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Opéra
Dossier pédagogique
Saison 2017 - 2018
Contact : Hervé Petit • tél + 33 (0)3 68 98 75 23 • courriel : [email protected]
Opéra national du Rhin • 19 place Broglie
BP 80 320 • 67008 Strasbourg
En deux mots
Le jeune Werther tombe amoureux de Charlotte, qui a en charge
ses frères et sœurs. Mais la jeune fille est promise à Albert. De
désespoir, Werther se supprime d’une balle dans la tête le soir de
Noël. C’est dans la littérature allemande du premier romantisme
que Massenet trouve l’inspiration de son œuvre sans doute la plus
puissante, et la plus populaire assurément !
® plainpicture_Kniel Synnatzschke
du rhin
opéra d'europe
operanationaldurhin.eu
WERTHER
Jules Massenet
Drame lyrique en quatre actes et cinq tableaux
Livret d’Edouard Blau, Paul Millet et Georges Hartmann,
d’après J. W. v. Goethe
Créé le 16 février 1892 à Vienne (Hofoper)
[ Nouvelle production à l’OnR ]
Production de l’Opernhaus Zürich
STRASBOURG Opéra
ve 9 février 20 h
di 11 février 15 h
ma 13 février 20 h
je 15 février 20 h
sa 17 février 20 h
MULHOUSE La Filature
ve 2 mars 20 h
di 4 mars 15 h
ScÈne ouverte
Rencontre à la librairie Kléber,
entrée libre
je 8 février 18 h
Direction musicale Ariane Matiakh
Mise en scène Tatjana Gürbaca
Décors et lumières Klaus Grünberg
Collaboration aux décors Anne Kuhn
Costumes Silke Willrett
Werther Eric Cutler
Charlotte Anaik Morel
Albert Régis Mengus
Le Bailli Kristian Paul
Sophie Jennifer Courcier
Schmidt Loïc Félix
Johann Jean-Gabriel Saint-Martin
Käthchen Marta Bauzà
Brühlman Stefan Sbonnik
Petits chanteurs de Strasbourg –
Maîtrise de l’Opéra national du Rhin
Orchestre symphonique de Mulhouse
En langue française,
surtitrages en français et en allemand
Durée approximative : 2 h 45 - entracte compris
Conseillé à partir de 9 ans
2 • Dossier pédagogique • Saison 17-18
Argument
Une œuvre puissante et populaire !
Acte I
En juillet, dans le jardin du Bailli. Celui-ci est entouré par les plus jeunes de ses nombreux enfants, à qui il
enseigne un chant de Noël. Ses amis Johann et Schmidt viennent le rejoindre, suivis par Sophie, sa fille âgée de
quinze ans. On parle du bal qui aura lieu le soir même et auquel Charlotte, la sœur aînée de Sophie, participera
accompagnée de Werther, un jeune poète plein de mélancolie qui se destine à la carrière diplomatique. Les
amis demandent si le retour d’Albert, le fiancé de Charlotte, absent depuis un certain temps, est prévu pour
bientôt. Après que la compagnie se soit dispersée, Werther apparaît et médite sur la beauté de cette soirée
d’été. À l’écart, il observe Charlotte qui prépare des tartines pour les enfants. Le Bailli accueille d’autres hôtes et
présente Werther à Charlotte. Werther est attendri par la scène d’intimité familiale à laquelle il vient d’assister. Il
accompagne Charlotte au bal. Le bourgmestre rejoint ses amis à l’auberge. Sophie, restée seule, accueille Albert
qui rentre de voyage à l’improviste. Les heures passent. Le jardin, désert, est éclairé par la lune. Charlotte et
Werther reviennent du bal. Il lui déclare son amour, mais de l’intérieur de la maison, la voix du Bailli annonce
le retour d’Albert. Werther apprend que Charlotte avait promis à sa mère mourante d’épouser Albert et il est
bouleversé à l’idée que la jeune fille se destine à un autre homme.
Acte II
En septembre de la même année, sur la place de Wetzlar. Depuis le seuil de l’auberge, Schmidt et Johann
observent les fidèles qui gagnent l’église où l’on célèbre les noces d’or du pasteur. Charlotte et Albert, mariés
depuis maintenant trois mois, les rejoignent. Werther, qui les a observés à l’écart, n’arrive pas à se résigner à
l’idée que la femme qu’il aime soit mariée à un autre. Albert, devinant la raison de son abattement, lui adresse
des paroles pleines de compréhension et Werther, de son côté, l’assure de sa loyauté. Sophie fait joyeusement
son entrée en portant un petit bouquet de fleurs destiné au pasteur, et demande à Werther d’être son cavalier
pour le premier menuet de la fête. Albert la cite en exemple à Werther : le bonheur peut se trouver à portée de
la main, dans les choses les plus simples. Werther reste seul, et lorsque Charlotte sort de l’église, il évoque avec
nostalgie leur première rencontre, mais elle lui rappelle qu’elle appartient désormais à un autre et s’éloigne en
lui demandant de l’oublier. Lorsque Sophie l’invite à se joindre à la fête, Werther la repousse avec brusquerie et
annonce qu’il a l’intention de s’en aller pour ne jamais revenir. La jeune fille, en larmes, raconte ce qui s’est passé
à Albert ; celui-ci comprend que Werther est encore amoureux de Charlotte.
