Les dossiers des Archives départementales d’Indre-et-Loire
Un camp d’internement pour les juifs pendant la seconde guerre mondiale.
Le camp de la Lande à Monts (37)
Présentation et sommaire des documents
Historique : 30 novembre 1940 – janvier 1944
A La Lande, terrain situé à 2,5 km du bourg de Monts, 26 bâtiments avaient été construits en
1939 afin d’héberger du personnel supplémentaire pour la poudrerie du Ripault. Mais en juin
1940, les lieux n’étaient pas occupés et les Allemands trouvèrent l’endroit fort commode (à 16
km de Tours, gare de Monts toute proche) et décidèrent de l’utiliser pour y installer une
structure d’accueil qui se transformera par la suite en camp d’internement.
Un camp d’internement pour les juifs
Fin 1940, début 1941, La Lande accueille des réfugiés, français ou étrangers provenant de
Langeais (centre ouvert en septembre 1940) ou de rafles exécutées dans des grandes villes de
l’ouest de la France.
Début décembre 1940, ce sont deux convois qui amènent à Monts 600 à 700 personnes,
essentiellement d’origine polonaise, en majorité des Juifs. Ces familles habitaient avant la
guerre dans l’est de la France et avaient dû se réfugier en Gironde vers mai 1940. Elles furent
expulsées de la zone côtière et transférées de Bordeaux à Monts.
A cette période, le camp n’était pas encore entouré de barbelés, les internés pouvaient aller et
venir relativement facilement. Certaines personnes purent habiter chez des particuliers dans
les communes avoisinantes, quelques familles eurent la possibilité d’habiter à Tours (pour
raisons médicales).
Mais l’évolution de la politique antisémite du gouvernement de Vichy transforma La Lande
en véritable camp d’internement.
En août 1941, « le centre de séjour surveillé »fut entouré d’une première rangée de barbelés,
puis, en novembre 1941, d’un autre réseau de fils de fer barbelés (venant d’un autre camp en
Indre-et-Loire : La Morellerie). Le camp fut dès lors hermétiquement clos. Le 5 janvier 1942 ,
La Lande devint officiellement un camp d’internement pour Juifs .
En juillet 1942, 133 Juifs valides (hommes et femmes) furent déportés vers les camps de la
mort, via Angers.
Le 4 septembre 1942, 422 Juifs (adultes) furent déportés via Drancy.
Le 21 septembre 101 femmes et enfants partirent également pour Drancy et, deux jours plus
tard, pour Auschwitz.
Le 1
er
octobre 1942, le camp est vidé de ses derniers occupants.
Il est alors classé en troisième catégorie, c’est à dire, pouvant recevoir « des individus internés
à la demande des autorités d’occupation et des personnes internées administrativement,
français ou étrangers, sur ordre des autorités françaises. »