Cette essence est abondante le
long du littoral vendéen jusqu’à
Noirmoutier (bois de la Blanche
et de la Chaise) où elle croît en
mélange avec
Quercus
pubescens , Daphne gnidium.,
Cistus salvaefolius, Rhamnus
alaternatus, et Arbutus unedo
.
Les espèces suivantes dites de
la série du chêne vert en Ven-
dée sont exclusivement canton-
nées dans la zone littorale
ayant Noirmoutier comme limite
septentrionale :
Cistus salvae-
folius, Rhamnus alaternatus,
Silene vulgaris, Trifolium
rubens, Ecballium elaterium,
Daphne gnidium, Quercus ilex,
Quercus pubescens, Gladiolus
segetum, Milium vernale
.
La limite précise de l’aire spon-
tanée du chêne vert est diffi-
cile à fixer. H. DES ABBAYES
(1942) admet l’indigénat du
chêne vert à l’intérieur du dis-
trict de Basse-Loire mais seule-
ment jusqu’au nord de l’île de
Noirmoutier. Pour H. FOUSSARD
(1952), les boisements de chêne
vert de la forêt de La Baule
pourraient représenter les res-
tes, profondément modifiés par
l’homme, d’un Quercetum Ilicis
ancien. C’est l’isotherme an-
nuelle de +12° qui semble cir-
conscrire l’aire du chêne vert
dans le nord ouest.
Le chêne vert est indifférent à
la nature du sol et on le voit
aussi bien sur les schistes (An-
jou) que dans les terrains sa-
blonneux calcarifères de la
côte vendéenne pourvu qu’ils
soient secs.
cié au pin maritime et aux autres chê-
nes indigènes.
Le plus vieux chêne-vert de France
(1000 ans) vit à Talmont-Saint-Hilaire
en Vendée.
- Exigences -
< LUMIÈRE - Il aime les endroits enso-
leillés mais s’accommode d’un certain
couvert (pins).
< CHALEUR - Il résite au froid, -20° à
Grignon en 1871, -18° aux Barres en
1929 mais vie très bien sous un climat
doux, avec des hivers tièdes
et des étés chauds.
< EAU - Il s’accommode d’étés
très secs et chauds ou assez
pluvieux et frais. BRAUN-
BLANQUET a constaté que sa
transpiration l’été était ré-
duite mais qu’elle était impor-
tante pendant l’hiver (même à
des températures proches de
zéro) ce qui constitue un dan-
ger pour les jeunes pousses ou
les jeunes plants.
< SOL - Il est assez indiffé-
rent à l’égard de la composi-
tion chimique du sol, pourvu
qu’il trouve l’humus et les mi-
cro-organismes nécessaires à
son développement, il préfère
toutefois les terrains perméa-
bles aux sols compacts.
- Développement -
Les plants un peu âgés se
transplantent difficilement.
L’arbre est adulte vers 12 ou
15 ans, sa hauteur d’adulte
sera fonction des conditions
plus ou moins favorables de
son environnement (buisson
dans les conditions extrêmes)
il se développe ensuite en lar-
geur. Chez les jeunes plants,
la racine pivotante est déjà
très développée (60 à 80 cm)
et s’enfonce profondément
dans le sol, ses racines secon-
daires sont courtes puis se dé-
veloppent lui permettant ainsi
de supporter la sécheresse.
Forêt de Jard sur Mer
Falaise de Jard sur Mer
Chêne vert, chêne sessile, frêne et érable plantés la
même année
Selon PIERRE LIEUTAGHI, le quercus ne
recherche pas les stations les plus ari-
des, mais les accepte : l’homme l’ayant
surexploité (utilisation de l’écorce
pour les tanneries, autrefois plus chère
que le bois) ou bien chassé des terres
fertiles ne lui a laissé le choix qu’en-
tre la disparition ou l’ascétisme.
On le trouve à l’ouest de Nantes entre
le Pellerin et Port Saint Père mêlé au
chêne pédonculé à l’état bocager. Dans
ce cas, il ne s’écarte jamais à plus de
10 ou 15 km de la côte. On le voit éga-
lement en boisements sous forme de
taillis, près du littoral, souvent asso-
- Utilisation -
On distingue deux variétés
principales, les chênes à glands
amers (nos arbres indigènes) et ceux
à glands doux ou chêne ballote
Quercus ballota Desf. dont les
glands sont consommés crus ou grillés
comme les châtaignes.
PIERRE ARTUS
Bibliographie :
o A. Camus -Monographie du genre Quercus -
Les chênes Tome II - Paul Lechevalier -
1938/1939
o Notice détaillée des feuilles armoricaines
par R. Corillon - Centre National de la
Recherche Scientifique
o Le Livre des Arbres Arbustes & Arbrisseaux
- Robert Morel