Acte III
Le jour de Noël, dans la maison de Charlotte. Celle-ci relit les lettres de Werther ; elle est en proie à un sentiment
de culpabilité et au remords de l’avoir induit à s’éloigner. Sophie essaye de la consoler, mais lorsqu’elle
mentionne le nom de Werther, dont elle-même est amoureuse, Charlotte éclate en sanglots. Werther apparaît
brusquement. Il est revenu pour Noël, comme il l’avait promis, mais ses sentiments n’ont pas changé. Ensemble,
les deux jeunes gens évoquent les moments de tendresse qu’ils ont partagés et Charlotte s’abandonne un instant
dans ses bras. Mais elle se ressaisit, trouve la force de le repousser et se réfugie dans sa chambre. Encore une fois,
Werther se rend compte qu’il n’y a pour lui aucun espoir. Peu après s’être éloigné, il envoie un message à Albert :
il lui demande de lui prêter ses pistolets, disant qu’il en a besoin pour un long voyage. Albert lui fait porter les
armes. Le sens du message n’a pas échappé à Charlotte, et dès qu’Albert la laisse seule, elle se précipite chez
Werther avec l’intention de l’arrêter.
Acte IV
Chez Werther. À son arrivée chez Werther, Charlotte le trouve agonisant. Il la supplie de ne pas s’éloigner pour
chercher de l’aide, car elle le priverait de la joie de sa présence dans les derniers instants de sa vie. Charlotte lui
avoue qu’elle l’a toujours aimé et se reproche de n’avoir pas su écouter son cœur. Tandis qu’on entend, au loin,
les voix des enfants qui célèbrent la naissance de Jésus, Werther expire dans les bras de Charlotte.
Dossier pédagogique • Saison 17-18 • 3
À propos de...
JULES MASSENET
Compositeur
Né le 12 mai 1842 à Montaud, il entre au Conservatoire de Paris à l’âge de 11 ans
et y étudie avec le compositeur Ambroise Thomas. En 1863, il remporte le Prix de
Rome et passe deux ans à la Villa Médicis, où il rencontre Franz Liszt. Il écrit ses
premières œuvres scéniques pour l’opéra-comique, mais son premier grand succès
est un opéra, Le roi de Lahore, en 1877.
Entre 1878 et 1896, il est professeur de composition au Conservatoire de Paris.
Il enseigne notamment à des compositeurs qui deviendront célèbres : Gustave
Charpentier, Gabriel Pierné et Reynaldo Hahn. Simultanément, il compose des opéras qui seront couronnés de
succès : Hérodiade, en 1881, Manon, en 1884, Le Cid, en 1885, Werther, en 1892, Thaïs, en 1894, Cendrillon, en
1895, Ariane, en 1906, et Don Quichotte, en 1910.
On lui doit également de nombreuses mélodies, des musiques de scènes, des ballets, la trilogie mystique La
Vierge et plusieurs suites symphoniques. Il est particulièrement reconnu pour la vivacité et la jeunesse qu’il a su
donner à l’opéra-comique. Il décède en 1912.
Quelques compositeurs de son temps (1819-1880)
Jaques Offenbach
(1811-1896)
Ambroise Thomas
Giuseppe Verdi
(1813-1901)
Hector Berlioz
(1803-1869)
4 • Dossier pédagogique • Saison 17-18
Eric Satie
(1866-1925)
Reynaldo Hahn
(1874-1947)
(1858-1924)
Giacomo Puccini
Ernest Chausson
(1855-1899)
Camille Saint-Saëns
(1835-1821)
(1873-1943)
Sergei Rachmaninoff
(1862-1918)
Claude Debussy
Gustav-Mahler
(1860-1811)
(1838-1875)
Georges Bizet
(1875-1937)
Maurice Ravel
(1881-1945)
Béla Bartók
Manuel de Falla
(1876-1946)
Trois librettistes pour un opéra :
Edouard Blau
Librettiste
Edouard Blau naît à Blois en 1836. Il s’installe à Paris à l’âge de 20 ans. Il travaille
à l’Assistance Publique comme administrateur des services sociaux jusqu’en
1870, date à laquelle sa réputation de journaliste et librettiste théâtral monte en
puissance. Il travaille avec des compositeurs tels que Bizet, Massenet et le plus
souvent en collaboration avec d’autres librettistes, y compris avec son cousin
Alfred Blau et son collègue Louis Gallet. Parmi ses livrets on trouve La Coupe
de roi de Thulé de Georges Bizet, opéra qui ne sera jamais joué et Don Rodrigue,
opéra inachevé, avec Louis Gallet, Belle Lurette de Jacques Offenbach en 1880 avec
Ernest Blum et Raoul Toché, Le Cid de Jules Massenet en 1885 avec Adolphe d’Ennery et Louis Gallet, Werther
en 1892 avec Paul Miliet et Georges Hartmann, Le Roi d’Ys d’ Edouard Lalo en 1888 et La Jacquerie en 1895 avec
Simone Arnaud. Il meurt en 1906.
