Guide méthodologique en matière d`écho

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GUIDE
METHODOLOGIQUE
pour l’éco-réhabilitation du patrimoine bâti
dans le sud-ouest européen
SOMMAIRE
1- Introduction
A– Eco-réhabilitation / réhabilitation durable
B- Réhabilitation et architecture traditionnelle
C- Projet ECO-ARQ
2– Eco-réhabilitation du patrimoine - typologies d’intervention
Typologie générale
Typologie 1 - Conservation de la fonction du bâti
Typologie 2 - Nouvelle fonction du bâti
3- Processus d’éco-réhabilitation
Points-clés
Etapes
4– Eco-réhabilitation : des savoir-faire traditionnels aux techniques innovantes
A- Matériaux, systèmes de construction, techniques et savoir-faire traditionnels
B- Nouveaux matériaux et nouvelles techniques
Chanvre
Terre crue
5- Formation
6– Annexes
Modèle de fiche de recensement « Artisans et savoir-faire »
Modèle de fiche de recensement « Patrimoine bâti »
Plate-forme technique transnationale : site Internet www.eco-arq.eu
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sur la formation de ses agents, ainsi
que sur la diffusion des connaissances acquises. Ce n’est qu’ainsi
qu’une vision commune et durable
de l’éco-réhabilitation pourra s’élaborer.
A– Eco-réhabilitation / Réhabilitation durable
Le concept d’Eco-réhabilitation repose sur l’association des connaissances et pratiques de réhabilitation
avec celles du développement durable. La mise en œuvre de ce
concept est à l’ordre du jour de l’Agenda international. Mais pourquoi
cet intérêt ?
1.Introduction
Le présent Guide méthodologique
s’inscrit dans le cadre du projet
transnational Eco-Arq (INTERREG
IVB SUDOE), issu de partenariats
portugais, espagnols et français, et
dont l’objectif est de promouvoir la
réhabilitation durable du patrimoine
bâti sur les chemins d’itinérance des
« Villages de schiste » au Portugal
et des Chemins de Saint-Jacques en
Espagne et dans le Massif Central.
Ce Guide reflète les conclusions tirées des expériences de réhabilitation menées sur ces trois territoires
et qui pourront contribuer à l’élaboration d’une méthodologie en faveur
de l’éco-réhabilitation dans le sudouest européen.
Le recensement exhaustif des matériaux, des techniques et des savoirfaire traditionnels utilisés sur ces
territoires a permis de définir une
vision commune du développement
durable appliqué à la réhabilitation
de bâtiments dans des contextes
ruraux et sur des chemins d’itinérance.
Si ce recensement favorise la préservation d’un certain héritage culturel, la notion de durabilité implique
également l’utilisation de nouveaux
matériaux, liés dans la mesure du
possible aux ressources locales et
permettant une économie d’énergie.
Finalement, la réhabilitation durable
doit être un processus ouvert à tous
les acteurs impliqués et doit miser
D’après la Communication de la
Commission européenne du 19 octobre 2007 intitulée « Agenda pour
un tourisme européen durable et
compétitif », outre la consommation
de matériaux et d’énergie lors de la
construction de bâtiments, le principal impact environnemental survient
pendant la phase d’exploitation ou
d’utilisation, notamment en termes
de consommation énergétique. En
Europe, la consommation énergétique des bâtiments constituerait près
de 40 % de la consommation énergétique totale.
L’Agenda Habitat et la Charte de la
Terre et, surtout, l’Agenda 21 pour
la Construction Durable, comprennent des orientations et des lignes
d’action qu’il est important de mobiliser. Parmi celles-ci, ressort la nécessité d’ « appliquer les concepts
de développement durable au cycle
global des interventions, depuis l’extraction et la valorisation des matières premières, jusqu’à l’aménagement urbain et la gestion des déchets, entre autres ».
Outre l’intérêt pour la durabilité environnementale, notamment la réduction et la réutilisation des matériaux
et pour la diminution de la consommation énergétique pendant la durée de vie des bâtiments, apparaît
également un intérêt pour la préservation des ressources patrimoniales
et culturelles associées à la construction vernaculaire.
L’éco-réhabilitation revêt un intérêt
particulier dans la mesure où elle
permet d’aborder conjointement la
réhabilitation du patrimoine bâti ainsi que la préservation et la sauvegarde du patrimoine naturel.
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Le territoire du sud-ouest européen
concerné par le projet Eco-Arq, possède un patrimoine bâti susceptible
d’être réhabilité. Ce patrimoine possède une identité forte qui peut devenir une ressource économique
grâce au développement touristique, d’une part, et à la création de
nouveaux marchés pour les entreprises de construction/réhabilitation,
d’autre part. En outre, la population
est de plus en plus sensibilisée à la
protection de l’environnement et,
dans le cas concret du logement,
elle est de plus en plus exigeante
en termes de consommation énergétique et de salubrité/santé. En
réponse à cela, les techniques d’éco-construction se développent et
progressent, tandis que les autorités
locales apportent leur soutien à des
projets qui respectent les contraintes écologiques.
L’éco-réhabilitation est transversale
et multisectorielle. Le défi des prochaines années réside dans l’écoréhabilitation du patrimoine bâti, en
tenant compte, tout d’abord, des
questions environnementales. L’éco
-réhabilitation soulève des questions techniques et de conception
qui requièrent une conciliation entre
savoir-faire local et techniques plus
innovantes. La question de la nécessité pour les entreprises d’acquérir des compétences est également soulevée. Le patrimoine architectural ancien doit être réhabilité,
en améliorant sa salubrité, tout en
réduisant son impact environnemental et sa consommation d’énergie. Il est également important de
valoriser les compétences locales
(artisans) dans toutes les phases.
L’Eco-réhabilitation doit être envisagée comme un processus de développement local, intégré et cumulatif, garantissant les actions suivantes :
 Protection et valorisation du patrimoine et de la mémoire
 Intégration de politiques de développement économique et social
 Participation d’acteurs à différents
niveaux (régional, municipal, communautaire)
Approche
public-privé
(partenariats)
 Mise en œuvre d’actions pour la
création interactive de connaissances et d’apprentissages
(innovation)
 Appropriation des bénéfices par la
communauté (propagation)
B- Réhabilitation et architecture
traditionnelle
La réhabilitation revêt une importance croissante dans le monde entier
car elle favorise la préservation des
valeurs culturelles, la protection de
l’environnement et apporte des
avantages économiques. D’un point
de vue culturel, les bâtiments ont
une grande valeur pour l’histoire des
lieux où ils se situent, car ils reflètent
l’évolution des différents modes de
vie des populations au fil du temps.
Ils constituent également le support
physique des divers mouvements
esthétiques, de l’architecture et de
l’art, érudits ou populaires, au fil des
années.
L’architecture traditionnelle constitue
une part essentielle du patrimoine
culturel de nos communautés rurales, représentant les modes de vie
historiques sur chaque territoire. Elle
est un authentique symbole de leur
identité, le cœur de nos paysages
culturels ruraux, devenant ainsi une
ressource fondamentale, culturelle et
économique, qui doit être associée à
un développement durable approprié
du monde rural et, plus particulièrement, à un tourisme rural responsable.
Cette architecture s’appuie sur les
matériaux de construction disponibles sur chaque territoire, ainsi que
sur les techniques de construction
artisanales locales, en utilisant ces
connaissances dans le respect des
conditions géographiques et climatiques du lieu concerné. Elle représente un véritable paradigme de la
construction durable, par l’utilisation
de dispositifs climatiques passifs
basés sur la forme et les caractéristiques du bâtiment et par l’intégration
de dispositifs actifs, tels que la chaleur, l’aération, l’humidité ou la régulation variable de l’exposition solaire,
associés à la réutilisation de tous les
anciens matériaux de construction.
En outre, l'architecture traditionnelle
représente une mine de connaissances techniques, fondées sur l'expérimentation depuis des générations,
concernant les qualités intrinsèques
des matériaux et des techniques de
chaque région. Ces connaissances
sont directement applicables pour
des travaux de restauration ou de
réhabilitation mais également pour
les nouvelles constructions.
A l'heure actuelle, la situation est
telle que l'architecture traditionnelle
est menacée, en raison de la disparition des métiers et des techniques
traditionnels de construction et du
manque de connaissances et de
valorisation des utilisateurs et des
techniciens. C'est pourquoi il faut
appeler à sa préservation et sa réutilisation en éco-réhabilitation pour
qu'elle puisse être utilisée à l'avenir
tout en conservant ses symboles et
les éléments architectoniques de
base formant son identité. Il faut
réhabiliter cette architecture avec
les principes du respect de l'environnement en s'inspirant de son
propre processus créatif décrit précédemment.
Il faut ainsi tenir compte des aspects suivants pour développer et
mettre en œuvre l'écoréhabilitation :
 Il est indispensable de former les
acteurs intervenant dans le processus de construction, en s'intéressant particulièrement aux artisans et aux techniciens en construction. Cette formation pourrait
permettre de conserver les matériaux et techniques de construction traditionnels, ainsi que d'intégrer de nouveaux matériaux et
systèmes de nature écologique et
compatibles avec cette architecture.
 Il est nécessaire d'approfondir la
formation et la spécialisation des
techniciens en construction pour
pouvoir leur fournir un savoir-faire
et les inciter à valoriser cette architecture et les applications d'éco
-réhabilitation.
