ferme expérimentale des trinottières - innovaction

La réduction des rejets par la voie
alimentaire est une technique qui
permet de réduire son plan d’épandage.
Son principe est simple : réduire l’in-
gestion d’azote et de phosphore par les
animaux pour en limiter les rejets.
Durant ces dernières années, la connais-
sance des besoins alimentaires des
animaux a énormément progressé, tant
sur le plan des besoins azotés (digestibi-
lité des acides aminés) que des besoins
phosphorés (digestibilité du phosphore).
Il est donc possible aujourd’hui de mieux
ajuster les apports alimentaires aux besoins
réels des animaux et de limiter ainsi les rejets
azotés et phosphorés.
réduction des rejets
voie alimentaire
Filière porcine
Réseau des fermes expérimentales des Pays de la Loire
FERME EXPÉRIMENTALE DES TRINOTTIÈRES
La
par la
LES FONDEMENTS DU BIPHASE
Le principe du biphase : une meilleure couverture
des besoins.
L’utilisation d’un aliment plus riche en acides ami-
nés et en matière azotée totale (MAT) durant la phase
de croissance (25-60 kg) et d’un aliment moins riche
durant la phase de finition (60 kg - abattage) permet :
- d’éviter les déficits en phase de croissance,
- de limiter les excès en finition et donc les rejets,
- de maintenir les performances de croissance.
De la même façon, chez la truie, un aliment par stade
de production (gestation/lactation) permet de mieux
ajuster les apports aux besoins.
Age de l'animal
Aliment unique
Aliment unique
Besoins azotés du porc
Couverture des besoins
par un aliment unique
Age de l'animal
Aliment biphase
Aliment biphase
Couverture des besoins
par un aliment biphase
Besoins azotés du porc
2,63,2
DEUX ALIMENTS
MAIS PAS N’IMPORTE LESQUELS !
Valeurs maximales des teneurs moyennes des
aliments consommés
Attention : le biphase CORPEN prévoit des teneurs
maximales en MAT et en phosphore mais aussi
l’obligation de distribuer au moins 60 % d’aliment
finition aux porcs charcutiers, ce qui correspond à
un poids de transition de 60 kg de poids vif.
LE BIPHASE NE DIMINUE PAS
LES PERFORMANCES !
* Station expérimentale porcine des Trinottières
Les essais menés en stations expérimentales à la fois
avec des aliments complets et des rations utilisant du
maïs humide confirment que le biphase conduit à
des performances identiques des porcs charcutiers.
Le bilan économique est équivalent, car la légère
baisse de plus value carcasse est compensée par un
coût alimentaire moins élevé. De plus, tous les essais
confirment l’importante diminution des rejets (envi-
ron 16 % pour l’azote et 30 % pour le phosphore).
EN FAF, IL FAUT BIEN VÉRIFIER
LES CARACTÉRISTIQUES
DU COMPLÉMENTAIRE
Après enquête auprès des fabricants d’aliments des
Pays de la Loire, les aliments «biphase» représentent
environ 50 % (de 20 à 100 %) de la totalité des ali-
ments et complémentaires commercialisés. En FAF,
il est important de bien vérifier les caractéristiques
du complémentaire. A partir des teneurs des matières
premières données par les tables INRA-ITP 2002, on
peut reconstituer le taux maximal en MAT et en P
total du CAMV pour des formules simples de type
céréale + complémentaire :
Teneurs en matière azotée totale (g/kg équiva-
lent 87 % matière sèche)
Teneurs en phosphore total (g/kg équivalent 87 %
matière sèche)
FERME EXPÉRIMENTALE DES TRINOTTIÈRES
Filière porcine
Réseau des fermes expérimentales des Pays de la Loire
Essai CRA
Pays de la Loire*
avec ration 62 % maïs
+ 38 % CAMV
Essai EDE bretons
avec aliment complet
Unique
2,75
61,0
Biphase
2,71
60,8
Unique
2,98
61,9
Biphase
2,96
61,3
812 818 745 757GMQ (g/j)
IC
TVM
3,25 2,70 2,93 2,45
Rejets N (kg/porc)
2,101,45 2,22 1,53
Rejets P2O5(kg/porc) Croissance Finition Croissance Finition
Maïs
Blé
Croissance
4,8
6,4
Finition
4,4
5,6
Croissance
4,8
7,0
Finition
4,4
6,2
Teneur maximale
en P total de
l’aliment (CORPEN)
Teneur maximale
en P total d’un
CAMV à 50 %
7,8 6,6 8,9 7,7
Teneur maximale
en P total d’un
CAMV à 35 %
Maïs
Blé
Teneur en P total
de la céréale
Gestation
14 %
1er âge
20 %
Croissance
16,5 %
Lactation
16,5 %
2eâge
18 %
Finition
15 %
Gestation
0,50 %
1er âge
0,68 %
Croissance
0,48 %
Lactation
0,60 %
2eâge
0,58 %
Finition
0,44 %
L’aliment finition doit représenter au moins 60 % de l’aliment
Truies
Porcelets
Porcs charcutiers
P
Phosphore total
MAT
matière azotée totale
Référence du CORPEN 2003
La réduction de la teneur en phosphore total du
complémentaire est rendue possible par l’utilisation
des phytases.
