plusieurs zones distinctes pour chaque activité. Description des travaux Chantier - Montage et démontage du chantier, comprenant le nettoyage des déchets provenant des travaux sur le site. Retraits - Démolition provisoire des murs de schiste endommagés, comprenant leur stockage pour une reconstruction ultérieure, - Étude préalable, retrait des charpentes et/ou des éléments en bois des toitures endommagées, comprenant le nettoyage et le stockage de tous les éléments en bon état de conservation pour une réutilisation future, ainsi que le transport des matériaux non réutilisables jusqu'à la décharge, - Retrait minutieux des tuiles existantes sur le toit, des pièces de garniture de la toiture, des faîtes et des mortiers de fixation, comprenant le nettoyage et le stockage de tous les éléments en bon état de conservation pour une réutilisation future, ainsi que le transport des matériaux non réutilisables jusqu'à la décharge. Planchers - Fourniture et pose d'une structure en bois et remplacement des éléments en bois abîmés par des éléments de nature identique(*), comprenant tous les autres travaux, matériaux et accessoires nécessaires à une bonne installation : poutres, plancher en bois, solives. Toitures Fourniture et pose d'une charpente en bois de nature identique à celle existante, comprenant tous les autres travaux, matériaux et accessoires nécessaires à une bonne installation : poutres, lattes, solives, Restauration des éléments en bois existants, comprenant le nettoyage, le traitement et les finitions, Fourniture et pose de voliges en pin, de 1,1 cm d’épaisseur, sur la toiture, Application d’une couleur naturelle, - Fourniture et pose de plaques de liège, comprenant les coupes et les finitions, - Fourniture et pose de plaques sous-tuiles, comprenant lattes, bandes de rives, solins métalliques, accessoires de fixation sur les faîtes, coupes, avant-toit, finitions, 8 - Fourniture et pose du revêtement de la toiture en tuiles, similaire à celui existant, comprenant la réinstallation des tuiles stockées et leur fixation à l'aide de mortier d'argile au niveau des faîtes, avant-toits, pignons ou des murs mitoyens. Maçonnerie - Réparations ponctuelles des murs endommagés en maçonnerie de schiste, comprenant la réparation des joints de mortier d’argile, ainsi que la fixation des pierres de schiste mal posées ou manquantes, à l’aide de mortier d'argile, - Fourniture et construction des murs en maçonnerie de schiste d’une épaisseur de 60 cm, comprenant les joints constitués de mortier d’argile, - Fourniture et installation de panneaux en bois pour la construction des murs intérieurs, avec isolation en liège à l'intérieur. Menuiserie - Fourniture et pose de bois massif de bonne qualité, de même nature que celui existant, y compris tous les matériaux et accessoires identiques à ceux existants, ainsi que tous les travaux nécessaires à une finition adéquate : coussinets en bois, douves, garnitures, application de teinture pour bois, peintures, sur portes. Divers - Réalisation de la cheminée jusqu’à 0,50 m de hauteur, sur le faîte, en maçonnerie de pierres de schiste, - Installation des infrastructures électriques, de gaz, d’eau et des égouts, - Fourniture et installation des sanitaires. Espagne - Atelier Eco-Arq N°1 Maison viticole Castrojeriz, Burgos Ce chantier concerne la réhabilitation d'une construction en ruines, à savoir une ancienne maison viticole abritant une cave, un pressoir et un entrepôt, établie dans la vieille ville de la commune de Castrojeriz, site historique constituant une étape importante sur le tronçon français du Chemin de Saint-Jacques-deCompostelle, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1993. Ce bâtiment dispose d'une ancienne cave souterraine, datant de l'époque médiévale, qui s'étendait bien audelà des limites de l'actuelle construction. Une fois réhabilité, ce bâtiment servira de Centre régional de ressources. Dans le cadre du projet ECO-ARQ, le chantier se limite à nettoyer et à dégager les ruines de l'édifice, en mettant l'accent sur le déblaiement des terres de la cave médiévale souterraine et sur sa consolidation. Il s'agit d'un élément constitutif de l'organisation historique du site qu'il sera possible de visiter à l'avenir. De toute évidence, la réalisation et l'exécution de ce projet s'inscrivent dans un processus à plus long terme et impliquent une gestion assez lourde en termes de procédures administratives, en raison de l’insertion du bâtiment dans un site historique. ruines, on peut encore discerner le puits et la cuve de l'ancien pressoir à la droite de la porte d'accès de sa façade méridionale. La tâche principale pour réhabiliter ce bâtiment consiste à consolider la voûte de la cave et le mur supérieur de la façade septentrionale ayant subi un éboulement et un glissement de terrain en raison de fortes pluies, en utilisant à cet effet les matériaux locaux comme la pierre, la terre récupérée et un béton armé réutilisant les moellons du site, pour maçonner le mur écroulé à l'aide des BTC stabilisés. D'autre part, les murs des façades ont été stabilisés en reprenant un angle extérieur qui menaçait de s'écrouler. Les travaux entrepris dans le cadre du projet ECO-ARQ ont consisté à récupérer les matériaux provenant du déblaiement et à les utiliser dans le cadre des ateliers de formation qui se sont tenus pendant l’été 2011. Il s’est agit de dégager la terre provenant de la cave souterraine, accumulée par des glissements de terrain, et la terre du rez-de-chaussée provenant de l'éboulement et de l'érosion des anciens murs d'adobes. Le déblaiement s'est effectué au cours au printemps 2011. La terre récupérée a permis de fabriquer plusieurs séries de BTC et d'adobes stabilisés grâce à un apport en mortier pour analyser leurs caractéristiques dans le cadre des ateliers de formation et fabriquer des matériaux susceptibles d'être utilisés dans la nouvelle construction. D'autres matériaux comme des briques moulées-main et des moellons ont été dégagés en moindre quantité afin d'être récupérés. Au cœur des 9 Les étapes du processus d’éco-réhabilitation Les étapes du processus d’écoréhabilitation ont été divisées en deux grandes catégories : La première, la préparation, concerne le processus de caractérisation du bâtiment et l’identification des ressources locales (techniques et matériaux). Des modèles de fiches de recensement sont fournies en annexe de ce guide. La deuxième catégorie d’étapes, l’exécution, concerne le déroulement des travaux et la production de connaissances associées. 