 Il est nécessaire d'encourager la
société à apprécier cette architecture et les concepts et applications
d'éco-réhabilitation dans le monde
rural, et en particulier auprès de
ses utilisateurs actuels et potentiels.
 Il faut développer le recyclage des
matériaux de construction, en les
réutilisant dans les processus de
réhabilitation et en évitant de générer des résidus et des déchets.
Il faut également envisager la possibilité de créer des banques de
matériaux ou d'éléments de construction facilitant leur réutilisation
au niveau local.
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 Il faut développer la fabrication et
l'utilisation de matériaux locaux,
qu'ils soient traditionnels ou nouveaux, en se basant sur les ressources renouvelables de chaque
région ou sur la création de petites
entreprises spécialisées en construction.
 Le développement de la systématisation de l'éco-réhabilitation permettra en particulier de réduire en
continu la consommation énergétique des bâtiments qui intègrent
d'autres systèmes complémentaires écologiques.
 Il faut encourager la recherche sur
les matériaux de chaque région et
le développement de nouveaux
matériaux basés sur des produits
locaux, en faisant travailler les
communautés locales et régionales en collaboration avec les centres et les équipes de recherche
spécialisés.
Cette démarche doit s'inscrire grâce
à la participation de tous les acteurs
intervenant dans les procédés de
construction, à savoir les artisans,
les techniciens et les utilisateurs, en
s'intéressant en particulier à la population locale qui permettrait d'assumer socialement les concepts et
les applications de l'écoréhabilitation.
C– Projet ECO-ARQ
Le projet Eco-Arq est né de la
concertation entre de nombreux acteurs du développement local au
Portugal, en Espagne et en France.
L’objectif de ce projet était de promouvoir la réhabilitation durable du
patrimoine bâti de petite dimension,
afin d’apporter de la valeur ajoutée
en termes économiques aux chemins d’itinérance.
Dans ce contexte, le projet Eco-Arq
a contribué à la protection du patrimoine bâti et du savoir-faire traditionnel local, à la valorisation des
bonnes pratiques en matière d’écoréhabilitation et à la mise à disposition de celles-ci à un ensemble de
territoires du sud-ouest européen.
En outre, Eco-Arq a permis l’identification et la valorisation du patrimoine présent autour des chemins d’itinérance dans lesquels sont impliqués les partenaires transnationaux.
Les résultats du projet sont de natures diverses, notamment en ce qui
concerne la sensibilisation de la population locale et des acteurs qui
travaillent dans le domaine de réhabilitation. Cette sensibilisation s’est
accompagnée d’une formation de
professionnels à l’éco-réhabilitation,
permettant ainsi aux entreprises du
secteur de se positionner sur une
nouvelle niche de marché. Les territoir es int éres s és pa r l’éc o réhabilitation devront, dans la lignée
de ce projet, travailler conjointement
dans le but de développer une offre
touristique spécifique.
Eco-Arq s’est inscrit dans un processus transnational, depuis sa conception jusqu’à l’identification des principales problématiques soulevées par
l’éco-réhabilitation au Portugal, en
Espagne et en France. Néanmoins,
les expériences menées sur chaque
territoire dans ce contexte de coopération internationale sont applicables
à l’ensemble des territoires du sudouest européen.
Objectifs :
- Promouvoir la réhabilitation durable
du patrimoine bâti comme axe de
valorisation économique des chemins d’itinérance
- Identifier et valoriser le patrimoine
autour des chemins d’itinérance,
plus particulièrement par la création
d’une offre touristique en réseau
- Rassembler et valoriser les bonnes pratiques en matière d’écoréhabilitation et les mettre à la disposition de tous les territoires du
sud-ouest européen
- Sauvegarder le patrimoine bâti et
le savoir-faire traditionnel des différents territoires
Le projet Eco-Arq a tenté d’apporter
une réponse aux questions suivantes :
 Démonstration et propagation des
avantages de l’adhésion des entreprises, des propriétaires et des
décideurs aux principes d’écoréhabilitation
 Équilibre entre développement
durable (économique, énergétique) et identité c ulturelle
(matériaux, techniques)
 Présentation de solutions innovantes pour les types de matériaux à
utiliser
 Privilégier les savoirs en conservant et en entretenant ce qui existe déjà en tant qu’éléments de
l’identité
Les partenaires
du projet ECO-ARQ :
ADECO-CAMINO - Asociación para
el Desarrollo Rural de las Comarcas circundantes al Camino de
Santiago entre Castrojeriz y Fromista (Espagne)
 Intégration de nouveaux matériaux
et compétences aux savoirs et
techniques traditionnels
ADXTUR - Agência para o Desenvolvimento Turístico das Aldeias do
Xisto (Portugal)
 Certification des compétences
pour les entreprises travaillant
dans le domaine de la réhabilitation
Consejería de Cultura y Turismo /
Junta de Extremadura (Espagne)
 Association du monde scientifique
et technologique à la thématique
de l’éco-réhabilitation
Tout au long du projet Eco-Arq, des
sessions de débat ont été organisées au niveau local avec des acteurs identifiés :
 Artisans
 Entreprises de construction
 Municipalités
 Propriétaires
 Entreprises de matériaux de construction
 Architectes
 Ordre des architectes / Associations professionnelles
 Universités
 Centres technologiques
 Écoles professionnelles
 Agences de promotion touristique
locales/régionales
Des sessions de sensibilisation ont
également été organisées afin d’aborder les aspects suivants :
 Identification de la méthodologie à
appliquer en matière de réhabilitation
 Avantages de la construction durable
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SOTUR - Sociedad de Promoción
del Turismo de Castilla y León /
Junta de Castilla y León (Espagne)
UNCEAR - Unión de Centros de
Acción Rural (Espagne)
MACEO/APAMAC - Association
pour la Promotion de l’Artisanat du
Massif Central (Françe)
MACEO-UCCIMAC - Union des
Chambres de Commerce et d’Industrie du Massif Central (France)
Pour plus d’information sur le projet
et ses partenaires voir le site Internet
www.eco-arq.eu
lequel il s’insère, ou dont il est pertinent de conserver la fonction ; ceci
englobe les bâtiments ayant un profil architectural adapté ou, si ce
n’est pas le cas, qui sont susceptibles d’être réhabilité
- être mobilisable pour le processus
de développement local, en particulier au niveau du tourisme
- être porteur de mémoire et d’identité
- être identifié comme un élément
important pour la communauté locale
2. Eco-réhabilitation du
patrimoine - typologies
d’intervention
Dans le cadre du projet Eco-Arq,
trois bâtiments ont été réhabilités,
dont deux au Portugal, sur le territoire des « Aldeias do Xisto » (villages
de schiste), et un en Espagne, à
Castrojeriz (Burgos), sur le Chemin
de Saint-Jacques. Différentes approches ont été développées à partir de
ces expériences, en fonction des
aspects traités, afin de contribuer à
l’élaboration d’une méthodologie
durable en matière de réhabilitation
du patrimoine.
A partir des initiatives mises en œuvre, deux typologies et approches
spécifiques ont été définies, découlant des actions concrètes menées
dans chaque bâtiment. Cependant,
une approche générale a également
été élaborée, celle-ci étant plus globale et applicable à tout immeuble
devant être réhabilité conformément
aux principes d’éco-réhabilitation.
Approche générale
- Choix minutieux d’artisans et de
techniques en fonction des besoins
spécifiques de restauration du bâtiment
- Attention portée à l’origine, au
transport et à l’utilisation des matériaux
- Réutilisation de la plus grande
quantité possible de matériaux
- Diffusion des connaissances en
impliquant le plus grand nombre
possible d’acteurs liés à la réhabilitation durable
- Le développement durable doit
être le sujet de préoccupation transversale de tous les processus mis
en œuvre lors de l’intervention
Typologie 1
Conservation de la fonction
du bâti
Bâtiments communautaires de petite taille pour lesquels l'objectif principal de l'intervention est de conserver leur fonction. Par exemple : four,
alambic, fontaine, bergerie, entre
autres.
Ces éléments, utilisés depuis toujours par la communauté, font partie
de la mémoire collective des habitants et, par conséquent, leur restauration vise à préserver l’identité
culturelle du village. L'objectif était
qu’ils retrouvent leur fonction d’origine.
Description des travaux
Chantier
 Montage et démontage du chantier, comprenant le nettoyage des
déchets provenant des travaux sur
le site.
 Élaboration, fourniture et application du Plan de Sécurité et de
Santé (Phase des travaux),
conformément aux dispositions du
décret-loi 273/2003 (soumis pour
approbation préalablement au démarrage des travaux).
Approche
 Conservation des caractéristiques
architecturales, dans une logique
de préservation de la mémoire et
de l’identité culturelle du bâtiment
 Préservation des matériaux et des
techniques traditionnels utilisés
dans la construction du bâtiment.
Typologie générale
L’approche concrète du bâtiment
dépend de sa fonction et de sa typologie. Néanmoins, tout immeuble est
susceptible d’être restauré conformément aux principes d’écoréhabilitation s’il remplit les conditions suivantes :
- être clairement visible dans le
contexte urbain et patrimonial dans
village de schiste d’Aigra Velha,
situé dans la municipalité de Góis.