165
225
150
195
165
249
150
219
Teneur maximale
en MAT de l’aliment
(CORPEN)
Teneur maximale
en MATd’un
CAMV à 50 %
276 234 321 278
Teneur maximale
en MAT d’un
CAMV à 35 %
Teneur en MAT
de la céréale 81
105
LES PHYTASES : C’EST QUOI ?
Toutes les graines contiennent du phosphore en
quantité notable, pourtant seule une faible partie est
digérée par les porcs qui les consomment. En effet,
70 à 90 % du phosphore végétal se trouvent sous la
forme de phosphore phytique. En conséquence, une
grande partie du phosphore végétal retourne au sol
par les fèces sans être utilisée par les animaux.
Les phytases sont des enzymes, c’est-à-dire des pro-
téines agissant comme catalyseurs des réactions qui
participent à la vie cellulaire. Elles permettent en par-
ticulier de libérer une partie du phosphore «piégé»
sous forme de phosphore phytique. Il existe trois
types de phytases :
- la phytase végétale est présente en quantité impor-
tante dans les enveloppes des graines de certaines
céréales (blé, triticale, seigle et sous-produits céréa-
liers). L’activité phytasique dans les graines varie
considérablement suivant l’espèce végétale considé-
rée. Ainsi, les phytases de blé, de seigle et de triticale
présentent une activité élevée. L’activité des phytases
d’orge est très variable, celles du pois et du maïs sont
le plus souvent négligeables ou nulles. L’apport de
500 UP (1) de phytases végétales naturelles est consi-
déré comme équivalent à 0,4 g de phosphore diges-
tible ; cet apport s’ajoute au phosphore digestible
déjà apporté par la matière première.
- la phytase intestinale : son activité chez le porc est
considérée comme négligeable.
- la phytase microbienne rajoutée dans l’aliment des
porcs est obtenue par fermentation à partir de bacté-
ries (soit Aspergillus Niger, soit Aspergillus ficum).
Les phytases microbiennes sont plus efficaces que les
phytases végétales naturelles : 500 UP (1) correspon-
dent à 0,8 g de phosphore digestible, qui s’ajoutent
également aux autres apports de phosphore diges-
tible. La phytase microbienne ne possède pas la
même efficacité selon les régimes. Ainsi, son effet est
plus prononcé lorsque le régime ne contient pas de
phytase végétale, en particulier quand il ne contient
pas de blé. Certains auteurs ont montré que la phy-
tase microbienne est plus efficace sur le pois que sur
l’orge, sur le tourteau de soja que sur le tourteau de
colza, sur les régimes maïs-soja que sur les régimes
à base de produits de substitution de céréales.
FONCTIONS ET INTÉRÊT DES PHYTASES
Les phytases augmentent la digestibilité du phos-
phore phytique. L’amélioration de la digestibilité du
phosphore végétal est de l’ordre de 20 % pour les
phytases de céréales (ou de leurs issues) et de 25 à
30 % pour les phytases microbiennes. Dans le
contexte actuel, le principal intérêt des phytases est
la réduction des rejets en P2O5permise par la dimi-
nution du taux d’incorporation de phosphore miné-
ral (phosphate bi calcique). La baisse des rejets peut
atteindre jusqu’à 50 % selon le régime alimentaire et
le taux de phosphore total de la ration.
Selon certains auteurs, l’ajout de phytase micro-
bienne dans l’alimentation des porcs charcutiers aug-
mente aussi la digestibilité du calcium, du magné-
sium, du zinc et du cuivre. Enfin, la digestibilité des
acides animés et de l’azote semble être également
améliorée par la présence de phytase microbienne
dans l’alimentation des porcs en croissance.