Paul Milliet
Librettiste
Paul Milliet naît à Rio de Janeiro en 1848. Il travaille d’abord avec Jules Massenet
en 1880, fournissant le texte pour le choral Amour. Il poursuit dans cette lignée
pour les opéras de Massenet Hérodiade en 1881 et Werther en 1892. Ses œuvres
pour d’autres compositeurs incluent le ballet d’Edouard Lalo Néron en 1891 et
des livrets d’opéra pour Le Cobzar de Gabrielle Ferrari en 1909 et des opéras de
Spyridon Samaras : Storia d’amore en 1903, Mademoiselle de Belle-Isle en 1905
et Rhea en 1908. En 1923, Paul Milliet est nommé vice-président de la Société
des Auteurs et Compositeurs Dramatiques. Il travaille également en tant que
traducteur, fournissant des traductions en français d’opéras, dont Cavalleria rusticana, La vida breve, Elektra,
Andrea Chénier, Sibérie et Amy Robsart d’Isidore de Lara. Il meurt en 1924.
Georges Hartmann
Librettiste
Georges Hartmann naît à Paris en 1843. Il est connu comme éditeur de musique
et librettiste. En 1866, il commence un partenariat de 25 ans avec Jules Massenet,
éditant sa chanson Poème d’avril. Il co-écrit des livrets pour les opéras du
compositeur ; Hérodiade en 1881 et Werther en 1892, et se lie d’une amitié sincère
et profonde pour le compositeur. Parallèlement, il fonde en 1873 avec le violoniste
Édouard Colonne, le « Concert national », devenu après son retrait à la suite de
difficultés financières, les « Concerts Colonne ». Hartmann édite aussi certaines
œuvres de Georges Bizet, César Franck, Camille Saint-Saëns, Paul Lacombe. En
1891, sa maison d’édition fait faillite et est vendue à Henri Heugel. Il meurt en 1900.
Dossier pédagogique • Saison 17-18 • 5
Werther, d’après une oeuvre de Goethe :
Johann Wolfgang Von Goethe
Auteur
Il naît à Francfort-sur-le-Main le 28 août 1749. Élevé librement dans un milieu
protestant aisé, cultivé, il s’imprègne tout autant des classiques anciens et modernes
que de la Bible, de la mythologie antique et des légendes populaires allemandes.
De 1765 à 1768, il fait à Leipzig ses études de droit et publie ses premiers recueils
de poésie. De retour à Francfort, il compose sa première comédie, Les Complices,
qui évoque ses souvenirs de Leipzig.
En 1770, il poursuit ses études de droit à Strasbourg, où il découvre Shakespeare,
Homère, la profonde harmonie qui existe entre la nature et la création artistique, et la présence de Dieu dans
l’évolution de l’Univers. L’influence de Jean-Jacques Rousseau est sensible dans les Poésies. Très impressionné
par le gothique de la cathédrale de Strasbourg, il écrit en 1773 De l’architecture allemande, hymne à la gloire
d’un des artisans de sa construction, Erwin von Steinbach. Puis à Francfort, il devient avocat. Il compose et
ébauche d’autres drames, fondés sur des personnages mythiques ou archétypaux et les premières esquisses de
Faust. De sa passion malheureuse pour Charlotte Buff, fiancée à son ami Kestner, il tire un roman Les Souffrances
du jeune Werther, en 1774.
En 1775, il prend de lourdes fonctions administratives auprès du prince à Weimar. Il vit alors une passion
amoureuse avec Charlotte von Stein. Il écrit des poèmes et des pièces de théâtres, comme Iphigénie en Tauride,
en 1786. Après un séjour en Italie, il tombe amoureux de Christiane Vulpius, union qui fait scandale à la cour.
Nommé à la direction de la culture, il étudie les sciences, publie entre autres La Métamorphose des plantes en
1790. Il se lie d’amitié avec Schiller, ce qui le fait avancer dans son parcours littéraire. Il écrit le premier Faust,
publié en 1806.
Ses dernières œuvres sont marquées par la sagesse d’un homme vieilli. En 1831, il termine son deuxième Faust.
Après une longue vie tumultueuse et passionnée, il meurt le 22 mars 1832 à Weimar. Outre le célèbre poète,
dramaturge et romancier que l’on connaît, il fut aussi théoricien de l’art, homme d’état en Allemagne et féru de
sciences, notamment d’optique, de géologie et de botanique, et grand administrateur.
6 • Dossier pédagogique • Saison 17-18
Autour de l’œuvre
De Goethe à Massenet
À l’origine de l’opéra de Massenet, un chef-d’œuvre littéraire : Les Souffrances du jeune Werther, roman épistolaire
de Goethe paru en 1774. Et un paradoxe : entre la parution du chef-d’œuvre du maître allemand, frémissant
des premiers élans romantiques, et l’opéra de Massenet, plus d’un siècle s’est écoulé. Le héros romantique,
avec ses sentiments passionnés, ses amours tourmentés, sa vénération de la nature, aura entre temps été érigé
en véritable mythe. Quant au roman lui-même, il aura eu le temps de donner lieu à un déferlement de poésie
sentimentale, un effet de mode sans précédent. Massenet fait ainsi de ce précurseur romantique qu’est le jeune
Werther une sorte de cliché post-romantique.