3. Processus d’éco-réhabilitation Les expériences de réhabilitation menées dans le cadre du projet EcoArq ont permis de définir les pointsclés et des étapes essentielles dans la réalisation de travaux de réhabilitation dans le respect des principes d’éco-réhabilitation. Points-clés ECO-ARQ Respecter l’architecture traditionnelle et son esprit Respecter l’environnement Valoriser les savoir-faire locaux Faire appel à des entreprises de réhabilitation locales (dans la mesure du possible) S’autoriser à modifier l’usage du bâtiment (exemple : transformer une grange en hébergement) Utiliser des ressources locales actuellement disponibles mais qui ne l’étaient pas autrefois Privilégier les matériaux et techniques traditionnels tout en s’autorisant l’utilisation de certaines techniques innovantes d’écoconstruction ► Préparation 1- Étude du bâtiment Définition du métabolisme énergétique 2- Cadre Histoire du bâtiment Contexte socio-culturel Usage initial Objectifs futurs (fonction) 3- Identification des ressources locales Les artisans et leurs connaissances techniques (Exemple de « fiche artisan » ci-contre) Caractéristiques de l’architecture traditionnelle (Exemple ci-contre : caractérisation de l’architecture traditionnelle de la Sierra de Guadalajara, Espagne) Matériaux et techniques de construction (Exemples à la suite) 4- Identification de nouveaux matériaux 5- Élaboration d’un projet d’architecture 6- Élaboration des projets relatifs aux spécialités 7- Élaboration du cahier des charges 10 L’ensemble des « fiches artisans » est disponible sur le site Internet du projet www.eco-arq.eu ► Exécution 1- Travaux Privilégier les techniques traditionnelles Impliquer les fournisseurs Restauration et réutilisation 2- Production de connaissances Ateliers Débats Déroulement des travaux observable, discutables et visitables Participation de tous les acteurs Élaboration de la synthèse de l’ensemble du processus et sa transposition par écrit 3- Valorisation Intégration sur les chemins d’itinérance diffusion des connaissances 11 4. Eco-réhabilitation, des savoir-faire traditionnels aux techniques innovantes L’utilisation de matériaux et de techniques traditionnels dans le processus de réhabilitation du patrimoine bâti participe activement à un développement territorial durable, notamment en matière de respect de l’environnement, de préservation de l’identité culturelle et du maintien d’une activité économique locale. Les nouvelles techniques d’écoconstruction, qui intègrent de nouveaux matériaux mais aussi développent des applications techniques innovantes à partir de matériaux traditionnels, ont également largement prouvé leur durabilité. En association, matériaux traditionnels et techniques récentes donnent un souffle nouveau à la réhabilitation du patrimoine bâti. 12 A– Matériaux, systèmes de construction, techniques et savoir-faire traditionnels Cette partie décrit les matériaux, les systèmes de construction et les techniques et savoir-faire traditionnels répertoriés sur les trois territoires concernés par le projet ECO-ARQ. > Portugal Spécialité Matériau Type Variétés Utilisation Maçon Marbrier Ravaleur Pierre Schiste Au couteau Dallage de chaussée Maçonnerie Accès verticaux Appareillé Système de construction (savoir-faire) Pierre sans joint ; pierre avec joint d’argile ; pierre avec enduit chauxargile-sable ; pierre avec enduit chauxplâtre-sable ; pierre avec enduit plâtresable. Escaliers Maçonnerie Accès verticaux Escaliers (balcons) Moulures des travées Cimaises Corniches Cheminées Ardoise Granit Gris et jaune Bouchardé Toits Toitures en ardoise et argile Dallage Dalles Intérieurs Éviers Accès verticaux Escaliers Rebords de fenêtres et seuils Accès verticaux Escaliers Moulures des travées Cimaises Corniches Faîtes de la maison Rebords de fenêtres et seuils Dallage de chaussée Galet Maçonnerie Maçon Peintre Chaux / Plâtre Maçon Céramiste Argile Mélangée à l’eau Peintures extérieures et intérieures Fixation du verre au châssis Maçonnerie Naturel Avec de la paille Céramique Argile rouge Cloisons intérieures Toits Toits Parois Chaume Tuile canal Argile noire Intérieurs Intérieurs Vaisselle Vaisselle 13 Spécialité Matériau Type Charpentier Bois Pin Variétés Utilisation Système de construction (savoir-faire) Charpentes Poutres maîtresses, poutrelles, chevrons et solives Balcons Châssis de fenêtres et de portes. Volets intérieurs. Cimaises / Avant-toits Moulures des travées Rebords de fenêtres Intérieurs Cloisons / Mobilier Accès verticaux Escalier Revêtement de sol Plafonds Balustrades de balcons Bâcles de portes et fenêtres Clôtures et barrières Eucalyptus Charpentes Poutres maîtresses et poutrelles Châssis extérieurs, portes et volets intérieurs. Châtaignier Charpentes Poutres maîtresses, poutrelles, chevrons et solives Balcons Châssis de fenêtres et de portes. Volets intérieurs. Intérieurs Cloisons / Mobilier Accès verticaux Escaliers Revêtement de sol Plafonds Balustrades de balcons Clôtures et barrières Fer et dérivés Fer naturel Charpentes Canalisations Balustrades de balcons Ferrures de travées et de châssis Portes et gonds Claires-voies Intérieurs Tôle de fer Gouttières et chéneaux Email Intérieurs Suif Naturel Protection du bois Cannes Séchées Plafonds