Les avantages des pratiques bio sur la qualité de l’eau Une structure de sol aérée pour moins de ruissellement et de lessivage L’eau qui s’écoule vers les rivières (ruissellement) ou les nappes souteraines (lessivage) emporte généralement des minéraux (comme les nitrates et le phosphore) et de la matière organique. Au lieu de nourrir le sol, ces minéraux se retrouvent directement dans l’eau des rivières ou des nappes phréatiques. Grâce aux différentes pratiques mentionnées précédemment, les sols biologiques présentent une bonne structure, une bonne porosité et des capacités de rétention en eau plus élevées. Grâce à cela, l’eau ruisselle moins et elle reste dans le sol. Un sol vivant, gage d’une bonne minéralisation de la matière organique Les résultats des études de suivi des caractéristiques de sols cultivés en mode agrobiologique et en mode conventionnel, réalisées pendant 21 ans, par le FiBL – Institut de recherche pour l’agriculture biologique – en Suisse, démontrent que les sols « bio » présentent : ◊ 20 à 30 % de biomasse microbienne en plus La biomasse microbienne permet de minéraliser la matière organique afin de rendre les éléments nutritifs du sol disponibles pour les cultures. Cette fertilisation naturelle permet de limiter l’apport de fertilisants. La minéralisation, est stimulée dans certaines conditions : sol non tassé et donc bien oxygéné, pH neutre, température La synthèse supérieure à 8°C. Ce sont dans ces mêmes conditions pédoclimatiques que les cultures vont se développer au mieux et donc puiser les éléments nutritifs du sol. Grâce à cette synchronisation entre la minéralisation et les besoins des plantes, une fertilisation organique limite les risques d’excédents azotés et donc les risques de lessivage des nitrates. 1682 5% fermes Bio fermes bretonnes 58 000 HECTARES 3.5% SAU Bretonne 4. Favoriser la participation des agriculteurs biologiques aux instances locales de l’eau Excédent Brut d’Exploitation avant main d’oeuvre pour 1000L Installation en bio une belle dynamique ◊ 40 % de mycorhizes en plus Les mycorhizes sont des associations entre les racines des végétaux avec certains champignons du sol. Elles favorisent l’absorption par les racines des éléments minéraux. Fermes bretonnes entre 2000 et 2010 358€ 268€ Agriculture biologique Agriculture conventionnelle Le rôle des rotations en Bio lutte contre les ravageurs amélioration de la structure du sol ROTATIONs longues & diversifiées entretien de la fertilité L’agriculture biologique De très faibles pertes d’azote De nombreuses publications scientifiques et études de cas compilées dans différentes productions ont ainsi montré: – de très faibles pertes d’azote en système polyculture-élevage bio (Benoit et al., INRA Mirecourt, 2003) – un taux de lessivage très faible (plus les pratiques sont extensives, plus le taux de lessivage est faible) (Dalgaard et al., 1998; Benoit et Simon, 2004) – des lessivages de nitrates constatés systématiquement moindre en agriculture biologique par rapport à l’agriculture conventionnelle, allant de -33% à -80% par hectare selon les références (Fleury et al., 2011) – des bilans azotés globalement et significativement inférieurs en mode de production biologique par rapport aux systèmes en agriculture conventionnelle (Caplat, 2006) – un impact positif du mode de production biologique sur les évolutions de la qualité de l’eau, les simulations (CNRS, Université Paris Jussieu, PIREN Seine) montrant qu’une conversion généralisée des terres agricoles sur un bassin versant améliorerait la qualité de l’eau vis-àvis des nitrates (Thieu, Billen, Garnier, Benoît, 2010). 