Communique de presse - S-WIN

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Communiqué de presse S-WIN
Zurich, 17. octobre 2016
Cours de postformation S-WIN 2016 à la heig-vd Yverdon-les-Bains, 4 octobre 2016
Bâtiments publics et écoles en bois
La construction bois est souvent vue en lien avec la construction d’habitations. Mais aujourd’hui, les
ouvrages en bois pour les bâtiments publics et les écoles sont plus qu’une simple variante possible. Le
troisième cours de postformation S-WIN (Swiss Wood Innovation Network) à Yverdon-les-Bains le 4 octobre
2016 a thématisé ceci de façon complète sur le plan de la technique de construction et de l’architecture avec
les possibilités actuelles de la construction bois. Les aspects techniques, ainsi que les questions de
l’acoustique et de la sécurité incendie y ont été abordés ; des ouvrages actuels déjà exécutés, y ont été
aussi présentés.
Tous les enseignants engagés pour ce cours étaient des professionnels expérimentés disposant de
profondes connaissances de la construction bois. Les plus de 60 participant-e-s étaient avant tout
architectes, ingénieurs et entrepreneurs. A la Haute école spécialisée heig-vd d’Yverdon-les-Bains, ils ont
appris de première main à connaître les possibilités de la construction bois moderne. Une petite exposition
dédiée complétait cette manifestation exclusive pour la Suisse romande.
La nouvelle construction bois – la technique au service de la conception
Après les développements novateurs de ces dernières années, surtout dans la sécurité incendie et
l’acoustique, la nouvelle construction bois a atteint des dimensions jusqu’ici inconnues, dans un premier
temps dans la construction d’habitations. Ceci a conduit les maîtres d’ouvrage publics à réfléchir petit à petit
à la possibilité de mettre toujours plus en œuvre ce matériau issu de la forêt pour les bâtiments publics.
L’architecte pionnier Conrad Lutz (Givisiez FR), riche d’une longue expérience dans le domaine des
constructions respectant l’environnement, a montré à l’aide de différents exemples comment ces dernières
années de plus en plus de bâtiments en bois multiétages ont été érigés en tant que prototypes et modèles ;
ces ouvrages se distinguent par une attention consciente portée à l’énergie. Les nombreux avantages de la
nouvelle construction bois et les avancées techniques quant à la sécurité constructive rendent le bois
intéressant aussi pour les responsables des bâtiments publics. La « Blue Factory » en est un exemple actuel
: 126 boxes préfabriqués prêts à être insérés dans une halle industrielle laissée ouverte au centre de
Fribourg, 3000 m² de bureaux au meilleur endroit, érigés en sept mois.
Des constructions hybrides, avant tout avec une combinaison bois-béton, ont convaincu les ingénieurs par
plusieurs aspects car ils réunissent les avantages de la construction légère et ceux de la construction
massive. Simultanément, les panneaux de planches croisées sont devenus un élément incontournable de
l’architecture moderne en bois. Andrea Bernasconi, ingénieur et enseignant à la heig-vd a insisté sur le fait
que la construction bois se présente aujourd’hui comme une alternative évidente à la construction massive.
Il a montré à l’aide d’ouvrages et de leurs constructions les multiples possibilités pour des créations
complexes, mais en apparence simples du point de vue architectonique. L’installation Agroscope à
Cadenazzo en est un exemple actuel : un bâtiment de deux étages en bois long de près de 50 m présentant
une surface qui peut être librement et largement partagée. Il abrite des locaux pour la recherche
agronomique et l’institut WSL. Le maître d’ouvrage est l’Office fédéral des constructions et de la logistique.
Sécurité constructive et confort dans la convivialité
La libéralisation des prescriptions de protection incendie dans la construction bois initiée dès les années
1990 du côté de Lignum (Economie suisse du bois) et des assurances cantonales des bâtiments (AEAI), ont
créé, dans chaque relation, de nouvelles dimensions pour la construction bois. Dans la réglementation
actuelle, la documentation de Lignum sur la protection incendie est fixée à la base : avec les prescriptions de
l’Association des établissements cantonaux d'assurance incendie (AEAI) en vigueur depuis le début de
2015, des édifices peuvent être érigés en bois dans toutes les catégories de bâtiment et d’utilisation. Dans la
définition de la résistance au feu, une construction avec des éléments combustibles est mise sur un pied
d’égalité avec celles sans éléments combustibles.