Clôtures / barrières 14 Vaisselle / mobilier Baignoires, lavabos et bassines Spécialité Matériau Type Variété Jardinier Végétation Arbres/ arbustes/ plantes indigènes Artisans spécialisés dans les nouveaux matériaux Plombier Utilisation Protéger du soleil Système de construction (Savoirfaire) Plantation et sélection d’espèces végétales Chauffage Isolation Électricité Télévision par câble Réseaux Internet > Espagne Liste des matériaux traditionnels utilisés dans l'architecture vernaculaire de la région de Páramos dans la province de Burgos. Matériau Type Variétés Utilisation Pierre Pierre à chaux Grès (Zone nord) Taillée en pierres de taille et moellons piqués Maçonneries extérieures Formation d'embrasures et d'angles Corniche Dallages Moellons d'appareil en maçonnerie Accès verticaux Dalles de rez-dechaussée Marches d'escalier Murs de maçonneries extérieures et intérieures Dallages Pièces irrégulières Accès verticaux Escaliers Formation d'embrasures Corniche Cheminées Galet de quartzite Chaux Pavages intérieurs de rezde-chaussée, soubassements de murs et murets Eau de chaux Avec ou sans pigments naturels Peintures extérieures et intérieures Mortier de chaux et de sable Mortier de chaux grasse, de sable et parfois de terre Scellement des maçonneries, revêtements extérieurs : crépi et ravalement, badigeon au lait de chaux sur les murs de pisé 15 Spécifications Matériau Type Variétés Utilisation Bois Chêne rouvre Équarri, ébauché ou en rondin Charpentes, colombage en façades. Poutres maîtresses, poutres, solives et poutrelles Encadrements de fenêtres et portes. Embrasures intérieures. Avant-toits composés de corbeaux et poutres Moulures des embrasures Spécifications Traverses de fenêtres Intérieurs Mobilier Accès verticaux Escaliers Bardage de toiture Barres de portes et fenêtres Peuplier noir et bois de rive Équarri, ébauché, en rondin Orme Équarri, ébauché, en rondin Chêne rouvre, chêne vert, orme et bois de rive Branches Pin Équarri, ébauché Charpentes, poutres, poutrelles, solives, bardage et corbeaux Charpentes, colombage en façades, pieds-droits. Poutres, poutrelles et bardage Bardage de toitures Charpentes Poutres maîtresses, poutres, solives et poutrelles Menuiseries de fenêtres et portes. Embrasures intérieures Intérieurs Cloisons Mobilier Accès verticaux Escaliers Pavage sur poutrelles Sous forme de planches Barres de portes et fenêtres Métaux Fer forgé Structures en bois Clouage Barres d'appui de balcon et grilles d'embrasures Ferrures de fixation et de sécurité d'embrasures Intérieurs Fonte Zinc Clouage, Mobilier de cuisine, chaînes de cheminée /crémaillère Associée au fer forgé Émail Barres d'appui de balcon et grilles d'embrasures Intérieurs Baignoires, lavabos... Sous forme de plaques Cornières, gargouilles et descentes Conduites d'écoulement des toitures 16 Matériau Type Cristal Artisanal Argile Naturelle, mélangée à de l'eau Mortier Maçonnerie, constructions en pierres et adobes, scellement des tuiles de toitures et bardages Ravalement de maçonneries Naturelle, mélangée à de l'eau et du plâtre ou de la chaux Naturelle, mélangée à de l'eau et des cailloux et parfois à du plâtre Mortier Ravalement de maçonneries Bloc de pisé Elle est apparente lorsqu'elle est utilisée comme revêtement ou en badigeon Mélangée à de la paille Adobes Céramique Argile rouge Murs extérieurs, soutenus par de gros pilastres et des assises de briques, de pierres de taille ou de moellons piqués Maçonnerie de murs, voûtes en cul-de-four, colombage en bois, cloisons intérieures Sols Céramique Argile rouge Façades unitaires, remplissage de colombages en bois, formation d'ouvertures, angles extérieurs et avanttoits Toiture et avant-toits Brique moulée-main Cloisons Brique moulée-main Intérieurs Rideaux Textiles Lin Variétés Utilisation Spécifications Menuiseries d'embrasures Tissu Murs de façade, parois Carreaux et dalles en céramique Tuile creuse Nappes, serviettes et torchons Draps Vêtements Laine Tissu Intérieurs Couvertures Vêtements Huile Olive et lin Avec ou sans pigments naturels Roseaux Secs avec du plâtre Faux plafonds Tressés recouverts de boue Bardage de toitures 17 Protection et peintures de menuiseries Intérieurs Matériau Type Plâtre Mélangé à de l'eau Tempera Pigments minéraux et indigo Variétés Utilisation Spécifications Fixation des cadres de menuiserie intérieurs Mélangé à du sable, du gravier et de l'eau Mis en œuvre dans un coffrage Remplissage des cavités entre solives et colombage en bois des façades Mélangé à de l'eau Moulage Soffites en remplissage des cavités entre solives Décorés de rosaces au plafond Mélangé à de l'eau Mortier Enduits intérieurs de murs et plafonds Mélangé à du sable et de l'eau et parfois à de la chaux Délayée dans de l'eau Mortier Revêtements de façades et murs intérieurs Plâtre gros comme enduit de base et plâtre fin comme enduit de finition Normalement pigmenté dans sa couche extérieure En couleurs Peintures de revêtements Intérieurs et parfois extérieurs Mélangés au revêtement ou à la peinture En couleurs Peintures de revêtements A l'extérieur en dernière couche > Espagne (suite) Liste des matériaux traditionnels utilisés dans l'architecture vernaculaire de la Sierra Norte de Guadalajara Matériau Type Variétés Utilisation Pierre Ardoise et schiste En dalles Pavages extérieurs, intérieurs de rez-de-chaussée Toitures, cheminées Moellons d'appareil en maçonnerie Taillée en pierres de taille et moellons piqués Pierre à chaux, grès Taillée en pierres de taille et moellons piqués Accès verticaux Marches d'escalier Murs de maçonneries extérieures et intérieures Accès verticaux Escaliers Formation d'embrasures Cheminées Angles extérieurs de maçonnerie Formation d'embrasures Murs extérieurs Formation d'embrasures Angles extérieurs de maçonnerie Corniches Galet de quartzite et quartz Pavages extérieurs et intérieurs de rez-de-chaussée Maçonnerie 18 Spécifications