Les souffrances du jeune Werther
En allemand Die Leiden des jungen Werthers, Les Souffrances du jeune Werther est un roman épistolaire de
Goethe. La première édition paraît en 1774, puis une version remaniée et légèrement augmentée paraît en
1787 à l’occasion de la publication des œuvres complètes de l’auteur. Les Souffrances du jeune Werther est le
premier roman de Goethe ; il reçut un succès incroyable dès sa sortie, apportant ainsi à son auteur une notoriété
considérable, en Allemagne d’abord, dans toute l’Europe ensuite. Le livre paraît à l’automne 1774 à l’occasion
de la foire du livre de Leipzig. Aucun autre livre de Goethe ne fut autant lu par ses contemporains : le succès qui
en résulta suffit à lui conférer une gloire annonçant les chefs-d’œuvre à venir.
À l’origine : un roman épistolaire
Le roman épistolaire est un genre littéraire né au XVIIe siècle et qui subsiste jusqu’au XVIIIe siècle. Le principe
essentiel le rapproche du genre théâtral en renforçant l’effet de réel puisqu’il donne au lecteur le sentiment
de s’introduire dans l’intimité des personnages à leur insu. Le narrateur s’identifie donc au héros. Les lettres
correspondent aux chapitres d’un récit puisque ceux-ci sont datés et signés. Le lecteur suit la trame par le
déroulement d’un dialogue épistolaire entre les personnages ou en prend connaissance en écoutant les
monologues évoqués de l’un ou de plusieurs d’entre eux. Les auteurs de romans épistolaires insistent sur le
double but qu’ils poursuivent par leur méthode : la lettre doit être un témoignage personnel et spontané et un
document irréfutable qui force la foi du lecteur. Ces buts ne sont atteints que si les signataires des lettres sont
eux-mêmes impliqués dans l’action relatée ou provoquée par elle.
Édouard Manet, Le Suicidé, entre 1877 et 1881 Peinture, Collection Emil G. Bührle, Zurich
Goethe, Les souffrances du jeune Werther
Premère couverture de la seconde édition, version allemande
Dossier pédagogique • Saison 17-18 • 7
Extraits de l’ouvrage
« Pourquoi faut-il que ce qui fait la félicité de l’homme devienne aussi la source de son malheur ?
Cette ardente sensibilité de mon cœur pour la nature et la vie, qui m’inondait de tant de volupté, qui du
monde autour de moi faisait paradis, me devient maintenant un insupportable bourreau, un mauvais génie
qui me poursuit en tous lieux. Lorsque autrefois du haut du rocher je contemplais, par-delà le fleuve, la fertile
vallée jusqu’à la chaîne de ces collines ; que je voyais tout germer et sourdre autour de moi : que je regardais
ces montagnes couvertes de grands arbres touffus depuis leur pied jusqu’à leur cime, ces vallées avec leurs
méandres multiformes ombragées de petits bosquets riants, et comme la tranquille rivière coulait entre
les roseaux murmurants, et réfléchissait le léger nuage que le doux vent du soir promenait sur le ciel en le
balançant ; qu’alors j’entendais les oiseaux animer autour de moi la forêt ; que je voyais des millions d’essaims
de moucherons danser gaiement dans le dernier rayon rouge du soleil, dont le dernier regard mourant
délivrait et faisait sortir de l’herbe le hanneton bourdonnant ; que le bruissement et l’activité autour de moi
rappelaient mon attention sur le sol, et lorsque la mousse qui arrache sa nourriture au rocher impénétrable
et les broussailles qui poussent sur l’aride versant sablonneux me dévoilaient la vie intérieur, ardente, sacrée
de la nature : comme j’embrassais cela dans mon coeur, comme je me sentais pour ainsi dire divinisé par ce
torrent qui me traversait, et les majestueuses formes du monde infini vivaient et se mouvaient dans mon âme.
Je me voyais environné d’énormes montagnes ; des précipices étaient devant moi, et des rivières d’orage s’y
plongeaient ; des fleuves coulaient sous mes pieds, la clameur de la forêt et de la montagne se levait, et je
voyais, dans les profondeurs de la terre, agir et réagir toutes les forces insondables qui créent, et fourmiller sur
terre et sous le ciel les innombrables races des êtres vivants. Tout, tout est peuplé sous mille formes différentes;
et puis les hommes recroquevillés dans leurs petites maisons, agglutinés les uns aux autres et qui, pensentils, gouvernent le vaste monde ! Pauvre insensé qui méprises toute chose parce que tu es si petit ! Depuis les
montagnes inaccessibles du désert, qu’aucun pied ne toucha, jusqu’au bout de l’océan inconnu, souffle l’esprit
de celui qui crée éternellement et qui se réjouit de toute poussière qui le sent et qui vit. - Ah ! pour lors combien
de fois j’ai désiré, porté sur les ailes de la grue qui passait sur ma tête, voler au rivage de la mer immense, boire la
vie à la coupe écumante de l’infini, et seulement un instant sentir dans l’espace étroit de ma poitrine une goutte
des délices de l‘Être qui produit tout en lui-même et par lui-même !
Frère, je n’ai plus que le souvenir de ces heures pour me soulager un peu. Même les efforts que je fais pour me
rappeler et rendre ces inexprimables sentiments élèvent mon âme au-dessus d’elle-même et me font doublement
sentir le tourment de la situation où je suis maintenant.
