Diagnostic régional - Les services de l`État dans le Pas-de

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Union européenne
Diagnostic régional
Programme opérationnel
Compétitivité et emploi
Nord – Pas-de-Calais
Région Nord - Pas-de-Calais
SOMMAIRE
1. Une vision globale du Nord-Pas-de-Calais............................................................................................ 3
1.1. Une sélection d’indicateurs significatifs.......................................................................................3
1.2. Le potentiel du Nord-Pas-de-Calais ..............................................................................................8
2. Les approfondissements dans les champs d’action du FEDER.......................................................... 9
2.1. Les multiples facettes de l’environnement ...................................................................................9
2.2. Les fondamentaux du développement en Nord-Pas-de-Calais .................................................12
2.3. Economie de la connaissance et innovation ..............................................................................13
2.4. Réseaux et territoires en Nord-Pas-de-Calais.............................................................................20
3. Les défis du Nord - Pas-de-Calais ....................................................................................................... 22
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Région Nord - Pas-de-Calais
PREMIÈRE PARTIE : DIAGNOSTIC RÉGIONAL
1. Une vision globale du Nord-Pas-de-Calais
1.1. Une sélection d’indicateurs significatifs
Fort de plus de 4 millions d’habitants (6,7 % de la population française) sur 12.414 km²
(2,3 % du territoire national), le Nord-Pas-de-Calais est en 4ème position au niveau national. Sa
densité de 325 hab./km² est triple de la moyenne française et rapproche la région de ses voisines
européennes. Ces habitants vivent à 95 % dans des espaces à dominante urbaine contre 82 % au
niveau national. Une grande part est regroupée dans douze agglomérations allant de 60.000
(Cambrai) à 1.170.000 habitants (Lille), organisées en vastes systèmes amenant progressivement la
constitution d’une véritable région urbaine. Cette population est également jeune, la part des
moins de 20 ans étant de 28,2 % (25,2 % au niveau national) mais aussi en relative stagnation
(0,15% d’accroissement annuel 1999/2005). Le déficit migratoire est important (16.000
personnes par an entre les deux derniers recensements) avec des flux d’entrée et de sortie
étonnamment faibles faisant de cette population la moins mobile de France.
Mais c’est au travers des caractéristiques sociales que se manifestent les signes les plus inquiétants :
•
un taux de chômage de 13 %, retrouvant un écart structurel important (3,9 points) à la
moyenne nationale (9,1 %) alors que cette différence s’était sensiblement réduite entre
2002 et 2004 ; ce taux peut atteindre entre 15 à 16 % dans certaines zones d’emploi
particulièrement touchées ;
•
le taux d’emploi de 58,5 % est plus faible qu’au niveau national (62,5 %) surtout pour
les femmes (50,2 % contre 56,8 %) et les 55-64 ans (33,3 % contre 37,2 %);
•
le revenu fiscal déclaré est de 13.400 euros par unité de consommation contre 15.500 au
niveau national (-13,5 %) et 52,5 % des ménages fiscaux sont imposables contre 60,2 %
pour la France ;
•
la région compte 109 439 allocataires du RMI, soit plus de 10 % des bénéficiaires de
France métropolitaine et la part de la population concernée par la couverture maladie
universelle (CMU) complémentaire est de 10,6 % contre 6,9 % au niveau national ;
•
une espérance de vie inférieure de 3 ans pour les hommes et de 2 ans pour les
femmes, une surmortalité de 20 % toutes causes confondues, celle d’origine alcoolique
étant sur certains territoires multipliée par 3 , une offre sanitaire très inférieure à la
moyenne nationale ;
•
une prépondérance des formations courtes et techniques y compris dans l’enseignement
supérieur et 15 % des personnes en situation d’illettrisme (contre 9 % au niveau national).
Une approche régionale de l’Indicateur de développement humain (combinant démographie,
niveau d’instruction et développement économique) conduit à estimer que le niveau régional de
2003 présentait par rapport à celui de la France un retard de 10 ans.
Le Nord-Pas-de-Calais a un profil d’occupation du sol très différent de la moyenne française, avec
13 % d’espaces artificialisés et 78 % d’espaces agricoles (respectivement 5 % et 60 % pour la
France) ce qui apparaît paradoxal dans une région où la population est urbaine à plus de 80 %. La
région abrite une grande variété de milieux naturels, essentiellement localisés à ses extrémités, dont
l’intérêt est reconnu au travers de 321 zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et
floristique, le littoral en regroupant plus des deux tiers. En outre, les espaces boisés restent très
déficitaires (8 % du territoire contre 34 % en moyenne française). Le relief, peu marqué, et
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Région Nord - Pas-de-Calais
l’urbanisation se traduisent par un risque d’inondation concernant une part importante de la
région.
Une profonde et brutale mutation a amené dans les cinquante dernières années la perte de 360.000
emplois industriels (mine, textile, sidérurgie). Ils ont été remplacés par le tertiaire (+120 %, en
partie grâce aux externalisations de l’industrie) et par quelques branches industrielles telles que
l’automobile (+29.000 emplois), les industries métallurgiques et l’agroalimentaire. Ainsi, le profil
économique régional se rapproche du standard national, l’industrie restant encore présente (19,5 %
contre 17,5 % ) tandis que la part des commerces et des services atteint désormais un niveau
équivalent (73 %).
Cette transformation, tant sociale qu’économique et en raison de son ampleur et de son urgence, n’a
pu être menée que grâce à une intervention nationale massive, engagée dès avant les années 1970,
que les fonds européens sont venus accompagner à partir du milieu des années 1980. La
permanence de certaines difficultés incitent toujours aujourd’hui, faute de projet réactif face à une
situation difficile, à privilégier l’appel à la solidarité nationale et à l’adoption de mesures de
compensation.
Cette mutation a laissé un nombre important de sites pollués ou à risques (515 sites pollués ou
potentiellement pollués recensés), la moitié des friches industrielles de France (plus de 10.000 ha
recensés en 1990 dont les deux tiers ont fait l’objet d’actions de requalification), une qualité des
eaux médiocre sur l’ensemble de la région, voire mauvaise dans les secteurs les plus denses, là où
se conjuguent les activités agricoles et industrielles ainsi que l’occupation urbaine. Cette situation,
combinée à l’absence de grand fleuve, fait peser sur la ressource en eau, issue à 95 % des nappes
souterraines, des menaces majeures tant qualitatives que quantitatives, et qui concernent également
la Belgique vers laquelle presque toutes les rivières convergent.
L’histoire économique ancienne ou récente, les nouveaux modes de vie ont façonné une forme
urbaine caractéristique, présentant selon les agglomérations un déficit d’organisation et une
faiblesse des centralités, une déqualification du bâti, une péri-urbanisation qui continue de s’élargir,
une fragmentation des espaces par de multiples coupures et un déficit flagrant en espaces de nature.
Ils rendent de plus la région fortement productrice de gaz à effets de serre, et la marque
industrielle se retrouve dans des risques technologiques importants (50 sites Seveso).
Avec un PIB de 81,5 milliards d’€, la région est au 4ème rang des régions françaises, mais ne
représente que 5,2 % du PIB national. Le PIB/emploi (56.500 euros) n’est que de 88 % du niveau
français et place la région au 15ème rang et le PIB/habitant (20.300 euros) ne représente que 78 %
de la moyenne nationale, la région étant alors au 21ème rang, ces situations relatives étant en
constante dégradation.
Si elle reste encore fragile, l’économie régionale présente de véritables points forts : 1/3 de la
production nationale en ferroviaire (1er rang), 1/3 de l’automobile (2ème rang), 50 % des emplois
nationaux de vente par correspondance, 20 % des emplois textiles (mais ce secteur connaît
d’importantes turbulences). Il s’agit toutefois de secteurs économiques à maturité présentant
comparativement une contribution à la valeur ajoutée plus modeste et des perspectives de
développement plus limitées. L’agroalimentaire est également un secteur majeur, avec pour
exemple le 1er pôle halieutique d’Europe traitant plus de 300.000 tonnes de poisson par an et la
présence de leaders mondiaux (conserves et surgelés, amidons,…), faisant du Nord-Pas-de-Calais la
première région exportatrice de produits des industries agroalimentaires. Enfin, de nouveaux
secteurs se sont confortés : biologie-santé, éco-entreprises, image et TIC,... Le constat peut être
fait dorénavant d’un tissu productif régional diversifié.
