(http://press.iarc.fr/pr213_E.pdf ), avec un risque relatif pour le cancer pulmonaire de l’ordre de 1,2 à 1,4
(5, 6).
L’alimentation riche en légumes et fruits semble associée à une réduction du risque de cancer chez les
fumeurs. Cet effet « protecteur » éventuel est cependant très limité.
Enfin, le risque de cancer bronchique est 2 à 3 fois plus élevé chez les parents au premier degré de sujets
atteints de cancer bronchique. Les facteurs de risque génétiques associés au cancer bronchique, du moins
ceux identifiés jusqu’à présent, sont très rares et avec des RR très faibles (7).
C. Dépistage
Bien que certains de ces résultats aient été récemment « revisités » (8), les conclusions de 4 études
prospectives randomisées réalisées dans les années 1970 et utilisant la radiographie thoracique et la
cytologie de l’expectoration comme moyen de dépistage des cancers bronchiques, étaient unanimes : des
cancers de stades plus précoces étaient diagnostiqués, la proportion de patients opérés était plus
importante, la survie était améliorée, mais aucun effet significatif n'était détecté sur la mortalité spécifique,
c'est-à-dire par cancer bronchique. Un dépistage de masse utilisant ces méthodes n’est donc pas justifié(9).
Cette attitude est confortée par les résultats très récents de l’étude PLCO sur plus de 150.000 sujets (10).
Le dépistage de masse utilisant un scanner spiralé « faible dose » a récemment été proposé comme un
moyen très sensible de détection des cancers bronchiques, et pourrait se révéler prometteur. Cette
technique cependant a le désavantage paradoxal d’être trop sensible : dans l’étude en cours de la Mayo
Clinic, sur 1520 personnes incluses (plus de 50 ans, au moins 20 paquets-années), un total de 2244
nodules non calcifiés ont été identifiés chez 1000 patients dans la première année, pour seulement 25
cancers bronchiques identifiés(11). L’actualisation de ces résultats confirme les recommandations de
prudence exprimées dans l’article de 2002 (12). L’étude IELCAP a confirmé que le dépistage par scanner
permettait de dépister de plus petites tumeurs, avec un taux de survie particulièrement élevé : 485 cancers
ont ainsi été détectés chez 31.567 sujets, 412 (85%) étaient des stades I, avec un taux de survie à 10 ans de
88%(13). Cependant, d’autres auteurs, s’ils trouvent bien une augmentation significative de la proportion
de cancers de stade précoce grâce au dépistage par scanner, ne trouvent aucune modification détectable de
la mortalité par cancer bronchique dans cette population, le nombre de cancers de stade avancé détectés
par le scanner étant exactement identique à celui attendu dans la même population sans dépistage (14). Les
biais possibles expliquant l’inefficacité du dépistage (biais « lead-time », « length-time » et sur-diagnostic)
ont fait l’objet de remarquables revues(15).
En fait, seules des études randomisées contrôlées (par exemple, scanner contre radiographie thoracique),
dont le critère principal d’évaluation serait la mortalité spécifique (par cancer bronchique), permettront de
savoir si cette méthode de dépistage est cliniquement efficace.