5. « Renforcer » et améliorer l’animation territoriale 6. Assurer la cohérence des politiques publiques sur les AAC. Implication des Agences de l’eau dans la gouvernance régionale et territoriale de l’agriculture biologique 7. Mesurer > Evaluer > Réajuster fermes bio entre 2001 et 2011 Du fait de l’interdiction de la fertilisation chimique et du coût de l’unité d’azote organique en AB, les producteurs biologiques sont dans l’obligation (technique et économique) d’éviter toute fuite d’azote dans leur système. Les risques de pollution de l’eau par les nitrates sont ainsi globalement moindres en agriculture biologique (Hansen et al., 2000; Mondelaers et al., 2009). 2. Accompagner et améliorer l’engagement des maîtres d’ouvrage, des collectivités territoriales et des animateurs territoriaux en faveur de la protection de la ressource en eau 3. Développer, poursuivre et amplifier les actions de développement de l’agriculture biologique à destination des acteurs agricoles ◊ 30 à 40 % de vers de terre en plus. Le rôle des vers de terre est très important : ils creusent des galeries, ce qui oxygène le sol et permet le drainage des pluies excédentaires, ils apportent de la matière organique à la terre. 1. Généraliser le ZERO PESTICIDE sur les territoires à enjeu eau potable lutte contre les adventices Les bienfaits des engrais verts en Bio stimulation de l’activité biologique amélioration de la structure du sol Engrais verts apport d’éléments organiques non lessivable protection du sol et lutte contre les adventices « Il vaut mieux garder le potentiel de paysans, de bons revenus et le potentiel agronomique de nos terres, que le potentiel d’animaux.» Paroles de paysans biologiques 8. Internaliser la politique de soutien des Agences de l’eau pour l’agriculture biologique 9. Homogénéiser les taux d’intervention pour les actions eau et agriculture biologique entre les Agences de l’eau & Elargir les zones prioritaires d’actions des Agences de l’eau sur le volet eau et agriculture biologique 10. Soutenir les actions engagées au niveau de l’opération nationale « sites pilotes en bio » Le réseau GAB-FRAB de Bretagne est à votre disposition pour développer les projets d’agriculture biologique sur vos territoires, en accompagnant les agriculteurs dans la conversion de leurs systèmes, ainsi que dans leurs stratégies de désherbage mécanique et alterné. Depuis plus de 20 ans, la Frab et les GAB bretons agissent pour le développement de l’agriculture biologique en Bretagne. Aujourd’hui, grâce à nos nombreux adhérents et techniciens spécialisés, le réseau accompagne tous les agriculteurs qui le souhaitent. Il leur permet de découvrir les techniques utilisées par les bio, de réfléchir à leur conversion, de réaliser des diagnostics complets d’exploitation. 60% des producteurs bio bretons sont adhérents dans un des 4 GAB de Bretagne. Par ailleurs, le réseau compte une quarantaine de producteurs bénévoles actifs : administrateurs, mandatés et responsables de commission. «Deux ans après la conversion, nous sommes déjà sur un rythme de croisière. Nous avons un bon niveau de trésorerie et nous serons capables, si besoin, de surmonter un petit moment de flottement.» ≈ Fédération Régionale des Agrobiologistes de Bretagne (FRAB) ≈ 17 rue du Bas Village / CS 37725 | 35577 Cesson Sévigné Cedex T. 02 99 77 32 34 | F. 02 23 30 15 75 | M. [email protected] www.agrobio-bretagne.org Conception / création : Agrobio35 Ce document est financé par : Les chiffres de la bio en Bretagne Le point sur la qualité de l’eau en Bretagne En Bretagne : l’exemple de Saint-yvi une part importante de surfaces en herbe et de nombreux maraîchers Pas de pesticides aux champs pour moins de pesticides dans l’eau Au début des années 90, le captage de Stang Linguennec, situé dans la commune de Saint-Yvi, dans le Finistère, dépassait régulièrement le taux réglementaire de nitrates de 50 mg/L. "L’agriculture biologique ne cesse de progresser en Bretagne. On y dénombre aujourd’hui 1682 fermes bio, soit 5% des fermes. Elles couvrent 58 000 hectares, ce qui représente 3,5% de la SAU régionale." + d’herbe, - de maïs 65% de la SAU bio bretonne