Ce renouveau de l’économie se traduit par six pôles de compétitivité labellisés, dont l’un d’entre
eux I-Trans consacré aux transports intelligents, à vocation mondiale.
Pour son développement, l’économie régionale peut s’appuyer sur un système de formation
supérieur reconnu qui accueille près de 155.000 étudiants (7 % du total national). Dans les
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Région Nord - Pas-de-Calais
universités, la part des formations professionnalisées est plus importante, mais celle des 3ième cycles
plus faible qu’au niveau national. Par contre, les écoles de la région forment près de 8 % des
ingénieurs français.
Mais quelques facteurs pénalisent fortement le dynamisme économique local :
•
un manque d’intensité de la recherche (2,3 % des effectifs nationaux et 1,8 % de la
dépense en 2003, 2 % des brevets déposés) résultant de la faiblesse de la recherche
publique malgré les récents progrès, de l’insuffisance notoire de la recherche privée, et de
la faible corrélation entre les domaines d’excellence de la recherche publique et les points
forts de l’économie régionale ;
•
un esprit entreprenarial insuffisant avec 4,3 % des créations pures en 2005, même si la
situation récente marque une légère amélioration, en ayant constamment depuis 2003, une
augmentation supérieure à celle du niveau national, grâce au Programme régional de
création transmission d’entreprises, mis en œuvre dans l’actuel CPER ;
•
un déficit en emplois stratégiques (fonctions tertiaires supérieures), Lille n’occupant que
la 13ème place nationale et Valenciennes, Dunkerque, Douai-Lens et Béthune les quatre
dernières positions des cinquante principales aires urbaines. En comparaison avec les
autres métropoles européennes, Lille apparaît en « grande ville » dont le potentiel
théorique européen est très faiblement valorisé et dont le rayonnement est modeste au
regard de son poids démographique.
L’accessibilité demeure un atout important, la région disposant de réseaux performants
d’infrastructures de transport qui assurent une connexion efficace sur l’Europe grâce notamment au
croisement des TGV nord-européens et du lien fixe transmanche. Les trois ports du littoral
régional offrant des vocations principalement complémentaires, renforcent le potentiel d’ouverture
de la région sur le monde.
On peut toutefois noter quelques insuffisances sur les liaisons aériennes, sur le réseau fluvial
ancien, mais en cours de modernisation et qui connaîtra une amélioration sensible grâce à la mise en
service du canal Seine-Escaut, et globalement sur les liaisons Est-Ouest. La prédominance du
mode routier pose toujours des problèmes récurrents notamment environnementaux. La fluidité
des réseaux ferré et routier, aujourd’hui correcte à l’exception des entrées dans la métropole, est
menacée par des conflits d’usage, des connexions intermodales insuffisantes et un effet frontière
persistant.
A l’intérieur de la région, les territoires qui la composent ne présentent pas tous les mêmes
caractéristiques. Certains sont frappés par l’accumulation de handicaps tel le Val de Sambre, le
Calaisis et dans une moindre mesure l’agglomération de Lens. Des différences significatives
apparaissent également au sein d’une même agglomération à l’exemple de certains quartiers de la
métropole, ou du Valenciennois. L’inégalité peut également se traduire par un déficit des services
tant marchands que publics, notamment dans le Sud du Nord. Enfin il faut rester attentif à la
situation de quelques secteurs à forte dominante agricole, Avesnois-Thiérache et Haut-Artois
notamment.
Grâce notamment aux nouveaux moyens de communication, TGV, tunnel sous la Manche, à un
effort considérable de valorisation de son patrimoine, au succès de Lille 2004, capitale européenne
de la culture, la notoriété de la région a fortement progressé, comme l’illustre le développement de
la fréquentation touristique. L’effort doit être poursuivi car le défaut d’attractivité de la région reste
patent. Des équipements exceptionnels tel que l’implantation du Louvre à Lens, qui doit être
valorisé à l’échelle nord-européenne, doivent en être les vecteurs.
La continuité territoriale avec la Belgique, premier partenaire économique de la région, la proximité
de la Grande-Bretagne, constituent des atouts insuffisamment exploités. Les relations
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Région Nord - Pas-de-Calais
transfrontalières se renforcent constamment tant dans les pratiques de la population (achats,
éducation, santé, …) ou les échanges économiques que dans les rapprochements institutionnels
(création de deux districts européens), créant ainsi de nouvelles voies de progrès.
A une échelle territoriale plus large, le Nord-Pas-de-Calais se situe au centre du quadrilatère des
grandes métropoles nord-européennes : Paris, Londres, le Randstad et la Ruhr. Cette situation
constitue un avantage certain pour la région qui peut tirer profit de cette proximité et du dynamisme
de ces grands ensembles urbains. Cela sera d’autant plus vrai si le rapprochement avec la Belgique
se perpétue et permet de franchir un seuil critique dans la compétitivité entre métropoles. Mais il y a
également un risque pour la région de subir de plein fouet les effets d’attraction de ces 4 mégaattracteurs, dans un espace de proximité fortement concurrentiel où les rapports de puissance
peuvent peser au détriment de la région.
Le mouvement de recomposition territoriale soutenu par les lois et réformes sur l'intercommunalité,
s’est accéléré depuis le début des années 2000 et se traduit par la présence de 3 communautés
urbaines, de 11 communautés d'agglomération et de plus de 80 communautés de communes.
Cette structuration peut encore gagner en cohérence au sein de certaines agglomérations ou entre
communautés de communes. La plupart de ces structures s'organise autour de 12 pays et de 13
projets d'agglomération, que les dispositifs contractuels (CPER, fonds européens) ont
accompagné dans la mise en œuvre. Mais certains territoires restent confrontés, pour faire émerger
leurs projets, à un déficit d’ingénierie, malgré le soutien des dispositifs régionaux (Mission bassin
minier, IREV, CERDD, CRRP,…).
Cette recomposition territoriale s’accompagne toutefois d’un certain nombre de lacunes
persistantes, parmi lesquelles on trouve des agglomérations partagées entre plusieurs structures
intercommunales, des territoires notamment interstitiels en structuration faible. La persistance de
rivalités historiques, l’esprit de beffroi l’emportent encore parfois sur les logiques de cohésion et de
concentration qui permettraient de mettre en œuvre des projets plus structurants évitant les
concurrences territoriales stériles.
Une accélération de cette structuration s’est produite avec la constitution de deux espaces de
coopération métropolitaine, l’un autour de Lille, l’autre sur le littoral, mais tous deux
transfrontaliers. L’Aire métropolitaine de Lille fonde son projet sur deux approches
complémentaires : la définition de projets de maillage à l’échelle de l’ensemble du territoire
(transports et déplacements, trames verte et bleue, gestion de la ressource en eau) et l’identification
de programmes d’excellence et d’innovation (urbanisme durable, ville créative, société de
l’information et de la connaissance, grandes manifestations). L’Aire métropolitaine de FlandreCôte d’Opale s’appuie sur le renforcement du potentiel de développement économique
(accessibilité, enseignement-recherche, commerces et services, santé) et une promotion fondée sur
son identité maritime (tourisme, culture, communication). Ces deux projets sont ainsi porteurs d’un
nouveau dynamisme, soutenu par l’ensemble des acteurs régionaux.