Illustrations
Portugal - Atelier Eco-Arq N°1
Four et Alambic
Village de schiste d’Aigra Velha,
Góis
Un ancien four et un alambic très
abîmés ont été restaurés dans le
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Retraits
 Démolition provisoire des murs de
schiste endommagés, comprenant
leur stockage pour une reconstruction ultérieure, ainsi que tous
les travaux nécessaires
 Étude préalable, retrait des charpentes et/ou des éléments en bois
des toitures endommagées, comprenant le nettoyage et le stockage de tous les éléments en bon
état de conservation pour une réutilisation future, ainsi que le transport des matériaux non réutilisables jusqu'à la décharge
 Retrait minutieux des tuiles existantes sur le toit, des pièces de
garniture de la toiture, des faîtes et
des mortiers de fixation, comprenant le nettoyage et le stockage de
tous les éléments en bon état de
conservation pour une réutilisation
future, ainsi que le transport des
matériaux non réutilisables jusqu'à
la décharge.
Toitures
 Fourniture et pose d'une charpente
en bois et, si nécessaire, remplacement des éléments en bois abîmés par des éléments de nature
identique, comprenant tous les autres travaux, matériaux et accessoires nécessaires à une bonne
installation : piliers, poutres, lattes,
solives ;
 Restauration des éléments en bois
existants, comprenant nettoyage,
traitement et finitions, ainsi que
tous les travaux, matériaux et accessoires nécessaires à une bonne
exécution ;
 Fourniture et pose du revêtement
de la toiture en tuiles, similaire à
celui existant, comprenant la réinstallation des tuiles stockées et leur
fixation à l'aide de mortier d'argile
au niveau des faîtes, des avanttoits, des pignons ou des murs mitoyens.
les matériaux et accessoires identiques à ceux existants, ainsi que
tous les travaux nécessaires à une
finition adéquate, tels que : coussinets en bois, douves, garnitures,
application de teinture pour bois,
peintures, sur : portail
Divers
 Réalisation de la cheminée jusqu’à 0,50 m de hauteur, sur le faîte, en maçonnerie de pierres de
schiste ;
 Construction du four communautaire en pierres de schiste de la
région, comprenant l’exécution de
la base en briques de céramique
massive ; réalisation de la base et
de l’ouverture ;
 Fourniture et installation de la porte en tôle de fer permettant la fermeture du four pendant la cuisson ;
 Restauration et mise en fonctionnement de l’alambic existant, comprenant la réalisation de la base
en pierres de schiste.
Remarques
 L’exécution de tous les travaux a toujours été précédée d’une étude minutieuse ;
 Les artisans et l’entrepreneur ont convenablement documenté toutes les
étapes du processus d’intervention (avant-pendant-après), à l’aide de dessins techniques et de photographies de l’ensemble et des détails, de façon à
garantir un résultat de restauration (qui soit au minimum acceptable) de ce
type de patrimoine ;
 Les artisans et l’entrepreneur ont utilisé des outils et des techniques traditionnels de conservation/réparation, afin de se conformer aux principes d’éco-réhabilitation.
Maçonnerie
 Réparations ponctuelles des murs
endommagés en maçonnerie de
schiste, comprenant la réparation
des joints de mortier d’argile, ainsi
que la fixation des pierres de schiste mal posées ou manquantes, à
l’aide de mortier d'argile.
Menuiserie
 Fourniture et pose de bois massif
de bonne qualité, de même nature
que celui existant, y compris tous
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Typologie 2
Nouvelle fonction du bâti
Il s’agit d’interventions ayant pour
objectif principal de donner au bâtiment une nouvelle fonction, en général une fonction d’habitation.
Approche :
- Amélioration des conditions d’habitabilité : confort thermique, acoustique et imperméabilisation
- Amélioration du métabolisme énergétique
- Sélection de nouveaux matériaux
incorporables
Illustrations
Portugal - Atelier Eco-Arq N°2
Centre des Arts
Village de schiste de Cerdeira,
Lousã, Portugal
A Cerdeira, village de schiste situé dans la municipalité de Lousã,
un ensemble de bâtiments a été restauré en vue d’abriter un centre de
formation aux arts destiné à des jeunes en difficultés.
Ce travail de restauration réalisé
dans le cadre du projet Eco-Arq, a
été le fruit d’un vaste partenariat entre la municipalité de Lousã, ADXTUR – Aldeias do Xisto, les habitants et une initiative privée d’action
sociale.
Les interventions dans ces deux bâtiments ont été les premières d’une
série de sept visant à restaurer et à
réhabiliter un ensemble de dimension non négligeable et bénéficiant
d’une exposition privilégiée, ce qui
profitera largement à l’image de tout
le village. La philosophie et l’approche pratique du projet Eco-Arq ont
porté sur l’utilisation de matériaux
autochtones, avec des émissions
réduites de CO2. Ainsi, les matériaux
choisis ont été le schiste, le bois et
la tuile canal. Le mortier utilisé a été
l’argile et l’isolation thermique a été
réalisée en liège, tandis que la laine
a servi d’isolant acoustique.
Les bâtiments concernés par ce projet de restauration comprennent un
espace de travail, un dortoir, une
cuisine et un réfectoire, ainsi qu’un
espace à caractère social. Les espaces ont été organisés en fonction de
leur utilisation future et la dénivellation entre les étages des deux bâtiments fournira plusieurs zones distinctes pour chaque activité.
Description des travaux
Chantier
- Montage et démontage du chantier, comprenant le nettoyage des
déchets provenant des travaux sur
le site.
Retraits
- Démolition provisoire des murs de
schiste endommagés, comprenant
leur stockage pour une reconstruction ultérieure,
- Étude préalable, retrait des charpentes et/ou des éléments en bois
des toitures endommagées, comprenant le nettoyage et le stockage
de tous les éléments en bon état de
conservation pour une réutilisation
future, ainsi que le transport des
matériaux non réutilisables jusqu'à
la décharge,
- Retrait minutieux des tuiles existantes sur le toit, des pièces de garniture de la toiture, des faîtes et des
mortiers de fixation, comprenant le
nettoyage et le stockage de tous les
éléments en bon état de conservation pour une réutilisation future,
ainsi que le transport des matériaux
non réutilisables jusqu'à la décharge.
Planchers
- Fourniture et pose d'une structure
en bois et remplacement des éléments en bois abîmés par des éléments de nature identique(*), comprenant tous les autres travaux, matériaux et accessoires nécessaires à
une bonne installation : poutres,
plancher en bois, solives.
Toitures
 Fourniture et pose d'une charpente en bois de nature identique à celle existante, comprenant tous les
autres travaux, matériaux et accessoires nécessaires à une bonne
installation : poutres, lattes, solives,
 Restauration des éléments en
bois existants, comprenant le nettoyage, le traitement et les finitions,
 Fourniture et pose de voliges en
pin, de 1,1 cm d’épaisseur, sur la
toiture,
 Application d’une couleur naturelle,
- Fourniture et pose de plaques de
liège, comprenant les coupes et les
finitions,
- Fourniture et pose de plaques
sous-tuiles, comprenant lattes, bandes de rives, solins métalliques,
accessoires de fixation sur les faîtes, coupes, avant-toit, finitions,
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- Fourniture et pose du revêtement
de la toiture en tuiles, similaire à
celui existant, comprenant la réinstallation des tuiles stockées et leur
fixation à l'aide de mortier d'argile
au niveau des faîtes, avant-toits,
pignons ou des murs mitoyens.
Maçonnerie
- Réparations ponctuelles des murs
endommagés en maçonnerie de
schiste, comprenant la réparation
des joints de mortier d’argile, ainsi
que la fixation des pierres de schiste mal posées ou manquantes, à
l’aide de mortier d'argile,
- Fourniture et construction des
murs en maçonnerie de schiste d’une épaisseur de 60 cm, comprenant
les joints constitués de mortier d’argile,
- Fourniture et installation de panneaux en bois pour la construction
des murs intérieurs, avec isolation
en liège à l'intérieur.
Menuiserie
- Fourniture et pose de bois massif
de bonne qualité, de même nature
que celui existant, y compris tous
les matériaux et accessoires identiques à ceux existants, ainsi que
tous les travaux nécessaires à une
finition adéquate : coussinets en
bois, douves, garnitures, application
de teinture pour bois, peintures,
sur portes.
Divers
- Réalisation de la cheminée jusqu’à
0,50 m de hauteur, sur le faîte, en
maçonnerie de pierres de schiste,
- Installation des infrastructures
électriques, de gaz, d’eau et des
égouts,
- Fourniture et installation des sanitaires.
Espagne - Atelier Eco-Arq N°1
Maison viticole
Castrojeriz, Burgos
Ce chantier concerne la réhabilitation d'une construction en ruines, à
savoir une ancienne maison viticole
abritant une cave, un pressoir et un
entrepôt, établie dans la vieille ville
de la commune de Castrojeriz, site
historique constituant une étape importante sur le tronçon français du
Chemin de Saint-Jacques-deCompostelle, inscrit au patrimoine
mondial de l'UNESCO en 1993.
Ce bâtiment dispose d'une ancienne
cave souterraine, datant de l'époque
médiévale, qui s'étendait bien audelà des limites de l'actuelle construction.
Une fois réhabilité, ce bâtiment servira de Centre régional de ressources.
Dans le cadre du projet ECO-ARQ,
le chantier se limite à nettoyer et à
dégager les ruines de l'édifice, en
mettant l'accent sur le déblaiement
des terres de la cave médiévale souterraine et sur sa consolidation. Il
s'agit d'un élément constitutif de l'organisation historique du site qu'il
sera possible de visiter à l'avenir.
