U
ne prévalence à 1/2 000,
mais souvent inférieure à
ce chiffre, fait d’une affec-
tion une maladie “rare”, terme que
l’on préfère à l’adjectif orpheline.
Ces maladies sont souvent asso-
ciées à des médicaments dits
“orphelins” parce qu’ils ne peuvent
être développés par l’industrie du
médicament en raison de leur peu
d’ouverture sur le marché. Les per-
sonnes concernées par une maladie
rare sont très isolées, d’autant que
le corps médical est souvent impuis-
sant, tout simplement parce qu’il ne
les connaît pas, en raison de leur
prévalence et surtout de leur grand
nombre : elles sont quelque 5 000.
Cependant, ces maladies se caracté-
risent pour la plupart par leur gra-
vité, leur chronicité, leur évolutivité,
leur pronostic vital souvent sévère.
Pour l’instant, seule une prise en
charge adaptée aux symptômes
peut améliorer la qualité de vie du
patient et prolonger son existence.
Du fait du sentiment d’isolement et
de non-reconnaissance de la
société, l’écoute du soignant est
essentielle pour le malade et sa
famille.
L’apport Internet
Depuis 1997, une base de données,
Orphanet*, sur les maladies rares,
créée dans le cadre de la mission
des médicaments orphelins du
ministère de la Santé, est disponible
sur Internet. Le centre Allo-Gènes est
plus spécifique aux maladies d’ori-
gine génétique. La plateforme
Maladies rares**, créée en 2001,
regroupe plusieurs associations, et
structures. Le problème de l’informa-
tion est une préoccupation ancienne
pour les associations qui constituent
aujourd’hui un tissu très riche pour
faire connaître ces maladies et orien-
ter les soignants et les patients…
Une association : la FMO
L’Association Française de Recherche
Génétique, créée en 1995 par quel-
ques parents d’enfants malades, a
été rebaptisée Fédération des
Maladies Orphelines (FMO) en
juin 2000 afin de mieux représen-
ter la diversité des actions enga-
gées. La FMO regroupe aujourd’hui
74 associations de malades. Elle
intervient pour accompagner et
écouter les malades, informer les
professionnels de santé et soutenir
la recherche, fédérer les associa-
tions de malades et sensibiliser les
pouvoirs publics. « Notre volonté est
de traiter les maladies orphelines
dans toutes les dimensions qu’elles
recouvrent, à la fois sociales, scienti-
fiques et politiques », explique le
président, M. Di Sciullo. La FMO
organise chaque année (depuis
1996) les “Jours du nez rouge” afin
de sensibiliser l’opinion publique et
de collecter des dons. La Fédération
dispose, en outre, d’un service
d’écoute et d’accueil, la Maison des
Maladies Orphelines, qui assure,
selon M. Di Sciullo, « une véritable
mission de service public auprès des
malades ». Cette mission est com-
plétée par la publication d’un guide
pratique : “Maladies orphelines :
vivre au quotidien”, outil d’accom-
pagnement des familles dans leurs
démarches administratives et médi-
cales. Au niveau scientifique, la
FMO a d’ores et déjà soutenu
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 52 • janvier-février 2004
30 projets de recherche et participe
aux travaux de la Commission euro-
péenne sur les médicaments
orphelins à travers l’EAGS (groupe-
ment d’associations de patients).
« Un traitement de l’ostéogenèse
imparfaite (maladie des os de verre)
a pu être mis en œuvre en France
grâce à notre concours », précise
M. Di Sciullo. Par ailleurs, la
Fédération collabore avec les dépu-
tés et le groupe d’études “maladies
orphelines”, récemment créé à
l’Assemblée nationale. Au rayon des
revendications de la Fédération :
« une meilleure organisation du sys-
tème de soins pour éviter l’errance
diagnostique, la constitution de
réseaux de soins pour améliorer la
prise en charge médicale des
patients, une harmonisation et une
amélioration des prises en charge
existantes (adoption d’une loi de soli-
darité nationale pour une prise en
charge décente des malades), le ren-
forcement des associations comme
acteurs des projets scientifiques, et
une réelle écoute des pouvoirs publics ».
Et de conclure : « nos attentes vis-à-
vis des pouvoirs publics sont simples :
qu’ils entendent nos revendications et
s’appuient sur l’expertise des malades
et de leurs associations pour penser
la politique de santé publique ».
La lymphangioléïomyomatose
(LAM) : une parmi d’autres
Avec une incidence de 0,9 cas
par million de personnes, la LAM
touche environ une centaine de
femmes françaises. Cette maladie
génétique, mais non héréditaire, est
due à une mutation chromoso-
mique qui cause une prolifération
de cellules musculaires lisses, princi-
palement au niveau des poumons.
Ces cellules forment de véritables
kystes pouvant obstruer les voies
respiratoires, mais aussi les vais-
seaux sanguins et lymphatiques.
Soins Libéraux
38
Maladies rares
Cherche traitement désespérément
En Europe, 25 millions de personnes, dont 4 millions de Français,
souffrent de maladies rares. Ces maladies, parfois appelées orphe-
lines, sont d’origine génétique pour 80 % d’entre elles et, accessoire-
ment, de nature infectieuse ou auto-immune.