6
Région Nord - Pas-de-Calais
En conclusion :
•
des indicateurs socio-économiques qui témoignent d’une évolution récente
inquiétante : chômage, production de richesse, réussite au baccalauréat,…
•
une réelle diversification industrielle, le développement du secteur tertiaire, de
belles réussites qui traduisent la conversion et le renouveau économique sans
précédant qu’a connu la région,
•
des faiblesses conséquentes dans des registres clés du développement de
demain : recherche notamment privée, tertiaire supérieur, entrepreunariat,
•
des dynamismes qui s’affirment comme la recomposition territoriale au travers de
coopérations intercommunales volontaires (mais encore parfois fragiles) ou la
structuration de 6 pôles de compétitivité labellisés
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Région Nord - Pas-de-Calais
1.2. Le potentiel du Nord-Pas-de-Calais
ATOUTS
FAIBLESSES
► Un poids lourd en Europe : une zone de fortes
densités de population, de fortes concentrations de
ressources humaines, un marché de taille attractive
► Une position géographique avantageuse, articulée sur
la dorsale du développement européen
► Une région facilement accessible par tous modes
(route, rail, fluvial, maritime) encore en voie
d’amélioration (canal Seine-Escaut, liaison Amiens-LilleBelgique)
► Des secteurs économiques performants (transport
terrestre, vente à distance, agroalimentaire) et des
activités induites fortes (logistique)
► Une image qui s’améliore et la présence de nombreux
atouts, supports potentiels du développement
touristique (culture, patrimoine, côte d’Opale…)
► Un solide système de formation et un enseignement
supérieur attractif par sa densité, sa diversité et sa
qualité
► Un ensemble portuaire alliant complémentarité dans
les vocations (marchandises, industrie, voyageurs,
pêche, plaisance) et capacité de développement
(disponibilité foncière, fluidité de l’accessibilité)
► Une pratique du partenariat ancienne et constructive
tant entre les institutions publiques qu’avec la société
civile
► Une population dynamique, qui a (déjà) su rebondir
face à des mutations sociales majeures
◄ Des tentations de repli et des rivalités locales contreproductives, manifestations de fortes disparités économiques et
sociales entre territoires et d’une organisation territoriale incomplète
◄ La tentation au recours à la solidarité nationale comme
solution face à l’importance des difficultés, grevant la capacité
d’élaboration de projets
◄ Une articulation entre le Nord et le Pas-de-Calais qui peut
encore progresser
◄ Un passé qui reste présent sur un territoire très marqué par
l’empreinte productiviste (agricole ou industrielle) : dégradation,
pollutions, organisation urbaine, marquage social, espaces naturels
insuffisants et éloignés des populations utilisatrices
◄ Une locomotive fragile : une métropole en mutation, des
lacunes dans les fonctions stratégiques, une dispersion des
énergies
◄ Des moteurs économiques insuffisants : manque d’intensité
de la recherche notamment privée, industries trop concentrées sur
la production intermédiaire, faiblesse de la culture entreprenariale,
médiocre demande dans l’économie résidentielle
◄ Des faiblesses structurelles : différentiel du chômage,
importance de la précarité et des problèmes de santé, absence de
mobilité, niveau de formation insuffisant
◄ Des pratiques encore peu durables : répartition modale du
transport, activités économiques traditionnelles, disparition de
zones de richesse écologique, affaiblissement de la biodiversité
◄ Un regard trop centré sur les réalités locales, et pas assez
sur les régions françaises voisines (Ile de France) et sur l’horizon
européen notamment Belgique et Grande-Bretagne
OPPORTUNITES
MENACES
▲ L’appartenance au réseau des villes franco-belges
comme une alternative à l’attraction des capitales et
grands systèmes urbains européens
▲ Un système urbain régional constitué d’une
métropole au potentiel reconnu et d’agglomérations de
taille conséquente, très proches les unes des autres
dotées d’atouts complémentaires
▲ L’émergence de dynamiques de coopération
métropolitaine volontaristes autour de Lille et sur le
littoral, s’inscrivant dans une perspective européenne
▲ Un nouveau dialogue recherche-innovationentreprise traduit notamment dans les pôles de
compétitivité
▲ Des secteurs émergents à (fort) potentiel : biologiesanté, textile technique, éco-industries, image et TIC, …
▲ Des équipements existants ou en projet (LouvreLens) d’envergure européenne
▼ Un risque de décrochage entre une agglomération lilloise en
croissance et des villes périphériques inquiètes de la
métropolisation en cours
▼ La persistance de territoires ou de populations cumulant les
handicaps
▼ Une difficulté à exister au centre des zones d’attraction des
capitales et grands systèmes urbains européens (Paris, Londres,
Randstad, Ruhr)
▼ Des avantages comparatifs qui ont tendance à décroître : la
part des jeunes en baisse, la saturation progressive des
infrastructures confrontées à des conflits d’usage, …
▼ Le tassement des ressources du développement : perte de
substance de l’économie régionale (baisse tendancielle de
l’industrie), difficulté à renouveler et à diversifier le tissu, fuite des
cerveaux
▼ La concurrence dans l’usage des sols (agriculture, espace
naturel, économie, infrastructures, développement urbain) et une
menace sur la préservation des ressources (eau notamment)
▼ L’impact du traitement des vestiges de « l’ancien » système
économique (la mine et la sidérurgie qui lui était associée, le textile
traditionnel) et des interrogations sur l’avenir de quelques
fleurons régionaux (la métallurgie, l’industrie du verre, voire la
construction automobile).
▲ Un espoir des années 70 devenant réalité : un
carrefour de l’Europe du Nord-Ouest alliant de
puissantes relations Nord-Sud à un corridor Est-Ouest,
articulant la façade Manche/Mer du Nord à l’Europe de
l’Est en plein développement
▲ La région tête de pont de la France dans l’Europe du
Nord-Ouest et interface entre les économies française,
britannique et du Benelux
▲ Des relations transfrontalières en développement et
mûres pour un nouveau stade
▲ La transformation de certains handicaps en
atouts : savoir-faire en dépollution et valorisation de sites
dégradés, d’une région coincée entre l’Ile de France et la
frontière à une région charnière en Europe
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Région Nord - Pas-de-Calais
2. Les approfondissements dans les champs d’action du FEDER
2.1. Les multiples facettes de l’environnement
Une variété de paysage et de milieux de vie
- La population de la région Nord-Pas-de-Calais est à dominante urbaine. La région se classe
au 2e rang des régions les plus denses, après l’Ile-de-France. Cette concentration de la population
est non sans conséquence :
•
plus de 93% du parc de logements est localisé dans les espaces à dominante urbaine.
Parmi ceux-ci, près des 3/4 ont été construits avant la réglementation thermique de 1975.
La construction et la réhabilitation en HQE ou à faible consommation en énergie déjà
explorées dans la région reste à systématiser. En particulier, les récupérations de chaleur et
le chauffage collectif trouvent ici un champ de développement approprié.
•
un gisement de 2,5 millions de déchets ménagers, soit 600 kg/an/habitant avec une
valorisation matière de 32 %, une valorisation énergétique de 30 %, le reste étant encore
incinéré ou mis en décharge. Les efforts sont donc à fournir sur ce dernier point ainsi que
sur la réduction à la source.
- Les équilibres naturels de la région restent fragilisés : différents types d’habitat présentent un
grand intérêt écologique : le littoral, certaines terres arables, les forêts de feuillus, les prairies et
milieux ouverts. La région compte 340 zones naturelles d’intérêts écologique, faunistique et
floristique (ZNIEFF) qui couvrent environ un tiers du territoire régional. Les zones d’intérêt pour
la conservation des oiseaux (ZICO) y sont moins représentées et ne concernent que 4% du territoire
régional contre 8% pour la France.
Le premier Parc Naturel de France (Scarpe-Escaut) a été créé dans le Nord-Pas-de-Calais,
préfigurant à l’aube de la crise industrielle, la volonté de la région d’aller vers un développement
respectueux de l’environnement et de valoriser les espaces moins atteints par l’industrialisation et
l’urbanisation. Deux autres parcs naturels régionaux couvrent les secteurs à enjeux
environnementaux majeurs du littoral et de l’Avesnois. Ils concentrent une large part des milieux
naturels les plus précieux.