(1) UP = unité d’activité phytasique = quantité d’enzyme qui libère
en une minute, à un pH de 5,5 et à une température de 37 °C, une
micromole de phosphore inorganique obtenue à partir de 0,0015 mole
par litre de phytate de sodium.
BESOINS
ALIMENTAIRES
EN PHOSPHORE
La mise en pratique de cette technique néces-
site une bonne connaissance des besoins en phos-
phore des animaux.
Recommandations d’apport en phosphore
(en g/kg d’aliment) selon le stade des animaux
(Source : ITP tables 2002)
OÙ TROUVER DU PHOSPHORE ?
Teneur en phosphore et phytases
de quelques matières premières
(Source : ITP tables 2002)
La digestibilité du phosphate minéral est estimée à
65 % du phosphore total dans le cas du phosphore
bicalcique contre 85 % dans le cas du phosphore
monocalcique.
Attention : si l’aliment subit un traitement thermique
(granulation), la perte d’activité phytasique est esti-
mée à environ 50 % pour les phytases végétales
contre seulement 25 % pour les phytases micro-
biennes, plus résistantes à la chaleur.
Après enquête auprès des fabricants d’aliment des
Pays de la Loire, on estime que les aliments conte-
nant des phytases représentent 70 % (de 0 à 100 %)
de la totalité des aliments et complémentaires com-
mercialisés.
L’alimentation biphase permet une diminution des
rejets en azote et phosphore, et donc par là-même
une diminution des surfaces d’épandage néces-
saires, ces deux éléments étant pris en compte dans
les calculs (respect de la directive nitrates pour
l’azote, avec 170 kg2N par hectare, et de certaines
mesures départementales pour le phosphore).
P total
(g/kg) P digestible
(g/kg) Phytases
(UP/kg)
Matières
premières
3,2 1,1 530Blé
3,5 1,0 768Triticale
2,6 0,7 17Maïs
3,4 1,1 538Orge
3,2 1,0 37Avoine
4,0 1,9 130Pois
9,9 2,5 1 768Son de blé
7,1 1,8 3 383Remoulage blanc
184 120 _
Phosphate
bicalcique
214 182 _
Phosphate
monocalcique
Minimum Maximum Minimum
7,0 8,5 3,51er âge
7,0 8,5 3,52eâge
4,8 4,8 2,5Croissance
4,4 4,4 2,0Finition
6,0 _3,0
Jeunes
reproducteurs
5,0 5,0 2,7Truies gestantes
6,0 6,0 3,8Truies allaitantes
Phosphore digestible
Phosphore total
REFERENCES D’ESTIMATION
DES REJETS EN KG/ANIMAL
(CORPEN 2003)
Lisier
Litière de paille accumulée sans compostage*
Litière de sciure accumulée sans compostage*
Litière de paille accumulée
Litière de paille accumulée avec compostage*
Litière de sciure accumulée avec compostage*
Litière de sciure accumulée
N
N
2,33 1,93
0,31 0,29
14,3 11,8
N
N
17,5
3,25 2,7
0,44 0,4
14,5
N
N
1,37 1,14
0,19 0,17
2,27 1,57
0,32 0,26
2 5
P O
P O
2 5
14,7
11,6
N
N
11,8 9,8
1,63 1,35
0,22 0,20
14
11
2,1 1,45
0,31 0,25
2 5
P O
P O
2 5
N
N
0,17 0,15
1,23
1,02
0,31
0,25
2,1
1,45
2 5
P O
P O
2 5
Légende
rejet standard d’azote rejet standard de phosphore
rejet biphase d’azote rejet biphase de phosphore
* compostage post-élevage* compostage post-élevage
Lisier
Reproducteur présent
Reproducteur présent
Porcelet produit
en postsevrage
Reproducteur présent
Reproducteur présent
Reproducteur présent
Porcelet produit
en postsevrage
Porcelet produit
en postsevrage
Porcelet produit
en postsevrage
Porcelet produit
en postsevrage
Porcelet produit
en postsevrage
Porcelet produit
en postsevrage
Porcelet produit
en postsevrage
Porc charcutier
produit
Porc charcutier
produit
Porc charcutier
produit Porc charcutier
produit
Porc charcutier
produit
Porc charcutier
produit
Porc charcutier
produit
Porc charcutier
produit
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