La politique économique extérieure de la Suisse et le commerce de détail
Perspectives concurrentielles sur le marché suisse
Christian Etter, SECO Swiss Retail Forum - 4.6.2009, Genève
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Les technologies améliorant l’efficience des transports engendrent une baisse des
coûts de l’approvisionnement. Cela a permis d'élargir la palette des produits
disponibles en Suisse, et de la rendre indépendante des saisons. La viande
d’argentine ou néo-zélandaise, le vin californien ou chilien, les herbes aromatiques
fraîches de la Thaïlande, de l’Afrique du Sud ou du Mexique durant toute l’année, les
chemises du Bangladesh ou les jouets fabriqués en Chine, ce sont là autant de
produits que l’on s’attend aujourd’hui à trouver normalement dans nos magasins.
Deuxième tendance : l’internationalisation du commerce de détail
Comme le montrent ces exemples, le commerce de détail s’est fortement
internationalisé du côté de l’approvisionnement. Mais les entreprises de commerce
de détail elles-mêmes se sont également internationalisées. Une bonne partie des
plus grands détaillants mondiaux comme Wal-Mart, Carrefour, Lidl, Aldi, Tesco,
IKEA, Toys „R“ Us, H&M, ou GAP, mais aussi bon nombre d’entreprises de taille
moyenne disposent aujourd'hui de structures de distribution internationales. Sur les
250 plus grandes entreprises de commerce de détail du monde, près de deux tiers
opèrent déjà à l’extérieur de leur pays d’origine. En 2007, les ventes à l’étranger de
ces « top 250 » représentaient plus de 20 % de leur chiffre d’affaires total. Ces
entreprises-là sont actives, en moyenne, sur près de 7 marchés étrangers.
Selon les données de la Banque nationale suisse pour 2007, pour l’ensemble du
secteur de la distribution suisse, le stock de capital venant de l’étranger a doublé
entre 2003 et 2007, passant de 21 à 43 milliards de francs, dont quelque 4 milliards
de francs dans le commerce de détail. Cela signifie que le secteur de la distribution a
absorbé 11 % des investissements directs de l’étranger en Suisse. Selon la même
source, les détaillants étrangers occupaient environ 21’500 personnes dans notre
pays. Inversement, les entreprises de commerce de détail suisses disposaient d’un
stock d’investissements de plus de 4,6 milliards de francs à l’étranger.