est occupée par des herbages . En effet, l’élevage laitier demeure la production bio majoritaire en Bretagne, et les élevages laitiers bio sont le plus souvent des systèmes extensifs et herbagers . Autre point positif, un passage en bio s‘accompagne généralement d‘une réduction du maïs au profit des surfaces en herbe. Les surfaces en herbe constituent l‘un des couverts végétaux les plus efficaces pour réduire les risques de ruissellement et d‘érosion . De nombreux maraîchers installés sur de petites surfaces 24% des fermes bio et en conversion ont pour production principale les légumes. Ces fermes sont une formidable source d’emploi : la moyenne de SAU par UTH est de 4 ha. Le maraîchage biologique permet de créer des emplois nombreux grâce à une activité économique respectueuse de l’environnement. Concernant les autres productions bio bretonnes, la répartition des fermes est la suivante : 10% en bovins viande, 9% en volailles, 9% en céréales et polyculture, 6% en fruits, 5% en ovins caprins, 2% en porcs, 1% en apiculture, 1% en polyculture élevage. Les atouts de la bio en Bretagne ◊ Augmentation du nombre de fermes bio. Entre 2001 et 2011 la Bretagne passe de 960 à 1680 fermes bio ou en conversion, soit une augmenta- tion de 75% (selon l’Observatoire régionale de la production biologique). Une dynamique d’autant plus intéressante que la Bretagne a perdu un tiers de ses exploitations entre 2000 et 2010. ◊ La bio créatrice d’emplois. A surface égale, une ferme bio nécessite davantage de main d’oeuvre qu’une ferme conventionnelle en moyenne plus 0,6 Unité de Travail Annuel (UTA) (selon le recensement général agricole Bretagne 2010.) ◊ La bio créatrice de revenus : l’efficacité économique des élevages laitiers bio bretons est d’un très bon niveau avec un EBE avant main d’oeuvre de 358 €/1 000 litres contre 268 €/1 000 l dans le réseau conventionnel. (selon les données de la Chambre d’Agriculture de Bretagne sur le suivi de son réseau de fermes bio en 2010-2011) La contamination des eaux par les pesticides et engrais de synthèse est une réalité dans la quasi totalité des rivières et ressources en eaux bretonnes. Si bien, que sur les 104 usines de production d’eau potable installées sur les rivières et les captages souterrains de Bretagne, 63 ont été contraintes de s’équiper de dispositifs de traitement des pesticides ! D’autre part, selon l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, 112 captages ont été abandonnés entre 2000 et 2010 en Bretagne (40% pour cause de qualité de la ressource et 40% pour des problèmes de rationalisation administrative). Face à ce constat, l’agriculture bio a tous les atouts pour devenir une solution d’avenir pour la reconquête de la qualité de l’eau. Les agriculteurs bio n’utilisent en effet pas de produits chimiques de synthèse car leur cahier des charges l’interdit. 20% élevage Laitier principales pollutions constatées en Bretagne 95% des (1) 56% 75 000 t de nitrates qui se retrouvent annuellement dans les cours d'eau et sur les côtes bretonnes proviennent de l'agriculture. L’agriculture en Bretagne ◊ Une faible valeur ajoutée. La Bretagne accueille 20% des vaches laitières, 56% des porcs, 41% des poules pondeuses, etc ... Et pourtant, la valeur ajoutée brute de l’agriculture bretonne représente seulement 7% de la valeur ajoutée de l’agriculture française. Ce qui s’explique par un niveau élevé de consommations intermédiaires (aliments du bétail, engrais ...). ◊ Des agriculteurs mal rémunérés. En 2009, le résultat net par actif non salarié n’est que de 10 600€/an, ce qui place la Bretagne au 21ème et avant dernier rang des régions françaises. élevage porçin 41% 86 pesticides (2) dont 6 interdits en France, ont été trouvés en Bretagne par le réseau CORDEP, sur 202 recherchés. élevage Poules pondeuses 7% 54 milliards € Le coût c omplet du traitement a nnuel des excédents d’ ag