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Bulletin Infirmier du Cancer Vol.2-n°3-juillet-août-septembre 2002
Pratique infirmière
Les cancers digestifs représentent 25% des can-
cers chez l’homme et 23% chez la femme. Ils
représentent donc un important problème de
santé publique de par leur fréquence et leur gravité.
Le chiffre estimé de nouveaux cas de cancer colorec-
tal, en France, est de 33 000 par an.
Leur traitement repose avant tout sur la chirurgie
qui a pour but l’exérèse en monobloc de la tumeur,
afin de réduire le risque de récidive locale (tableau).
La prise en charge de patients stomisés ne peut se
faire qu’en corrélation avec une équipe pluridiscipli-
naire. L’infirmière stomathérapeute joue un rôle cen-
tral en pré- et postopératoire.
Grâce à l’évolution de la chirurgie, son rôle s’est
élargi à différents secteurs, car, depuis quelques années,
s’ajoutent des soins apportés aux patientes présentant
une pathologie mammaire (conseil pour les prothèses),
aux patients présentant des troubles de la continence
urinaire et fécale, ou aux patients souffrant de plaies
chroniques (escarres, ulcères…).
L’objectif essentiel est de créer une assurance de
qualité de soins, centrée sur l’autonomie, et une pers-
pective optimiste de la santé qui prennent en compte
les dimensions physiques, psycho-émotionnelles et spi-
rituelles de chaque patient.
L’infirmière stomathérapeute s’inscrit dans le cadre
d’une équipe de soins où elle peut intervenir en pré-
opératoire pour une prise en charge précoce, avant la
chirurgie. Elle pourra alors confirmer et éclaircir les
informations données par le chirurgien sur le diagnos-
tic qui impose cet acte chirurgical, ainsi que sur la tech-
nique utilisée. La consultation infirmière permet égale-
ment de préciser si la stomie est définitive, quel
appareillage est le plus adapté. Il est important de sécu-
riser le patient en expliquant que les soins sont simples
et en faisant participer un proche. L’infirmière stoma-
thérapeute peut aider dans le processus de deuil de la
continence et à affronter la modification du schéma cor-
porel face à soi-même et à l’entourage. Ces informa-
tions sont données avant l’intervention, mais, bien
entendu, la gestion des problèmes se fait après et la
relation d’aide est permanente. Si le patient est bien pré-
paré et informé avant la chirurgie, la période postopé-
ratoire se fait plus facilement. De même, si les suites
opératoires sont simples, chez un sujet ne présentant
pas de handicap majeur, l’initiation aux soins et l’auto-
nomie se font rapidement. Mais il ne faut pas oublier
de respecter et de suivre la capacité à s’adapter de
chaque patient. La réussite pour le soigné comme pour
le soignant dépend de la conviction que l’on a de la
Le rôle de l’infirmière
stomathérapeute
GENEVIÈVE HASSLER, SYLVIE PELLETIER
Clinique Saint-François, Chartres