La densité de population en région Nord-Pas-de-Calais pose la question d’une part de la
vulnérabilité des espaces anthropisés aux aléas naturels et d’autre part, de l’augmentation de la
pression exercée sur les espaces naturels, les espaces assurant un rôle de régulation biologique et
environnementale ayant fortement tendance à se réduire. C’est le cas, par exemple, des espaces
forestiers régionaux qui souffrent d’une sur-fréquentation perturbant les équilibres naturels.
Les évolutions de l’occupation du sol entre 1990 et 2000 (étude EPF) traduisent une augmentation
de 1,55% des espaces artificilisés au détriment principalement des terrains agricoles (perte de 40
km2 de terres agricoles, soit 0,4% des surfaces). La provenance agricole des terrains récemment
artificialisés traduit un phénomène alarmant de péri-urbanisation, qui est par ailleurs corroboré par
d’autres indicateurs comme l’augmentation des prix du foncier rural en périphérie des zones
urbaines. Il en résulte un morcellement du territoire, entraînant une perte irréversible de
biodiversité, renforcant l’expostition aux risques naturels, et contribuant, par l’allongement des
distances de déplacement, à l’émission de gaz à effets de serre.
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Région Nord - Pas-de-Calais
- L’intensité des développements urbain et industriel dans la région pose la question des
contraintes liées aux installations techniques et de production. La densité des sites industriels au
sein des agglomérations génère un risque non négligeable vis-à-vis des populations et de
l’environnement. En outre, la mutation économique et industrielle de la seconde moitié du 20ème
siècle a généralisé le phénomène des délaissés et des friches dans le Nord-Pas-de-Calais à tel point
que la région totalise près de la moitié du stock national de friches industrielles (10.000 ha dont
deux tiers requalifiés), ce qui génère une réelle problématique de conversion des anciens sites
industriels (pollution des sols, protection de la ressource en eau) dans le cadre du renouvellement
urbain.
Territoire prospère et convoité depuis toujours, le Nord-Pas-de-Calais a connu de multiples vagues
de populations exogènes qui ont déposé de nombreuses strates historiques et culturelles. L’industrie
a également façonné et structuré la région selon un modèle original. Et même si les repères
industriels persistent encore dans le paysage, la prise de conscience d’une réalité régionale qui ne
l’est pas exclusivement se généralise. Et le patrimoine, une fois restauré et valorisé, devient un
atout essentiel pour la région car il participe au changement d’image et constitue une rupture
fondamentale avec le cliché de « pays noir ».
L’effort de réparation et la gestion des risques : des enjeux environnementaux majeurs
L’eau potable provient en grande partie des nappes d’eau souterraine, notamment de la nappe de la
craie. Cependant, l’agglomération lilloise est alimentée par la nappe du carbonifère. Cette nappe
surexploitée a fortement baissé de 1963 à 1993. Mais, aujourd’hui, son niveau se stabilise grâce aux
mesures prises en France et en Belgique pour limiter les prélèvements.
En raison de la pollution diffuse agricole, les concentrations en nitrates ne cessent d’augmenter dans
les nappes obligeant parfois les collectivités à abandonner certains captages pour aller chercher de
l’eau de plus en plus loin ou à mettre en œuvre des traitements coûteux. La région est désormais
entièrement classée en zone « vulnérable ». Ce classement a des conséquences sur les pratiques
agricoles en réglementant, notamment, l’épandage des engrais azotés.
Les cours d’eau, qui ont un faible débit et sont peu pentus, étaient dans les années soixante-dix dans
un état « catastrophiques ». Leur état s’est considérablement amélioré, d’une part, parce que les
rejets industriels sont en baisse, d’autre part, parce que les collectivités ont amélioré les capacités et
les rendements des stations d’épuration (même s’il existe encore des stations non conformes). En
1988, 50% des eaux de baignade françaises de mauvaise qualité se trouvaient dans la région. La
situation s’est fortement améliorée : 44% des plages avaient une eau de très bonne qualité en 2002.
La qualité des eaux conchylicoles s’améliore également. Pour la première fois, un gisement a été
classé de très bonne qualité alors que les gisements coquilliers de la région sont pour l’essentiel de
qualité moyenne.
Situé à la croisée des climats océaniques et continentaux, de grandes structures géologiques et
écologiques, le Nord-Pas-de-Calais abrite une mosaïque de milieux. C’est une région d’une grande
richesse biologique dont certaines espèces se trouvent en limite de répartition. Les activités
humaines ont altéré, depuis le Moyen Âge, le capital naturel de la région mais elles ont aussi créé
les conditions favorables à l’existence de milieux tout à fait originaux, qui contribuent aujourd’hui à
sa diversité biologique : paysages bocages, espaces forestiers dispersés, zones gagnées sur la mer
(polders : près salés, prairies humides, etc,…), zones humides issues des exploitations minières
(étangs d’affaissement minier) ou d’anciennes carrières et milieux secs avec les terrils. Autre
conséquence de l’intervention humaine, la région compte aujourd’hui des milieux relictuels à
protéger et des corridors écologiques à maintenir. Ces corridors, qui jouent un rôle majeur pour le
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Région Nord - Pas-de-Calais
transit des espèces migratrices, sont généralement constitués de milieux remarquables, imbriqués
dans le projet de trame verte régionale (mise en réseau des haies vives, des bois et des forêts) ou
inféodés à l’eau (ripisylves, zones humides, estuaires, etc.)
La gestion des risques industriels et naturels
La région Nord-Pas-de-Calais est marquée, en premier lieu, par une histoire industrielle très lourde
avec des séquelles considérables sur les sols (les sites et sols pollués représentent 14% du total
français) et, en second lieu, par la présence d’une activité industrielle dont les impacts sanitaires et
environnementaux se sont faits durement ressentir avec, par exemple, l’épidémie de légionellose et
le bilan sanitaire autour de Metaleurop. Les risques naturels touchent une part importante du
territoire. Plus d’une commune sur deux est concernée par au moins un risque naturel, les
inondations constituant le risque le plus fréquent en raison de l’urbanisation dans les zones
inondables. Le risque d’effondrement ou de mouvement de terrain est un risque moins fréquemment
cité ; il affecte cependant plus de trois cents communes de la région situées notamment à l’aplomb
de cavités souterraines liées à d’anciennes carrières de craie ou à des mines (effondrements
miniers).
La maîtrise de la demande énergétique
En 2004, la région Nord – Pas-de-Calais représente 8,8 % de la consommation d’énergie nationale
(14,2 millions de tep contre 161 millions de tep – source NORENER) , ceci pour 7 % de la population
française et 5 % du PIB national. La région figure parmi celles consommant le plus d’énergie en
France.
La consommation énergétique régionale est caractérisée surtout par le poids de la demande
du secteur industriel. L’industrie représente 48 % du bilan énergétique régional (6,9 Mtep1) pour
20 % au plan national. Alors que ce secteur représente de l'ordre de 23 % de la demande nationale
totale, il représente de l'ordre de 52 % de la demande régionale. La part de la sidérurgie y est
importante.
Un soutien aux initiatives et aux actions de maîtrise de la demande énergétique destinées à ce
secteur, ainsi qu’à celui des collectivités locales, pourrait se montrer efficace.
Les émissions de gaz à effet de serre d’origine énergétique de la région ont atteint 35,4 millions de
tonnes de CO2 , soit une émission moyenne de 8,5 tonnes par habitant et par an, contre 5,6 au
niveau national. Ce constat se caractérise par la prépondérance des émissions d’origine énergétique
qui représente 90% pour 70% en France. On peut aussi noter une forte croissance du secteur
tertiaire dans le total des émissions de CO2 (+44,2% entre 1990 et 2004) (Source : Norclimat).