De toute évidence, la réalisation et
l'exécution de ce projet s'inscrivent
dans un processus à plus long terme
et impliquent une gestion assez lourde en termes de procédures administratives, en raison de l’insertion
du bâtiment dans un site historique.
ruines, on peut encore discerner le puits et la cuve de l'ancien pressoir à la
droite de la porte d'accès de sa façade méridionale.
La tâche principale pour réhabiliter ce bâtiment consiste à consolider la voûte
de la cave et le mur supérieur de la façade septentrionale ayant subi un éboulement et un glissement de terrain en raison de fortes pluies, en utilisant à cet
effet les matériaux locaux comme la pierre, la terre récupérée et un béton
armé réutilisant les moellons du site, pour maçonner le mur écroulé à l'aide
des BTC stabilisés. D'autre part, les murs des façades ont été stabilisés en
reprenant un angle extérieur qui menaçait de s'écrouler.
Les travaux entrepris dans le cadre
du projet ECO-ARQ ont consisté à
récupérer les matériaux provenant
du déblaiement et à les utiliser dans
le cadre des ateliers de formation qui
se sont tenus pendant l’été 2011.
Il s’est agit de dégager la terre provenant de la cave souterraine, accumulée par des glissements de terrain, et la terre du rez-de-chaussée
provenant de l'éboulement et de
l'érosion des anciens murs d'adobes.
Le déblaiement s'est effectué au
cours au printemps 2011. La terre
récupérée a permis de fabriquer plusieurs séries de BTC et d'adobes
stabilisés grâce à un apport en mortier pour analyser leurs caractéristiques dans le cadre des ateliers de
formation et fabriquer des matériaux
susceptibles d'être utilisés dans la
nouvelle construction.
D'autres matériaux comme des briques moulées-main et des moellons
ont été dégagés en moindre quantité
afin d'être récupérés. Au cœur des
9
Les étapes du processus
d’éco-réhabilitation
Les étapes du processus d’écoréhabilitation ont été divisées en
deux grandes catégories :
 La première, la préparation,
concerne le processus de caractérisation du bâtiment et l’identification des ressources locales
(techniques et matériaux). Des modèles de fiches de recensement
sont fournies en annexe de ce guide.
 La deuxième catégorie d’étapes,
l’exécution, concerne le déroulement des travaux et la production
de connaissances associées.
3. Processus
d’éco-réhabilitation
Les expériences de réhabilitation
menées dans le cadre du projet EcoArq ont permis de définir les pointsclés et des étapes essentielles dans
la réalisation de travaux de réhabilitation dans le respect des principes
d’éco-réhabilitation.
Points-clés ECO-ARQ
 Respecter l’architecture traditionnelle et son esprit
 Respecter l’environnement
 Valoriser les savoir-faire locaux
 Faire appel à des entreprises de
réhabilitation locales (dans la mesure du possible)
 S’autoriser à modifier l’usage du
bâtiment (exemple : transformer
une grange en hébergement)
 Utiliser des ressources locales
actuellement disponibles mais qui
ne l’étaient pas autrefois
 Privilégier les matériaux et techniques traditionnels tout en s’autorisant l’utilisation de certaines techniques innovantes d’écoconstruction
► Préparation
1- Étude du bâtiment
Définition du métabolisme énergétique
2- Cadre
 Histoire du bâtiment
 Contexte socio-culturel
 Usage initial
 Objectifs futurs (fonction)
3- Identification des ressources
locales
 Les artisans et leurs connaissances techniques
(Exemple de « fiche artisan » ci-contre)
 Caractéristiques de l’architecture
traditionnelle
(Exemple ci-contre : caractérisation de
l’architecture traditionnelle de la Sierra
de Guadalajara, Espagne)
 Matériaux et techniques de construction
(Exemples à la suite)
4- Identification de nouveaux matériaux
5- Élaboration d’un projet d’architecture
6- Élaboration des projets relatifs
aux spécialités
7- Élaboration du cahier des charges
10
L’ensemble des « fiches artisans » est disponible
sur le site Internet du projet www.eco-arq.eu
► Exécution
1- Travaux
 Privilégier les techniques traditionnelles
 Impliquer les fournisseurs
 Restauration et réutilisation
2- Production de connaissances
 Ateliers
 Débats
 Déroulement des travaux observable, discutables et visitables
 Participation de tous les acteurs
 Élaboration de la synthèse de l’ensemble du processus et sa transposition par écrit
3- Valorisation
 Intégration sur les chemins d’itinérance
 diffusion des connaissances
11
4. Eco-réhabilitation,
des savoir-faire traditionnels aux techniques
innovantes
L’utilisation de matériaux et de
techniques traditionnels dans le
processus de réhabilitation du patrimoine bâti participe activement à un
développement territorial durable,
notamment en matière de respect de
l’environnement, de préservation de
l’identité culturelle et du maintien
d’une activité économique locale.
Les nouvelles techniques d’écoconstruction, qui intègrent de nouveaux matériaux mais aussi développent des applications techniques
innovantes à partir de matériaux traditionnels, ont également largement
prouvé leur durabilité.
En association, matériaux traditionnels et techniques récentes donnent
un souffle nouveau à la réhabilitation
du patrimoine bâti.
12
A– Matériaux, systèmes de construction, techniques et savoir-faire traditionnels
Cette partie décrit les matériaux, les systèmes de construction et les techniques et savoir-faire traditionnels répertoriés
sur les trois territoires concernés par le projet ECO-ARQ.
> Portugal
Spécialité
Matériau
Type
Variétés
Utilisation
Maçon
Marbrier
Ravaleur
Pierre
Schiste
Au couteau
Dallage de chaussée
Maçonnerie
Accès verticaux
Appareillé
Système de construction
(savoir-faire)
Pierre sans joint ;
pierre avec joint d’argile ;
pierre avec enduit chauxargile-sable ;
pierre avec enduit chauxplâtre-sable ;
pierre avec enduit plâtresable.
Escaliers
Maçonnerie
Accès verticaux
Escaliers (balcons)
Moulures des travées
Cimaises
Corniches
Cheminées
Ardoise
Granit
Gris et
jaune
Bouchardé
Toits
Toitures en ardoise et argile
Dallage
Dalles
Intérieurs
Éviers
Accès verticaux
Escaliers
Rebords de fenêtres et
seuils
Accès verticaux
Escaliers
Moulures des travées
Cimaises
Corniches
Faîtes de la maison
Rebords de fenêtres et
seuils
Dallage de chaussée
Galet
Maçonnerie
Maçon
Peintre
Chaux /
Plâtre
Maçon
Céramiste
Argile
Mélangée
à l’eau
Peintures extérieures et
intérieures
Fixation du verre au
châssis
Maçonnerie
Naturel
Avec de la
paille
Céramique
Argile rouge
Cloisons intérieures
Toits
Toits
Parois
Chaume
Tuile canal
Argile noire
Intérieurs
Intérieurs
Vaisselle
Vaisselle
13
Spécialité
Matériau
Type
Charpentier
Bois
Pin
Variétés
Utilisation
Système de
construction
(savoir-faire)
Charpentes
Poutres maîtresses, poutrelles, chevrons et solives
Balcons
Châssis de fenêtres et de portes.
Volets intérieurs.
Cimaises / Avant-toits
Moulures des travées
Rebords de fenêtres
Intérieurs
Cloisons / Mobilier
Accès verticaux
Escalier
Revêtement de sol
Plafonds
Balustrades de balcons
Bâcles de portes et fenêtres
Clôtures et barrières
Eucalyptus
Charpentes
Poutres maîtresses et poutrelles
Châssis extérieurs, portes et volets
intérieurs.
Châtaignier
Charpentes
Poutres maîtresses, poutrelles, chevrons et solives
Balcons
Châssis de fenêtres et de portes.
Volets intérieurs.
Intérieurs
Cloisons / Mobilier
Accès verticaux
Escaliers
Revêtement de sol
Plafonds
Balustrades de balcons
Clôtures et barrières
Fer
et
dérivés
Fer naturel
Charpentes
Canalisations
Balustrades de balcons
Ferrures de travées et de châssis
Portes et gonds
Claires-voies
Intérieurs
Tôle de fer
Gouttières et chéneaux
Email
Intérieurs
Suif
Naturel
Protection du bois
Cannes
Séchées
Plafonds
Clôtures / barrières
14
Vaisselle / mobilier
Baignoires, lavabos
et bassines
Spécialité
Matériau
Type
Variété
Jardinier
Végétation
Arbres/ arbustes/ plantes indigènes
Artisans
spécialisés
dans les
nouveaux
matériaux
Plombier
Utilisation
Protéger du soleil
Système de construction (Savoirfaire)
Plantation et sélection d’espèces végétales
Chauffage
Isolation
Électricité
Télévision
par câble
Réseaux
Internet
> Espagne
Liste des matériaux traditionnels utilisés dans l'architecture vernaculaire de la région de Páramos dans la province de Burgos.
Matériau
Type
Variétés
Utilisation
Pierre
Pierre à chaux
Grès (Zone nord)
Taillée en pierres
de taille et moellons piqués
Maçonneries extérieures
Formation d'embrasures et
d'angles
Corniche
Dallages
Moellons d'appareil en maçonnerie
Accès verticaux
Dalles de rez-dechaussée
Marches d'escalier
Murs de maçonneries extérieures et intérieures
Dallages
Pièces irrégulières
Accès verticaux
Escaliers
Formation d'embrasures
Corniche
Cheminées
Galet de quartzite
Chaux
Pavages intérieurs de rezde-chaussée,
soubassements de murs et murets
Eau de chaux
Avec ou sans pigments naturels
Peintures extérieures et intérieures
Mortier de chaux
et de sable
Mortier de chaux
grasse, de sable
et parfois de terre
Scellement des maçonneries,
revêtements
extérieurs : crépi et ravalement,
badigeon au lait de chaux
sur les murs de pisé
15
Spécifications
Matériau
Type
Variétés
Utilisation
Bois
Chêne rouvre
Équarri, ébauché
ou en rondin
Charpentes, colombage en
façades.
