636 REVUE FORESTIÈRE FRANÇAISE
vue,
et l'auteur ne manque pas de la relever. Les chiffres sont ici
rapportés à l'unité de poids de matière sèche des appareils foliacés.
A une température des feuilles de + 22°, le chêne vert a une
assimilation chlorophyllienne par unité de surface, qui croît jusque
vers 40 000 ou 50 000 Lux; le chêne pubescent profite de cet
accroissement de l'éclairement bien au-dessus. Là encore, on peut
trouver quelque sujet de surprise.
Une observation très intéressante, et qui vient, en quelque sorte,
corroborer ce que d'autres chercheurs·, PISEK et WINKLER en par-
ticulier, ont déjà obtenu pour l'épicéa et le pin cembro, est la sui-
vante: il existe une sorte de rythme annuel, pour les végétaux à
aiguilles ou à feuilles persistantes, tant en ce qui concerne la fa-
culté d'assimiler, en conditions égales, le gaz carbonique de l'air
par la photosynthèse, que celle de le rejeter, en conditions égales
aussi, par la respiration. Ces deux mouvements généraux sont
dirigés en sens inverse, de telle sorte qu'en été, les arbres étudiés
assimilent plus et respirent moins et, qu'en hiver, ils assimi-
lent au contraire moins et respirent davantage. On peut peut-
être voir là une amorce de thermorégulation, par modification du
rythme des réactions exo- et endothermiques. Il est bien précisé
que ces résultats sont obtenus dans des conditions de température
et de lumière toujours constantes.
3° Essai de comparaison des bilans photosynthétiques
du chêne vert et du chêne pubescent
L'auteur se demande s'il est possible, en supputant les conditions
de lumière et de température moyennes, pendant toute une année,
au Lac de Garde, d'établir la comparaison entre la quantité de
carbone absorbé par le chêne vert et par le chêne pubescent. Il
trouve, moyennant un certain nombre d'approximations, que, à con-
dition que l'alimentation en eau soit toujours optimale, le chêne
pubescent, bien qu'il ne possède des feuilles que pendant la moitié
de l'année, est susceptible de fixer plus de carbone atmosphérique,
que le chêne vert qui reste toujours feuille. Mais, si l'alimentation
en eau, pendant une partie de la période estivale, devient déficiente
(et c'est le cas du climat méditerranéen typique), la comparaison
tourne à l'avantage du chêne vert, ceci d'autant plus que la séche-
resse est plus prononcée.
Si l'on veut essayer d'effectuer une comparaison entre les inté-
ressants résultats trouvés par LARCHER, et ceux1 obtenus ces der-
nières années par PISEK, WINKLER et TRANQUILLINI, il est possible
d'arriver à la conception suivante: les arbres à feuillages persis-
tants,
comme le chêne vert, ou l'olivier, sont en réalité assez voi-
sins des arbres à aiguilles persistantes, comme l'épicéa ou le pin