Le développement de la protection contre le bruit est semblable. La norme SIA 181 « Protection contre le
bruit dans le bâtiment » règle les exigences correspondantes. Celle-ci est aussi valable pour les maisons
mitoyennes et l’habitat groupé et pour les propriétés par étages nouvellement érigées. De plus, dans les
contrôles de la protection contre les bruits aériens et de choc, les termes d’adaptation doivent être pris en
compte. Autrement dit, les exigences sont sévères et peuvent être remplies par les constructions en bois si
elles sont bâties correctement. De bonnes valeurs d’isolation acoustique peuvent être obtenues par des
éléments mono ou multicouches. Parce que dans la construction bois on utilise des matériaux légers et que
la masse surfacique est faible comparée à la construction massive, des valeurs d’isolation acoustique
élevées sont atteignables avec des compositions de deux ou plusieurs couches avec des coques souples et
flexibles (principe de la masse ressort).
Daniel Ingold et Lucie Mérigeaux du Cedotec, l’Office romand de Lignum (Le Mont-sur-Lausanne) ont
présenté ces exigences en détail. De son côté, Yves Golay s’est exprimé sur les exigences générales de
qualité que l’administration cantonale vaudoise a formulées. Par conséquent, un édifice des pouvoirs publics
durable et respectueux de l’environnement doit s’accompagner d’une conception esthétique correspondante.
Selon son expérience et sa conviction, ce sont avant tout les bâtiments discrets dans leur forme qui
remplissent le plus facilement ces exigences.
Projets et systèmes du développement actuel
Dans la seconde partie du cours de postformation S-WIN, il a été question de projets exécutés et, ainsi,
d’expériences faites. Actuellement, les soucis des entreprises de construction concernent les projets à
plusieurs étages en bois, surtout ceux qui doivent respecter les exigences des constructions en milieu
urbain. Quelques valeurs remarquables de bâtiments scolaires ont été mises en avant.
Ce fut une bonne idée lors de ce cours, de ne pas seulement parler des plus récents ouvrages en bois, mais
aussi des expériences faites avec eux. C’est le cas de l’Ecole du bois construite à Bienne dans les années
1990. Ses architectes furent Meili & Peter (Zurich), son ingénieur Jürg Conzett (Coire). La construction de
quatre étages a 94 m de long et 24 m de large ; elle est de type mixte bois et béton. 25'000 m³ de son
volume est en bois, 9'000 m³ en construction massive. Conformément aux exigences des prescriptions de
protection incendie de l’époque les cages d’escalier sont en béton armé.
L’ouvrage qui apparaît à l’extérieur comme une construction en bois a été en soi bien acceptée, ainsi que
l’atmosphère jugée agréable des locaux. Les craintes préalablement exprimées quant à l’isolation
acoustique des planchers se sont révélées infondées. Le comportement vibratoire des planchers en bois a
été éprouvé comme difficile ; de même, le fait que les grandes surfaces vitrées des façades est et ouest
surchauffent sensiblement les locaux sous l’effet du rayonnement solaire a suscité les critiques des
utilisateurs. Une faute évidente est la renonciation à une installation de ventilation mécanique, car les volets
d’aération ménagés dans la construction sont trop petits et provoquent un tirage désagréable. Une
controverse manifeste porte sur les façades en chêne devenant de plus en plus grises. D’un point de vue
technique, elle est restée impeccable durant ses 19 ans d’utilisation – il s’agit ici seulement d’un phénomène
esthétique. Il est maintenant envisagé de nettoyer cette façade en bois et de la recouvrir d’une couche de
protection transparente.
Tout compte fait, l’Ecole du bois, l’actuelle Haute école spécialisée bernoise, Architecture, bois et génie civil
à Bienne, est un bâtiment absolument apte au service qui assume à satisfaction son service avec une
organisation adéquate, par ex. l’utilisation des locaux, comme l’a affirmé Thomas Gurtner.
