BULLETIN DE SANTE DU VEGETAL MIDI-PYRENEES Grandes Cultures - n°16 22 mars 2012 COLZA Charançon de la tige du colza : Fin de la période de risque. Méligèthe : Présent sur la plupart des parcelles. Risque faible à ce jour. Soyez vigilants et poursuivez les observations sur plantes. CEREALES A PAILLE Oïdium : L'inoculum refait son apparition suite au climat sec. Le risque devient modéré. Piétin verse : Risque faible même dans les situations favorables. Septoriose : Présence généralisée. Les conditions météorologiques de début avril détermineront l'évolution de la maladie sur feuilles hautes. Rouille brune : Pas de risque dans l'immédiat. Rouille naine : Des pustules régulièrement observés. Soyez particulièrement attentif sur orges semés en octobre. Helminthosporiose : De légers symptômes apparaissent. Surveillez en priorité les premiers semis de variétés sensibles d'orges. PROTEAGINEUX COLZA- Sitones : Fin de période à risque pour les pois d'hiver semés en novembre. Risque élevé en cours sur la plupart des parcelles de féverole et pois de printemps ; surveillez l'évolution des attaques. Édition Midi-Pyrénées Aquitaine Le réseau Colza de la Surveillance Biologique du Territoire (SBT) comporte actuellement 79 parcelles. Au cours des sept derniers jours, 52 de ces parcelles ont fait l'objet d'au moins une observation. Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018. • Stade phénologique et état de la culture A ce jour, une seule parcelle (Aveyron) n'a pas encore atteint le stade C2 (entre-nœuds visibles). 14% des parcelles sont au stade C2. 75% des parcelles sont entre le stade D1 (boutons accolés cachés par les feuilles) et D2 (inflorescence principale dégagée-boutons floraux accolés). Enfin, le stade E (boutons séparés) est atteint sur 8% des parcelles avec notamment, sur 3 parcelles (toutes sur les Landes), la présence des 1ères fleurs sur certaines plantes. Sans retour de pluies significatives, la valorisation des derniers apports d'azote sera difficile. Dans les situations de sols superficiels ou de colzas mal enracinés, le stress hydrique limite la croissance des plantes. Directeur de publication : Jean-Louis CAZAUBON Président de la Chambre Régionale d'Agriculture de Midi-Pyrénées BP 22107 – 31321 CASTANET TOLOSAN Cx Tel 05.61.75.26.00 – Fax 05.61.73.16.66 Dépôt légal : à parution ISSN en cours BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – GRANDES CULTURES N° 16 DU 22 MARS 2012 – Page 1/5 • Charançon de la tige du colza (CT du colza) Le charançon de la tige du colza est toujours piégé dans un peu plus de la moitié des cuvettes. Néanmoins, la dynamique de l'intensité des piégeages nous montre que nous sommes sur la fin de la période de vol (cf graphique). Période de risque et seuil de nuisibilité: Cf BSV N°14 C h a r a n ç o n d e la tig e d u c o lz a - N o m b r e m o y e n d c a p tu r e s 30 25 20 15 10 5 0 Évaluation du risque :. la période de risque et le seuil de nuisibilité sont atteints dans 98% des parcelles du réseau. Cependant, compte tenu du pic de vol observé il y a déjà 15 jours, on peut estimer que le pic de ponte est dépassé. Ainsi, soit le risque a été contrôlé soit les pontes ont déjà eu lieu sur les parcelles non protégées. Fin de la période de risque. • Méligèthe Le méligèthe est présent dans pratiquement toutes les parcelles. Celui-ci est observé soit sur plantes soit dans les cuvettes. Dans le cas d'insectes sur plantes, le seuil de nuisibilité n'est jamais dépassé sur les parcelles du réseau. En règle générale, les insectes sont concentrés sur les plantes les plus avancées en stade. Dans les situations où le méligèthe est observé, celui-ci est présent sur moins de 40% des plantes. Seule une parcelle signale sa présence sur 80% des plantes sans toutefois dépasser le seuil de nuisibilité. Période de risque : du stade D1 (boutons floraux accolés) au stade E (boutons séparés). Seuil de nuisibilité : Un seuil unique n'est pas suffisant, il doit être modulé selon l’état sanitaire de la plante, le stade, le contexte pédo-climatique, le nombre de méligèthes/plante et les capacités de compensation de la culture. Compte tenu de tous ces éléments, on peut considérer un facteur 3 entre les situations les plus à risque et celles qui présentent les plus grandes capacités de compensation. Seuils de nuisibilité contre le méligèthes Stade boutons accolés (D1) Stade boutons séparés (E) Colza sain et vigoureux 2 méligèthes / plante 4 à 6 méligèthes / plante Colza handicapé et peu vigoureux 1 méligèthe / plante 2 à 3 méligèthes / plante Attention ! : le comptage se fait sur une moyenne de plantes consécutives. Il doit donc se faire sur des plantes avec ET sans méligèthes. Évaluation du risque : Le risque est faible à ce jour. L'analyse de risque pour les méligèthes ne se fait pas à partir des captures en cuvettes mais uniquement à partir d'observations sur plantes. Les observations sont à réaliser l'après-midi, période