Un rideau funeste s’est tiré devant moi, et le spectacle de la vie infinie s’est métamorphosé pour moi en un
tombeau éternellement ouvert. Peut-on dire : « Cela est », quand tout passe ?, quand tout, avec la vitesse d’un
éclair, roule et passe ? Quand chaque être conserve si peu de temps la quantité d’existence qu’il a en lui, et est
entraîné dans le torrent, submergé, écrasé sur les rochers ? Il n’y a point d’instant qui ne te dévore, toi et les
tiens ; point d’instant que tu ne sois, que tu ne doives être un destructeur. La plus innocente promenade coûte
la vie à mille pauvres insectes ; un seul de tes pas détruit le pénible ouvrage des fourmis et foule un petit monde
dans le tombeau. Ah ! Ce ne sont pas vos grandes et rares catastrophes, ces inondations, ces tremblements de
terre qui engloutissent vos villes, qui me touchent : ce qui me mine le coeur, c’est cette force dévorante qui est
cachée dans toute la nature, qui ne produit rien qui ne détruise ce qui l’environne et ne se détruise soi-même.
C’est ainsi que j’erre plein d’angoisses. Ciel, terre, forces actives qui m’environnent, je ne vois rien dans tout cela
qu’un monstre affairé à tout dévorer dans d’éternelles ruminations. »
>> Johann Wolfgang von Goethe, Les Souffrances du jeune Werther, 1774
Traduction de Pierre Leroux
8 • Dossier pédagogique • Saison 17-18
La production
Ariane Matiakh
Direction musicale
Après des études dans la classe de Leopold Hager à Vienne et des masterclasses
menées par Seiji Ozawa, elle est Révélation aux Victoires de la musique classique
2009 ainsi que lauréate du concours Donatella Flick 2008 de Londres. De 2005
à 2008 elle est chef assistante de l’Orchestre National de Montpellier. Depuis
elle dirige aux Opéras de Berlin (Komische Oper), Amsterdam (Dutch National
Ballet), Stockholm (Royal Swedish Opera), Göteborg, Graz, Nice et à l’OnR dans
un répertoire allant de Madame Butterfly aux Nozze di Figaro, La Bohème, The
Turn of the Screw, Die Zauberflöte, Casse-Noisette et Giselle. Pour le répertoire
symphonique on la retrouve régulièrement à la tête de l’Orchestre Philharmonique
by Marco Borggreve
de Dresde, l’Orchestre de la Radio de Berlin, la Staatsphilharmonie de Rheinland-Pfalz, des orchestres de
la Radio de Munich et de Cologne. En France elle a dirigé l’Orchestre du Capitole de Toulouse, l’Orchestre
National des Pays de la Loire, l’Orchestre Philharmonique de Nice, le National de Lille, l’Orchestre de Chambre
de Paris et l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg. Ses projets comprennent des concerts avec les orchestres
de la Radio de Leipzig et de Suède et Le Sacre du Printemps à l’Opéra de Göteborg. A l’OnR, elle a dirigé Don
Pasquale avec l’Opéra Studio et Giselle avec le Ballet.
Tatjana Gürbaca
Mise en scène
Elle effectue ses études de mise en scène à la Hochschule für Musik « Hanns Eisler »
de Berlin, sa ville natale et complète sa formation par des masterclasses de Ruth
Berghaus et Peter Konwitschny. De 1998 à 2001 elle est assistante de mise en scène à
l’Opéra de Graz. Elle est lauréate, en 2000, du prix du concours de mise en scène de
Graz « Ring Award » et fait l’année suivante, sa première mise en scène : Turandot
de Puccini à l’Opéra de Graz. Depuis, elle travaille en tant que metteuse en scène
dans un vaste répertoire allant du baroque au contemporain. Elle met en scène Cosi
by Martina Pipprich
fan tutte à Lucerne, des mises en scène à Berlin (Staatsoper et Deutsche Oper), Oslo, Novosibirsk et Bogota.
Elle met en scène Fidelio pour l’ouverture du festival de Lucerne 2010 avec Claudio Abbado. De 2011 à 2014
elle est « Operndirektorin » au Staatsoper de Mayence. Elle travaille régulièrement à l’Opéra de Zurich depuis
2012. Elle y réalise une version pour enfants de Rigoletto, puis Aida, Die Zauberflöte et Werther. Elle met en
scène Parsifal au Vlaamse Opera d’Anvers et Gand. Elle est élue « metteur en scène de l’année » en 2013 par le
Magazine Opernwelt.
Dossier pédagogique • Saison 17-18 • 9
Elements d’analyse
L’opéra romantique
Le Romantisme atteint l’opéra au XIXe siècle. Paris, tout d’abord, verra la création d’ouvrages composés par
Cherubini ou Auber, puis Meyerbeer, qui marquent ce qu’on appelle le grand opéra à la française, Berlioz, dont
Les Troyens sont avec le Faust de Gounod des opéras très populaires au milieu de ce siècle.
Puis, dans la deuxième partie de celui-ci, Léo Delibes signera entre autres Lakmé, Saint-Saëns, Samson et Dalila,
Offenbach son seul opéra, Les Contes d’Hoffmann (ses autres œuvres lyriques étant des opéras-bouffes ou des
opéras-comiques), mais Massenet sera le plus prolixe : on cite, entre autres, Hérodiade, en 1884, Manon, en
1884, Werther, en 1892, Thaïs, en 1894, Cendrillon, en 1899, Grisélidis, en 1901, ou encore Don Quichotte, en
1910.