Matériau Type Variétés Utilisation Bois Chêne rouvre Équarri, ébauché ou en rondin Spécifications Charpentes, colombage en façades. Poutres maîtresses, poutres, solives et poutrelles Balcons Encadrements de fenêtres et portes. Embrasures intérieures. Traverses Avant-toits composés de corbeaux et poutres Moulures des embrasures Traverses de fenêtres Intérieurs Cloisons Mobilier Accès verticaux Escaliers Bardage de toiture Pavages des étages supérieurs Plafonds Barres d'appui de balcon et grilles d'embrasures Barres de portes et fenêtres Chêne rouvre et bois de rive Pin Portes à claire-voie (clôtures) Bardage de toitures Branches Équarri, ébauché ou en rondin Charpentes Poutres maîtresses, poutres, solives et poutrelles Balcons Encadrements de fenêtres et portes. Embrasures intérieures Intérieurs Cloisons Mobilier Accès verticaux Pavage sur poutrelles Barres d'appui de balcon Barres de portes et fenêtres Portes à claire-voie (clôtures) 19 Escaliers Matériau Type Métaux Fer forgé Variétés Utilisation Spécifications Structures en bois Clouage Barres d'appui de balcon Ferrures de fixation et de sécurité d'embrasures Intérieurs Clouage, menuiserie et dallages en bois Mobilier de cuisine Chaînes de cheminée ou crémaillère Fonte Associée au fer forgé Barres d'appui de balcon et grilles d'embrasures Intérieurs Émail Chaux Zinc Cornières, gargouilles et descentes Conduites d'écoulement des toitures Eau de chaux Avec ou sans pigments naturels Peintures extérieures et intérieures Mortier de chaux et de sable Mortier de chaux grasse, de sable et de terre Revêtements extérieurs Cristal Artisanal Argile Naturelle, mélangée à de l'eau Mortier Mélangée à de la paille Adobes Céramique Céramique Huile Olive et lin Baignoires, lavabos et cuvettes Menuiseries d'embrasures Maçonnerie, constructions en pierres et scellement des dalles de toitures Ravalement de maçonneries Sols supérieurs Colombage en bois, cloisons intérieures Partie supérieure des façades Argile rouge Sols Dalles en céramique Argile rouge Façades unitaires, remplissage de colombages en bois Brique moulée-main Cloisons Brique moulée-main Avec ou sans pigments naturels 20 Protection et peintures de menuiseries Murs de façade, parois Matériau Type Variétés Utilisation Spécifications Textiles Lin Tissu Intérieurs Rideaux Nappes, serviettes et torchons Draps Vêtements Laine Tissu Intérieurs Couvertures Vêtements Plâtre Roseaux Mélangé à de l'eau Fixation des cadres de menuiserie intérieurs Mélangé à du sable et de l'eau Mortier Revêtements de façades Mélangé à des graviers, du sable et de l'eau Mis en œuvre dans un coffrage inférieur En remplissage des cavités entre solives (hourdis) Colombages (charpente apparente) Secs Faux plafonds Intérieurs Tressés recouverts de boue Bardage de toitures 21 > France a) SAVOIR-FAIRE RECENSES Les savoir-faire recensés en France (Massif Central) ont été classifiés comme suit : Maçonnerie – gros-œuvre Maçonnerie – second-œuvre Techniques traditionnelles de mise en œuvre de la pierre : pierre sèche pierre liée au mortier pierre de taille (assemblée à joint vif ou au mortier) et sculpture de la pierre Finitions extérieures traditionnelles Enduit chaux-sable (pigmenté ou non) Badigeon de chaux Finitions non traditionnelles Rejointoiement Enduit à pierre vue Techniques traditionnelles de la terre crue porteuse : Pisé En éléments empilés : adobe Finitions intérieures traditionnelles Badigeon de chaux Enduit terre, terre et fibres végétales Techniques innovantes de la terre crue porteuse : BTC (bloc de terre crue compressé) Finitions intérieures non traditionnelles localement Stuc, marmorino (finition traditionnelle de façon très ponctuelle : ornement intérieur d’église par ex.) Tadelakt (savoir-faire traditionnel exogène : Maroc) Techniques innovantes de la terre cuite porteuse : Briques de type « monomur » Techniques innovantes à base de chaux et de chanvre : Béton de chaux Béton de chanvre Blocs de chanvre Finitions intérieures innovantes : Enduits chaux-chanvre (« à vocation isolante ») Enduits terre-chaux Menuiseries extérieures, intérieures et mobilier Fabrication et pose de menuiseries extérieures bois (portes et fenêtres) Menuiseries extérieures bois (bardage, terrasse, pergola) Menuiseries intérieures bois (escalier, revêtement murs, cloisons et sols, portes, aménagement…) Mobilier intérieur et extérieur Charpente, structure et ossature bois Constructions bois traditionnelles : Charpente traditionnelle Structure poteaux-poutres et planchers Ossature bois + remplissage traditionnels (colombage ou pan de bois) Isolation thermique et acoustique écologique Isolation par l’intérieur (à base végétale ou animale) Isolation par l’extérieur (à base végétale ou animale) Isolation répartie (à base végétale ou animale) Construction bois traditionnelle exogène : Ossature, charpente en bois rond (fuste) Plâtrerie – Revêtements – Décoration Plâtrerie traditionnelle Peinture « écologique » Carrelage terre cuite Autres revêtements de sol (linoléum, liège,…) Constructions bois innovantes : Ossature en panneaux préfabriqués Ossature bois remplissage béton de chanvre ou botte de paille Panneaux de bois massif Structure en lamellé-collé Brique de bois Equipements techniques, installations à énergies renouvelables Bois énergie Solaire thermique / Solaire photovoltaïque Eolien Géothermie, aérothermie Autres (hydroélectricité, moteur Stirling) Electricité « écologique » : réseau électrique intérieur blindé Ventilation double-flux – puits canadiens. Couverture – zinguerie Couverture minérale Lauze Ardoise Terre cuite Couverture végétale Bardeaux Chaume Si certaines entreprises sont spécialisées dans un domaine, plusieurs d’entre elles proposent des prestations complémentaires. Ainsi, il n’est pas rare de rencontrer des artisans charpentiers ou couvreurs qui proposent la réalisation de l’isolation des toitures, ou des artisans