Les fondements de l’éthique B. Birmelé, Espace de réflexion éthique région Centre L’éthique Éthique du grec éthos : habitat, coutume êthos : caractère, mœurs En allemand Ethik – Sittlichkeit Morale du latin morales Concerne les mœurs éthique ou morale ? Ethique ou morale ? Monique Canto Sperber : il n’y a pas de différence Paul Ricoeur : morale: dimension normative éthique : visée de la vie accomplie Quelques définitions Baruch Spinoza (1632-1677) : l’éthique est une entreprise de sagesse, réservée à l’élite qui connaît la vraie nature du réel. La morale est le lot des ignorants. Emmanuel Kant (1724-1804) : physique, éthique et logique. L’éthique concerne des objets déterminés et les lois auxquels ils sont soumis, en l’occurrence les lois de la liberté (et non de la nature). C’est la science des lois de la liberté. Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831) : L’éthique (Sittlichkeit) est le niveau supérieur de la morale, elle contient la liberté qui vient s’incarner dans l’action. Paul Ricoeur (1913-2005) : l’éthique est la visée d’une vie accomplie, la morale est l’articulation de ces visées dans les normes Ce que n’est pas l’éthique Un savoir, une connaissance, une expertise technique Une obéissance à un protocole, une procédure Une déontologie, une loi, une norme Ce que je veux, « c’est mon choix » Résoudre les problèmes sans délibération Un moralisme religieux ou philosophique Définition ? L’éthique nait d’un malaise : il n’y a pas de bonne réponse dans une situation donnée Trouver une possibilité, une solution un agir juste, en vue d’un bien, d’un moindre mal Pourquoi l’éthique ? Hippocrate : rechercher le bien du patient, ne pas nuire, respecter le secret médical, ne pas donner la mort 19è siècle : questionnement sur la recherche, expériences thérapeutiques sur des malades 1947 : code de Nuremberg 1964 : déclaration d’Helsinki 1970 : naissance de la bioéthique 1983 : création du CCNE 2004 : lois bioéthiques, ERERI Le principisme Autonomie Bienfaisance Non-malfaisance Justice L’autonomie auto-nomos : se donner à soi-même ses règles d’action, se déterminer seul à l’action, aptitude à se gouverner soimême, s’affranchir des tutelles externes et internes. Est-ce que je suis autonome ? Est-ce que le patient – résident est autonome ? L’autonomie anglo-saxonne Rapport Belmont 1979 : Les individus doivent être traités comme des agents autonomes, les personnes dont l’autonomie est diminuée ont le droit d’être protégées, en particulier contre les décisions qu’une autorité impose de son propre chef. Réponse au paternalisme Droit des citoyens de choisir leur conception particulière de la vie, la seule limite étant l’empiètement sur la liberté des autres. Le citoyen s’appartient. L’autonomie anglo-saxonne L’utilitarisme Jérémy Bentham (1748 – 1832) John Stuart Mill (1806 – 1873) Principe de permission Tristram Engelhardt (1941) Childress et Beauchamp L’autonomie déterminée par la raison pratique E Kant : chaque être humain est capable d’établir une règle morale par rapport à lui-même et de lui obéir universalisation de l’action La bienfaisance Ne pas nuire et devoir de faire le bien Équilibre entre le bien à faire et le mal à prévenir Protéger et défendre les droits d’autrui Conflit autonomie - bienfaisance Conflit autonomie - bienfaisance Principe de permission et bienfaisance Autonomie de la raison pratique et bienfaisance Non-malfaisance S’abstenir de faire du mal Rapport bénéfice – risque Différence avec bienfaisance : Prohibition d’une action À suivre de manière stricte Possibilité de prohibition légale Justice Egalité d’accès aux soins Equité, surtout si ressources limitées Selon quels critères ? Mérite ? Principe de justice J Rawls (1921-2002) Utilitarisme Possibilité de conflit avec autonomie et bienfaisance Comment choisir ? P. Ricoeur : les trois niveaux de jugement Niveau prudentiel (phronèsis) : La faculté de jugement appliquée à des situations singulières Niveau déontologique Les jugements revêtent la fonction de normes Niveau réflexif Argumentation et conviction Une vie bonne, avec et pour l’autre, dans des institutions justes Paul Ricoeur, Soi-même comme un autre Aristote : la délibération Un choix, le préférable au lieu du moins bon Comment : raisonnement, construction Qui : l’homme libre Place du désir Délibération sur les moyens en vue d’une fin Phronèsis : fin + délibération + action + kairos Aristote, Ethique à Nicomaque Comment travailler sur une situation concrète ? Méthode des scenarii (H Doucet) Au moins 3 possibilités Avantages, inconvénients dans chaque situation Participation de tous Choix selon les valeurs Méthode selon les valeurs Lois, recommandations Normes, morale Valeurs éthiques Comment travailler autour d’une question ? Brain storming : situations concrètes Définitions Textes, documents existants, lois, recommandations, CCNE Comment se pose la problématique Quelles réponses possibles ?