1
La tonne d'équivalent pétrole (symbole tep) est une unité d’énergie d'un point de vue économique et industriel. Elle
vaut, par définition, 41,868 GJ (10 Gcal ce qui correspond au pouvoir calorifique d'une tonne de pétrole. Elle sert aux
économistes de l'énergie pour comparer entre elles des formes d'énergie différentes. Les équivalences sont calculées en
fonction du contenu énergétique ; ce sont des moyennes choisies par convention. Les multiples les plus utilisés sont : la
kilotonne équivalent pétrole (ktep) : 1 ktep = 1000 tep ; la mégatonne équivalent pétrole (Mtep) : 1 Mtep = 1 000 ktep =
1 000 000 tep.
11
Région Nord - Pas-de-Calais
Les enjeux énergétiques de la région Nord-Pas de Calais sont importants
Le Nord-Pas-de-Calais dispose d’un important potentiel en matière d’énergies renouvelables,
qui peut être à l’origine d’importantes perspectives de développement.
Grâce à sa façade maritime, le Nord-Pas de Calais a un important potentiel éolien. Les
autorisations d’implantation sont importantes (125 machines potentiellement).
Région agricole, le Nord-Pas-de-Calais doit également saisir les opportunités offertes par la
biomasse, notamment la valorisation des déchets organiques, la récupération d’énergie et les
biocarburants. Trois candidatures ont été retenues dans le Dunkerquois à l'issue de la deuxième
tranche d'appel à projets pour la production de biocarburants.
Par ailleurs, la région a initié une plate-forme hydrogène (Heet) regroupant laboratoires et bureaux
d’études, avec pour objectif de développer des projets pour l’utilisation de l’hydrogène.
Un soutien renforcé à la recherche et à l’innovation technologique dans le domaine des énergies
renouvelables pourrait permettre à la région de se positionner durablement sur ce secteur.
2.2. Les fondamentaux du développement en Nord-Pas-de-Calais
La valeur ajoutée
Le Nord-Pas-de-Calais figure au 4ième rang des régions quant à la production de valeur ajoutée, mais
avec des caractéristiques de structure particulières : un poids important de l’industrie (19,9%
contre 16,1% au niveau national) et des services administrés (25,8% contre 21,6%), avec
corrélativement une faiblesse de la part des services marchands où la région accuse un retard de
7,3 points par rapport à la moyenne nationale.
Structure de la valeur ajoutée brute des cinq premières régions en 2003 (données semidéfinitives)
Valeur
ajoutée
brute en
milliards
d’euros
courants
Valeur ajoutée brute par secteur en %
Agriculture Industrie Construction
Ile-de-France
Rhône Alpes
ProvenceAlpes-Côte
d’Azur
Nord-Pas-deCalais
Pays de la
Loire
France
métropolitaine
Services
Services
Ensemble
marchands administrés
68,1
16,4
100
51,6
20,1
100
403,3
134,4
0,2
1,3
11,6
20,6
3,7
6,4
100,7
2,1
10,7
5,8
56,1
25,3
100
73,3
2,1
19,9
5,3
46,9
25,8
100
70,5
4,5
19,0
7,1
48,7
20,8
100
1.401,7
2,6
16,1
5,6
54,2
21,6
100
Source : INSEE
12
Région Nord - Pas-de-Calais
Les emplois métropolitains supérieurs
Les emplois métropolitains supérieurs (EMS) permettent de mesurer l’importance des fonctions de
dynamisme, de décision illustrant le rayonnement des grandes agglomérations et portant de façon
positive une part de leur image ; L’Insee a identifié 11 fonctions de ce type, dont la présence dans
les villes est appréciée au travers du nombre d’emplois concernés.
Parmi les 50 aires urbaines les plus riches en emplois, Lille apparaît en 13ième position quant au
taux d’EMS (nombre d’Ems rapporté au nombre total d’emplois de l’aire). Valenciennes,
Dunkerque, Douai-Lens et Béthune occupent les 4 dernières place de ce classement.
Si l’on détaille le niveau régional, on constate que Lille concentre près de 60% des EMS du NordPas-de-Calais, Douai-Lens arrivant en seconde position avec seulement 8% du total. On peut
également noter que les EMS croissent nettement plus vite que l’emploi total dans les aires urbaines
(+ 17% entre 1990 et 1999 contre + 5%), mais avec des écarts de taux importants : +22% pour la
métropole, stagnation pour Dunkerque.
Lille présente le profil caractéristique des métropoles les plus peuplées où la part des EMS est forte
en particulier pour les services aux entreprises et le commerce (et plus modestement de la fonction
banque-assurance) ; Arras affiche également un profil identique mais elle compte un faible taux
d’EMS . Les autres aires urbaines de la région sont dans le profil moyen des aires de second rang,
hormis la spécialisation du littoral sur le transport.
2.3. Economie de la connaissance et innovation
La région et les technologies clés
Parmi les facteurs de développement, l’innovation tient une place importante qui se renforce
constamment face à une mondialisation orientée par la recherche de coûts de production faibles.
L’économie locale est donc de plus en plus tributaire de sa capacité à se constituer en milieu
innovant en créant et en développant des synergies, des partenariats, des réseaux ,… Pour aboutir à
ce résultat, il faut, d’une part qu’un certain nombre de savoirs et de savoirs-faire soit présent sur le
territoire et d’autre part qu’ils atteignent un seuil critique. Dans cet esprit, 119 technologies clés ont
été identifiées et leur présence analysée sur toutes les régions françaises. Un profil à 2 dimensions a
été établi pour chacune d’elles en croisant les niveaux de compétence scientifique et de compétence
technologique.
Cette étude (Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie 2004) confirme la place
prépondérante de l’Ile-de-France qui atteint des scores de près de 40 dans les 2 dimensions. Elle est
suivie de Rhône-Alpes (12 et 15) et de PACA (7 et 7). Avec des notes de 3 en compétences
scientifiques et de 2,5 en compétences technologiques, le Nord-Pas-de-Calais appartient à un sousgroupe rassemblant des régions moyennement actives sous les 2 aspects.
Si l’on approfondit l’analyse du profil régional (partagé avec l’Aquitaine, le Centre, la HauteNormandie, les Pays de la Loire et la Picardie), on constate qu’il s’agit de régions n’ayant pas la
base scientifique et technologique suffisante pour contrôler un grand nombre de technologies clés
sauf dans quelques « niches » technologiques spécifiques (chimie-matériaux par exemple), ce qui ne
l’inscrit que très partiellement dans le paradigme de l’économie fondée sur la connaissance.
13
Région Nord - Pas-de-Calais
Aucune
Compétences scientifiques
Aucune
moins de ½
½ ou plus
toutes
moins de ½
Compétences
technologiques
½ ou plus
toutes
La stratégie proposée au regard du profil de la région, qui dispose donc d’une base qu’il faut
soutenir et développer consiste, dans un premier temps à créer une véritable capacité scientifique
venant consolider ce potentiel technologique (renforcement de l’existant, création de
compétences nouvelles, recherche de coopérations). Dans une seconde étape, il sera certainement
nécessaire de mettre en place les bases scientifiques et technologiques en appui des technologies
clés qui seront jugées indispensables pour le développement économique du Nord-Pas-de-Calais.
La filière TIC reste fragile, mais des segments de la société de l’information progressent
La filière des technologies de l’information et de la communication (TIC) est en émergence,
mais reste embryonnaire, malgré la présence en région de belles réussites entrepreneuriales.
Au 31 décembre 2004, 28.720 salariés travaillent dans le secteur des TIC, dans 3.463
établissements. 3,2% des établissements régionaux et 2,1% des effectifs se situent dans ce secteur
(respectivement 4,5% et 5,7% en France). Rapporté à l’ensemble de l’activité économique, le
secteur est relativement moins développé dans la région (17ième rang national pour les effectifs
salariés). Les entreprises régionales du secteur sont de moindre taille ce qui s’explique sans doute
par la faible part des entreprises de fabrication (-6,5% par rapport à la moyenne nationale).
