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euvième de onze enfants, P.Pierre Onel
Feliatius parle d’une enfance où il était
tout à fait normal d’aller à la messe
avec les parents. «Nous y étions obli-
gés», se souvient-il. Mais l’obligation est vite de-
venue une sorte d’élan. «Je me suis engagé com-
me enfant de chœur et je me suis occupé de la
pastorale des jeunes. Avec joie. Cela a influencé
mon choix de sacerdoce. J’ai connu les Pères scala-
briniens à Port-au-Prince en 2000 et un an après
j’ai commencé mon parcours de formation» .
Un engagement auprès des jeunes
Il connaissait déjà Genève. «En 2010, alors que j’é-
tudiais à Rome, j’avais été appelé auprès de la
communauté multiculturelle de Genève pour tra-
vailler avec les jeunes». «Et aujourd’hui encore je
m’occupe de l’animation de la pastorale des jeu-
nes de l’Unité pastorale multiculturelle des com-
munautés de langue italienne, espagnole et portu-
gaise. Dans la Mission catholique italienne, j’ac-
compagne particulièrement les jeunes adultes (25-
35 ans) et les adolescents». Père Feliatus apprécie
les échanges avec les jeunes. «Ce n’est pas tou-
jours facile d’afficher sa propre religiosité dans le
monde global que nous vivons. Voir ces jeunes di-
re tout haut “je suis catholique” me donne beau-
coup d’enthousiasme. Ils ont une très grande liber-
té», témoigne-t-il. «Leur expérience de foi
est forte. Parfois, je me suis dit que j’ai beaucoup
de travail à faire pour être comme eux. Je prie aus-
si pour qu’ils puissent voir en moi quelqu’un en qui
ils peuvent trouver le Seigneur», confie-t-il.
Le 9 février 2014, une mauvaise surprise
Le «oui» du peuple suisse à l’initiative de l’Union
démocratique du centre (UDC) «Contre l’immigra-
tion de masse» a surpris le jeune prêtre haïtien.
«Je ne connais pas bien la réalité migratoire de la
Suisse - prévient-il - mais j’ai ressenti une certai-
ne préoccupation pour le résultat de la votation
auprès de certaines personnes, surtout des per-
sonnes dans des situations précaires. Personnelle-
ment, je ne pense pas que s’opposer à la migration
de masse soit une solution dans un monde global
comme celui où nous vivons aujourd’hui. Je pense
qu’il faut un esprit d’ouverture».
Genève, un contexte pas toujours facile
Les paroissiens de la mission italienne l’ont beau-
coup aidé à s’intégrer, mais le contexte genevois
est très différent de celui de Haïti. « Là-bas lorsque
nous organisons une activité pastorale les gens se
déplacent. Ici c’est différent. Les personnes ne
viennent pas toujours. C’est à nous d’aller vers
eux et cela peut être complexe», explique-t-il. Pè-
re Feliatus a donc choisi une attitude d’ouvertu-
re. «Avec les personnes que je rencontre, j’essaye
de signaler ma totale disponibilité à les accompa-
gner. Aussi je cherche à trouver en eux les valeurs
chrétiennes qui peuvent les aider à grandir dans la
foi». (Sba)
BIO EXPRESS
29 juillet 1978 -Naissance à Marmelade (Haïti)
1999- Études à l’Université en Science Humaine à l’Universi-
té de Port-au-Prince. (Haïti)
Août 2001 - Entrée au séminaire - études philosophiques au
Grand séminaire de Notre Dame de Cazeau (Haïti)
Nov.2005 à Nov.2006 - Noviciat et vœux temporaires à Haïti
2007-2010 - Études théologiques à Rome à l’Université Pon-
tificale de Saint Jean de Latran
2010 - Stage pastoral à Genève
2010-2013 – Maîtrise en Pastorale de la mobilité humaine-
Université Pontificale Urbanienne de Rome
20 nov.2011 -Vœux perpétuels à Rome
6 janv. 2013 - Ordonné Diacre à Rome
21 juil.. 2013- Ordonné prêtre à Port-au-Prince (Haïti
Oct. 2013 -Arrivée à Genève
Genève
Père Pierre Onel Feliatus
«Ici c'est à nous d'aller vers les personnes»
"Je viens d'un Pays où les personnes viennent vers nous. Ici c'est à nous d'aller vers les
personnes. C'est très différent". Ordonné prêtre l’été dernier, Père Pierre Onel Feliatus
est né en Haïti d'une famille catholique et nombreuse. Il se préparait à partir au Brésil.
Mais c’est à Genève qu’il a été appelé. «C’est pendant les vacances que j’ai été informé
que j’étais destiné à Genève», nous a-t-il dit .
UNITE PASTORALE MULTICULTURELLE Elle comprend les
missions de langue italienne, espagnole et portugaise. Elle
a été constituée en 2008 par Mgr Bernard Genoud pour
unir dans une seule réalité pastorale les trois communautés
guidées par les Missionnaires Scalabriniens.