30 janvier 2008 Examen du module LP353 Année Universitaire 2007-2008 Documents de cours et de TD non autorisés. Calculatrice autorisée. Durée de l’épreuve 3 heures L’examen est composé de deux parties correspondant à des sujets totalement indépendants. Le premier sujet a pour but d’étudier la propagation d’une onde électromagnétique dans les hautes couches de l’atmosphère terrestre. Le second sujet porte sur l’étude d’une méthode de mesure de biréfringence. Première partie Propagation d’une onde électromagnétique dans l’ionosphère 1 Modèle de Drude Le modèle de Drude (1900) permet de décrire la réponse d’un gaz d’électron libres et indépendants à un champ électromagnétique. Dans ce modèle, les électrons, de masse m et de vitesse − → → v , sont soumis à une force de frottement −mγ − v et à la force électromagnétique de Lorentz. La vitesse des électons étant ici négligeable devant la vitesse de la lumière, la contribution à cette force due au champ magnétique peut être négligée devant celle due au champ électrique. 1. Écrire l’équation du mouvement pour un électron et la résoudre dans le cas d’un champ − → − → oscillant E = E0 e−iωt . − → 2. Rappeler la relation liant le champ électrique incident à la polarisation volumique P . Quelle relation lie la susceptibilité χ à la permittivité diélectrique relative εr ? Donner − → → l’expression de P en fonction de la densité volumique d’électrons n, de − r et de qe , charge de l’électron. 3. En déduire l’expression de la permittivité diélectrique relative εr en fonction de la pulsation nqe2 et de γ. Donner les expressions de ses parties réelle et imaginaire. ω, de ωp2 ≡ mε0 4. Sachant que ωp ∼ 1015 Hz et γ ∼ 1014 Hz, à quelle expression peut se réduire la permittivité diélectrique relative pour des pulsations proches de la pulsation plasma ωp ? 5. Le coefficient de réflection en intensité d’un métal √ pour2une onde oscillant dans le domaine εr − 1 . Donner l’allure de R en fonction des fréquences visibles est donné par : R ≡ √ εr + 1 de la pulsation ω, pour des valeurs proche de ωp . 2 Propagation d’une onde électromagnétique dans l’ionosphère L’ionosphère est une région de l’atmosphère située entre 60 et 800 km d’altitude. Elle est constituée de gaz fortement ionisé et d’électrons libres très dilués. La propagation d’une onde dans l’ionosphère est décrite en première approximation par la permittivité diélectrique relative obtenu dans le cadre du modèle de Drude. Néanmoins, la présence du champ magnétique terrestre modifie de façon significative cette description. Dans ce qui suit, nous examinerons un gaz d’électrons ayant une densité volumique n ho− → mogène. Ce gaz est soumis au un champ magnétique uniforme, statique et “intense” B0 . Nous − → allons étudier le cas particulier d’une onde se propageant parallèlement et dans le sens de B0 . Enfin, le plasma étant très dilué, les collisions pourront être négligées. Données : ε0 = 8, 5.10−12 C2 .m−3 .kg−1 .s2 ; m = 9, 1.10−31 kg ; qe = 1, 6.10−19 C. 1. Ecrire l’équation du mouvement d’un électron de l’ionosphère dans un champ électrique − → − → oscillant E et dans le champ magnétique statique B0 . 2. On considère que le champ électrique est polarisé circulairement et oscille à la pulsation ω, − → − → − → → → ce qui permet d’écrire : E = (− a1 ± i b1 )E0 e−iωt , où − a1 et b1 sont deux vecteurs unitaires h Fig. 1 – Densité d’électrons dans la ionosphère en fonction de l’altitude h. orthogonaux. Résoudre alors l’équation du mouvement pour un tel champ, en cherchant des solutions → en − x également polarisées circulairement. 3. Montrer alors que la constante diélectrique peut être écrite : ωp2 (1) ω(ω ∓ ωB ) où vous préciserez l’expression de la pulsation de Bohr ωB . En déduire que l’ionosphère est un milieu anisotrope et indiquer la nature des vibrations propres pouvant se propager dans ce milieu. AN – Le champ magnétique terrestre a une amplitude de l’ordre de 30 µT. Quelle est la valeur de ωB . La densité d’électrons libres est d’environ 1010 électrons/m3 . Déterminer la valeur de ωp . Tracer ε± r en fonction de ω/ωB et pour ωp /ωB = 2. Il existe une large plage de fréquences pour laquelle ε+ et ε− sont de signe opposé. Que pouvez vous en conclure quant à la propagation des ondes “±” ? La figure 1 représente schématiquement la densité d’électrons en fonction de l’altitude h dans une couche de l’ionosphère. Quelle conséquence a cette variation de n sur la dépendance de la pulsation plasma ωp en fonction de h ? On considère une onde