Document extrait du cédérom “Les Géonautes enquêtent sur les océans”, OCA/CNES © 2000
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Entre le satellite et la Terre, une force mutuelle et invisible agit : l’attraction
due à la gravité. Le satellite n’a pas de moteur et c’est l’attraction terrestre qui
lui permet de décrire sa trajectoire autour de la Terre. En effet, la gravité
force le satellite à “ tomber ” sur la Terre, mais grâce à la grande vitesse
horizontale qui lui a été donnée par le lanceur, lors de la mise en orbite, il peut se
maintenir “en l’air”. Le satellite devient donc “ captif ” de la Terre par la
combinaison de l’impulsion de départ et de l’attraction terrestre. Cette simple loi
permet de calculer le mouvement du satellite artificiel avec une précision de
l’ordre du kilomètre (ce qui n’est bien sûr pas suffisant dans le cas des satellites
altimétriques). Le satellite subit d’autres petites forces (dites non
gravitationnelles), qui vont modifier sa trajectoire comme celle du freinage due à
l’atmosphère terrestre qui, de densité beaucoup plus faible, existe encore à près
de 1000 kilomètres d’altitude et plus. Ce freinage conduit à une diminution de
l’altitude du satellite : c’est pourquoi TOPEX/Poséidon a une orbite inhabituelle
de 1336 kilomètres (contrairement aux autres satellites océanographiques placés
à 800 kilomètres environ), ceci afin de limiter le freinage engendré par
l’atmosphère. Tous les satellites situés en dessous de 10 000 kilomètres
retomberont donc un jour sur Terre, après une longue vie spatiale (environ
1000 ans pour un satellite comme TOPEX/Poséidon), mais ils seront brûlés avant
même de toucher le sol à cause de l’échauffement intense dû au freinage dans
les basses couches de l’atmosphère.
Vénus déshabillée par l'altimétrie radar
L'altimétrie radar n'est pas une technique seulement réservée à
l'étude du “ relief ” des océans. Sa capacité à mesurer une
topographie continentale a été utilisée dès 1978 pour déterminer
celle de la planète Vénus grâce à un radar embarqué à bord de la
sonde spatiale Pioneer Venus (États-Unis). Cette planète,
considérée comme la sœur jumelle de la Terre par sa masse et sa
taille, nous cache la nature de son sol et de son relief par une
épaisse couverture nuageuse. C'est en 1990 que la mission Magellan
(sonde spatiale américaine) mettra à nu cette pudique planète
dévoilant 98 % de son relief grâce à un altimètre radar. La sonde
Magellan fut nommée ainsi en hommage au célèbre navigateur portugais qui, lors
de son tour du monde au début du XVIe siècle, révéla la diversité des paysages
sur Terre ainsi que la répartition des océans et des continents. Cette mission
spatiale a, à elle seule, récolté plus de mesures que toutes les autres missions
planétaires réunies ; elle a permis d'apporter de nombreuses informations sur
cette planète et d'établir une carte détaillée du sol vénusien avec une précision
d'une centaine de mètres sur l'altitude des reliefs. Le paysage de Vénus est