maçons qui mettent en œuvre des enduits à la chaux naturelle ou des badigeons. Couverture (et bardage) métalliques Zinc naturel Zinguerie accessoire 22 > France (suite) b) MATERIAUX UTILISES De la classification des savoir-faire inventoriés, il se dégage plusieurs filières principales : la filière pierre sèche liée au mortier pierre de taille la filière terre crue la filière couvertures traditionnelles (minérales et végétales) la filière bois la filière chaux la filière chanvre la filière isolants écologiques ou alternatifs la filière équipements à énergies renouvelables 23 B– Nouveaux matériaux, nouvelles techniques Des expériences ont été réalisées avec de nouveaux matériaux pouvant être utilisés dans un contexte d’écoréhabilitation, plus particulièrement le chanvre, en France, et les BTC (Briques de Terre Comprimée), en Espagne. La filières chanvre En France, l’utilisation du chanvre en construction est assez récente – fin des années 1980 – car ses qualités intrinsèques le destinaient à des usages plus nobles : alimentation, fabrication de papier (notamment pour les billets de banque), cordage, huiles pour l’industrie, textile… seules quelques torchis témoignent de son utilisation ancienne dans le bâtiment. L’Auvergne produisait 400 tonnes de chanvre par an au début du XVIIIème siècle1. Le recul de la marine à voile et les interdictions liées à ses propriétés psychotropes ont fait considérablement reculer son exploitation au cours du XXème siècle (raison justifiée ou prétextée ?). Ses atouts et ses propriétés justifient aujourd’hui son retour (ou arrivée) dans le domaine de la construction, pour des raisons environnementales notamment. La culture du chanvre2 demande tr ès peu ou pas d’intr ants (notamment de pesticides), pas d’irrigations et s’adapte même à des sols pauvres. Le chanvre est idéal en culture de rotation, cycle de culture court, il n’appauvrit pas les sols, les aère par ses racines profondes et les protège de l’érosion. Sa croissance est extrêmement rapide, un hectare de chanvre produit en une année l’équivalent de 4.15 hectares de forêt en matière ligneuse3. concernent le gros-œuvre, le poste isolation et les finitions : Description, caractéristiques et applications : Bétons de chaux-chanvre : la chènevotte est utilisée comme granulat pour la réalisation de bétons allégés liés à la chaux, pour la réalisation de dalles non porteuses (RDC ou en toiture) ou de chapes (décrites au chapitre précédent « filière chaux »). Le chanvre confère au dallage ou à la chape (RDC ou entre étage) une plus grande résistance mécanique et des propriétés d’isolations thermique et phonique. Pour les dalles, le temps de séchage peut être assez long (grande capacité du chanvre à absorber l’eau), il peut arriver que des moisissures apparaissent si le séchage est trop long, les dosages inadaptés… Le savoir-faire lors de la confection et de la mise en œuvre et, en amont, sur la conception et les choix techniques (drainage, hérisson…) permettent d’éviter les écueils. En construction, le chanvre est utilisé sous différentes formes : la chènevotte (partie centrale de la tige, transformée en paillettes de 5 à 15 mm de long) comme isolant en vrac ou entrant dans la composition des enduits et bétons de chaux-chanvre à vocation isolante les fibres (filasses périphériques de la tige) qui permettent la fabrication de la laine de chanvre, utilisée comme isolant en vrac, en panneaux ou en rouleaux. L’huile extraite des graines (chènevis) de chanvre est également utilisée pour le traitement des bois extérieurs et intérieurs, en couche d’imprégnation. Matériau naturellement imputrescible, il ne nécessite pas de traitement chimique au cours de sa transformation, il n’attire pas les rongeurs, ni les insectes. Associé à la chaux (insecticide et fongicide) comme liant, les mortiers de chaux-chanvre sont de bons régulateurs hygrothermiques et complètent l’inertie des murs anciens. Les applications Béton de chaux-chanvre banché : ce procédé de construction permet de réaliser des doublages isolants (par l’intérieur ou l’extérieur). Ce béton léger est mis en œuvre dans des coffrages, par lits successifs. Ce mélange et cette mise en œuvre peuvent être utili- 1 Source CIVAM – Chanvre d’Auvergne, chanvreauvergne.e-monsite.com Les variétés semés actuellement sont des cultivars ayant une teneur très faible en THC selon directives européennes (THC : Tétra-Hydro-Cannabinol, substance psychotrope) 3 Source « L’isolation écologique » - Jean-Pierre OLIVA, édition Terre Vivante 2 24 sés en remplissage d’une ossature bois ancienne (réfection d’un colombage) ou d’une ossature bois neuve. En usage externe, de par la présence des fibres végétales, il est nécessaire d’apposer un enduit hydrofuge (enduit chaux-sable par exemple). Ce procédé permet en réhabilitation (construction en moellons) d’améliorer les propriétés thermiques d’un mur ancien, sans se priver de l’apport en inertie thermique de celui-ci. Le mélange pour la réalisation des bétons pourra être réalisé à la bétonnière, au malaxeur à axe vertical ou horizontal. La mise en œuvre sur chantier des mortiers et bétons de chanvre peut être réalisée manuellement pour les différentes applications. L’application manuelle devient toutefois fastidieuse et onéreuse dès que les volumes deviennent importants. Dans ce cas, on peut utiliser des machines de projection adaptées5. Blocs de chanvre ou brique de chanvre : composés de chènevotte et de chaux (hydraulique et aérienne), ces blocs préfabriqués constituent une alternative aux éléments conventionnels. L’emploi de ces blocs produits industriellement, supprime les temps de séchage. Ils peuvent être utilisés en doublage intérieur ou extérieur des murs existants, en remplissage d’une structure poteau-poutre ou une ossature bois (existante ou en parois neuve), en cloison intérieure à L’isolation en chènevotte et en laine de chanvre : la chènevotte et la laine de chanvre s’utilise en vrac, entre solivage pour l’isolation (phonique et thermique) des planchers ou des rampants de toitures. La laine de chanvre s’utilise également en panneaux semi-rigide pour l’isolation des m urs (intérieure, extérieure et répartie), en rouleau pour l’isolation en combles ou sous rampants de toits. Les mises en œuvre se font sans poussière, sans inconvénient pour l'épiderme. Il existe maintenant de nombreux fournisseurs pour ces types de produits. La terre crue vocation isolante (thermique et phonique). Les blocs sont légers, montés à joint mince au mortier de sable et de chaux selon le DTU 20.1. En façade, les blocs doivent être enduits (chaux-sable). Les enduits chaux-chanvre : utilisés comme enduits de finition intérieurs à vocation « isolante » (plus précisément de régulation hygrothermique), les recettes de ce type d’enduit peuvent varier selon les « écoles ». Yves Kühn4 a mis au point une recette et un procédé appelé « Canosmose » : mélange de chaux aérienne, chènevotte, d’agrégats de type pouzzolanique (pierre ponce), de fine de ponce et d’eau (adjonction de plâtre gros selon les usages et les supports). 4 5 Description, caractéristiques applications : et La terre est l’un des matériaux de construction les plus vieux au monde. La terre crue (en opposition à la terre cuite), est employée en France jusqu’à la dernière guerre mondiale. Son emploi a considérablement décliné depuis (perte du savoir-faire, nécessité de reconstruire rapidement…). Un regain d’intérêt se fait sentir dans les années 1980 pour ces techniques, pour leur aspect écologique, esthétique et qualitatif. Artisan créateur du procédé Canosmose, vente de matériaux et mise en œuvre des procédés, www.canosmose.com Source site Internet de l’association « Construire en chanvre », www.construction-chanvre.asso.fr 25 Le bâti utilisant la terre crue représente 15 % du patrimoine français, notamment présent, pour le Sud de la France, dans la vallée du Rhône, le Dauphiné, l’Auvergne et le Midi toulousain. Il existe deux catégories de mises en œuvre distinctes : « terre porteuse » ou « terre non porteuse ». Parmi celles mentionnées par les artisans rencontrés, les techniques du pisé, de l’adobe et celle du BTC (bloc de terre compressée) sont dans la première catégorie, le torchis dans la seconde. La terre (hors terre végétale) est extraite sur le chantier (issue des terrassements par exemple) ou à proximité immédiate. L'argile sert de liant aux sables et graviers naturellement contenus dans la terre. L'aspect des constructions en terre est directement influencé par la nature et la couleur de la terre locale. Le pisé : procédé de construction permettant de bâtir des murs porteurs monolithiques qui consiste à damer de la terre crue humide dans un coffrage, en couches successives. Les murs ainsi obtenus font entre 30 et 60 cm d’épaisseur. Ce compactage se fait manuellement à l’aide d’un pilon (ou dame, pisoir, pisou). Les modes de préparation, de compactage (pisoir pneumati- que) et d'acheminement de la terre se sont modernisés. Cette mise en œuvre est la plus directe des techniques de la terre. Elle est traditionnellement employée en LivradoisForez. La terre doit être préférablement riche en sables, graviers et cailloux, mais peu argileuse. En réhabilitation, les interventions consistent à reprendre des portions de murs endommagées, refaire des enduits, créer ou modifier des ouvertures... L'adobe : la technique de l’adobe est un procédé de construction en briques de terre crue. On utilise pour ce faire un mélange de terre argileuse et d’eau, malaxé et moulé dans un cadre de bois pour former des adobes, qui sont ensuite séchés au soleil. Cela nécessite un grand espace disponible et des conditions météorologiques favorables pendant tout le temps de séchage (15 jours environ). La terre, fine, de préférence sableuse et assez argileuse, peut être amendée d'une petite quantité de paille hachée. Ces fibres arment la structure de la brique et en améliorent les performances thermiques. Les applications sont multiples : murs, arc, voûte, coupole ; cette technique est historiquement répandue là où le bois d’œuvre manquait. Son usage témoigne également de la grande modestie de ceux qui l’emploient. En France, elle est traditionnellement présente dans la vallée de la Garonne, mais on la recense aussi dans quelques communes d'Auvergne. La brique de terre comprimée ou compressée (BTC) : est une technique innovante, dérivée de celle de l’adobe. Elle consiste à fabriquer des briques de terre stabilisée grâce à un léger apport en chaux (ou ciment). Ce mélange est compressé à l’aide de presse manuelle ou mécanique. Moins fragile à l’eau que les techniques précédentes, le BTC peut rester apparent. Sa production peut être massive et moins contrainte par la météorologie que la réalisation du pisé ou la fabrication des adobes. Lors des ateliers réalisés dans le acoustique. La terre crue est particulièrement sensible à l'eau et son usage nécessite une conception générale du bâti adaptée afin de protéger le bas et le haut des murs (soubassement en pierre, protection des façades exposées par une toiture largement débordante ou par un enduit. cadre du projet ECO-ARQ, différentes séries de BTC ont été réalisées afin de rapprocher les résultats obtenus de ceux d’autres régions d’Espagne et du monde et pour développer des données fiables et utilisables sur d’autres chantiers. Les séries suivantes ont été réalisées avec : de la terre seule, 6% de ciment, 9% de ciment, 6% de chaux, 9% de chaux, 3% de ciment et 3% de chaux, 4,5% de ciment et 4,5% de chaux. Des séries d’adobe ont été aussi réalisées : terre et paille selon un mode traditionnel, avec 6% de chaux et avec 9% de chaux. L’usage d’un matériau, disponible sur site, utilisé sans ou avec peu de transformation et de transport, recyclable à l’infini, fait