En Allemagne, Weber crée le premier opéra romantique allemand : Der Freischütz, en 1821 ; on note Fidelio de
Beethoven, Wagner marque son temps avec notamment Der fliegende Holländer et bien-sûr la Tétralogie du
Ring, Richard Strauss avec Salomé et Elektra ou Der Rosenkavalier.
L’Italie n’échappe pas au mouvement. Rossini (Le Barbier de Séville, Guillaume Tell), Bellini (Norma, La
Sonnambula) et Gaetano Donizetti (L’Élixir d’amour, Lucia di Lammermoor) en seront les premiers maîtres,
Verdi le symbole (La Traviata, Rigoletto, Le Trouvère, Otello, Falstaff) et Puccini son digne successeur (Manon
Lescaut, La Bohème, Tosca, Madame Butterfly).
Werther et le romantisme
« L’examen de l’homme est jusqu’à présent le plus digne représentant du romantisme. » Baudelaire
La première version des Souffrances du jeune Werther de Goethe est à inclure dans un mouvement précurseur
du romantisme : Sturm und Drang (« Tempête et Passion » en français), mouvement politique et littéraire
essentiellement allemand de la deuxième moitié du XVIIIe siècle qui conteste les Lumières qui le précèdent.
Le roman du maître de la langue allemande a été le détonateur du Romantisme français, influençant Victor
Hugo, Vigny et Musset dans des œuvres comme Hernani, Chatterton et Lorenzaccio, dont le sujet commun est
un héros tourmenté guidé par ses sentiments. Goethe déclarait, au sujet de son roman : « L’effet de ce petit livre
fut grand, monstrueux même, mais surtout parce qu’il est arrivé au bon moment. »
Caspar David Friedrich, Le Voyageur contemplant une mer de nuages, 1818
Huile sur toile, Hambourg Kunsthalle
Werther : Des Airs Emblématiques
« J’en mourrai Charlotte », déclare Werther désespéré de ne pouvoir l’aimer.
« Va ! laisse couler mes larmes », quand Sophie rejoint Charlotte pour la consoler dans l’acte III.
« Va ! laisse couler mes larmes
elles font du bien, ma chérie !
Les larmes qu’on ne pleure pas,
dans notre âme retombent toutes,
et de leurs patientes gouttes
martèlent le cœur triste et las !
Sa résistance enfin s’épuise ; le cœur se creuse...
et s’affaiblit : il est trop grand, rien ne l’emplit ;
et trop fragile, tout le brise ! Tout le brise ! »
« Pourquoi me réveiller », quand les jeunes gens se retrouvent, toujours amoureux l’un de l’autre.
« Pourquoi me réveiller, ô souffle du printemps,
pourquoi me réveiller ?
Sur mon front je sens tes caresses,
Et pourtant bien proche est le temps
Des orages et des tristesses !
Pourquoi me réveiller, ô souffle du printemps ?
Demain dans le vallon viendra le voyageur
Se souvenant de ma gloire première...
Et ses yeux vainement chercheront ma splendeur,
Ils ne trouveront plus que deuil et que misère !
Hélas !
Pourquoi me réveiller, ô souffle du printemps ! »
« Charlotte a dicté mon arrêt », déclare Werther quand sa bien-aimée le quitte après qu’ils se soient embrassés.
« Soit ! Adieu donc ! Charlotte a dicté mon arrêt !
Prends le deuil, ô nature ! Nature !
Ton fils, ton bien aimé, ton amant va mourir !
Emportant avec lui l’éternelle torture, ma tombe peut s’ouvrir !
‘Là-bas, au fond du cimetière’, qui est prémonitoire.
Écoute bien : Là-bas au fond du cimetière,
il est deux grands tilleuls !
c’est là que pour toujours je voudrais reposer ! »
Ténor ou baryton ?
Écrit à l’origine pour un ténor, le rôle-titre de Werther est transposé pour celui qu’on appelait « La Gloria d’Italia,
Il Re dei Baritoni » (la gloire d’Italie, le roi des barytons), Mattia Battistini (1856-1928). En effet, Massenet se
trouve devant une grande difficulté : trouver un ténor acceptable pour la création française de l’ouvrage, créé en
allemand le 16 février 1892 au Hofoper de Vienne, et qui devait être créé à l’Opéra-Comique à Paris un an plus
tard. Le compositeur songe à écrire une version pour baryton à l’intention de Victor Maurel, mais l’arrivée à
Paris du ténor Guillaume Ibos résout le problème et il abandonne son idée. En 1900, sa rencontre avec Battistini
lui donne l’occasion de la remettre d’actualité et la version pour baryton est créée à Varsovie en 1901.
