
(Drazen, 2000).2Ce programme de recherche considère les conflits réels dans une dimension
clairement politique . Dans son modèle Grossman (1991 et 1995) étudie les problèmes auxquels
doit faire face un gouvernement qui choisit le montant des dépenses militaires qu’il va effectuer
de façon à réduire la probabilité d’être renversé par une insurrection .3Une autre perspective
est ouverte par Azam (1995 et 2001), Robinson (1997 et 2001), Acemoglu et Robinson (2001 et
2005) Bourguignon et Verdier (1997) qui remarquent que le pouvoir en place n’est pas obligé de
recourir seulement aux armes pour demeurer en place, mais qu’il peut aussi utiliser une politique
de redistribution en faveur de son opposant afin de réduire son incitation à prendre les armes.
Varoudakis (1995) suggère que la nature du régime politique non démocratique est susceptible
d’influencer les performances économiques, indépendamment de son instabilité. Les dictatures
prédatrices (contrairement aux dictatures bienveillantes) ont un impact négatif sur la croissance.
Acemoglu, Robinson et Verdier (2004) offrent une analyse complémentaire, qui traite le problème
de cette démarche, dont l’on dit qu’elle cherche à " diviser pour mieux régner ", mise en IJuvre
par les kleptocrates alors qu’ils poursuivaient en parallèle leurs politiques opposées au développe-
ment. Dans la perspective des fondements politiques de la malédiction des ressources naturelles,
Robinson, Torvik et Verdier (2006) soutiennent que l’impact global des expansions de ressources
sur l’économie dépend de façon critique des institutions car celles-ci déterminent les mesures dans
lesquelles les incitations politiques se traduisent dans les résultats des politiques. Dans la lignée
de Robinson (1997 et 2001), Dunning (2005) présente un modèle qui montre que dans les Etats
tributaires des ressources naturelles, les élites peuvent faire face à un important arbitrage entre
les avantages économiques de la diversification et la possible concurrence politique future que
la diversification est susceptible d’engendrer. Cependant, l’autre montre que les caractéristiques
distinctives des marchés mondiaux des ressources et les économies politiques nationales peuvent
rendre la diversification plus ou moins attrayante pour les élites politiques.
2Il existe maintenant une littérature abondante sur les modèles d’économie politique de conflit, des ouvrages
entiers lui ont été consacrés, de nombreuses revues de littérature ont déjà été publiées. Dans sa revue " critique
de la littérature sur la théorie du conflit stratégique et les modèles d’instabilité sociopolitique ", Vahabi Ibid.,
distingue trois types de modélisation de l’instabilité sociopolitique : le modèle d’anticipations rationnelles de la
violence politique, les modèles de prédation, et les modèles de propriété commune. Notre étude est une variante
des modèles de prédations ont de nombreux points communs et les similitudes avec les modèles conflit stratégiques,
notamment en ce qui concerne l’utilisation de la théorie des jeux et l’extension du théorème de Coase (1960) pour
pouvoir coercitif.
3Voir aussi les modèles de Kuran (1989), Skaperdas (1992), Hirshieifer (1995) et Grossman et Kim (1995),
Neary (1997) et Fearon (1995, 2004).
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