ri cu lt ur e et d’élevage 115 sites touchés (3) budget européen annuel de la PAC. par les algues vertes Valeur ajoutée agriculture française dissouts dans l ’eau en France Source : AGRESTE | DRAAF bretagne | chiffres 2010 en Bretagne Sources : (1) http://www.aria.developpement-durable.gouv.fr (2) Cellule d’orientation régionale pour la protection des eaux contre les pesticides | 2010 (3) Eaux et rivières de Bretagne Le préventif moins cher que le curatif Jusqu’à présent, la reconquête de la qualité de l’eau a été essentiellement envisagée sous l’angle curatif par le traitement systématique des eaux polluées. Un système coûteux et peu durable. D’après une étude du Commissariat général au développement durable, en France, les surcoûts et pertes financières évalués et attribués aux pollutions agricoles diffuses se situeraient au minimum dans une fourchette comprise entre 1100 et 1700 millions d’euros par an, dont 640 à 1140 millions d’euros répercutés sur la facture d’eau des ménages. Pour les ménages des localités les plus polluées, ces dépenses supplémentaires pourraient atteindre 494€ par ménage et par an. Pour les parcelles situées sur des aires d’alimentation de captages d’eau potable, les coûts de potabilisation dus à l’agriculture conventionnelle se situent dans une fourchette de 800 à 2400€ par hectare et par an. Le coût du curatif peut repésenter jusqu’à 87 fois celui du préventif (AESN). Des cas concrets : Lons-le-Saulnier et Eau de Paris De nombreux exemples montrent les gains obtenus grâce à un travail sur un traitement préventif plutôt que curatif des pollutions diffuses issues du milieu agricole. A Lons-le-Saulnier (Jura), grâce à un système d’aides financières pour les agriculteurs situés sur le bassin d’alimentation de captage, ce sont 220 hectares de terres agricoles qui ont été convertis en bio, sur les 920 hectares de périmètre éloigné et rapproché. Depuis 2002, la ville de 20 000 habitants développe des débouchés pour les produits bio à travers la restauration collective (15 % des approvisionnements). Cette volonté politique en faveur de l’agriculture biologique a permis à la commune de stabiliser les teneurs en nitrates aux alentours de 20 mg/l pour un coût de soutien à l’agriculture biologique de 0,01€/m3 d’eau distribué. A titre de comparaison, la seule dénitrification de l’eau coûte 0,27€/m3 d’eau distribué en France. Autre exemple, depuis 2008, Eau de Paris soutient le développement de l’AB dans la vallée de la Vanne, à cheval sur l’Yonne et l’Aube, qui regroupe un cinquième des captages d’Eau de Paris. L’objectif affiché est de préserver à long terme la qualité de la ressource. Cette aire d’alimentation de captage occupée à 60% par des terres agricoles, est ainsi passée en 5 ans de 290 à 1500 ha convertis en agriculture biologique (de 7 à 22 agriculteurs impliqués) grâce à une MAE-T en faveur de la conversion et de la limitation de la fertilisation azotée. Une pratique qui, avec l’aval de l’ État, a permis de sensiblement bonifier le niveau des MAE classique et qui prouve qu’on peut rapidement réorienter les pratiques agricoles d’un territoire. Les clés de leur réussite – Un accompagnement technique par les associations locales de développement de l’agriculture biologique – Un accompagnement financier – Un accompagnement commercial à travers la création de débouchés en restauration collective. – Déclaration d’utilité publique sur les périmètres de protection des captages de la ville à Lons-le-Saulnier. Devant ce constat et soucieuse de préserver la ressource, la commune a entamé des démarches pour réhabiliter ce captage et en explorer un nouveau à Trévinec, tout en mettant en place des périmètres de protection des captages (environ 35 hectares pour chaque captage). En 1995, Saint-Yvi met en œuvre le captage de Trevinec, et achète du foncier dans son périmètre immédiat. La commune en boise