Cependant, une certaine concentration métropolitaine dans le champ du e-marketing et de la edistribution, sans doute dans la mouvance de la Vente à distance, lui vaut une certaine visibilité
nationale. (+6,4% par rapport à la moyenne nationale dans les activités d’édition, imprimerie et
reproduction. Un peu moins de deux tiers des emplois TIC de la région se situent dans l’aire
urbaine de Lille.
La région jouit d’une offre de formation supérieure tant dans le champ des métiers du commerce,
du marketing et du commerce électronique que du multimédia et de la création numérique qui en
font une des premières régions françaises dans ce domaine. L’ampleur de cette offre, malgré sa
qualité reconnue, ne parvient que partiellement à conforter une dynamique pourtant forte de
développement du secteur.
La faiblesse de la recherche et développement des entreprises régionales se retrouve dans le secteur
des technologies de l'information et de la communication : le nombre de brevets du secteur TIC est
faible (72 sur 4.334 en France) dans notre région.
14
Région Nord - Pas-de-Calais
Cependant, quatre des six pôles de compétitivité régionaux retenus par l’Etat identifient les
technologies de l’information et de la communication comme vecteur important de leur
développement.
En outre, le nombre de créations d’entreprises dans le domaine des TIC est en forte
progression depuis 2003. Le nombre d’offre d’emplois dans le secteur des TIC est passé de 1.338 à
3.260 entre 2002 et 2004.
C’est dans la combinaison de grandes initiatives structurantes comme Euratechnologies, de la pleine
réussite des objectifs des volets TIC des pôles de compétitivité et de l’accompagnement du tissu
économique existant que se jouera probablement la réussite du secteur dans la région. Si les TIC
constituent un élément transversal qu’il est difficile de compartimenter dans tel ou tel secteur, il
semble que :
• les fonds européens pourraient être orientés plus largement vers le secteur privé ;
• les filières régionales à fort contenu en TIC (logiciels, pôles image, industrie des contenus)
disposent d’un important potentiel de croissance, qui pourrait faire l’objet d’un soutien
spécifique.
Le développement de la demande en TIC dans les autres filières économiques régionales est
également un axe de travail à explorer à la fois pour le secteur des TIC régional mais aussi pour
l’innovation du reste de l’économie régionale. Les initiatives publiques structurantes qui sont en
phase de réalisation (pôles de compétitivité dont celui des industries du commerce et plate-formes
de service de l’artisanat ou de l’agriculture…) en lien avec certains secteurs économiques doivent
contribuer à l’émergence de dynamiques de mise en œuvre de ces outils par l’économie régionale.
Bien que les supports statistiques ne soient pas encore mis en place et que le besoin de création d’un
outil régional de gouvernance et d’observation trouve ici une évidente illustration, on peut donner
deux exemples représentatifs de secteurs dans lesquels un mouvement peut être constaté dans le
champ plus large de la société de l’information.
La région Nord-Pas-de-Calais est engagée depuis le début des années 90 dans des actions
innovantes, dans le domaine de la santé et de la prévention, par l’utilisation des TIC dans de
nombreux secteurs. Le réseau des maternités LOGINAT (25 établissements partenaires) est le
précurseur, très vite rejoint par celui des urgences neurologiques TELURGE (plus de 18 centres
hospitaliers associés). La mise en place d'un pont audio-vidéo performant a permis au monde
hospitalier de réaliser des visio-réunions régulières et de grande qualité.
La région dispose actuellement d'un réseau IP de télécommunications à haut débit entre la majorité
des établissements hospitaliers, ce qui permet d'améliorer la qualité des applications de télésanté.
La volonté régionale d'être à la pointe des développements technologiques s' est exprimée d'une
part, par la mise en place, dans le domaine de la formation, d'un simulateur de réanimation, appareil
de haute technologie et unique en France; d'autre part, par la création du premier laboratoire en
Europe d'évaluation et d'ergonomie des applications médicales (EVALAB). La région est également
le siège du GIP UMVF (Université Médicale Virtuelle Francophone) qui révolutionne les outils
pédagogiques et les modes de formation des étudiants et praticiens.
L'ensemble des organismes touchant à l'observation et à la prévention de la santé sont regroupés,
disposent de moyens TIC intégrés et animent un grand portail Internet régional.
L’ensemble de ces indications montre que la situation difficile de la région en matière de santé
publique, d’équipement des établissements de santé, et de démographie médicale a conduit à
développer des politiques innovantes qui permettent une optimisation des ressources humaines et
matérielles. Cet engagement de long terme et les atouts qu’il a déjà conférés à la région dans le
15
Région Nord - Pas-de-Calais
domaine ouvrent la voie à l’affirmation d’un positionnement de pointe de la région dans la télésanté
à condition d’y apporter les ressources nécessaires.
On peut enfin estimer que la région est une des premières de France dans les politiques de
modernisation des services publics par l’ampleur, le nombre et la diversité des projets menés ou en
cours de réalisation dans ce domaine. Seule une politique de long terme passant du soutien des
pionniers à une large appropriation et mise en œuvre des outils de la société de l’information
pourrait définitivement conforter une position régionale favorable dans ce domaine.
La R&D occupe une place modeste dans le tissu productif régional
La région Nord-Pas-de-Calais est en retard par rapport à la moyenne nationale dans le domaine de
la recherche et de l’innovation. La région se caractérise par un tissu économique industriel
essentiellement productif. Les départements de recherche et développement des grandes
entreprises implantées dans le Nord-Pas-de-Calais se situent souvent en dehors de la région et le
tissu de PME-PMI et sous-traitants ne font que peu d’investissements en R&D.
D’ailleurs, seulement 300 demandes de brevets ont été publiés en 2003 en Nord-Pas-de-Calais, ce
qui place la région derrière l’Ile de France (4.939), Rhône-Alpes (2.079), PACA (890), la Bretagne
(676), Midi-Pyrénées (506), le Centre (503), les Pays de la Loire (474), l’Aquitaine (350), et
Languedoc-Roussillon (308). Ce chiffre est évidemment très en retrait par rapport au poids
démographique de la région.
-Les dépenses intérieures en R&D, tant publiques que privées, sont traditionnellement faibles
par rapport à la moyenne nationale ou aux autres régions limitrophes. Malgré les efforts budgétaires
publics importants consentis, les dépenses en R&D globale exprimées en % du PIB n’ont pas
réellement progressé entre 1998 et 2002 dans le Nord-Pas-de-Calais. Elles oscillent entre 0,6 et
0,7% du PIB, pour un moyenne nationale de 2,2%. Au cours des 4 dernières années, ce pourcentage
a peu varié.
16
Région Nord - Pas-de-Calais
Cette stabilité cache toutefois une hausse de 35% dans l’enseignement supérieur, et une baisse de
près de 20% dans les entreprises. Le développement de la R&D dans les entreprises apparaît donc
comme une priorité. Avec 555 millions d’euros de dépenses intérieures de R&D en 2003, la région
se place en 14e position des régions de France métropolitaine (Rhône-Alpes 4 milliards d’€,
Midi-Pyrénées et Provence-Alpes-Côte d’Azur chacune 2 milliards d’€). La situation reste stable en
2004, avec une dépense intérieure de R&D de l’ordre de 570 millions d’euros, soit environ 2,9%
des dépenses de R&D dans les régions de province.
- Le niveau des dépenses de l’enseignement supérieur en matière de recherche est passé de
0,25 à 0,34% du PIB entre 1998 et 2002, soit une croissance de +36%, alors que durant la même
période, la moyenne nationale n’a crû que de +13%. Cette évolution traduit parfaitement les efforts
financiers consentis en région puisque la part des dépenses de l’enseignement supérieur du NordPas-de-Calais par rapport à la moyenne est passée de 3,6 à 4,2%.
La part du PIB consacrée aux dépenses en R&D pour le secteur public est restée stable (alors
qu’elle baissait de 7,5% en moyenne) : la recherche en Nord-Pas-de-Calais est à forte dominante
publique (70 % des chercheurs, 57 % des dépenses de R&D régionales), concentrée dans les
universités principalement.
