Paris, le 23 novembre 2006
Monsieur le Ministre,
Vous trouverez ci-joint le rapport de la Commission sur l’économie de l’immatériel. Nous tenons à vous exprimer
à nouveau notre reconnaissance pour la confiance que vous nous avez témoignée en nous chargeant de cette mission. Notre
collaboration a été réelle, profonde, et constante. Nous voulons y voir un exemple de partenariat entre le secteur public et
le secteur privé, qui sont les deux sources indissociables de la richesse de la nation.
Nous avons commencé notre mission par la recherche d’exemples, de travaux ou de réflexions similaires à
l’étranger, et force est de constater que rien de semblable ni d’aussi complet n’a été réalisé à ce jour. Votre initiative est donc
originale et unique, et la mission confiée à la Commission n’avait pas de précédent. Vous nous avez chargés d’être des
précurseurs, ce qui nous a conduits à inventer, à innover, et à apporter, à des problèmes nouveaux, des solutions nouvelles.
L’économie de l’immatériel est une économie en formation, une économie de la connaissance, systémique et
fonctionnant en réseau, une économie qui se joue des espaces et du temps, ce qui nous a amenés à nous aventurer sur des
terrains que nous n’avions initialement pas prévu d’aborder. Vous trouverez donc dans le rapport de la Commission des ana-
lyses et des recommandations sur la recherche, la formation, l’université, mais aussi sur les réglementations économiques,
fiscales ou sociales qui peuvent être, pour l’immatériel, autant de freins ou d’accélérateurs.
Nous sommes arrivés à la conclusion que cette économie recèle un potentiel de croissance considérable, capa-
ble d’irriguer toute l’économie française et susceptible de générer des centaines de milliers d’emplois, comme d’en préser-
ver d’autres qui seraient, autrement, détruits ou délocalisés. Ce sont ces objectifs qui inspirent les recommandations que nous
avons formulées : il nous a fallu imaginer des solutions pour lever les freins et les rigidités qui font patiner notre économie,
et imaginer des recommandations qui créent du dynamisme, qui insufflent de l’énergie et qui créent de l’initiative, de la
croissance et des emplois.
Nous ne prétendons pas avoir couvert tous les champs d’une question qui se révélait de plus en plus vaste à
mesure que progressait notre réflexion. Faute de temps, nous n’avons pas épuisé le sujet, ni travaillé autant qu’il aurait fallu
sur certaines recommandations.
Il reste que le rapport que nous avons l’honneur de vous remettre est le résultat d’un travail assidu, sérieux,
obstiné, qui nous a réunis treize fois en séance plénière, et qui a été l’occasion de plusieurs dizaines d’échanges. Nous disons
notre gratitude aux membres de la Commission pour leur disponibilité, leur inventivité et la grande passion montrée pour
l’intérêt de notre pays.. Et nous remercions les jeunes rapporteurs de l’Inspection générale des finances pour la qualité de
leur travail, et pour l’intelligence avec laquelle ils ont mené leurs investigations tout en prenant scrupuleusement en compte
les attentes de la Commission.
Nous espérons que ce rapport servira à penser et créer la croissance de demain, à puiser dans cette richesse
infinie que sont les hommes et les femmes de notre pays pour leur offrir l’avenir dont ils sont dignes, et à oser s’attaquer à
ces rigidités qui freinent le dynamisme latent de notre pays.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute considération.
Maurice LÉVY Jean-Pierre JOUYET