d'activité des insectes. Surveillez attentivement vos parcelles. Cette année, compte tenu de l'état général des colzas (plutôt sains et vigoureux), et en l'absence de stress hydrique, dans la plupart des situations il faudra appliquer le seuil haut. • Oïdium Pas d'évolution depuis la semaine dernière. Évaluation du risque : Pas de risque à ce jour. Surveillez vos parcelles BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – GRANDES CULTURES N° 16 DU 22 MARS 2012 – Page 2/5 CEREALES A PAILLES • Stades phénologiques et état des cultures Les premiers semis (mi-octobre) sont entre 1 et 2 nœuds pour le blé dur et entre les stades épi 1cm et 1 nœud pour le blé tendre et pour l'orge. Les semis de fin octobre et début novembre sont autour de 1 nœud pour le blé dur et autour d'épi 1 cm pour le blé tendre et l'orge. Les semis de mi-novembre sont entre fin tallage et épi 1 cm. • Oïdium Dans notre réseau, il y a de l'oïdium dans un site, sur variétés sensibles d'orge. Le seuil de nuisibilité n'est toutefois pas atteint. L'oïdium est réapparu dans de nombreuses parcelles suite à la période sèche. Seuils de nuisibilité : A partir du stade épi 1cm, en fonction des sensibilités variétales : - variétés sensibles : plus de 20 % des 3 feuilles supérieures sont atteintes à plus de 5%, - autres variétés : plus de 50 % des 3 feuilles supérieures sont atteintes à plus de 5%. Évaluation du risque : L'inoculum fait son retour dans les parcelles suite au climat sec de fin février/ début mars. Le retour de l'humidité suite aux dernières pluies permet le redémarrage de la maladie. Toutefois son évolution dépendra de l'alimentation des plantes en azote (pluies supérieures à 15 mm). • Piétin verse Dans notre réseau, seules deux variétés sensibles, semées précocement montrent des symptômes de piétin verse sur moins de 15% des pieds. Le modèle TOP montre des contaminations limitées au cours de l'automne. Le risque reste faible, quelle que soit la date de semis même en situation à risque piétin verse (sol limoneux et retour fréquent du blé dans la rotation). Seuil de nuisibilité : Entre les stades « épi 1 cm » et 2 nœuds des blés si plus de 30 % des tiges sont atteintes. Évaluation du risque : Il n'y a toujours pas de situations à risque à ce jour. L'automne chaud et peu pluvieux a été défavorable à la maladie. • Septoriose Dans notre réseau, tous les blés portent de la septoriose sur les feuilles basses. Il n'y a pas eu d'évolution depuis le dernier BSV. 10 à 100 % des plantes sont touchées. Les semis d'octobre sont plus touchés que ceux de novembre. Les blés tendres sont plus atteints que les blés durs. Les surfaces de feuilles atteintes (de 10 à 50 %) sont dépendantes des sensibilités variétales. Le modèle « PRESEPT » indique que des contaminations sont en cours. Cela concerne toutefois uniquement les feuilles intermédiaires. La fréquence de ces contaminations devrait être plus importante sur les semis les plus précoces (autour du 15/10) ; En effet, le modèle indique une pression sur feuilles basses plus faible pour les semis intervenus à partir de début novembre. C'est dans l'ouest du Gers que la pression est la plus forte, mais sans risque immédiat. Seuil de nuisibilité : A partir de 2 nœuds des blés, si plus de 20 % des troisièmes feuilles présentent des symptômes. Évaluation du risque : Le régime actuel d'averses est favorable à la montée de l'inoculum sur feuilles intermédiaires. Le climat de début avril (plus ou moins pluvieux) sera déterminant pour son évolution sur feuilles hautes. Les blés tendres sensibles semés en octobre sont à surveiller en priorité, particulièrement à l'ouest du Gers. BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – GRANDES CULTURES N° 16 DU 22 MARS 2012 – Page 3/5 • Rouille brune Dans notre réseau, deux isorisques présentent de la rouille brune visible. Sur ces isorisques, seule la variété de blé tendre Bologna (très sensible) est touchée. Il n'y a pas de relation avec la date de semis (mi ou fin octobre). Les semis de novembre ne sont pas touchés actuellement. Le modèle « SPIROUIL » indique une très légère reprise des contaminations au cours de la 2ème décade de mars après une longue période de stagnation du risque. Les semis d'octobre sont les plus concernés par cette petite évolution, qui reste cependant très limitée à ce jour. Seuil de nuisibilité : A partir de 2 nœuds, apparition des pustules sur l'une des 3 feuilles supérieures. Évaluation du risque : La rouille brune est encore présente. Elle n'est souvent plus visible mais son mycélium est présent dans les feuilles intermédiaires. La reprise de végétation est en cours. Les semis précoces de variétés sensibles (ex : Bologna, Aubusson, Galibier) doivent faire l'objet d'une surveillance attentive. • Rouille naine sur orge Dans notre réseau, la majorité des parcelles semées en octobre présentent des pustules de rouille naine (2 sites sur 3). Seuil de nuisibilité : De 1 nœud à gonflement : plus de 10 % des feuilles supérieures atteintes. Évaluation du risque : L'inoculum est présent sur les feuilles basses. Le stade de sensibilité est atteint pour les parcelles semées mi-octobre. Le développement de cette maladie peut être explosif. Surveillez régulièrement vos parcelles. • Helminthosporiose de l'orge Dans notre réseau, la moitié des parcelles présente des symptômes modérés. Seules les variétés sensibles semées mi-octobre sont touchées. Seuil de nuisibilité : à partir de 2 nœuds, apparition des premiers symptômes sur l'une des 3 feuilles supérieures. Évaluation du risque : Surveillez les semis précoces de variétés d'orge sensibles. • Mosaïque Quelques parcelles de blé dur présentent des symptômes plus ou moins caractéristiques de la mosaïque (jaunissements, rougissements...). Des analyses sont en cours afin de valider cette virose. Ces parcelles sont localisées dans le Lauragais mais aussi en Lomagne (Gers). Ces symptômes de mosaïques sont une conséquence indirecte du froid de février. En effet, les températures chaudes jusqu’à mi-janvier ont permis à Polymixa Graminis, (microorganisme du sol transmettant le virus) de se multiplier et de coloniser les racines des blés durs. Ensuite, les conditions climatiques exceptionnellement froides sur une longue période au cours du mois de février ont favorisé l’expression des symptômes en permettant au virus de « gagner de vitesse » sur les plantes. Si les conditions climatiques redeviennent favorables à la reprise de végétation (pluviométrie suffisante), les blés durs vont reprendre leur montaison et les symptômes vont s’estomper. BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – GRANDES CULTURES N° 16 DU 22 MARS 2012 – Page 4/5 PROTEAGINEUX • Stades phénologiques et état des cultures Les protéagineux d'hiver semés entre mi et fin novembre sont au stade 10 à 12 feuilles pour les pois et 5 à 8 feuilles pour les féveroles. Les pois de printemps implantés entre mi et fin décembre ont 4 à 6 feuilles. Les semis de janvier sont au stade 1 à 3 feuilles. Les derniers semis, réalisés vers la mi février, après la période de froid ont 1 à 2 feuilles. • Sitones (Sitona lineatus) Les attaques de sitones ont connu une forte progression au cours de la semaine dernière du fait des températures élevées. Les risques de dégâts concernent principalement les pois de printemps semés à partir de décembre et les féveroles. Les pois d'hiver sont sortis de la période de risque. Des morsures sur feuilles sont observées sur 2/3 parcelles de féverole et de pois de printemps. Période de risque : de la levée jusqu'au stade 8 feuilles du pois ou de la féverole ; température supérieure à 12 °C. Seuil de nuisibilité : 5 à 10 encoches au total sur les premières feuilles. Le comportement et la nuisibilité du sitone est similaire sur pois et féverole. . Évaluation du risque : A ce jour, une majorité de parcelles de pois de printemps et de féverole du réseau atteignent le seuil de nuisibilité. Les fortes températures récentes, avec des maxi entre 15 et 25°C ont accéléré l'activité des sitones. La période de risque est dépassée pour les pois d'hiver. A contrario, il convient de maintenir une surveillance régulière des dégâts sur pois de printemps et féveroles. REPRODUCTION DU BULLETIN AUTORISÉ SEULEMENT DANS SON INTÉGRALITÉ (REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE) Ce bulletin de santé du végétal a été préparé : - pour la filière oléagineux par l'animateur filière oléagineux du CETIOM et élaboré sur la base des observations réalisées par Areal, Arterris, Capel, Cascap, Cepaso, Cetiom, Chambres d'Agriculture de l'Ariège, de la Haute-Garonne, des HautesPyrénées, du Tarn et du Tarn et Garonne, Conseiller privé, Coopérative de blé de Salvagnac, Ets Ladevèze, Euralis, Gascoval, Gersycoop, La Gerbe, Qualisol, Sica Rouquet, Terres de Gascogne les Silos Vicois et les agriculteurs observateurs. Pour la région Aquitaine, les observateurs sont précisés dans le BSV « Grandes cultures » d' Aquitaine. - pour la partie céréales à paille par l’animateur filière céréales à paille d’ARVALIS – Institut du végétal et élaboré sur la base d'observations sur des parcelles isorisques mises en place par Association des Agriculteurs d'Auradé, Arterris, CA 31, CA 81, Euralis, Gersycoop, Qualisol, Ragt et Terres de Gascogne. - pour la partie protéagineux par l’animateur filière céréales à paille d’ARVALIS – Institut du végétal et élaboré sur la base des observations réalisées par la a FNAMS, Chambres d'Agriculture d'Ariège, de la Haute-Garonne, du Tarn, Gascoval, Arterris, Euralis, Ragt, Arvalis – institut du végétal. Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à la parcelle. La CRA Midi-Pyrénées dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu'ils auront réalisées et en s'appuyant sur les préconisations issues de bulletins techniques. BULLETIN DE SANTÉ DU VÉGÉTAL – GRANDES CULTURES N° 16 DU 22 MARS 2012 – Page 5/5