Prolongements
>> Arts du langage
• Ateliers d’écriture, blogs autour du roman épistolaire et de l’autobiographie
• Des personnages principaux proches de l’adolescence : portraits de Charlotte et de Werther (possibilité de
jeux de rôle pour présenter les personnages de l’opéra)
• Luttes intérieures, passion, mélancolie des personnages romantiques
• Goethe, inspirateur du mouvement politique et littéraire allemand de la seconde moitié du XVIIIe siècle
« Sturm und Drang » (« tempête et passion »)
• Le poème d’Ossian traduit par James Macpherson, à la fin de l’Acte III
>> Arts du son
• Reconnaître les thèmes et motifs musicaux liés aux personnages, situations ou sentiments
• Évocation, description musicale de la nature dans Werther ; écoutes comparatives d’œuvres illustrant des
scènes de tempête ou pastorales
• L’ouvrage est construit en une mélodie continue, sans numéros séparés : le chant suit les inflexions du langage
• Écouter les contrastes de l’orchestre fusionnant avec les sentiments des personnages
• L’influence de Richard Wagner par l’utilisation du Leitmotive et de Charles Gounod
• Jules Massenet, compositeur de Scènes alsaciennes, musique pour orchestre
• Présence de chœurs d’enfants dans l’ouvrage
>> Arts du spectacle vivant
• Comment transformer un roman épistolaire en action scénique ?
>> Arts du visuel
• En partant de mots-clefs ou de symboles, réaliser des affiches pour illustrer les quatre actes portant chacun un
titre : La maison du Bailli, Les Tilleuls, Charlotte et Werther, La nuit de Noël et La mort de Werther
Projets éducatifs artistiques et culturels, Enseignements pratiques interdisciplinaires : Histoire des arts
>> Arts, EPS
À partir de l’écoute du poème symphonique « La nuit de Noël » :
- ateliers de pratique autour des effets visuels, images (vidéo, power point), expression corporelle, pantomime
symbolisant le trajet du personnage de Charlotte
>> Arts, SVT, EPS
• Pourquoi les artistes romantiques se sentent-ils proches de la nature ?
- rêveries, contemplation (poèmes, écrits, œuvres musicales)
12 • Dossier pédagogique • Saison 17-18
- les peintres paysagistes romantiques (évolution du paysage dans la peinture)
- arts, sciences et clair de lune
- évocation de la nature dans Werther (musique, livret, mise en scène)
- l’expression des émotions les plus contrastées dont la passion amoureuse
- les adolescents et leur perception du Romantisme
>> Histoire, Arts
• La période Biedermeier :
- origine historique et politique liée à une nouvelle culture bourgeoise
- architecture et mobilier
- scènes de genre, paysages et portraits en arts plastiques
- Werther et le confort petit bourgeois
- musique de salon, valse et bals à (Vienne et Johann Strauss), les Ländler
- mode : les dandys ; ombrelles, chapeaux et coiffures en vogue des dames de l’époque
Dossier pédagogique • Saison 17-18 • 13
La lettre dans l’opéra
Depuis ses débuts, l’art lyrique s’inspire de la littérature, notamment de la relation épistolaire qui est un genre
en soi.
Beaucoup d’opéras intègrent dans leur histoire des objets « clés » qui la font basculer et dont découlent des
situations dramatiques parfois inattendues. Ainsi, la lettre est un élément récurrent dans les ouvrages.
Comme nous le montrent les quelques exemples d’opéras mentionnés ci-dessous, le contenu de la lettre est
bien entendu déterminant dans les effets qui s’en suivent : lettre de déclaration d’amour ou lettre de rupture,
lettre qu’on intercepte, qu’on attend ou qu’on compare…
Trois opéras de la saison 2017-2018 y font référence : Werther, Le Nozze di Figaro et Eugene Oneguine
Werther
Opéra en quatre actes et cinq tableaux de Jules Massenet, livret d’Édouard Blau, Paul Millet et Georges Hartmann
d’après Goethe, créé le 16 février 1892 au Hofoper de Vienne
L’opéra est basé sur un roman épistolaire, Les souffrances du jeune Werther de Goethe, dans lequel de toute
évidence la lettre tient un rôle central. Charlotte, qui a épousé Albert, les évoque dans l’Acte III, relisant celles
que Werther lui a envoyées : « Ces lettres ! ces lettres ! Ah ! je les relis sans cesse… Avec quel charme... mais aussi
quelle tristesse ! Je devrais les détruire... je ne puis ! ». Puis elle lit une des lettres de celui auquel elle voue un
amour désormais impossible car elle a juré fidélité à un autre. « Je vous écris de ma petite chambre : au ciel
gris et lourd de décembre, pèse sur moi comme un linceul, Et je suis seul! seul! toujours seul! » et Charlotte
de s’apitoyer : « Ah! personne auprès de lui ! pas un seul témoignage de tendresse ou même de pitié ! Dieu!
comment m’est venu ce triste courage, d’ordonner cet exil et cet isolement ?… » , un isolement qui mènera le
jeune homme quelques moments plus tard à se suicider.
Le Nozze di Figaro (Les Noces de Figaro)
Opéra buffa en quatre actes de Wolfgang Amadeus Mozart, livret de Lorenzo Da Ponte, créé le 26 janvier 1790
à Vienne
Figaro, au service du comte Almaviva, est fiancé à Susanna, soubrette de la comtesse Almaviva. Marcelline
fomente avec son ex patron, le docteur Bartolo, un plan pour forcer le valet à l’épouser. Les noces de Susanna
et Figaro doivent être célébrées par le Comte. La Comtesse constate avec tristesse que son époux ne l’aime plus.
