trouve les cas d’auto- ou d’he
´te
´roagressions par armes a
`feu ou
armes blanches. Aux E
´tats-Unis, les de
´ce
`s par armes a
`feu ont
augmente
´de 60 %, entre 1968 et 1991, et de
´passe
´en fre
´quence
les accidents mortels de la voie publique en 2003. On trouve
aussi des cas de traumatismes pe
´ne
´trants mettant en cause des
pistolets a
`clou (mus par e
´nergie pneumatique ou a
`poudre
explosive) [13] ou d’autres outils au cours d’accidents
domestiques ou du travail. Les traumatismes pe
´ne
´trants
peuvent e
ˆtre classe
´s en traumatismes avec haute, moyenne et
basse e
´nergies de transfert, respectivement les traumatismes par
fusils d’assauts, par armes a
`feu de poing et par coups de
couteau. Les traumatismes avec haute et moyenne e
´nergies de
transfert sont a
`l’origine de de
´ga
ˆts beaucoup plus importants
qu’ils ne paraissent en surface, du fait d’un phe
´nome
`ne de
cavitation du projectile [14].
5.2.1.2. Traumatismes ferme
´s. Parmi les causes de trauma-
tismes ferme
´s, on retrouve surtout les accidents de la voie
publique souvent a
`grande vitesse (avec de fortes de
´ce
´le
´ra-
tions), les chutes de lieux e
´leve
´s et les accidents du travail
(e
´crasements). Ces types de traumatismes, sont a
`l’origine de
le
´sions en ge
´ne
´ral multiples et plus importantes que les
traumatismes pe
´ne
´trants avec un taux de mortalite
´de 56 %
versus 18 % [15]. La plupart des auteurs recommandent peu les
MRTO dans ces indications [16–18]. D’autres sont moins
tranche
´s et retiennent qu’un traumatisme ferme
´du thorax ou un
traumatisme abdominal avec choc he
´morragique et tentative de
re
´animation a
`thorax ferme
´de moins de 20 minutes doit e
ˆtre
candidat a
`une proce
´dure de re
´animation a
`thorax ouvert [19].
Ainsi les avis sont partage
´s et contredisent l’adage anglo-
saxon selon lequel, seuls les traumatismes pe
´ne
´trants peuvent
e
ˆtre curables par ces manœuvres et offrent de bons re
´sultats.
5.2.1.3. Traumatismes thoracoabdominaux. En cas de trau-
matisme thoracoabdominal, un algorithme de
´cisionnel permet
de hie
´rarchiser la prise en charge, en commenc¸ant par la
laparotomie ou un abord thoracique premier [20]. Cet arbre
de
´cisionnel prend en compte une voie d’abord transdiaphrag-
matique pour acce
´der au cœur a
`partir d’une laparotomie
lorsque celle-ci a e
´te
´re
´alise
´e en premier [21]. Cet abord
particulier peut permettre une pe
´ricardotomie, la leve
´e d’une
tamponnade et une re
´paration cardiaque, mais n’est pas de
´nue
´
de risque puisque des le
´sions du nerf phre
´nique restent
possibles. Le but dans cette indication est de clamper l’aorte
thoracique et ainsi tarir une he
´morragie infrathoracique (bassin
ou abdomen) tout en redistribuant le sang aux organes du haut
du corps. Les traumatismes pe
´ne
´trants abdominaux peuvent
be
´ne
´ficier de cette manœuvre, mais les thoracotomies pour des
le
´sions multiples restent d’un pronostic sombre.
D’une manie
`re ge
´ne
´rale, on estime qu’un he
´mothorax, et
quelle que soit son e
´tiologie (traumatisme ferme
´ou pe
´ne
´trant)
e
´value
´ea
`1500 ml lors du drainage et/ou 500 ml dans l’heure
qui suit, ne
´cessite une thoracotomie en urgence, voire de
ressuscitation si l’arre
ˆt circulatoire survient [22]. En effet, la
mortalite
´augmente de fac¸on line
´aire avec le volume de sang
perdu dans le drainage pleural : elle est, par exemple, multiplie
´e
par un facteur 3 entre 500 et 1500 ml. La thoracotomie, quelle
que soit l’e
´tiologie du traumatisme peut aussi permettre la
pre
´vention du syndrome d’embolie gazeuse du
ˆa
`la pre
´sence
d’air au contact de vaisseaux intrathoraciques le
´se
´s et donc
be
´ants.