Un argument pour le bois suisse
Le cours de postformation s’est terminé sur un message : c’est bien de construire en bois, c’est mieux de la
faire avec du bois suisse ! Werner Leibundgut et Yvan Pahud de Schilliger Holz à Küsnacht (SZ) ont
mentionné une recherche qui montre que la construction en bois d’origine suisse d’une maison familiale
n’est que 3,4% plus chère que celle d’un bâtiment conventionnel. Les plus-values réparties sur l’entier de
l’ouvrage se limitent à 1,6%. Dans le cas d’une halle industrielle, ces valeurs ne sont que de 0,6,
respectivement 0,5%.
Lignum dispose pour le bois suisse d’un argument convaincant. « Le bois est déjà, en soi, un bon choix – il
est une matière première naturellement renouvelable qui n’a besoin que du rayonnement solaire pour sa
fabrication. Sa récolte et sa transformation utilisent peu d’énergie et, en plus, il stocke du CO2, gaz à effet
de serre. Le bois indigène a encore meilleure figure : le bois d’ici n’est pas transporté sur une longue
distance ce qui réduit d’autant sa part d’énergie grise ». Si maintenant la législation interdit aux marchés
publics de favoriser une provenance définie, il subsiste de ce point de vue une certaine liberté. Dans les
mise au concours, un maître d’ouvrage peut exiger un matériau recyclable, dont la production est écologique
et renouvelable avec une faible proportion d’énergie grise ; ce sont certainement des conditions marginales
que le bois indigène remplit.
Charles von Büren, journaliste spécialisé, Berne
Photos et légendes:
A
«Blue Factory», ainsi se nomme la halle industrielle transformée en 2015/16 en places de travail
au centre de Fribourg. Celles-ci ont été créées dans 126 boxes préfabriqués en bois indigène,
chauffés par géothermie et panneaux solaires. 5 900 m² de surface utile. Architecture Conrad Lutz,
Givisiez, FR.
Photo : Corinne Cuendet, Clarens / Lutz architecte Download:
http://www.lignum.ch/editor/images/downloads_S-WIN/FBK_Y/A.jpg
B
En 2007 déjà, l’architecte Conrad Lutz (Givisiez FR) a réalisé un immeuble de bureaux respectant
le standard Minergie P-Eco. L’ouvrage a un caractère de pionnier.
Photo : Michael Meuter, Zurich / Lignum
Download: http://www.lignum.ch/editor/images/downloads_S-WIN/FBK_Y/B.JPG
C
L’organisation mondiale de la propriété intellectuelle WIPO a fait construire cet immeuble à
Genève en 2014. Ce volume, habillé de bardeaux en mélèze et en tôle d’aluminium éloxé de
couleur bronze accueille 900 personnes dans sa salle de conférence et présente un porte-à-faux
libre de 35 mètres. Architecture : Behnisch Architekten, Stuttgart (D).
Photo : Corinne Cuendet, Clarens / Lignum
Download: http://www.lignum.ch/editor/images/downloads_S-WIN/FBK_Y/C.jpg
D
Le campus de recherche de Cadenazzo (TI) terminé en septembre 2016 se donne un air modeste.
Il abrite une succursale de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL)
etles groupes de recherche Protection de végétaux au Sud des Alpes de Agroscope ; il est aussi le
siège tessinois d’AGRIDEA et de l’EPSD. Ces quatre institutions se partagent l’infrastructure de
cette construction en bois labellisée au standard Minergie P-Eco-A. Architecture : Viscardi
Zocchetti, Lugano.
Photo : Agroscope, Carole Parodi
Download: http://www.lignum.ch/editor/images/downloads_S-WIN/FBK_Y/D.jpg
E
La façade sud du bâtiment AHB à Bienne entant que terrain d’essai. La partie de façade située
vers l’est a été nettoyée et doit être munie d’une couche de protection. Si cela se révèle efficace,
tout le bâtiment sera plus tard valorisé de cette façon.
Photo : AHB
Download: http://www.lignum.ch/editor/images/downloads_S-WIN/FBK_Y/E.png
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