une partie, laisse une partie des surfaces en herbe et permet à un agriculteur bio de cultiver une partie des terres acquises. A Stang Linguennec, la commune acquiert également du foncier, qu’elle boise également et laisse en herbe. Elle met en place des restrictions des pratiques agricoles conventionnelles et, depuis 2010, un suivi agronomique des cultures situées sur le périmètre de protection du captage. Parallèlement, un contrôle sera effectué chez tous les particuliers en assainissement non collectifs. Entre 1993 et 2008, la commune a constaté une baisse rapide des teneurs en nitrates, déjà faibles, à Trévinec (de 18 mg/L à environs 10mg/L), ainsi qu’une baisse initiale puis une stabilité à Stang Linguennec (de 58 mg/L à environs 40mg/L). Au final, Saint-Yvi distribue une eau qualitativement très satisfaisante et à un prix durable, moins cher que la moyenne départementale. Zoom sur quelques principes clés de l’agriculture biologique en Bretagne Le cahier des charges de l’agriculture biologique repose sur un pilier majeur : l’absence d’engrais et de produits phytosanitaires de synthèse. Pour y parvenir les agriculteurs bio travaillent sur la base d’une approche globale du système et non pas culture par culture. Voici quelques principes clés, notamment pour la polyculture-élevage et le maraîchage biologiques, productions bio majoritaires en Bretagne. L’intérêt de la bio pour les zones humides Un consensus général admet aujourd'hui l'intérêt des zones humides dans la préservation de la ressource en eau. La majorité des agriculteurs biologiques sont conscients de la nécessité à préserver ces zones et à les laisser en herbe malgré les difficultés que cela peut engendrer. Les systèmes bio basés sur l’herbe et le pâturage s’accommodent plus facilement des particularités qu’engendrent ces zones sensibles. Témoignage : "Notre ferme a une superficie de 160 ha dont un tiers est en zones humides. Nous avons 40 ha de marais de Vilaine classés Natura 2000 et 10 ha de prairies humides. La zone de marais permet de faire un foin très fibreux qui est parfait pour faire ruminer les vaches. D'après la méthode Obsalim ce foin est idéal pour la stabilité ruminale. Mais sa valeur alimentaire étant faible, il est donc distribué surtout aux animaux non productifs. Les prairies humides offrent une flore très diversifiée qui apportent les oligo-élements nécessaires à la bonne santé du troupeau. Tous les 15 jours, on essaie d’intégrer une zone humide dans le pâturage ce qui permet aux vaches de faire une cure d'oligo-éléments. Lors des 2 années sèches en 2010 et 2011 les zones humides nous ont permis d'avoir toujours un peu d'herbe alors que les autres prairies étaient grillées." Sébastien Baron éleveur laitier biologique Allaire (56) 65 vaches laitières 4 UTH 160 ha. Des rotations longues et diversifiées Définition La rotation des cultures consiste à alterner sur une même parcelle (ou sur une même planche), des cultures de familles botaniques différentes et n’ayant pas les mêmes besoins. En agriculture biologique, les rotations sont à la base de la réussite des cultures. Dans les systèmes de polyculture-élevage biologiques bretons, une grande part des surfaces est cultivée en fourrage afin d’obtenir une autonomie fourragère maximale sur la ferme. La prairie constitue la base de la rotation. Dans ces rotations, généralement de 6 à 12 ans, les cultures de céréales ou de maïs ne doivent pas se succéder plus de 2 ou 3 années. Les agriculteurs bio privilégient des variétés rustiques et adaptées au milieu, moins sensibles aux maladies et aux ravageurs. La gestion des rotations est également une des bases du maraîchage bio. Les maraîchers bio cultivent en moyenne 24 espèces de légumes différents . Une rotation longue et diversifiée constitue un des éléments les plus importants en agriculture biologique. Elle permet : ◊ de lutter contre les