5.2.2. Autres e
´ventuelles indications
5.2.2.1. Pe
´ricardite constrictive post-traumatique. Elle peut
constituer une indication de thoracotomie de ressuscitation
(tableau de pe
´ricardite constrictive faisant suite a
`une
insuffisance re
´nale aigue
¨, elle-me
ˆme conse
´cutive a
`un
polytraumatisme apre
`s un accident de la voie publique) [23].
5.2.2.2. Ane
´vrisme de l’aorte. Des thoracotomies de ressus-
citation avec clampage aortique ont e
´te
´de
´crites apre
`s rupture
d’ane
´vrisme de l’aorte [24].
5.2.2.3. Hypothermie accidentelle. Dans certains cas d’hypo-
thermie accidentelle profonde avec arre
ˆt cardiaque, le lavage
thoracique au se
´rum chaud par thoracotomie ou par les drains
thoraciques, peut e
ˆtre indique
´pour faciliter le re
´chauffement,
en alternative ou en solution d’attente a
`l’assistance circulatoire
par circulation extracorporelle si celle-ci est indisponible [25].
En cas d’arre
ˆt cardiaque en situation d’hypothermie, une
thoracotomie de sauvetage pour massage cardiaque interne et la
pratique de re
´chauffement par lavage sont me
ˆme pre
´conise
´es
d’emble
´e[26]. Le taux de survie est d’environ 50 % avec 75 %
associe
´sa
`des scores neurologiques normaux en sortie
d’hospitalisation.
5.2.2.4. Arre
ˆts cardiaques non traumatiques. Avant 1960, les
MRTO pour massage cardiaque interne e
´taient re
´alise
´es
uniquement en contexte d’arre
ˆt cardiaque intrahospitalier avec
un taux de succe
`s variant de 16 a
`50 % [27]. Les thoracotomies
sont aussi re
´alisables en contexte d’arre
ˆt cardiaque non
traumatique pre
´hospitalier. Une re
´animation a
`thorax ouvert
pour les arre
ˆts cardiaques non traumatiques serait plus efficace
que la re
´animation conventionnelle, a fortiori si la thoracotomie
est pratique
´e dans les cinq minutes suivant l’arrive
´ea
`l’ho
ˆpital
[7,28]. La survie sans de
´ficit neurologique ne semble pas
envisageable chez les patients qui ont be
´ne
´ficie
´d’une pe
´riode
de massage cardiaque externe (MCE) pre
´alable exce
´dant
25 minutes. Parmi les indications non traumatiques de MRTO,
certains conside
`rent l’embolie pulmonaire ou sa simple
suspicion, complique
´e d’arre
ˆt cardiaque [7], ainsi que l’e
´chec
de manœuvres externes de RCP.
Chez le chien, une re
´animation par massage cardiaque
interne permet 75 % de re
´cupe
´ration d’activite
´cardiaque si elle
est re
´alise
´e apre
`s 15 minutes de MCE sans re
´sultats et 38 % de
re
´cupe
´ration apre
`s 20 minutes. Cette technique serait inefficace
apre
`s 25 minutes de re
´animation standard [27].
6. Techniques
Deux techniques sont de
´crites par les e
´quipes qui pratiquent
ces manœuvres de sauvetage : l’abord thoracique ante
´rieur
gauche et la thoracotomie transverse [6,29]. Cette dernie
`re
permet d’avoir une vision comple
`te de la cavite
´thoracique et en
M. Benkhadra et al. / Annales Franc¸aises d’Anesthe
´sie et de Re
´animation 27 (2008) 920–933922