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Les Fables de Cambyse
Mémoires dun médecin
au temps des pharaons perses
Pauléry
24.12
----------------------------INFORMATION----------------------------
Couverture: Classique
[Roman (130x204)]
NB Pages: 316 pages
- Tranche: 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 24.12
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Les Fables de Cambyse
Mémoires dun médecin, au temps des pharaons perses
Paul éry
830369
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Les origines
e ne suis pas responsable de la mort de Cambyse.
Jétais en Égypte quand jai appris la nouvelle. Cela
faisait plusieurs mois qu’il se passait de mes services.
Il avait tenté de me faire assassiner, comme beaucoup
d’autres, mais peu importe. Qui s’en soucie à présent ?
Darius lui a succédé, et il est mort lui aussi. La plupart de
mes amis ont également disparu. Certains étaient célèbres,
comme Ésope ou Crésus, d’autres beaucoup moins. C’est
leur histoire, autant que la mienne, que j’ai tâché de faire
revivre ici, sans tricher. Mon récit n’est pourtant pas exempt
de lacunes, d’imprécisions et de petits arrangements avec la
vérité. Je ne prétends pas avoir la mémoire de Simonide ni la
rigueur de Solon !
Je mappelle Argyles. Je suis en Égypte en l’an dix du
Règne du pharaon Amasis1 de parents étrangers. Mon père
accompagnait une délégation athénienne de philosophes et
d’artistes, ma mère était traductrice pour l’ambassadeur de
Perse. Ils passaient leur temps libre ensemble, apprenant à
1 Vers 560 avant JC.
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mieux se connaitre, de telle sorte que ma venue au monde
ne fut une surprise pour personne. Après cet événement
mémorable, mes parents partirent vivre à Memphis où ma
mère enseigna dans l’école d’interprètes fondée par
Psammétique Premier. Mon père était peintre et sculpteur,
mais il dut longtemps travailler dans un atelier de poterie
pour gagner sa vie.
J’ai appris très jeune les langues maternelles de mes
parents, ainsi que celle de mon pays de naissance. À
l’adolescence, j’ai suivi les leçons d’Anemhep, le médecin
personnel d’Amasis, qui devait sa maitrise de l’anatomie à la
fréquentation assidue des embaumeurs. J’ai complété mon
éducation en recopiant les papyrus à la maison de vie, puis
en parcourant l’Égypte pour recueillir les recettes oubliées
des anciens. Sur le tard je me suis spécialisé en
ophtalmologie, une discipline que je suis encore loin de
maitriser. L’œil d’Horus, que je porte en pendentif, m’a ai
à me tirer d’affaire dans des situations où mes lacunes
pouvaient devenir embarrassantes. J’ai également emprunté
quelques incantations aux médecins du temple, que j’utilise
occasionnellement.
Anemhep, ayant atteint un âge vénérable, a été contraint
de céder sa place. Je lui ai succédé, mais je ne suis pas resté
seul bien longtemps. Au bout d’un an nous étions une demi-
douzaine, tous de spécialités différentes. Mes fonctions
officielles me laissant des loisirs, j’ai alors eu l’occasion de
faire des rencontres qui ont compté pour moi. Je pense tout
particulièrement à Pythagore, qui s’était fait initier aux
mystères de la résurrection d’Osiris par les prêtres de Thèbes.
Ma position privilégiée ne m’est pas pour autant montée à la
tête. J’avais aussi peu d’ambition qu’un obscur médecin de
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province et je me figurais que ce serait mon avenir, quand le
pharaon m’aurait renvoyé dans mes foyers.
Jai vécu six longues années à la cour dAmasis. Je me
suis marié avec Abina, une jeune interprète rencontrée à
l’école où enseignait ma mère. Après la naissance de
Manéthéo, nous avons fait bâtir dans les faubourgs de
Saïs.2. Nous pensions y vivre sereinement jusqu’à la fin de
nos jours, mais les dieux, ou le destin, en décidèrent
autrement.
2 Capitale de la XXVI° dynastie, située dans le delta du Nil.
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