nanomètres(ellessontdonc200.000foismoinslonguesqu’uneallumette)alorsquelesbactériessontenmoyenne
10 fois plus grandes. Les nanolames peuvent ainsi agir comme de véritables c outeaux tranchants et perforer les
bactériesquis’approchentunpeutropprès!Danslavidéoci-dessous,réaliséeparl’équipeaustralienne,onpeut
observer le méc anisme modélisé de destruction d’une bac térie par les ailes de c igale : la bac térie s’approc he, se
posesurletapistranchant,estperforéeetsevidedesoncontenu.
Modèlededestructiond’unebactérieparuneailedecigale.Quandlabactéries’approche,ellerentreen
contactaveclesnanolamesprésentesàlasurfacedel’ailedecigale.Cesstructuresagissentcommede
véritableslamesdecouteauxmicroscopiquesetperforentlabactérie:ellesevidealorsdesoncontenuet
meurt.©S.Pogodinetal.,2013
Dansuneprécédenteétude,lesauteursavaientdéjàmontréquelesbactériespouvaientsefixersurlesailesdes
cigales, mais étaient rapidement tuées. Les auteurs avaient ensuite recouvert les ailes de l’insecte avec de l’or
pour en modifier les propriétés physicochimiques sans masquer les nanolames : dans ces conditions, les ailes
étaient toujours capables de détruire les bactéries. Ces résultats suggéraient que l’interaction physique des
bactériesaveclesnanolamesétaitlefacteurresponsabledeladestructiondesbactéries.
L’effetdesailesdecigalelimitéàcertainstypesdebactéries
Dans cette étude, les chercheurs ont montré que les ailes de cigale ne tuaient pas toutes les bactéries. Celles
possédant une membrane assez souple, commeEscherichia coli qui est parfois responsable d’infections
alimentaires,sontsensiblesauxailesdecigale.Parcontre,lesbactériesayantunemembraneplusrigidecommele
staphylocoquedoréysontrésistantes.Desstaphylocoquesdorés dontlamembraneestrendueplussouple après
chauffageaumicro-ondedeviennentàleurtoursensibles.Cesrésultatsmontrentquelesailesdecigalen’offrent
pasunedéfensemaximalecontrelesattaquesinfectieuses,maissontlimitéesauxbactériesayantunemembrane
souple.
Desétudes pluspousséessontnécessairespourdécrypterlastructuredesailes decigaleetencopierledesign.
Cesétudespourraientconduireàlafabricationdebiomatériauxpourlapréventiond’infections.Anne-MarieKietzig,
ingénieure en chimie à l’université McGill de Montréal, suggère que cette technologie pourrait par exemple être
employée à l’intérieur des lieux publics. Ces matériaux pourraient également être associés à l’usage d’autres
moyensdedésinfection,afind’élargirlespectred’actionantibactérien.