Poutres maîtresses, poutres, solives et poutrelles
Encadrements de fenêtres
et portes. Embrasures intérieures.
Avant-toits composés de
corbeaux et poutres
Moulures des embrasures
Spécifications
Traverses de fenêtres
Intérieurs
Mobilier
Accès verticaux
Escaliers
Bardage de toiture
Barres de portes et fenêtres
Peuplier noir et
bois de rive
Équarri, ébauché,
en rondin
Orme
Équarri, ébauché,
en rondin
Chêne rouvre,
chêne vert, orme
et bois de rive
Branches
Pin
Équarri, ébauché
Charpentes, poutres, poutrelles, solives, bardage et
corbeaux
Charpentes, colombage en
façades, pieds-droits.
Poutres, poutrelles et bardage
Bardage de toitures
Charpentes
Poutres maîtresses, poutres, solives et poutrelles
Menuiseries de fenêtres et
portes. Embrasures intérieures
Intérieurs
Cloisons
Mobilier
Accès verticaux
Escaliers
Pavage sur poutrelles
Sous forme de planches
Barres de portes et fenêtres
Métaux
Fer forgé
Structures en bois
Clouage
Barres d'appui de balcon et
grilles d'embrasures
Ferrures de fixation et de
sécurité d'embrasures
Intérieurs
Fonte
Zinc
Clouage, Mobilier de
cuisine, chaînes de
cheminée /crémaillère
Associée au fer
forgé
Émail
Barres d'appui de balcon et
grilles d'embrasures
Intérieurs
Baignoires, lavabos...
Sous forme de
plaques
Cornières, gargouilles et
descentes
Conduites d'écoulement des toitures
16
Matériau
Type
Cristal
Artisanal
Argile
Naturelle, mélangée à de l'eau
Mortier
Maçonnerie, constructions
en pierres et adobes, scellement des tuiles de toitures et
bardages
Ravalement de maçonneries
Naturelle, mélangée à de l'eau et
du plâtre ou de la
chaux
Naturelle, mélangée à de l'eau et
des cailloux et
parfois à du plâtre
Mortier
Ravalement de maçonneries
Bloc de pisé
Elle est apparente lorsqu'elle est utilisée comme revêtement ou en
badigeon
Mélangée à de la
paille
Adobes
Céramique
Argile rouge
Murs extérieurs, soutenus
par de gros pilastres et des
assises de briques, de pierres de taille ou de moellons
piqués
Maçonnerie de murs, voûtes
en cul-de-four, colombage
en bois, cloisons intérieures
Sols
Céramique
Argile rouge
Façades unitaires, remplissage de colombages en
bois, formation d'ouvertures,
angles extérieurs et avanttoits
Toiture et avant-toits
Brique moulée-main
Cloisons
Brique moulée-main
Intérieurs
Rideaux
Textiles
Lin
Variétés
Utilisation
Spécifications
Menuiseries d'embrasures
Tissu
Murs de façade, parois
Carreaux et dalles en
céramique
Tuile creuse
Nappes, serviettes et
torchons
Draps
Vêtements
Laine
Tissu
Intérieurs
Couvertures
Vêtements
Huile
Olive et lin
Avec ou sans
pigments naturels
Roseaux
Secs avec du plâtre
Faux plafonds
Tressés recouverts de boue
Bardage de toitures
17
Protection et peintures de
menuiseries
Intérieurs
Matériau
Type
Plâtre
Mélangé à de l'eau
Tempera
Pigments minéraux et indigo
Variétés
Utilisation
Spécifications
Fixation des cadres de menuiserie intérieurs
Mélangé à du sable, du gravier et
de l'eau
Mis en œuvre
dans un coffrage
Remplissage des cavités
entre solives et colombage
en bois des façades
Mélangé à de l'eau
Moulage
Soffites en remplissage des
cavités entre solives
Décorés de rosaces au
plafond
Mélangé à de l'eau
Mortier
Enduits intérieurs de murs et
plafonds
Mélangé à du sable et de l'eau et
parfois à de la
chaux
Délayée dans de
l'eau
Mortier
Revêtements de façades et
murs intérieurs
Plâtre gros comme enduit de base et plâtre
fin comme enduit de
finition
Normalement pigmenté
dans sa couche extérieure
En couleurs
Peintures de revêtements
Intérieurs et parfois
extérieurs
Mélangés au revêtement ou à la
peinture
En couleurs
Peintures de revêtements
A l'extérieur en dernière couche
> Espagne (suite)
Liste des matériaux traditionnels utilisés dans l'architecture vernaculaire de la Sierra Norte de Guadalajara
Matériau
Type
Variétés
Utilisation
Pierre
Ardoise et schiste
En dalles
Pavages extérieurs, intérieurs de rez-de-chaussée
Toitures, cheminées
Moellons d'appareil en maçonnerie
Taillée en pierres
de taille et moellons piqués
Pierre à chaux,
grès
Taillée en pierres
de taille et moellons piqués
Accès verticaux
Marches d'escalier
Murs de maçonneries extérieures et intérieures
Accès verticaux
Escaliers
Formation d'embrasures
Cheminées
Angles extérieurs de maçonnerie
Formation d'embrasures
Murs extérieurs
Formation d'embrasures
Angles extérieurs de maçonnerie
Corniches
Galet de quartzite
et quartz
Pavages extérieurs et intérieurs de rez-de-chaussée
Maçonnerie
18
Spécifications
Matériau
Type
Variétés
Utilisation
Bois
Chêne rouvre
Équarri, ébauché
ou en rondin
Spécifications
Charpentes, colombage en
façades.
Poutres maîtresses, poutres,
solives et poutrelles
Balcons
Encadrements de fenêtres et
portes. Embrasures intérieures.
Traverses
Avant-toits composés de
corbeaux et poutres
Moulures des embrasures
Traverses de fenêtres
Intérieurs
Cloisons
Mobilier
Accès verticaux
Escaliers
Bardage de toiture
Pavages des étages supérieurs
Plafonds
Barres d'appui de balcon et
grilles d'embrasures
Barres de portes et fenêtres
Chêne rouvre et
bois de rive
Pin
Portes à claire-voie
(clôtures)
Bardage de toitures
Branches
Équarri, ébauché
ou en rondin
Charpentes
Poutres maîtresses, poutres,
solives et poutrelles
Balcons
Encadrements de fenêtres et
portes. Embrasures intérieures
Intérieurs
Cloisons
Mobilier
Accès verticaux
Pavage sur poutrelles
Barres d'appui de balcon
Barres de portes et fenêtres
Portes à claire-voie
(clôtures)
19
Escaliers
Matériau
Type
Métaux
Fer forgé
Variétés
Utilisation
Spécifications
Structures en bois
Clouage
Barres d'appui de balcon
Ferrures de fixation et de
sécurité d'embrasures
Intérieurs
Clouage, menuiserie et
dallages en bois
Mobilier de cuisine
Chaînes de cheminée
ou crémaillère
Fonte
Associée au fer
forgé
Barres d'appui de balcon et
grilles d'embrasures
Intérieurs
Émail
Chaux
Zinc
Cornières, gargouilles et descentes
Conduites d'écoulement des
toitures
Eau de chaux
Avec ou sans
pigments naturels
Peintures extérieures et intérieures
Mortier de chaux
et de sable
Mortier de chaux
grasse, de sable
et de terre
Revêtements extérieurs
Cristal
Artisanal
Argile
Naturelle, mélangée à de l'eau
Mortier
Mélangée à de la
paille
Adobes
Céramique
Céramique
Huile
Olive et lin
Baignoires, lavabos et
cuvettes
Menuiseries d'embrasures
Maçonnerie, constructions
en pierres et scellement des
dalles de toitures
Ravalement de maçonneries
Sols supérieurs
Colombage en bois, cloisons
intérieures
Partie supérieure des
façades
Argile rouge
Sols
Dalles en céramique
Argile rouge
Façades unitaires, remplissage de colombages en bois
Brique moulée-main
Cloisons
Brique moulée-main
Avec ou sans
pigments naturels
20
Protection et peintures de
menuiseries
Murs de façade, parois
Matériau
Type
Variétés
Utilisation
Spécifications
Textiles
Lin
Tissu
Intérieurs
Rideaux
Nappes, serviettes et
torchons
Draps
Vêtements
Laine
Tissu
Intérieurs
Couvertures
Vêtements
Plâtre
Roseaux
Mélangé à de l'eau
Fixation des cadres de menuiserie intérieurs
Mélangé à du sable et de l'eau
Mortier
Revêtements de façades
Mélangé à des
graviers, du sable
et de l'eau
Mis en œuvre
dans un coffrage
inférieur
En remplissage des cavités
entre solives (hourdis)
Colombages
(charpente apparente)
Secs
Faux plafonds
Intérieurs
Tressés recouverts de boue
Bardage de toitures
21
> France
a) SAVOIR-FAIRE RECENSES
Les savoir-faire recensés en France (Massif Central) ont été classifiés comme suit :
Maçonnerie – gros-œuvre
Maçonnerie – second-œuvre
Techniques traditionnelles de mise en œuvre de la
pierre :
pierre sèche
pierre liée au mortier
pierre de taille (assemblée à joint vif ou au mortier) et
sculpture de la pierre
Finitions extérieures traditionnelles
Enduit chaux-sable (pigmenté ou non)
Badigeon de chaux
Finitions non traditionnelles
Rejointoiement
Enduit à pierre vue
Techniques traditionnelles de la terre crue porteuse :
Pisé
En éléments empilés : adobe
Finitions intérieures traditionnelles
Badigeon de chaux
Enduit terre, terre et fibres végétales
Techniques innovantes de la terre crue porteuse :
BTC (bloc de terre crue compressé)
Finitions intérieures non traditionnelles localement
Stuc, marmorino (finition traditionnelle de façon très
ponctuelle : ornement intérieur d’église par ex.)
