INTRODUCTION
En 2007, le premier iPhone est sacré invention de l'année par le magazine Time. Ce
smartphone à écran tactile est le premier téléphone mobile développé par Apple. Pour le
Time, les innovations technologiques présentées dans ce modèle font qu'il ne s'agit pas d'un
simple gadget à la mode, mais d'un véritable ordinateur de poche, le premier digne du nom1.
L'enthousiasme du public et du marché pour l'iPhone s'explique en effet pour partie par la
place laissée aux applications, mini-logiciels à télécharger et donnant accès à toutes sortes de
contenus (informations, jeux, météo, GPS). Grâce à cette portabilité, un utilisateur peut
concentrer sur le même appareil « intelligent » un plus grand nombre de fonctionnalités,
venant s'ajouter à celles du téléphone classique.
Un consommateur équipé d'un smartphone de ce type est ainsi capable de se repérer en temps
réel sur un plan fourni par une application, d'obtenir instantanément des informations sur un
produit ou encore de regarder une vidéo sur internet sans avoir à allumer son PC. Cela paraît
évident aujourd'hui, mais cette évolution technologique a heurté de plein fouet notre façon de
consommer.
En devenant plus mobile, la technologie mise à portée de doigt de l'utilisateur envahit son
quotidien et la consommation des services fournis par ce biais devient permanente. En cela, la
perception du fait d'utiliser une application ou un autre service électronique se dilue dans la
répétition et finit par devenir inconsciente.
De même, la perception du fait de payer un impôt sur la consommation à chaque fois que l'on
achète un bien ou que l'on paie un service n'est pas plus flagrante. En effet, la taxe sur la
valeur ajoutée, impôt indirect frappant les consommateurs finaux, est souvent qualifiée
d'indolore.
A titre de comparaison, la déclaration de l'impôt sur le revenu, n'intervenant qu'une fois par
an, est plus marquante pour le contribuable. Le Doyen Carbonnier qualifiait en effet la feuille
d'impôt de « lieu de plus haute intensité juridique, celui où il [l'homme] rencontre le plus
fortement la pression de la règle de droit »2.
La TVA serait donc, à l'opposé, un prélèvement à faible intensité juridique pour les
consommateurs qui en sont redevables de par son omniprésence dans notre quotidien.
1http://content.time.com/time/specials/2007/article/0,28804,1677329_1678542_1677891,00.html
« That makes the iPhone more than just a gadget. It's a genuine handheld, walk-around computer, the
first device that really deserves the name. »
2Introduction générale au droit, F. Terré, p.1 (J. Carbonnier, Communication à l'Académie des sciences
morales et politiques, 1967, Rev. Trav. Acad. sc. Morales et politiques, 2e sem., p.91, Ecrits, PUF 2008,
p. 611 s.)
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