Capere et Mittere recrute une jeune femme handicapée dans la perspective d'un nouveau marché
Tirant les leçons d'un premier recrutement trop précipité, la PME amiénoise spécialisée dans le
traitement de courrier a réussi sans difficulté l'intégration d'une jeune femme handicapée,
embauchée dans la perspective d'un nouveau marché.
Une première intégration non préparée
Depuis 2002, la société Capere et Mittere (qui signifie « prendre et envoyer » en latin) propose
aux entreprises de la région d'Amiens un service externalisé de traitement et d'expédition du
courrier. Installée en périphérie de la capitale picarde, la petite entreprise mobilise une quinzaine
de salariés permanents sur des tâches d'affranchissement, d'édition, de mise sous pli et
d'expédition.« Étant situés dans une zone franche, nous sommes naturellement ouverts à la
diversité, explique son fondateur, Jean-Luc Demange-Brinon. En 2005, au moment où le débat
national sur l'emploi des personnes handicapées battait son plein, il m'a semblé logique de tenter
un recrutement. »
La PME embauche donc un salarié sourd et muet, persuadée que l'intégration ne posera aucune
difficulté. Mais l'expérience tourne court. Mal préparée et en plein développement, l'entreprise ne
trouve pas le temps d'accompagner son nouveau salarié et ne parvient pas à surmonter les
problèmes de communication. C'est l'échec.
Une candidate au potentiel bien défini
Mais Jean-Luc Demange-Brinon n'abandonne pas son idée. En novembre 2007, il participe à une
journée de recrutement organisée à la Maison de l'emploi d'Amiens dans le cadre de la Semaine
pour l'emploi des personnes handicapées. Il y rencontre plusieurs candidats présélectionnés par
Cap emploi Amiens, parmi lesquels Julie*, 37 ans, dont le profil retient son attention. Titulaire d'un
CAP dans le domaine de l'imprimerie, la jeune femme a dû se réorienter du fait de son handicap
et a travaillé deux ans chez un prothésiste dentaire avant de connaître un licenciement
économique. Cap emploi l'a choisie car elle possède aussi une petite expérience dans le domaine
des transports susceptible d'intéresser le chef d'entreprise. Mais ce n'est pas ce critère qui
intéresse Jean-Luc Demange-Brinon. « Au vu de son parcours et de sa personnalité, j'ai été
séduit par sa capacité d'adaptation, sa volonté d'avancer et sa franchise quant à ses limites : elle
m'a tout de suite dit qu'elle devait éviter la station debout prolongée. »
À l'époque, Capere et Mittere s'apprête à répondre à un appel d'offre pour le traitement
informatique du courrier de l'Assédic. Une mission tout à fait nouvelle en même temps qu'un
enjeu très important pour l'entreprise que Julie est à même de porter, du fait de ses expériences
et de son autonomie dans le travail.
Un poste sur-mesure dans le cadre d'un appel d'offre
Capere et Mittere remporte finalement le marché et embauche la jeune femme en CDI à temps
complet dans le cadre d'un contrat initiative emploi (CIE). « Il a fallu qu'elle attende un peu le
temps que l'appel d'offre soit bouclé, mais elle était bien décidée à prendre le poste », commente
Jean-Luc Demange-Brinon.
Julie prend ses fonctions au 1er mars 2008. Du fait du rythme d'activité trimestriel imposé par le
client, elle partage son temps entre l'Assédic, où elle travaille à l'indexation informatique du
courrier, et l'entreprise.
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