Figaro propose un plan permettant de surprendre le Comte en flagrant délit. Il lui a annoncé que la Comtesse
a un rendez-vous le soir même dans le jardin. De son côté, Susanna donnera rendez-vous au comte au même
endroit, par le biais d’une lettre dictée par la Comtesse. Lors de cette scène, la Comtesse dicte avec tristesse une
lettre qui piègera son mari, Susanna passant de la désinvolture à la compassion.
Eugène Onéguine
Scènes lyriques en trois actes de Piotr Ilitch Tchaïkovski, livret du compositeur et de Konstantin Silovski d’après
le poème d’Alexandre Pouchkine, créé le 29 mars 1879 à Moscou
Eugène Onéguine, ami de Lenski, a repoussé avec dédain l’amour déclaré par Tatiana dans une lettre. Bien
des années plus tard, après un exil forcé suite à un duel avec Lenski, il reviendra à elle et tentera de raviver ses
sentiments en lui adressant à son tour plusieurs lettres d’amour. Mais alors mariée avec le prince Grémine, elle
se refusera à lui sans lui cacher son amour.
14 • Dossier pédagogique • Saison 17-18
D’autres ouvrages encore font référence à la lettre. En voici une liste non exhaustive
Deux oeuvres d’après The Merry Wives of Windsor (1602) et Henry IV (1598-1600) de William Shakespeare :
• Die lustigen Weiben von Windsor (Les Joyeuses commères de Windsor)
Opéra en trois actes d’Otto Nicolai - Livret d’Hermann von Mosenthal - Créé le 9 mars 1849 à Berlin
• Falstaff
Comédie lyrique en trois actes de Giuseppe Verdi Livret de Arrigo Boito Créée le 3 février 1893 au à Milan
Dans les ouvrages d’Otto Nicolai et Giuseppe Verdi, il s’agit d’une lettre d’amour écrite par Monsieur Falstaff,
déclinée à l’identique pour deux femmes, Frau Fluth/Mrs Ford et Frau Reich/Mrs Page. Les deux destinatrices
comparent leurs lettres et, se rendant compte qu’elles contiennent mot pour mot les mêmes avances, elles
décident d’organiser une vengeance commune.
• La Périchole
Opéra-bouffe en trois actes de Jacques Offenbach - Livret de Meilhac et Halévy, d’après la pièce de Prosper
Mérimée Le carrosse du Saint-Sacrement - Créé à Paris le 6 octobre 1868
L’intrigue se déroule à Lima. Le vice-roi a pour habitude de se déguiser pour se mêler au peuple, soi-disant
incognito, afin d’apprendre ce qu’on pense de lui. Il croise lors d’une de ses promenades La Périchole, chanteuse
des rues qui exerce son métier avec Piquillo, son compagnon. Les temps sont durs et la faim les tenaille. Elle
accepte de devenir dame d’honneur du vice-roi et écrit une lettre de rupture à Piquillo. Dans cette œuvre, la
lettre trouve ses raisons dans un pragmatisme qui fait d’une situation comique une situation tragique : « est-il
possible de s’aimer quand on n’a pas de quoi se nourrir ? »
• Il viaggio a Reims ossia L’albergo del Giglio d’oro (Le voyage à Reims)
Opéra en trois parties de Gioacchino Rossini, livret de Luigi Balocchi, composé à l’occasion du couronnement
de Charles X et créé à Paris en 1825
Des voyageurs d’origines diverses se rendent à Reims pour assister au couronnement du roi. Les chevaux
manquent au relais de la ville thermale où ils font halte et ils se trouvent contraints d’y séjourner. Amitiés,
inimitiés et amours se lient entre les personnages. Mais voici qu’arrive une missive apportant la bonne nouvelle:
les festivités seront encore bien plus belles à Paris qu’à Reims… Une scène de liesse suit cette annonce.
Dossier pédagogique • Saison 17-18 • 15
Quelques événements en 1892, date de la création de Werther
• Jules Vernes reçoit la légion d’honneur
• Création du magazine « Vogue »
• Invention de l’escalator
• Parution dans Le Figaro du roman feuilleton de Georges Rodenbach Bruges-la-Morte
• Première projection des Pantomimes lumineuses d’Émile Reynaud avec son théâtre optique au Musée Grévin
Pantomime lumineuse, 1892
16 • Dossier pédagogique • Saison 17-18
• Portrait de Marcel Proust en 1892, par Jacques-Emile Blanche
Portrait de Marcel Proust en 1892, par Jacques-Emile Blanche
Quelques compositeurs romantiques
Karl Maria von Weber (1786-1826)
Giacomo Meyerbeer (1791-1864)
Charles Gounod (1813-1893)
Gaetano Donizetti (1797-1848)
Jacques Offenbach (1819-1880)
Franz Schubert (1797-1828)
Georges Bizet (1838-1894)
Gioacchino Rossini (1792-1868)
Modeste Moussorgski (1839-1881)
Vincenzo Bellini (1801-1835)
Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)
Hector Berlioz (1803-1869)
Anton Dvořak (1841-1904)
Felix Mendelssohn (1809-1847)
Jules Massenet (1842-1912)
Robert Schumann (1810-1856)
Leos Janáček (1854-1928)
Frédéric Chopin (1810-1849)
Giacomo Puccini (1858-1924)
Franz Liszt (1811-1886)
Hugo Wolf (1860-1903)
Gustav Mahler (1860-1911)
Dossier pédagogique • Saison 17-18 • 17
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