Dans la marche en triple flexion de l’IMC spastique, l’allongement isolé des ischio-
jambiers transforme souvent une démarche genoux fléchis, en genoux tendus raides avec
une flexion de genoux insuffisante en phase oscillante. Ce changement indésirable est dû
aux co-contractions spastiques du quadriceps alors que les ischio-jambiers sont affaiblis
par la chirurgie.
On observe une amélioration de la fonction du genou chez les patients IMC spas-
tiques quand l’allongement partiel des ischio-jambiers est associé à un transfert du
tendon distal du droit antérieur, soit sur la bandelette ilio-tibiale, soit sur le tendon distal
du demi-tendineux, à condition que les chefs mono-articulaires du quadriceps ne soient
pas spastiques (7, 8, 9).
Öunpuu (10) a montré que le tranfert du rectus femoris pouvait se faire soit sur la
partie interne du genou en s’insérant sur le sartorius,sur le semi-tendinosus ou sur le
gracilis,soit sur la partie externe du genou en s’insérant sur la bandelette ilio-tibiale.
L’Analyse Quantifiée de la Marche réalisée avant puis un an après l’opération montre
une augmentation de la mobilité du genou avec une augmentation de l’extension au
contact initial et au milieu de la phase d’appui ainsi que le maintien de la flexion en
phase oscillante.
Il n’y a pas de différence significative entre les quatre sites de transfert et cette inter-
vention n’a pas d’incidence sur l’angle du pas.
La comparaison (11) des patients opérés par transfert du droit antérieur et des
patients opérés par ténotomie distale du droit antérieur à une population d’enfants IMC
non opérée montre que le transfert du droit antérieur doit être proposé dès que la mobi-
lité du genou en flexion est inférieure à 80 % de la normale en préopératoire.
L’importance de l’analyse tridimensionnelle de la marche avant décision chirurgicale
a bien été démontrée par DeLuca (12) qui compare, pour une même population de
patients IMC, les conclusions faites après examens clinique et vidéographique puis après
Analyse Quantifiée de la Marche (AQM). L’AQM a modifié les indications chirurgicales
pour 52 % des patients avec une augmentation des indications pour les jumeaux (59 %),
les droits antérieurs (65 %) et une diminution pour les autres sites habituels y compris
les gestes osseux.
L’effet de l’aponévrotomie des jumeaux sur la cinématique et la cinétique de l’arti-
culation de la cheville lors de la marche a été évalué chez 20 patients (24 côtés) IMC
déambulants (13). L’AQM a montré à un an postopératoire :
– l’absence d’effondrement en « crouch gait » (principal risque de l’allongement trop
important du tendon d’Achille) ;
– une amélioration du prépositionnement du pied au contact initial par une meilleure
extension de genou alors que la dorsiflexion du pied ne change pas ;
– une augmentation de la dorsiflexion en phase d’appui et en phase oscillante, associée
à une diminution de l’énergie anormale produite au niveau de la cheville en milieu de
Rééducation après chirurgie fonctionnelle multisites de lutte… 95