Tadelakt (savoir-faire traditionnel exogène : Maroc)
Techniques innovantes de la terre cuite porteuse :
Briques de type « monomur »
Techniques innovantes à base de chaux et de chanvre :
Béton de chaux
Béton de chanvre
Blocs de chanvre
Finitions intérieures innovantes :
Enduits chaux-chanvre (« à vocation isolante »)
Enduits terre-chaux
Menuiseries extérieures, intérieures et mobilier
Fabrication et pose de menuiseries extérieures bois
(portes et fenêtres)
Menuiseries extérieures bois (bardage, terrasse, pergola)
Menuiseries intérieures bois (escalier, revêtement murs,
cloisons et sols, portes, aménagement…)
Mobilier intérieur et extérieur
Charpente, structure et ossature bois
Constructions bois traditionnelles :
Charpente traditionnelle
Structure poteaux-poutres et planchers
Ossature bois + remplissage traditionnels
(colombage ou pan de bois)
Isolation thermique et acoustique écologique
Isolation par l’intérieur (à base végétale ou animale)
Isolation par l’extérieur (à base végétale ou animale)
Isolation répartie (à base végétale ou animale)
Construction bois traditionnelle exogène :
Ossature, charpente en bois rond (fuste)
Plâtrerie – Revêtements – Décoration
Plâtrerie traditionnelle
Peinture « écologique »
Carrelage terre cuite
Autres revêtements de sol (linoléum, liège,…)
Constructions bois innovantes :
Ossature en panneaux préfabriqués
Ossature bois remplissage béton de chanvre ou botte de paille
Panneaux de bois massif
Structure en lamellé-collé
Brique de bois
Equipements techniques, installations à énergies
renouvelables
Bois énergie
Solaire thermique / Solaire photovoltaïque
Eolien
Géothermie, aérothermie
Autres (hydroélectricité, moteur Stirling)
Electricité « écologique » : réseau électrique intérieur
blindé
Ventilation double-flux – puits canadiens.
Couverture – zinguerie
Couverture minérale
Lauze
Ardoise
Terre cuite
Couverture végétale
Bardeaux
Chaume
Si certaines entreprises sont spécialisées dans un domaine, plusieurs d’entre elles proposent des prestations
complémentaires. Ainsi, il n’est pas rare de rencontrer
des artisans charpentiers ou couvreurs qui proposent la
réalisation de l’isolation des toitures, ou des artisans maçons qui mettent en œuvre des enduits à la chaux naturelle ou des badigeons.
Couverture (et bardage) métalliques
Zinc naturel
Zinguerie accessoire
22
> France (suite)
b) MATERIAUX UTILISES
De la classification des savoir-faire inventoriés, il se dégage plusieurs filières principales :
 la filière pierre
 sèche
 liée au mortier
 pierre de taille
 la filière terre crue
 la filière couvertures traditionnelles (minérales et
végétales)
 la filière bois
 la filière chaux
 la filière chanvre
 la filière isolants écologiques ou alternatifs
 la filière équipements à énergies renouvelables
23
B– Nouveaux matériaux, nouvelles techniques
Des expériences ont été réalisées avec de nouveaux matériaux pouvant être utilisés dans un contexte d’écoréhabilitation, plus particulièrement le chanvre, en France, et les BTC (Briques de Terre Comprimée), en Espagne.
La filières chanvre
En France, l’utilisation du chanvre en
construction est assez récente – fin
des années 1980 – car ses qualités
intrinsèques le destinaient à des
usages plus nobles : alimentation,
fabrication de papier (notamment
pour les billets de banque), cordage,
huiles pour l’industrie, textile… seules quelques torchis témoignent de
son utilisation ancienne dans le bâtiment.
L’Auvergne produisait 400 tonnes de
chanvre par an au début du XVIIIème siècle1. Le recul de la marine à
voile et les interdictions liées à ses
propriétés psychotropes ont fait
considérablement reculer son exploitation au cours du XXème siècle
(raison justifiée ou prétextée ?). Ses
atouts et ses propriétés justifient aujourd’hui son retour (ou arrivée) dans
le domaine de la construction, pour
des raisons environnementales notamment.
La culture du chanvre2 demande
tr ès peu ou pas d’intr ants
(notamment de pesticides), pas d’irrigations et s’adapte même à des
sols pauvres. Le chanvre est idéal
en culture de rotation, cycle de culture court, il n’appauvrit pas les sols,
les aère par ses racines profondes
et les protège de l’érosion. Sa croissance est extrêmement rapide, un
hectare de chanvre produit en une
année l’équivalent de 4.15 hectares
de forêt en matière ligneuse3.
concernent le gros-œuvre, le poste
isolation et les finitions :
Description, caractéristiques et
applications :
 Bétons de chaux-chanvre : la
chènevotte est utilisée comme
granulat pour la réalisation de bétons allégés liés à la chaux, pour
la réalisation de dalles non porteuses (RDC ou en toiture) ou de
chapes (décrites au chapitre précédent « filière chaux »). Le chanvre confère au dallage ou à la chape (RDC ou entre étage) une plus
grande résistance mécanique et
des propriétés d’isolations thermique et phonique. Pour les dalles,
le temps de séchage peut être
assez long (grande capacité du
chanvre à absorber l’eau), il peut
arriver que des moisissures apparaissent si le séchage est trop
long, les dosages inadaptés… Le
savoir-faire lors de la confection et
de la mise en œuvre et, en amont,
sur la conception et les choix techniques (drainage, hérisson…) permettent d’éviter les écueils.
En construction, le chanvre est
utilisé sous différentes formes :
 la chènevotte (partie centrale de
la tige, transformée en paillettes de
5 à 15 mm de long) comme isolant
en vrac ou entrant dans la composition des enduits et bétons de
chaux-chanvre à vocation isolante
 les fibres (filasses périphériques
de la tige) qui permettent la fabrication de la laine de chanvre, utilisée comme isolant en vrac, en
panneaux ou en rouleaux.
 L’huile extraite des graines
(chènevis) de chanvre est également utilisée pour le traitement des
bois extérieurs et intérieurs, en
couche d’imprégnation.
Matériau naturellement imputrescible, il ne nécessite pas de traitement
chimique au cours de sa transformation, il n’attire pas les rongeurs, ni
les insectes. Associé à la chaux
(insecticide et fongicide) comme
liant, les mortiers de chaux-chanvre
sont de bons régulateurs hygrothermiques et complètent l’inertie des
murs anciens. Les applications
 Béton de chaux-chanvre banché : ce procédé de construction
permet de réaliser des doublages
isolants (par l’intérieur ou l’extérieur). Ce béton léger est mis en
œuvre dans des coffrages, par lits
successifs. Ce mélange et cette
mise en œuvre peuvent être utili-
1
Source CIVAM – Chanvre d’Auvergne, chanvreauvergne.e-monsite.com
Les variétés semés actuellement sont des cultivars ayant une teneur très faible en THC selon directives européennes (THC : Tétra-Hydro-Cannabinol, substance psychotrope)
3
Source « L’isolation écologique » - Jean-Pierre OLIVA, édition Terre Vivante
2
24
sés en remplissage d’une ossature
bois ancienne (réfection d’un colombage) ou d’une ossature bois
neuve. En usage externe, de par la
présence des fibres végétales, il
est nécessaire d’apposer un enduit
hydrofuge (enduit chaux-sable par
exemple). Ce procédé permet en
réhabilitation (construction en
moellons) d’améliorer les propriétés thermiques d’un mur ancien,
sans se priver de l’apport en inertie
thermique de celui-ci.
Le mélange pour la réalisation des
bétons pourra être réalisé à la bétonnière, au malaxeur à axe vertical ou
horizontal. La mise en œuvre sur
chantier des mortiers et bétons de
chanvre peut être réalisée manuellement pour les différentes applications. L’application manuelle devient
toutefois fastidieuse et onéreuse dès
que les volumes deviennent importants. Dans ce cas, on peut utiliser
des machines de projection adaptées5.
 Blocs de chanvre ou brique de
chanvre : composés de chènevotte et de chaux (hydraulique et aérienne), ces blocs préfabriqués
constituent une alternative aux éléments conventionnels. L’emploi de
ces blocs produits industriellement,
supprime les temps de séchage. Ils
peuvent être utilisés en doublage
intérieur ou extérieur des murs
existants, en remplissage d’une
structure poteau-poutre ou une
ossature bois (existante ou en parois neuve), en cloison intérieure à
 L’isolation en chènevotte et en
laine de chanvre : la chènevotte
et la laine de chanvre s’utilise en
vrac, entre solivage pour l’isolation
(phonique et thermique) des planchers ou des rampants de toitures.