de la terre crue un matériau de construction au bilan écologique inégalable. Outre ses qualités environnementales, les techniques de la terre crue valorisent le travail et le savoir-faire de l’artisan. La technique choisie est appropriée à la nature de la terre locale. La ressource est disponible partout avec peu de restrictions administratives quant à son extraction. Le torchis (terre non porteuse) : traditionnellement, le torchis, mélange d’eau, d’argile et de fibres naturelles (paille, foin, crin de chevaux…), vient enrober un clayonnage ou lattis. Cette technique est employée en remplissage d’une structure en bois (colombage) pour la réalisation de murs ou de cloisons. D’un point de vue du confort thermique, la terre est un excellent régulateur hygrométrique (absorption ou restitution d’humidité dans l’air par diffusion) et constitue une masse de stockage appréciable pour le confort d’été (inertie thermique = déphasage jour / nuit). Cependant, il s’agit d’un isolant thermique médiocre, les murs extérieurs nécessitent donc une isolation complémentaire. Pour exemple, un mur en pisé de 60 cm d’épaisseur a une résistance thermique (R) de 0,75. Le cœfficient demandé dans le cadre de la rénovation selon la RT 2005 (bientôt obsolète) est de 2,3. Les murs de terre crue constituent, cependant, une excellente isolation 26 Une étude, conduite par MACEO/ APAMAC dans le cadre du projet européen ECO-ARQ, sur l’identification et la caractérisation des savoir-faire et les acteurs locaux de l’éco-réhabilitation sur le secteur du Massif central, est disponible sur le site Internet du projet : www.eco-arq.eu Systhèse de la fiche “formation à l’écoréhabilitation” 1.Présentation générale 1.1 Objectifs et résultats attendus La « Formation à l’éco-réhabilitation » a pour objet de sensibiliser et de former les artisans et les salariés aux aspects techniques de l’écoréhabilitation. A l’issue de la formation, le stagiaire devra être capable : - d’appréhender globalement un chantier, - de mettre en œuvre différentes techniques ou procédés. 5. Formation La formation est ainsi devenue un réel enjeu pour l’apprentissage des techniques et la connaissance des éco-matériaux et plus globalement pour l’avenir de l’éco-réhabilitation. En effet, réaffirmé lors des ateliers qui se sont tenus dans le cadre du projet ECO-ARQ, notamment en France, les artisans n’ont, majoritairement, pas reçu de formation spécifique à la réhabilitation « et encore moins à l’éco-réhabilitation ». Et si formation il y a eu, celle-ci a généralement été de trop courte durée, laissant les participants quelque peu « sur leur faim ». Un fiche “formation à l’écoréhabilitation” a été élaborée suite aux échanges qui ont eu lieu lors des ateliers de valorisation ECOARQ en Espagne, en France et au Portugal. Ce doc um ent pr és e nte u ne formation à l’éco-réhabilitation type. A noter que les artisans présents ont évoqué aussi d’autres moyens de formation tel que le compagnonnage, des chantiers participatifs ou des journées de sensibilisation. 1.2 Contenu détaillé du stage a) Appréhender globalement un chantier : Etat sanitaire d’un bâtiment ancien, Diagnostic des problèmes d’humidité et proposition de solutions, Réalisation du bilan thermique de l’existant et des solutions proposés avec le calcul des besoins en chauffage et en climatisation, Choix des techniques et des matériaux appropriés pour diviser par 3 à 10 la consommation en chauffage, dans le respect de l’environnement et du bâti ancien, Argumentation des solutions et matériaux retenus, Chiffrage des solutions techniques, devis, Organisation, planification et coordination du chantier, Communication avec les différents intervenants en vue de leur coordination, Bilan du chantier (attentes clients, technique, délais, finances). b) Mettre en œuvre différentes techniques ou procédés respectueux du bâti ancien et de l’environnement : Maçonnerie en pierres sèches, et maçonnerie pierres et briques hourdée au mortier de chaux et terre, Isolation humide avec des produits naturels de proximité, à base de chaux, de terre, de fibres, Isolation sèche avec des matériaux naturels d’origine végétale ou animale, Enduits extérieurs et rejointoiement au mortier de chaux et de terre, Enduits intérieurs et enduits de 27 finition et badigeon à base de chaux et de terre, Pose de terre cuite, dallage et pavage en pierre. 1.3 Méthodes pédagogiques Le stage proposera une alternance entre théorie, ateliers pratiques en centre et mise en situation sur chantier. Un projet transversal, en binôme, sera mené sur l’étude d’un bâtiment : diagnostic technique, bilan financier, argumentation du choix technique,... 1.4 Evaluation L’évaluation sera réalisée tout au long de la formation et un jury composé de professionnels validera le projet en binôme. 2.Conseils de mise en œuvre du stage 2.1 Pré-requis A minima le stagiaire devra être titulaire d’un diplôme en bâtiment (Maçon, taille de pierre, enveloppe bâtiment …) ou d’une expérience professionnelle dans le bâtiment. 2.2 Public visé Artisans installés souhaitant développer leur activité d’écoréhabilitation, Demandeurs d’emploi ayant un projet d’installation en écoréhabilitation (jeunes ayant suivi une formation initiale ; Reconversion professionnelle dont femmes ; salariés intérimaires du bâtiment), S a l a r i é s a ya n t u n p r o j e t d’installation en éco-réhabilitation, Demandeurs d’emploi et salariés ayant un projet de reconversion en éco-réhabilitation. 2.3 Nombre de participants par session Chaque session comportera au maximum 15 stagiaires. 2.4 Durée La durée du stage est estimée à 940 heures techniques. 2.5 Profil des intervenants Les intervenants seront des professionnels de l’écoréhabilitation présents sur le territoire Interreg SUDOE et référencés dans le réseau ECOARQ. 