1201H Initiation à l’histoire grecque - Séance 10 : Un métèque modèle : Lysias
Potel Maxime – L1– UFR Humanités et Sciences Sociales – Université de Caen-Normandie 5
II – Le traitement des métèques
A) Persécution des métèques
Le statut de métèque est donc un statut particulier. Il oscille à la fois entre l’intégration
et l’exclusion. La religion grecque impose à ces derniers un certain devoir d’hospitalité,
l’étranger est donc bien vu surtout, comme c’est le cas de Lysias, quand il est riche et qu’ils
payent certain impôts. Dans le deuxième texte, Plutarque nous explique que Lysias est « après
sept ans de résidence à Athènes, expulsé » lors de la « prise du pouvoir par les Trente » (l
15et16). Evènement que Lysias raconte plus en détail dans l’ensemble du premier texte. Cette
prise de pouvoir fait suite à la bataille « Aigos Potamoi » (l 15), il s’agit d’une bataille navale
ayant eu lieu en 405 entre les flottes d'Athènes et de Sparte et qui a été le dernier engagement
majeur de la guerre du Péloponnèse. À l'issue de cette bataille, la flotte spartiate détruit
complètement la flotte athénienne. Un gouvernement oligarchique pro-spartiate fut mis en
place (les Trente). Leur pouvoirs tournent très vite à la tyrannie, d’abord populaire auprès des
citoyen. Laissant de côté les questions constitutionnelles, ils procèdent à une série
d'exécutions de métèques comme Polémarque et de citoyens riches ce qui provoque à un
désamour des Athéniens pour ce conseil des trente. Lors de ces arrestation/exécution de
métèque ils confisquent leur fortune, cela est expliqué en détail dans le point 19 du premier
texte (l 10 à 15). Ainsi selon Lysias « ils ne nous laissent pas même pas, par pitié, la moindre
parcelle de notre fortune ». C’est un exemple de persécution des métèques mais il en explique
d’autres. Dans la cité d’Athènes il n’y a jamais eu de politique officiel contre les étrangers,
mais les métèques pouvaient être persécutés s’il n’apportait rien à la cité.
B) Attribution de la citoyenneté
Pour un métèque vivant à Athènes, le but ultime est l’acquisition plénière de la
citoyenneté. D’ailleurs après avoir rendu des services à Athènes : il aide Thrasybule de
Collytos à revenir à Athènes après son exil et l’aide à rétablir la démocratie (texte 2 ligne 17 à
20), il demande la citoyenneté une fois la démocratie restauré. « Thrasybule… proposa un
décret lui octroyant le droit de cité ». Il est expliqué dans le texte 2 aux lignes 19 à 22 que la
mesure est votée au peuple, mais la procédure normale n'ayant pas été respectée (le décret est
porté devant l'assemblée sans passer par le Conseil), le décret est annulé. On comprend alors
que l’attribution de la citoyenneté au métèque faisait toujours l'objet d'une délibération
publique à l'Assemblée et, chose rare, d'un vote à bulletins secrets. C'est ainsi qu'après
l'intermède oligarchique des Trente, des métèques qui avaient participé à la prise de la
forteresse de Phylé, comme c’est le cas de Lysias, sont récompensés par l'octroi de la
citoyenneté athénienne. Il faut noter toutefois que l'Assemblée attribua celle-ci au cas par cas,
refusant la naturalisation massive que demandait Thrasybule. La procédure fit naturellement
l'objet de quelques scandales judiciaires et politiques, certains étrangers ou métèques fortunés
ayant tenté de contourner les rigueurs de la loi en achetant des soutiens et des faux
témoignages. Cette faveur fut octroyée plus ou moins généreusement en fonction des époques
mais elle fit toujours l'objet de la plus grande circonspection. Pour les métèques n’ayant pas
droit à la citoyenneté il existe, d’autres statut comme celui d’ « isotèle » (ligne 23). Les
citoyens jouissant de l'isotélie, sont dispensés du paiement de toutes les taxes pesant sur