électromagnétique de pulsation ω1 partant du sol (onde radio par exemple) et se propageant en direction de l’ionosphère. Expliquer pourquoi cette onde est réfléchie à partir d’une certaine altitude h1 dont vous donnerez l’expression. En déduire une méthode permettant de déterminer la densité maximum d’électrons dans une couche de l’ionosphère. Donner l’expression de ε− r lorsque ω → 0. En déduire l’expression du vecteur d’onde associé à la propagation de l’onde, en fonction de ω. L’ionosphère est-elle un milieu dispersif ? Si oui, donner l’expression de la vitesse de dω en fonction de ω. groupe vg ≡ dk Lorsqu’un orage se produit dans un hémisphère terrestre, il crée des ondes électromagnétiques ayant un spectre en fréquence très large. Certaines composantes spectrales de ce champ électromagnétique se propagent en suivant les lignes du champ magnétique terrestre. Lorsque ces ondes arrivent aux antipodes du lieu de création, un phénomène de sifflement de fréquence variable (aiguë suivi de grave) peut y être entendu. Comment expliqueriez vous ce phénomène ? ε± r =1− 4. 5. 6. 7. 8. 9. Deuxième partie Méthode de la lame quart-d’onde pour la mesure de biréfringence Nous proposons d’utiliser une lame quart d’onde pour mesurer la biréfringence ∆n e d’une lame mince biréfringente d’épaisseur e. Cette méthode est complémentaire de celle utilisant le compensateur de Babinet. faisceau incident e Fig. 2 – Lame mince biréfringente taillée telle que son axe optique est orthogonal à la face d’entrée. Éclairage en incidence oblique. 1 Action d’une lame mince sur un faisceau de lumière polarisé linéairement On considère un faisceau de lumière polarisé linéairement, selon la direction P, arrivant sur une lame mince biréfringente L (dont la normale est la direction Oz), taillée de sorte que son axe optique (Oy) soit parallèle à la face d’entrée. On pourra noter α l’angle entre P et l’axe optique. 1. On considère que le faisceau arrive sous incidence oblique sur la lame. Tracer la marche des normales sur toute l’épaisseur de la lame et aux deux interfaces (entrée et sortie) cristal-air. 2. Dans toute la suite de cette partie, on considère le cas de l’incidence normale. Justifier pourquoi la polarisation de la lumière à la sortie de la lame est elliptique et préciser de quel paramètre dépend le sens de parcours de cette ellipse par l’extrémité du vecteur champ électrique. 3. On choisit, pour cette question, une direction de polarisation incidente orientée à 45˚de l’axe optique. Montrer que, dans ce cas, les demi-axes de l’ellipse sont la direction de polarisation incidente et sa perpendiculaire. 2 Action d’une lame quart-d’onde sur une polarisation rectiligne On considère le cas particulier d’une lame quart-donde, c’est à dire telle que ∆ne = λ/4. 1. Montrer qu’une telle lame λ/4 transforme une polarisation linéaire incidente P faisant l’angle α avec son axe optique, en une polarisation elliptique, dont l’ellipse est inscrite dans un rectangle dont l’une des diagonales est la direction de P. 2. Si l’on fait l’hypothèse que l’axe rapide de la lame λ/4 est porté par Ox, quels sont les sens de parcours de l’ellipse, selon que 0 ≤ α < π/2 ou π/2 ≤ α < π ? y x Q.I. filtre l=578 nm e l/4 écran Fig. 3 – Montage pour la mesure de la biréfringence d’une lame mince d’épaisseur e, par la méthode de la lame quart-d’onde. La mesure est faite à la longueur d’onde λ = 578 nm grâce à un filtre interférentiel intercalé sur le trajet de la lumière blanche issue de la lampe Quarz-Iode (Q.I.). 3 Mesure de la biréfringence d’une lame mince par la méthode de la lame λ/4 On considère le montage décrit sur la figure 3, dans lequel la lame d’intérêt L (celle dont on cherche à mesurer la biréfringence), d’épaisseur e, est suivie d’une lame λ/4. 1. Comment doit on orienter les lignes neutres de la lame λ/4 pour que cette lame transforme la polarisation émergeant de la lame L en une polarisation linéaire ? On place un analyseur A initialement croisé avec le polariseur P (ie, P et A sont orthogonaux entre eux) : le faisceau incident est éteint sur l’écran. Après avoir intercalé la lame L, l’écran est de nouveau éclairé. On ajoute alors la lame λ/4 convenablement orientée. 2. Montrer que l’angle ψ dont on doit tourner l’analyseur A pour rétablir l’exctinction sur 2π ∆ne, par l’écran est relié au déphasage dû à la biréfringence φ ≡ λ tan φ = − tan ψ 2 (2) 3. En déduire un protocole de mesure de la biréfringence. Quelles sont les limites de cette méthode de mesure ? ⋆⋆⋆