Eugène Onéguine : Scènes lyriques en 3 actes et 7 tableaux (1879)
Le compositeur : Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)
D’après le poème d’Alexandre Pouchkine
En langue russe
Durée : environ 2h
Opéra romantique par excellence qui s’est imposé sur toutes les scènes internationales comme « l’œuvre témoin
du romantisme russe »
Argument : Tatiana, jeune fille réservée et romantique, vit dans un domaine retiré avec sa mère Mme Larina et sa
sœur Olga.
Par le biais d’un jeune poète, Lenski, épris d’Olga, elle rencontre Eugène Onéguine, être froid et cynique dont
elle tombe éperdument amoureuse. Il la repousse, prétextant qu’il n’est pas fait pour le bonheur, pour une vie
rangée. Lors d’un bal en l’honneur de Tatiana, Eugène Onéguine danse avec Olga. Lenski, fou de jalousie, le
provoque en duel. Onéguine le tue et choisit la fuite.
Quelques années plus tard, Tatiana, devenue princesse Grémine, retrouve Onéguine lors d’un bal à St
Petersbourg. Se rendant compte qu’il est passé à côté d’un grand amour, il la supplie de revenir à lui mais il est
trop tard : Tatiana est mariée et ne saurait trahir la confiance de son mari.
Tchaïkovski se décrivait lui-même comme un peintre réaliste des sentiments. Afin de rendre justice au poème de
Pouchkine, le compositeur souhaitait que l’on chante comme on parle.
« Il se peut qu’Onéguine n’ait rien de dramatique. Cela n’a aucune espèce d’importance. De toute façon, en quoi
consiste un effet dramatique ? Vous en trouverez peut-être dans Aïda, par exemple, mais je vous jure que pour
rien au monde je n’aurais écrit un opéra sur un tel sujet. Qu’est-ce que je demande à un sujet d’opéra ? Des
personnages qui ressentent en leur âme ce que je ressens moi-même, afin que je puisse les comprendre et
compatir à leurs tourments. Ceux que vivent Aïda, Radamès, les africains et les dieux me laissent totalement
froid, comme les scènes de foule dans lesquels ils apparaissent. Je recherche un drame intime, poignant, basé sur
des situations que j’ai ou aurais pu vivre. »
Eugène Onéguine est une oeuvre sans effet de théâtre, « alla Tchekov », une chronique intime orientée vers la
vie intérieure des personnages et placée sous le signe du fatum.
La musique, d’un lyrisme contenu, intense et profond est imprégnée de rythmes populaires (danse paysanne,
mazurka, polonaise, valse).
Opéra admirablement écrit pour les voix
Production donnée au théâtre du Bolchoï en 2007, et qui a reçu un accueil critique enthousiaste. De plus,
caractère évènementiel de la venue du Bolchoï, plus connu pour son ballet que pour son orchestre et sa troupe de
chanteurs
Extrait de presse :
« Le Bolchoï, un des six théâtres membres de l'association, propose une des premières les plus marquantes de la
saison 2006/07. Cette nouvelle version de Eugène Onéguine a été saluée par les critiques pour son mariage réussi
de tradition et d‘innovation.
Le metteur en scène Dmitri Tcherniakov, qui avait réalisé plusieurs spectacles dans les opéras et théâtres
dramatiques de Moscou, Saint-Pétersbourg, Novosibirsk, Kazan, Vilnus, etc., est connu pour sa capacité à éviter
habilement les clichés en simplifiant au maximum les décors, costumes et scénographies pour mettre en valeur
l'aspect dramatique. Dans Eugène Onéguine, Tcherniakov ne s'intéresse pas au conflit entre la province et la
capitale Saint-Pétersbourg. Il se concentre plutôt sur l'aspect émotionnel, c’est-à-dire sur l’indifférence et la
disparition de la sincérité qui caractérisaient selon Pouchkine (auteur d’Eugène Onéguine) la société civilisée.
L'orchestre, dirigé par Vedernikov, privilégie une interprétation sobre, et le choeur est irréprochable. Quant aux
décors et aux costumes, minimalistes, ils sont marqués par la stylistique Art nouveau »