En terme d’emplois, les universités de la région regroupent près de 3.000 équivalent temps plein2 de
niveau « chercheur » et 1.000 de niveau « ingénieur, technicien, administratif », spécifiquement
rattachés à des activités de R&D (source INSEE). Au titre de la recherche universitaire, le Nord –
Pas-de-Calais est ainsi placé en 4e position en comparaison aux autres régions françaises. C’est là le
résultat de la position spécifique qu’occupe le Nord – Pas-de-Calais au sein du dispositif français
des formations supérieures : en 2002, près de 145.000 étudiants étaient inscrits dans les
établissements régionaux d’enseignement supérieur, ce qui représente 6,9% de la population
étudiante française.
- Dans le même temps, les dépenses des entreprises consacrées à la R&D, en passant de 0,37 à
0,30% du PIB, ont connu une baisse très sensible (-19%) en Nord-Pas-de-Calais, alors qu’au
niveau national cet indicateur connaît une croissance de +6% entre 1998 et 2002. Il en résulte que la
DIRDE régionale ne représente plus que 1,2% de la moyenne nationale en 2003 alors qu’elle en
représentait encore 1,4% en 1998.
Evolution des dépenses intérieures (publiques et privées) en R&D
par secteur en prenant pour indice 1998=100
Evolutions des dépenses R&D intra-muros par secteur Indice 1998 = 100
140
130
120
France Secteur des
entreprises
110
Nord - Pas-de-Calais Secteur
des entreprises
France Secteur public
100
Nord - Pas-de-Calais Secteur
public
90
France Secteur de
l'enseignement supérieur
Nord - Pas-de-Calais Secteur
de l'enseignement supérieur
80
70
60
1998
1999
2000
2001
2002
2003
Source : Eurostat – Newcronos.
2
Les effectifs sont mesurés en équivalent temps plein, dans les données du Ministère de l’Education nationale et de la
Recherche. En effet, on considère que les enseignants-chercheurs consacrent 50% de leur temps aux activités de
recherche.
17
Région Nord - Pas-de-Calais
- Des tendances similaires, bien que moins accentuées, se marquent également au niveau du
personnel R&D. La région gagnait entre 1998 et 2002 l’équivalent de 619 personnes en recherche
publique, soit une augmentation de +16%, dépassant ainsi l’évolution au niveau national (+10%).
En revanche, au cours de la même période, le personnel R&D dans les entreprises régionales
baissait de -5%, tandis qu’il augmentait de +14% au niveau national.
- La recherche privée voit tout de même une petite amélioration en 2003. Les dernières données
actuellement disponibles sur le potentiel en terme d’effectifs de R&D et effectifs de chercheurs
concernent l'année 2003, soit deux années, au mieux, après le démarrage officiel du PRI (démarrage
effectif plus tard) montrent que, suite à leur diminution de 1,3 %, par an, en moyenne, entre 1998 et
2002, cette tendance semble s'inverser en 2003 avec une hausse des effectifs régionaux de 7,3
% par rapport à 2002 (+1,1 % au niveau national). Elle correspond à une augmentation de même
ampleur des dépenses des entreprises en R&D (+8,3 % entre 2002 et 2003).
Avec les précautions requises pour des chiffres relatifs à une seule année, il se pourrait que
l'inversion de tendance observée en 2003 constitue un début de rattrapage du déficit régional par
rapport à la situation nationale, si elle se poursuivait au même rythme. En effet, les effectifs
régionaux de R&D en entreprises ne représentent que 1,6 % des effectifs nationaux (en légère
décroissance par rapport à 1998).
Parmi ces effectifs de R&D en entreprises, l'évolution du nombre de chercheurs privés est tout à
fait différente avec une progression de 6,5 % par an en moyenne entre 1998 et 2003, soit un rythme
quasi-comparable à celui observé pour l’ensemble du pays (+6,7 % par an en moyenne).
En conséquence, la densité de chercheurs en Nord-Pas-de-Calais a progressé, atteignant 3,5
pour 10.000 habitants en 2003, mais elle reste limitée : la région conserve la dernière place des
régions françaises en affichant la densité de chercheurs privés la plus basse de France (derrière le
Poitou-Charentes et Champagne-Ardenne).
Les dépenses internes des entreprises régionales en R&D (exécutées par l'entreprise elle-même) ont
connu la même tendance que les effectifs: après une période de baisse importante (-5,5% entre
1998 et 2002), elles ont progressé de 8,9% entre 2002 et 2003. Malgré ce bon résultat, l'évolution
sur la période 1998-2003 (+2,4%) reste dix fois inférieure à celle observée au niveau national
(+22,8%).
Ainsi, les dépenses des entreprises régionales en R&D restent limitées puisque la région représente
1,2% de la DIRDE observée sur l’ensemble du territoire en 2003 (soit 260 millions d'euros).
En conclusion, le déficit régional en R&D (une partie de l'innovation et essentiellement innovation
technologique) est la conséquence de plusieurs éléments :
•
une délocalisation des centres de R&D des grandes entreprises entraînant un déficit fort
sur cette catégorie d'entreprises,
•
une région peu présente sur certains secteurs où l'innovation, plus particulièrement
l'innovation technologique, est importante (électronique).
Ce déficit persiste (part régionale très faible), mais la croissance forte du potentiel en 2003, après
une période de baisse continue, pourrait présager d’un potentiel de rattrapage qui est le résultat à
la fois d'une meilleure conjoncture.
18
Région Nord - Pas-de-Calais
Les pôles de compétitivité
Dans un cadre européen de soutien à la compétitivité, le CIADT a lancé en automne 2004 un appel
à candidature pour la mise en place de pôles de compétitivité sur la base duquel 9 dossiers de
candidatures impliquant des acteurs du Nord-Pas-de-Calais ont été déposés. Le CIADT du 14
septembre 2004 présente une définition du pôle de compétitivité : Un pôle de compétitivité résulte
de la combinaison, sur un même territoire, de trois ingrédients (entreprises, centres de formation,
unités de recherche) et de trois facteurs décisifs (partenariat, projets de R-D, visibilité
internationale).
La labellisation de 6 pôles de compétitivité en Nord-Pas-de-Calais traduit le dynamisme des acteurs
régionaux. Aujourd’hui, les pôles régionaux se sont structurés, avec une instance de gouvernance
adaptée. On constate, dans les 6 pôles régionaux, un foisonnement de projets de R&D.
La mobilisation des pouvoirs publics pour accompagner et soutenir l'émergence des projets de R&D
des pôles jouera un rôle essentiel dans la réussite de la démarche. A ce titre, les moyens de soutien
aux projets de R&D disponibles au plan national et dans les collectivités pourraient utilement être
abondés dans le cadre du prochain programme opérationnel.
Les pôles régionaux doivent également, pour certains, renforcer leur visibilité européenne et
mondiale en se dotant d’équipements structurants. Le CETI pour Up-Tex, l’Institut Chevreul pour
Maud, le Centre d’essais ferroviaires pour i-Trans, relèvent de cette logique.
Intitulé du
pôle
Filière des
produits
aquatiques
Industries
du
commerce
Up – Tex
i-Trans (à
vocation
mondiale)
Matériaux à
usage
domestique
Nutrition
santé
longévité
Membres
Organisme
Entreprises
Pole Filière
Halieutique
170
Organismes
de recherche
5
35
13
80
6
55
22
21
9
20
17
Pôle Distribution
UIT Nord
(Union des
Industries
Textiles)
Transports
Terrestres
Promotion
Innovalys
GIE
EURASANTE
Données 12/06
En 2006 , au cours des deux premiers appels à projets des Fonds de compétitivité des entreprises,
les pôles du Nord - Pas-de-Calais ont déposé 18 projets de R&D, dont 9 qui ont été retenus par
l'expertise nationale pour être financés. 5 nouveaux projets ont été retenus lors du 3ème appel à
projets du 1er trimestre 2007.