adventices : plus la rotation sera longue et diversifiée, plus la flore adventice sera diversifiée et moins elle pourra se spécialiser. L’utilisation d’herbicides de synthèse est évitée. ◊ de lutter contre les ennemis des cultures en cassant les cycles des maladies et des ravageurs. L’utilisation de pesticides de synthèse est évitée. ◊ d’améliorer la structure du sol (par exemple grâce à l’alternance de plantes qui ont des profondeurs d’enracinement différentes). Ce qui évite le ruissellement. ◊ d’entretenir la fertilité du sol : grâce à la présence de cultures qui enrichissent le sol (par exemple les légumineuses qui captent l’azote de l’air). Aussi, chaque plante a des besoins différents en éléments nutritifs donc en diversifiant les cultures on diversifie les prélèvements dans le sol. L’utilisation d’engrais chimiques est évitée. Les engrais verts Définition Les engrais verts sont des plantes que l’on met en interculture pour fixer les éléments nutritifs du sol et éviter leur lessivage. Ces éléments sont restitués lors de la décomposition des plantes. Les engrais verts sont un élément important dans les rotations des agriculteurs bio. Ils ne sont pas mis en place dans un souci réglementaire mais ils font partie intégrante de leurs rotations. Les engrais verts permettent aux agriculteurs bio: ◊ d’améliorer la structure du sol : leurs racines créent autant de galeries qui permettent à l’eau et à l’air de s’infiltrer dans un sol ameubli ; le travail du sol en sera facilité. ◊ de protéger le sol : ils créent un couvre sol évitant la formation d’une croûte et l’érosion du sol. ◊ d’apporter des éléments organiques non lessivables : en automne, il peut rester des éléments nutritifs dans le sol qui peuvent être emportés en profondeur par l’eau. Les engrais verts les captent et les stockent en surface (30 à 60 kg d’azote récupérés lors de l’incorporation du couvert). L’apport de matière organique L’entretien de la fertilité du sol en bio passe aussi par l’apport de matière organique. C’est la base de la fertilisation en agriculture biologique. La fumure minérale est réservée aux minéraux naturels (sédiments marins ou terrestres, roches broyées). Un sol riche en matière organique a une meilleure stabilité structurale, une meilleure rétention d’eau et le sol est plus vivant. Ledésherbagemécanique Le désherbage mécanique consiste à traiter les adventices sans pesticides grâce à des outils adaptées aux cultures, au sol et au matériel disponible sur la ferme : herse, houe, bineuse. Grâce à Opti’mat et Opti’maïs, le réseau GAB-FRAB accompagne les agriculteurs et les collectivités dans les stratégies d’achat et d’utilisation de matériels de désherbage mécanique et alterné (désherbage mécanique, complété par un rattrapage chimique en cas de nécessité pour des agriculteurs conventionnels). ◊ de stimuler l’activité biologique en nourrissant les micro-organismes, nécessaires à la décomposition de la matière organique en éléments nutritifs. ◊ d’empêcher le développement des herbes indésirables. Un chargement modéré Pour rester cohérent et limiter les coûts de production, la recherche d’autonomie sur la ferme est indispensable. La taille du troupeau doit donc être en adéquation avec la surface disponible. La notion de lien au sol est importante en agriculture biologique. ▲ Rotations longues et diversifiées, chargement modéré et intégration d’importantes surfaces en herbe constituent des éléments clés pour la protection de l’eau. Les élevages biologiques bretons ont un chargement modéré. A titre d’exemple, les élevages laitiers bretons bio sont à 1,13 UGB/ha SFP contre 1,54 UGB/ ha SFP pour les élevage conventionnels (chiffres Cogedis 2010). Limiter le nombre d’animaux à l’hectare permet d’éviter les excès de fertilisants à l’échelle de la ferme. ▲ L’agriculture biologique: une approche globale, à l’échelle du système de production