servait, en fait, de catharsis, à une approche gouvernementale où il n’y avait, dans la réalité
des choses, ni ‘programme’’, ni ‘développement’, encore moins ’intégration’.
Ni ‘programme’, ni ‘développement’, ni ‘intégration’
En effet, ce système de PDR- PDRI, qui a couvert les trois décennies du socialisme dit
‘destourien’ : 1960-1970-1980, s’était donné trois objectifs. Le premier objectif était
l’amélioration des conditions de vies des populations rurales les plus démunies, et notamment
de leurs conditions de logement, via l’éradication des ‘gourbis’ (opération dite de
‘dégourbification’). Le second objectif consistait en la création de sources de revenus via
l’emploi massif de chômeurs sur des ‘’chantiers’’ (les Hadha’irs) où les ouvriers étaient
appelés à effectuer des petits travaux manuels. Le troisième objectif, enfin, ciblait la
conservation des ressources naturelles ( l’eau, les sols, et le couvert végétal).
En fait de ‘programme’, de ‘développement’ et ‘d’intégration’, les actions menées ne furent
rien d’autre qu’une somme d’opérations d’assistance ponctuelles et éparses, confisquées’ de
bout en bout par le parti au pouvoir, le Parti Destourien, élaborées et exécutées de haut en bas
par des commis de l’Etat, sans participation aucune des populations concernées. Et même
quand les aides fournies avaient permis la construction de quelques petits ouvrages, ces
derniers avaient vite périclité, faute d’entretiens. Quant aux ‘emplois’ fournis par les
‘chantiers’, on sait qu’ils étaient particulièrement précaires et rémunérés par des salaires
journaliers de misère, partie en nature, partie en espèce, bien en deçà des besoins de
subsistance.
L’approche dite des ‘réformes de structures’ : le modèle agro-
coopérativiste ( années 1960)
Les ‘réformes de structures’ ont été, comme on se souvient, le grand leit-motiv de la
planification économique tunisienne au cours des années 1960. Le modèle coopérativiste, et
plus particulièrement agro-coopérativiste, était le référent idéologique, institutionnel,
économique, social et politique desdites réformes, dont l’objectif premier était justement de
combattre le sous-développement multiforme dans cette Tunisie rurale, et de promouvoir une
agriculture tunisienne moderne.