La laine de chanvre s’utilise également en panneaux semi-rigide
pour l’isolation des m urs
(intérieure, extérieure et répartie),
en rouleau pour l’isolation en combles ou sous rampants de toits.
Les mises en œuvre se font sans
poussière, sans inconvénient pour
l'épiderme. Il existe maintenant de
nombreux fournisseurs pour ces
types de produits.
La terre crue
vocation isolante (thermique et
phonique). Les blocs sont légers,
montés à joint mince au mortier de
sable et de chaux selon le DTU
20.1. En façade, les blocs doivent
être enduits (chaux-sable).
 Les enduits chaux-chanvre : utilisés comme enduits de finition intérieurs à vocation « isolante » (plus
précisément de régulation hygrothermique), les recettes de ce type
d’enduit peuvent varier selon les
« écoles ». Yves Kühn4 a mis au
point une recette et un procédé appelé « Canosmose » : mélange de chaux aérienne, chènevotte,
d’agrégats de type pouzzolanique
(pierre ponce), de fine de ponce et
d’eau (adjonction de plâtre gros
selon les usages et les supports).
4
5
Description, caractéristiques
applications :
et
La terre est l’un des matériaux de
construction les plus vieux au monde. La terre crue (en opposition à la
terre cuite), est employée en France
jusqu’à la dernière guerre mondiale.
Son emploi a considérablement décliné depuis (perte du savoir-faire,
nécessité de reconstruire rapidement…). Un regain d’intérêt se fait
sentir dans les années 1980 pour
ces techniques, pour leur aspect
écologique, esthétique et qualitatif.
Artisan créateur du procédé Canosmose, vente de matériaux et mise en œuvre des procédés, www.canosmose.com
Source site Internet de l’association « Construire en chanvre », www.construction-chanvre.asso.fr
25
Le bâti utilisant la terre crue représente 15 % du patrimoine français,
notamment présent, pour le Sud de
la France, dans la vallée du Rhône,
le Dauphiné, l’Auvergne et le Midi
toulousain.
Il existe deux catégories de mises
en œuvre distinctes : « terre porteuse » ou « terre non porteuse ». Parmi celles mentionnées par les artisans rencontrés, les techniques du
pisé, de l’adobe et celle du BTC
(bloc de terre compressée) sont
dans la première catégorie, le torchis dans la seconde.
La terre (hors terre végétale) est
extraite sur le chantier (issue des
terrassements par exemple) ou à
proximité immédiate. L'argile sert de
liant aux sables et graviers naturellement contenus dans la terre. L'aspect des constructions en terre est
directement influencé par la nature
et la couleur de la terre locale.
Le pisé : procédé de construction
permettant de bâtir des murs porteurs monolithiques qui consiste à
damer de la terre crue humide dans
un coffrage, en couches successives. Les murs ainsi obtenus font
entre 30 et 60 cm d’épaisseur. Ce
compactage se fait manuellement à
l’aide d’un pilon (ou dame, pisoir,
pisou). Les modes de préparation,
de compactage (pisoir pneumati-
que) et d'acheminement de la terre
se sont modernisés. Cette mise en
œuvre est la plus directe des techniques de la terre. Elle est traditionnellement employée en LivradoisForez.
La terre doit être préférablement
riche en sables, graviers et cailloux,
mais peu argileuse.
En réhabilitation, les interventions
consistent à reprendre des portions
de murs endommagées, refaire des
enduits, créer ou modifier des ouvertures...
L'adobe : la technique de l’adobe est
un procédé de construction en briques de terre crue. On utilise pour
ce faire un mélange de terre argileuse et d’eau, malaxé et moulé dans
un cadre de bois pour former des
adobes, qui sont ensuite séchés au
soleil. Cela nécessite un grand espace disponible et des conditions météorologiques favorables pendant
tout le temps de séchage (15 jours
environ).
La terre, fine, de préférence sableuse et assez argileuse, peut être
amendée d'une petite quantité de
paille hachée. Ces fibres arment la
structure de la brique et en améliorent les performances thermiques.
Les applications sont multiples :
murs, arc, voûte, coupole ; cette
technique est historiquement répandue là où le bois d’œuvre manquait.
Son usage témoigne également de
la grande modestie de ceux qui l’emploient.
En France, elle est traditionnellement présente dans la vallée de la
Garonne, mais on la recense aussi
dans quelques communes d'Auvergne.
La brique de terre comprimée ou
compressée (BTC) : est une technique innovante, dérivée de celle de
l’adobe. Elle consiste à fabriquer des
briques de terre stabilisée grâce à
un léger apport en chaux (ou ciment). Ce mélange est compressé à
l’aide de presse manuelle ou mécanique. Moins fragile à l’eau que les
techniques précédentes, le BTC
peut rester apparent. Sa production
peut être massive et moins contrainte par la météorologie que la réalisation du pisé ou la fabrication des
adobes.
Lors des ateliers réalisés dans le
acoustique.
La terre crue est particulièrement
sensible à l'eau et son usage nécessite une conception générale du
bâti adaptée afin de protéger le bas
et le haut des murs (soubassement
en pierre, protection des façades
exposées par une toiture largement
débordante ou par un enduit.
cadre du projet ECO-ARQ, différentes séries de BTC ont été réalisées
afin de rapprocher les résultats obtenus de ceux d’autres régions d’Espagne et du monde et pour développer des données fiables et utilisables
sur d’autres chantiers.
Les séries suivantes ont été réalisées avec :
 de la terre seule,
 6% de ciment,
 9% de ciment,
 6% de chaux,
 9% de chaux,
 3% de ciment et 3% de chaux,
 4,5% de ciment et 4,5% de chaux.
Des séries d’adobe ont été aussi
réalisées : terre et paille selon un
mode traditionnel, avec 6% de chaux
et avec 9% de chaux.
L’usage d’un matériau, disponible
sur site, utilisé sans ou avec peu de
transformation et de transport, recyclable à l’infini, fait de la terre crue
un matériau de construction au bilan écologique inégalable. Outre
ses qualités environnementales, les
techniques de la terre crue valorisent le travail et le savoir-faire de
l’artisan. La technique choisie est
appropriée à la nature de la terre
locale. La ressource est disponible
partout avec peu de restrictions
administratives quant à son extraction.
Le torchis (terre non porteuse) : traditionnellement, le torchis, mélange
d’eau, d’argile et de fibres naturelles
(paille, foin, crin de chevaux…), vient
enrober un clayonnage ou lattis. Cette technique est employée en remplissage d’une structure en bois
(colombage) pour la réalisation de
murs ou de cloisons.
D’un point de vue du confort thermique, la terre est un excellent régulateur hygrométrique (absorption ou
restitution d’humidité dans l’air par
diffusion) et constitue une masse de
stockage appréciable pour le confort
d’été (inertie thermique = déphasage jour / nuit).
Cependant, il s’agit d’un isolant thermique médiocre, les murs extérieurs
nécessitent donc une isolation complémentaire. Pour exemple, un mur
en pisé de 60 cm d’épaisseur a une
résistance thermique (R) de 0,75. Le
cœfficient demandé dans le cadre
de la rénovation selon la RT 2005
(bientôt obsolète) est de 2,3. Les
murs de terre crue constituent, cependant, une excellente isolation
26
Une étude, conduite par MACEO/
APAMAC dans le cadre du projet européen ECO-ARQ, sur l’identification et la
caractérisation des savoir-faire et les
acteurs locaux de l’éco-réhabilitation sur
le secteur du Massif central, est disponible sur le site Internet du projet :
www.eco-arq.eu
Systhèse de la fiche
“formation
à
l’écoréhabilitation”
1.Présentation générale
1.1 Objectifs et résultats attendus
La « Formation à l’éco-réhabilitation
» a pour objet de sensibiliser et de
former les artisans et les salariés
aux aspects techniques de l’écoréhabilitation.
A l’issue de la formation, le stagiaire
devra être capable :
- d’appréhender globalement un
chantier,
- de mettre en œuvre différentes
techniques ou procédés.
5. Formation
La formation est ainsi devenue un
réel enjeu pour l’apprentissage des
techniques et la connaissance des
éco-matériaux et plus globalement
pour l’avenir de l’éco-réhabilitation.
En effet, réaffirmé lors des ateliers
qui se sont tenus dans le cadre du
projet ECO-ARQ, notamment en
France, les artisans n’ont,
majoritairement, pas reçu de
formation spécifique à la
réhabilitation « et encore moins à
l’éco-réhabilitation ».
Et si formation il y a eu, celle-ci a
généralement été de trop courte
durée, laissant les participants
quelque peu « sur leur faim ».
Un fiche “formation à l’écoréhabilitation” a été élaborée suite
aux échanges qui ont eu lieu lors
des ateliers de valorisation ECOARQ en Espagne, en France et au
Portugal.
Ce doc um ent pr és e nte u ne
formation à l’éco-réhabilitation type.
A noter que les artisans présents ont
évoqué aussi d’autres moyens de
formation
tel
que
le
compagnonnage, des chantiers
participatifs ou des journées de
sensibilisation.
