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Le poste d'observation dont bénéficie le pharmacien de la
clinique lui permet de renforcer l'attitude de veille des médecins
dans leur pratique quotidienne.
L'efficacité de cette vigilance est renforcée par l'action, en amont,
du comité du médicament et des dispositifs médicaux
(COMEDIMS) qui comprend le pharmacien et les médecins. Ce
comité répertorie prioritairement 1.500 produits pharmaceutiques
dont 400 médicaments environ (peu par rapport au nombre
autorisé à la vente en France) comme étant les plus efficaces et
les mieux adaptés à l'activité de l'établissement.
Parallèlement, les membres du comité du médicament ont édicté
des règles d'emploi des antibiotiques, destinées à éviter toute
utilisation non indispensable (les abus aboutissant à l'apparition
de souches microbiennes résistantes aux antibiotiques). Dans le
cadre de la pharmacovigilance, une attention toute particulière
est portée aux réactions allergiques susceptibles d'apparaître lors
de l'emploi des médicaments ou des dérivés sanguins, car leur
fréquence augmente d'année en année.
Non aux médicaments prescrits hors
de la clinique
Dans le souci de limiter au maximum les risques d'effets
secondaires, la règle générale impose que seuls les médecins de
l'établissement ont le droit de prescrire médicaments et régimes
durant l'hospitalisation. Par conséquent, les prescriptions
antérieures devront être suspendues tant que le médecin référent
responsable de l'hospitalisation et son équipe, ne les auront pas
confirmées. Les médicaments apportés lors de l'hospitalisation
doivent, dans un premier temps, être confiés au personnel
soignant. Les exceptions à cette règle ne peuvent concerner que
les traitements dont l'arrêt brutal pourrait être grave, comme
celui du diabète par insuline, ou certaines insuffisances
hormonales graves. Pas de tolérance évidemment, pour les
produits "de confort".
Dans les cas exceptionnels où un hospitalisé aurait besoin, à son
arrivée, d'un produit majeur non disponible à la pharmacie de
l'établissement, une procédure de prêt inter-établissements
existe.
Parallèlement, lors de sa sortie, s'il doit poursuivre une
thérapeutique rare débutée à la clinique, il pourra se voir
attribuer une provision suffisante pour 24 heures, afin d'éviter
toute interruption du traitement lors du retour à son domicile,
avant de pouvoir s'approvisionner près de chez lui. La pharmacie
de la clinique a également l'autorisation de délivrer les
médicaments hospitaliers figurant sur la liste nationale des
médicaments rétrocessibles.
Chaîne d'alerte
Lorsqu'un effet secondaire néfaste est détecté, la chaîne d'alerte
est déclenchée. Le médecin "correspondant vigilance" de la
clinique et le pharmacien signalent le fait au centre régional de
pharmacovigilance qui, à son tour, le répercute au niveau
national.
La matério-vigilance
La matério-vigilance (vigilance sur tous les matériels qui
«entourent » le patient) est partie intégrante de la logique
globale de sécurité sanitaire. Dans ce domaine, la recherche de la
qualité maximum commence dès la phase industrielle.
Pour être commercialisés en France, les dispositifs médicaux
doivent être conçus et fabriqués de telle sorte que leur utilisation
ne puisse pas compromettre l'état clinique ou la sécurité des
patients, ni présenter un risque pour ceux qui les manipulent.
La traçabilité
Le contrôle d'un produit avant sa mise sur le marché n'est qu'une
première étape. Un suivi " post-marché" et la chaîne de vigilance
prennent le relais pour le suivre durant toute sa vie. Tout
incident ou risque d'incident doit être signalé par le
"correspondant matério-vigilance" (MVG) de la clinique à la
commission nationale de MVG qui, à son tour, informera le
ministère de la Santé, lequel pourra procéder à un retrait du
produit ou à une restriction d'utilisation.
Ce filet de sécurité concerne d'abord les prothèses : implants
oculaires, prothèses mues par électricité, prothèses articulaires,
etc... celles-ci sont de surcroît répertoriées par informatique pour
assurer leur traçabilité. A tout moment, même plusieurs années
après leur pose, on doit être en mesure d'identifier leur lot de
fabrication et remonter jusqu'au fabricant . La plus modeste vis
utilisée pour une fracture est soumise à cet impératif général de
traçabilité !
Check-list générale au bloc
La matério-vigilance commence avec la remise en cause
permanente des fournisseurs. Elle se poursuit par les processus
de mise en oeuvre des matériels.
Au bloc opératoire en particulier, les protocoles sont très
contraignants. Chaque matin, très tôt, avant le début de toute
activité, une vérification générale est effectuée par une
infirmière, suivie d'une contre-vérification par un médecin
anesthésiste. La check-list porte sur tout : matériel médical,
matériel de surveillance, matériel pré-opératoire, matériel
d'environnement (table d'opération, lumière, alimentation en
fluides vitaux), prothèses, consommables (compresses, aiguilles,
seringues, médicaments d'urgence), etc... Rien ne doit manquer.
Tout doit être prêt à fonctionner.
La présence quotidienne d'un ingénieur biomédical dans la
clinique est un atout supplémentaire dans un établissement
utilisateur d'un grand nombre d'appareils biomédicaux
sophistiqués qui exigent des interventions de qualité et un
entretien préventif régulier.
Vigilances sur les médications et matériels
La surveillance des médicaments (leur utilisation, leurs effets et leurs contre-indications), est une obligation
pour les médecins, pharmaciens et professionnels de santé. C'est la pharmacovigilance