JOURNAL
DE
PHYSIQUE IV
Colloque
C5,
supplément
au
Journal
de
Physique III, Volume
4,
mai
1994
Prothèses auditives et déficiences auditives d'origine cochléaire. Etude
expérimentale de la réduction du rapport signallbruit sur deux
prothèses multicanaux. Intérêt prothétique
M.S. GUIBERT-BLANCHARD,
P.
AZEMA, M.T.
VIE,
P.
AUSSEL et Ch. GELIS
Centre de Recherches, dYEtudes et de Formation en Audioprothèse, Faculté de Pharmacie,
15
avenue
Charles Flahault,
34060
Montpellier ceda
1,
France
résumé
:
The multi-channel hearing aids are very interesting for cochlear deafness because they
modify the signailnoise ratio. With a composite signal, the autors measure the SIN ratio in different
acoustic conditions. They test two two-channels hearing aids
:
Multifocus by Oticon and Triton
2004
by Siemens. The measurements show the efficiency of the aids and that the setting must be
suitable for the different acoustic states.
La
plupart des déficients auditifs appareillés par une prothèse conventionnelle, ont des surdités
d'origine cochléaire avec, assez souvent, des altérations concomittantes du système de transmission de
l'oreille moyenne et/ou du système auditif central. D'où les altérations psychoacoustiques suivantes
:
-
élévation du seuil de l'audition et diminution de la sonie provenant d'un dysfonctionnement de
l'oreille moyenne ou d'altérations cochléaires.
-
diminution de la dynamique du système auditif provenant d'altérations cochléaires ou
rétrocochléaires,
-
diminution de la sélectivité fréquentielle due
à
des altérations des cellules ciliées externes,
-
troubles de l'intégration par altérations rétrocochléaires
(1).
La prothèse auditive agit sur le stimulus et non sur le récepteur auditif
;
son action consiste
uniquement
à
donner au message sonore et plus particulièrement au signal de parole, une configuration
dépendant de l'environnement sonore et adaptée aux capacités perceptives du malentendant, de telle sorte
que soit restaurée la communication
(2,3,4).
Depuis leur apparition, les prothèses auditives amplificatrices ont fait preuve de leurs aptitudes
à
pallier certaines altérations de la fonction auditive
;
c'est ainsi que la diminution de la sonie est compensée
par l'effet de circuits amplificateurs correcteurs, et que l'altération de la dynamique du système auditif est
corrigée par des circuits électroniques de compression.
Mais l'amplification ne peut pallier la diminution de sélectivité fréquentielle
;
cette altération révélée
par la difficulté
à
comprendre la parole dans le bruit, est depuis toujours la pierre d'achoppement de la
prothèse acoustique. Un progrès notable est dû
à
l'apparition de prothèses multicanaux
:
elles agissent sur le
rapport signallbruit (SIB).
Le
procédé est basé sur l'hypothèse que le bruit est plus grave que le signal et
consiste
à
effectuer une compression de la dynamique, commandée par le signal d'entrée, uniquement sur le
canal basses fréquences. Les canaux "médiums" ou "aigus" ne sont pas touchés par cette compression et
leur réglage s'effectue de façon conventionneHe. Convenablement réglées et adaptées
à
l'environnement
sonore, ces prothèses produisent un signal de sortie dont le rapport SIB est plus élevé que celui du signal
d'entrée. Lorsque le SIB est favorable, les capacités de sélectivité fréquentielle de l'oreille n'ont pas
à
s'exercer, et le malentendant est susceptible de comprendre la parole dans un environnement bmyant.
1.
PROTOCOLE EXPERIMENTAL
L'objectif de cette étude est double
:
d'une part, vérifier le fonctionnement des prothèses multicanacx
dans des conditions variables de rapport signallbruit, d'autre part, chercher
à
faciliter l'adaptation
prothétique de ces appareils en analysant leur mode de fonctionnement et les limites de leur utilisation.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jp4:1994591