Une préparation sérieuse est nécessaire avant le Ramadan pour
aborder le jeûne dans les meilleures conditions possibles.
Pratique clinique 21
Interruption du jeûne
Il est essentiel que les personnes atteintes
de diabète comprennent qu’elles doivent
immédiatement interrompre le jeûne dans
les cas suivants :
si la glycémie chute fortement, inférieure
ou égale à 3,3 mmol/l (60 mg/dl)
si la glycémie atteint 3,9 mmol/l (70 mg/
dl) pendant les premières heures suivant
le début du jeûne, en particulier lors de
la prise d’insuline, de sulfonylurées ou de
méglitinides lors du repas du matin
si la glycémie augmente de façon excessive,
au-delà de 16,5 mmol/l (300 mg/dl).
Evaluation et conseil
Toutes les personnes atteintes de diabète qui
souhaitent participer au jeûne du Ramadan
doivent se préparer de façon adéquate afin
de suivre le jeûne en toute sécurité. Cela
implique une évaluation médicale et des
conseils éducatifs.
Evaluation médicale
Celle-ci doit avoir lieu un à deux mois
avant le Ramadan. Le bien-être général
des personnes et le contrôle de leurs taux
de glycémie, de pression artérielle et de
lipides sanguins doivent faire l’objet d’une
attention particulière. Des tests sanguins
appropriés doivent être prescrits et évalués.
Les personnes atteintes de diabète doivent
recevoir des conseils médicaux spécifiques
sur les risques potentiels du jeûne.
Conseils éducatifs
Il est essentiel que les personnes atteintes
de diabète et leur famille reçoivent une
formation adéquate et appropriée aux
soins autonomes, qui aborde les signes
et symptômes de l’hyperglycémie et de
l’hypoglycémie, le contrôle glycémique,
la planification des repas, l’activité phy-
sique, les médicaments et la gestion des
complications graves.
Le diabète de type 1
De façon générale, les personnes atteintes
de diabète de type 1 sont très exposées
au risque de développer des complica-
tions graves et doivent être vivement en-
couragées à ne pas participer au jeûne
du Ramadan.
Habituellement, si elles insistent à jeûner,
elles auront besoin de deux injections quoti-
diennes d’insuline d’action semi-retard NPH,
administrées avant les repas qui précèdent
l’aube et qui suivent la tombée du jour, com-
binées à une insuline d’action rapide pour
couvrir l’apport en aliments lors des repas.
Toutefois, le risque d’hypoglycémie augmente
vers midi en raison du pic d’action de la dose
d’insuline administrée avant l’aube.
L’utilisation d’une insuline d’action prolongée
ultralente constitue une option, à raison de
deux injections quotidiennes à 12 heures
d’intervalle pour imiter l’insuline basale, com-
binée à une insuline d’action rapide avant
les deux repas. L’insuline ultralente ne peut
pas vraiment être considérée comme une
insuline basale en raison de son pic d’action
large qui oscille entre 8 et 14 heures. Par
conséquent, une hypoglycémie prolongée
peut se produire, en particulier parce que
la durée d’action de l’insuline ultralente est
très variable – entre 18 et 30 heures.
Une autre option serait d’utiliser une injection
quotidienne de l’analogue de l’insuline d’ac-
tion prolongée glargine ou deux injections
quotidiennes de l’analogue de l’insuline
detemir, combinées à des analogues de
l’insuline d’action rapide avant les repas.
Le diabète de type 2
Style de vie et nutrition
Chez les personnes atteintes de diabète de
type 2 qui gèrent leur diabète par le biais
de l’alimentation et de l’activité physique,
Les personnes atteintes de diabète ont des
taux d’anticoagulants endogènes plus fai-
bles et sont plus exposées à la formation de
caillots sanguins, qui peuvent entraîner une
attaque cardiaque ou un accident cérébro-
vasculaire. L’augmentation de la viscosité
sanguine provoquée par la déshydratation
peut accentuer le risque de thrombose.
Observations générales
Plusieurs points importants méritent une
attention particulière.2
Contrôles fréquents
Il est essentiel que les personnes atteintes
de diabète aient les moyens de contrôler
leur glycémie à plusieurs reprises tout au
long de la journée. Ce point est particu-
lièrement critique pour les personnes insu-
linodépendantes.
Nutrition
Les personnes atteintes de diabète doivent
maintenir une alimentation saine et équili-
brée pendant le Ramadan. La coutume qui
demande de manger de grandes quantités
d’aliments riches en graisses et en hydrates
de carbone, en particulier lors du repas du
soir, doit être évitée. Il est recommandé
d’augmenter l’apport en boissons non ca-
loriques en dehors des heures de jeûne.
Le repas pris avant l’aube doit être pris le
plus tard possible avant le début du jeûne
quotidien.
Activité physique
Des niveaux d’activité physique normaux
doivent être maintenus. Toutefois, une ac-
tivité physique excessive peut accentuer le
risque d’hypoglycémie et doit être évitée. Si
les prières du Tarawih (ensemble de prières
après le repas du soir) sont récitées, elles
doivent être considérées comme faisant
partie intégrante du programme d’activité
physique quotidien.
Juin 2007 | Volume 52 | Numéro 2