1.2 Contenu détaillé du stage
a) Appréhender globalement un
chantier :
 Etat sanitaire d’un bâtiment ancien,
 Diagnostic des problèmes
d’humidité et proposition de
solutions,
 Réalisation du bilan thermique de
l’existant et des solutions proposés
avec le calcul des besoins en
chauffage et en climatisation,
 Choix des techniques et des
matériaux appropriés pour diviser
par 3 à 10 la consommation en
chauffage, dans le respect de
l’environnement et du bâti ancien,
 Argumentation des solutions et
matériaux retenus,
 Chiffrage des solutions techniques,
devis,
 Organisation, planification et
coordination du chantier,
 Communication avec les différents
intervenants en vue de leur
coordination,
 Bilan du chantier (attentes clients,
technique, délais, finances).
b) Mettre en œuvre différentes
techniques ou procédés respectueux
du
bâti
ancien
et
de
l’environnement :
 Maçonnerie en pierres sèches, et
maçonnerie pierres et briques
hourdée au mortier de chaux et
terre,
 Isolation humide avec des produits
naturels de proximité, à base de
chaux, de terre, de fibres,
 Isolation sèche avec des matériaux
naturels d’origine végétale ou
animale,
 Enduits extérieurs et rejointoiement
au mortier de chaux et de terre,
 Enduits intérieurs et enduits de
27
finition et badigeon à base de
chaux et de terre,
 Pose de terre cuite, dallage et
pavage en pierre.
1.3 Méthodes pédagogiques
Le stage proposera une alternance
entre théorie, ateliers pratiques en
centre et mise en situation sur
chantier.
Un projet transversal, en binôme,
sera mené sur l’étude d’un
bâtiment : diagnostic technique,
bilan financier, argumentation du
choix technique,...
1.4 Evaluation
L’évaluation sera réalisée tout au
long de la formation et un jury
composé de professionnels validera
le projet en binôme.
2.Conseils de mise en œuvre du
stage
2.1 Pré-requis
A minima le stagiaire devra être
titulaire d’un diplôme en bâtiment
(Maçon, taille de pierre, enveloppe
bâtiment …) ou d’une expérience
professionnelle dans le bâtiment.
2.2 Public visé
 Artisans installés souhaitant
développer leur activité d’écoréhabilitation,
 Demandeurs d’emploi ayant un
projet d’installation en écoréhabilitation (jeunes ayant suivi
une formation initiale ;
Reconversion professionnelle dont
femmes ; salariés intérimaires du
bâtiment),
 S a l a r i é s a ya n t u n p r o j e t
d’installation en éco-réhabilitation,
 Demandeurs d’emploi et salariés
ayant un projet de reconversion en
éco-réhabilitation.
2.3 Nombre de participants par
session
Chaque session comportera au
maximum 15 stagiaires.
2.4 Durée
La durée du stage est estimée à
940 heures techniques.
2.5 Profil des intervenants
Les intervenants seront des
professionnels de l’écoréhabilitation présents sur le
territoire Interreg SUDOE et
référencés dans le réseau ECOARQ.
6. Annexes
28
Modèle de fiche de recensement « ARTISANS et SAVOIR-FAIRE »
1. CONTACT
Nom commercial
Nom / prénom du propriétaire
Adresse postale
Photo
Ville / commune
Code postal / département
Pays
Email
N° téléphone
2. EXPERIENCES
1
PARCOURS – HISTOIRE
Formation initiale, expériences professionnelles
Date de création de l’entreprise, des premiers chantiers,…
Nombre d’années d’expérience dans ce domaine
2
CHANTIERS
Nombre de chantiers d’architecture traditionnelle auxquels
vous avez participé ?
Nombre de chantiers (ou % de chantiers) réalisés localement
Nombre de chantiers dont vous avez été le maître d’œuvre
Nombre de chantiers auxquels vous avez participé et qui faisaient l’objet d’un projet d’architecture
Nombre de chantiers publics auxquels vous avez participé
Nombre de chantiers auxquels vous avez participé et qui n’étaient pas destinés à des logements privés
Nombre de chantiers auxquels vous avez participé à l’extérieur
de votre commune / département
3
EXPERIENCES
Expériences positives : succès d’un chantier, valorisation d’une technique, partage ou mutualisation des savoirs, ressources, aide d’un partenaire extérieur,…
Obstacles, difficultés rencontrées : absence de formation
adapté, règlement d’urbanisme, contraintes physiques,…
29
4
FORMATION
Nombre de sessions de formation dans le domaine de la réhabilitation auxquelles vous avez participé
Avez-vous déjà été formateur ?
Nombre de sessions de formation réalisées en tant que formateur.
Accueil d’apprentis dans votre atelier, enseignement dans des
écoles
Implication dans projets pilotes, personne ressource…
Connaissances des lieux et organismes de formation
5
COLLABORATION - RESEAUX
Nombre d’autres artisans avec qui vous collaborez
(régulièrement), dans quel corps de métier
Nombre de chantiers pour lesquels vous avez engagé d’autres
entreprises spécialistes de travaux de conservation ou de
restauration ?
Implication, participation, adhésion à un réseau d’acteurs, une
association, promotion de savoir faire
6
ECOLOGIE
Nombre de chantiers pour lesquels vous avez utilisé des techniques d’économie d’énergie. Si oui lesquelles ?
Nombre de chantiers pour lesquels vous avez optimisé la gestion des matériaux (limitation/traitement des déchets…)
Sur vos chantiers, avez-vous déjà utilisé plusieurs techniques
d’isolations différentes ou plus ?
7
RESSOURCES LOCALES - MATERIAUX
Nombre de chantiers pour lesquels vous avez utilisé des matériaux locaux
Localisation des fournisseurs, ressources locales
Utilisation de matériaux écologiques
8
Capacité financière à gérer des délais de paiement assez longs
de la part des commanditaires ?
30
3. METIER
Corps de métier
Matériau
(local)
Sous-catégorie
de matériau
(type de pierre, essence de bois,…)
Application /
Type d’ouvrage
Savoir Faire
Savoir-faire / technique
traditionnelle spécifique
4. AUTRE SAVOIR-FAIRE : Savoir-faire / techniques innovantes (nouvelles techniques d’éco-construction
applicables à l’éco-réhabilitation, en termes d’isolation…)
5. FORMATION
Formation(s) suivie(s)
Autre(s) formation(s) dont vous avez la connaissance
Souhaitez-vous participer à des chantiers-école, des ateliers de valorisation, des actions pilotes ?
6. REFERENCES
Travaux d’éco-réhabilitation réalisés :
Mentionner le lieu, le type de bâti, la date de réalisation…. Joindre des photos si possible
7. REMARQUES – MESSAGES
31
Modèle de fiche de recensement « PATRIMOINE BATI »
1. TYPOLOGIE de bâtiment
Catégorie
Sous-catégorie
Détail (utilisation)
2. LOCALISATION
Pays
Région / Département
Ville / commune / lieu dit
Adresse
Coordonnées GPS
Le bâtiment fait partie d’un ensemble ?
3. IDENTIFICATION
Superficie du bâtiment
Utilisé / à l’abandon
Etat de conservation (bon, moyen, mauvais)
Propriétaire (actuel, ancien)
Architecte/Constructeur / date de Construction
Type de protection / classement / périmètre protégé
Des transformations d’éco-réhabilitation ont été réalisées ? Si oui :
A quelle date ? Pour tout ou partie du bâtiment ?
Qui a réalisé des transformations ?
Quel ont été les coûts, le financement ?
Quelle est le degré de motivation du propriétaire pour l’éco-réhabilitation ?
4. VALORISATION TOURISTIQUE du bâtiment (utilisation à des fins touristiques : hébergement, restauration,
activités culturelles, connaissance du territoire…)
a) Le bâtiment est actuellement valorisé à des fins touristiques
Depuis quand ?
Quel est le type de valorisation touristique ? (hébergement, restauration, activités culturelles…)
Avec quels résultats ? (Chiffres de fréquentation…)
Qui exploite cette valorisation ? (propriétaire, gérant, collectivité…)
Qui s’est chargé de la valorisation touristique ? (propriétaire, organisme de
tourisme public, privé…)
Coût et financement de la valorisation ?
32
b) Un projet de valorisation touristique est en cours de réalisation
pour le bâtiment
Quel est le type de valorisation touristique prévu ? (hébergement, restauration, activités culturelles…)
Qui est en charge du projet de valorisation ?
Des techniques d’éco-réhabilitation sont-elles prévues ?
c) Le bâtiment n’est actuellement pas valorisé sur un plan
touristique, mais un projet est envisagé
Pourquoi ?
5. STRUCTURE ARCHITECTURALE
5.1 Eléments de construction
Type d’éléments
Eléments porteurs
Murs
Eléments de couverture
Toiture
Matériaux utilisés
Charpente
Sols
Intérieurs
Ouvertures
Portes
Fenêtres
Eléments d’ornementation
Autre
5.2 Eléments de planimétrie (facultatif)
Plans, coupes… avec mesures
5.3 Relevé photographique
Fournir photos extérieures et intérieures pour le bâtiment recensé
33
Techniques utilisées
Plate-forme technique transnationale de l’éco-réhabilitation
www.eco-arq.eu
Page d’accueil :
Toutes les informations
sur le projet, ses partenaires, son déroulé et
son actualité.
Espace abonnés :
(pour accéder à cet
espace, s’inscrire à
la Communauté EcoArq)
 Base de données
des artisans du
sud-ouest européens impliqués
dans l’écoréhabilitation
 Etudes transnationales, descriptifs des chantiers
réalisés, etc...
34
www.eco-arq.eu
35
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