6. Annexes 28 Modèle de fiche de recensement « ARTISANS et SAVOIR-FAIRE » 1. CONTACT Nom commercial Nom / prénom du propriétaire Adresse postale Photo Ville / commune Code postal / département Pays Email N° téléphone 2. EXPERIENCES 1 PARCOURS – HISTOIRE Formation initiale, expériences professionnelles Date de création de l’entreprise, des premiers chantiers,… Nombre d’années d’expérience dans ce domaine 2 CHANTIERS Nombre de chantiers d’architecture traditionnelle auxquels vous avez participé ? Nombre de chantiers (ou % de chantiers) réalisés localement Nombre de chantiers dont vous avez été le maître d’œuvre Nombre de chantiers auxquels vous avez participé et qui faisaient l’objet d’un projet d’architecture Nombre de chantiers publics auxquels vous avez participé Nombre de chantiers auxquels vous avez participé et qui n’étaient pas destinés à des logements privés Nombre de chantiers auxquels vous avez participé à l’extérieur de votre commune / département 3 EXPERIENCES Expériences positives : succès d’un chantier, valorisation d’une technique, partage ou mutualisation des savoirs, ressources, aide d’un partenaire extérieur,… Obstacles, difficultés rencontrées : absence de formation adapté, règlement d’urbanisme, contraintes physiques,… 29 4 FORMATION Nombre de sessions de formation dans le domaine de la réhabilitation auxquelles vous avez participé Avez-vous déjà été formateur ? Nombre de sessions de formation réalisées en tant que formateur. Accueil d’apprentis dans votre atelier, enseignement dans des écoles Implication dans projets pilotes, personne ressource… Connaissances des lieux et organismes de formation 5 COLLABORATION - RESEAUX Nombre d’autres artisans avec qui vous collaborez (régulièrement), dans quel corps de métier Nombre de chantiers pour lesquels vous avez engagé d’autres entreprises spécialistes de travaux de conservation ou de restauration ? Implication, participation, adhésion à un réseau d’acteurs, une association, promotion de savoir faire 6 ECOLOGIE Nombre de chantiers pour lesquels vous avez utilisé des techniques d’économie d’énergie. Si oui lesquelles ? Nombre de chantiers pour lesquels vous avez optimisé la gestion des matériaux (limitation/traitement des déchets…) Sur vos chantiers, avez-vous déjà utilisé plusieurs techniques d’isolations différentes ou plus ? 7 RESSOURCES LOCALES - MATERIAUX Nombre de chantiers pour lesquels vous avez utilisé des matériaux locaux Localisation des fournisseurs, ressources locales Utilisation de matériaux écologiques 8 Capacité financière à gérer des délais de paiement assez longs de la part des commanditaires ? 30 3. METIER Corps de métier Matériau (local) Sous-catégorie de matériau (type de pierre, essence de bois,…) Application / Type d’ouvrage Savoir Faire Savoir-faire / technique traditionnelle spécifique 4. AUTRE SAVOIR-FAIRE : Savoir-faire / techniques innovantes (nouvelles techniques d’éco-construction applicables à l’éco-réhabilitation, en termes d’isolation…) 5. FORMATION Formation(s) suivie(s) Autre(s) formation(s) dont vous avez la connaissance Souhaitez-vous participer à des chantiers-école, des ateliers de valorisation, des actions pilotes ? 6. REFERENCES Travaux d’éco-réhabilitation réalisés : Mentionner le lieu, le type de bâti, la date de réalisation…. Joindre des photos si possible 7. REMARQUES – MESSAGES 31 Modèle de fiche de recensement « PATRIMOINE BATI » 1. TYPOLOGIE de bâtiment Catégorie Sous-catégorie Détail (utilisation) 2. LOCALISATION Pays Région / Département Ville / commune / lieu dit Adresse Coordonnées GPS Le bâtiment fait partie d’un ensemble ? 3. IDENTIFICATION Superficie du bâtiment Utilisé / à l’abandon Etat de conservation (bon, moyen, mauvais) Propriétaire (actuel, ancien) Architecte/Constructeur / date de Construction Type de protection / classement / périmètre protégé Des transformations d’éco-réhabilitation ont été réalisées ? Si oui : A quelle date ? Pour tout ou partie du bâtiment ? Qui a réalisé des transformations ? Quel ont été les coûts, le financement ? Quelle est le degré de motivation du propriétaire pour l’éco-réhabilitation ? 4. VALORISATION TOURISTIQUE du bâtiment (utilisation à des fins touristiques : hébergement, restauration, activités culturelles, connaissance du territoire…) a) Le bâtiment est actuellement valorisé à des fins touristiques Depuis quand ? Quel est le type de valorisation touristique ? (hébergement, restauration, activités culturelles…) Avec quels résultats ? (Chiffres de fréquentation…) Qui exploite cette valorisation ? (propriétaire, gérant, collectivité…) Qui s’est chargé de la valorisation touristique ? (propriétaire, organisme de tourisme public, privé…) Coût et financement de la valorisation ? 32 b) Un projet de valorisation touristique est en cours de réalisation pour le bâtiment Quel est le type de valorisation touristique prévu ? (hébergement, restauration, activités culturelles…) Qui est en charge du projet de valorisation ? Des techniques d’éco-réhabilitation sont-elles prévues ? c) Le bâtiment n’est actuellement pas valorisé sur un plan touristique, mais un projet est envisagé Pourquoi ? 5. STRUCTURE ARCHITECTURALE 5.1 Eléments de construction Type d’éléments Eléments porteurs Murs Eléments de couverture Toiture Matériaux utilisés Charpente Sols Intérieurs Ouvertures Portes Fenêtres Eléments d’ornementation Autre 5.2 Eléments de planimétrie (facultatif) Plans, coupes… avec mesures 5.3 Relevé photographique Fournir photos extérieures et intérieures pour le bâtiment recensé 33 Techniques utilisées Plate-forme technique transnationale de l’éco-réhabilitation www.eco-arq.eu Page d’accueil : Toutes les informations sur le projet, ses partenaires, son déroulé et son actualité. Espace abonnés : (pour accéder à cet espace, s’inscrire à la Communauté EcoArq) Base de données des artisans du sud-ouest européens impliqués dans l’écoréhabilitation Etudes transnationales, descriptifs des chantiers réalisés, etc... 34 www.eco-arq.eu 35