Si le nombre et la taille des projets déposés restent modestes et doivent être développés, le taux de
validation (50%) marque le qualité et l'intérêt de ces actions pour la structuration de pôles. D'autres
projets ont émergé au plan local et participent également à cette dynamique.
19
Région Nord - Pas-de-Calais
2.4. Réseaux et territoires en Nord-Pas-de-Calais
Transport collectifs urbains et mobilité
La fréquentation des transports collectifs urbains est en augmentation dans la région Nord-Pasde-Calais mais cette croissance dissimule des situations territoriales très disparates. En 2003, plus
de 309 millions de trajets ont été réalisés en transports en commun urbains dans la région, soit une
augmentation de 4,2% par rapport à 2002. Cependant, seules les Autorités organisatrices de
transport (AOT) de Béthune, Lille, Dunkerque et Lens-Liévin ont effectivement enregistré une
hausse. Les résultats d'Arras et de Cambrai sont relativement stables et ceux des six autres AOT, en
baisse (Hénin-Carvin, Boulogne-sur-Mer, Douai, Maubeuge, Calais et Valenciennes). Sur la
métropole lilloise, la mise en place d'une rame de métro toutes les minutes aux heures de pointe a
entraîné un accroissement de l'offre de 16,2% et de la fréquentation de 8,2%.
La définition de l'offre de service ferroviaire de voyageurs sur le réseau TER constitue l'une des
missions essentielles de la Région en tant qu'autorité organisatrice du transport ferroviaire régional.
Les années d'expérimentation de la régionalisation de l'exploitation ferroviaire lui ont déjà permis
d'améliorer et de développer l'offre TER de manière conséquente. Chaque jour, 80.000 voyages
s'effectuent en TER : 54% pour des trajets domicile-études, 37% pour des déplacements domiciletravail, 9% pour les loisirs.
Avec 1.300 km, le réseau Nord-Pas-de-Calais est le plus dense de France après celui d’Ile-deFrance. 18 lignes ferroviaires TER desservent le territoire, 211 gares et points d’arrêts, dont 71 sont
déjà rénovés (126 gares dans le Nord, 85 dans le Pas-de-Calais).
Le parc de matériel ferroviaire est actuellement de 136 rames, d’âge moyen de 20 ans. Depuis 1978,
le Conseil régional a financé l’acquisition de 120 nouvelles rames et d’autres achats sont en cours.
Depuis 2000, la Région a pris l’initiative d’offrir la grande vitesse sur des liaisons régionales. Le
TER-GV divise par deux le temps de parcours entre le littoral et Lille :
• Boulogne - Lille : 1 heure au lieu de 2,
• Calais - Lille : 38 min au lieu d’1 heure 15,
• Dunkerque - Lille : 30 min au lieu d’1 heure.
Les transports collectifs souffrent d’une insuffisance de qualité de service, sur les trajets entre
agglomérations. Pour les relations avec Lille, la région bénéficie globalement d’un haut niveau de
service sauf notamment pour Maubeuge. Les distances géographiques sont en partie effacées par le
TER GV, pour Dunkerque et surtout Calais et Boulogne, mais les possibilités sont moindre pour
les relations de Lille vers les autres agglomérations et pour les autres agglomérations entre elles,
notamment entre Arras et le Littoral.
20
Région Nord - Pas-de-Calais
Transport et environnement
Le transport, avec 2,7 Mtep, soit 20% de la consommation énergétique régionale, est depuis 1990
un secteur en forte croissance (35%), avec une prédominance des déplacements dans l’espace
urbain (50% du trafic régional pour 30% en moyenne européenne). Depuis 2002, le secteur des
transports enregistre une baisse historique de ses consommations de 5,5% (160 ktep) sous les effets
combinés des mesures adoptées par le gouvernent pour limiter la vitesse de circulation sur les
grands axes routiers et de la hausse des prix du carburant. Les consommations des transports restent
sous l’influence de facteurs structurels négatifs : accroissement des déplacements, notamment des
petits trajets urbains, congestion, péri – urbanisation, montée en gamme des véhicules, relâchement
des comportements… cependant l’année 2003 marque une rupture dans les comportements routiers.
Les « couples » « produits secteurs » dont les augmentations sont les plus significatives sont
l’électricité et le gaz dans le résidentiel et tertiaire et les produits pétroliers dans les transports.
Ce chiffre masque d’importantes disparités : la métropole lilloise et Dunkerque ont un poids plus
élevé. Les émissions de particules fines ont augmenté de 300% (du surtout au diesel) et les
émissions de CO2 sont également en hausse parallèlement à l’augmentation du nombre de
déplacements motorisés.
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Région Nord - Pas-de-Calais
3. Les défis du Nord - Pas-de-Calais
Le diagnostic met en lumière à la fois les importants changements qu’a connus la région et les
phénomènes qui continuent à pénaliser son évolution. Mais aussi des dynamiques émergent ouvrant
de nouvelles perspectives. Ainsi quatre défis majeurs apparaissent déterminants pour l’avenir de
la région.
Créer les conditions du développement (durable) de demain
Pour le Nord – Pas-de-Calais il s’agit prioritairement d’assurer la promotion d’une économie du
savoir, de l’innovation, de la décision intégrant le défi du développement durable. Cet enjeu passe
par :
- le renforcement des fonctions amont de l’économie au travers de l’enseignement supérieur, de
la recherche et de l’innovation, du développement des TIC
- la consolidation des dynamiques de développement à l’œuvre : pôles de compétitivité,
coopérations intercommunales y compris métropolitaines, grands équipements, relations
transfrontalières,
- une attitude exemplaire face aux grands défis environnementaux : lutte contre le changement
climatique, énergies renouvelables, bio-diversité.
- la valorisation de la position géographique de la région et de ses relations avec les autres
régions françaises ou européennes.
Conforter la renaissance économique
Si la mutation du Nord – Pas-de-Calais, tant économique que sociale est un fait acquis, la situation
reste fragile et doit être consolidée :
- en optimisant les ressources humaines au service de la performance et de l’attractivité
régionale : meilleure employabilité.
- en préservant et en valorisant les avantages comparatifs de la région notamment en matière
d’accessibilité (ports, canal Seine-Escaut, logistique,…)
- en stimulant les secteurs d’activité économiques créateurs de richesse ou d’emploi (économie
résidentielle notamment),
- en renforçant l’esprit d’entreprise pour la reprise et la création d’activités (en particulier en
perspective du papy-boom),
Surmonter les séquelles du passé pour consolider le développement
Malgré les efforts conduits depuis de nombreuses années, la compétitivité et la cohésion régionales
restent fortement pénalisées par les séquelles de l’histoire économique et sociale. Pour continuer à
en réduire les effets il est nécessaire :
- de renforcer l’accompagnement de la population pour réduire ses handicaps : santé, éducation,
- de persévérer dans les politiques de requalification des villes : rénovation urbaine, tissu minier,
centralités,
- de poursuivre l’effort de reconquête du paysage et des espaces dégradés : trame verte, trame
bleue, sites et sols pollués,
- de garantir la qualité et la quantité des ressources : eau, air, utilisation du sol.
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Région Nord - Pas-de-Calais
Donner à tous les habitants et tous les territoires des chances équivalentes
Si l’on ne peut garantir l’égalité dans les capacités de développement, il est nécessaire de s’assurer
de l’équité dans le traitement des territoires et les services aux habitants au travers :
- d’un accroissement de la mobilité passant notamment par une plus grande ouverture des
marchés du travail et une offre de transports collectifs organisée et de niveau de service
amélioré
- de la définition de modalités d’intervention discriminantes envers les territoires cumulant le
plus de handicaps et les populations les plus fragiles
- du maintien d’un niveau de services tant marchands que publics pour tous et partout
- d’une gestion coordonnée des risques naturels et technologiques pour sécuriser les territoires
soumis à des aléas.
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