Nord - Pas-de

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Synthèse du diagnostic territorial stratégique du Nord - Pas-de-Calais
I. Le contexte
La région Nord - Pas-de-Calais compte 4 millions d’habitants et se situe au cœur de l’Europe du Nord
Ouest, un important bassin de consommation englobant la région parisienne et les denses régions
voisines de l’Europe du Nord (Benelux, Rhénanie et Westphalie et agglomération londonienne). La
région Nord – Pas-de-Calais est une région majoritairement urbaine et péri-urbaine densément
peuplée, avec près de 325 habitants au Km². Les territoires ruraux représentent quant à eux 23 % de la
surface régionale et 5 % de la population.
Malgré ces dynamiques favorables, le Nord – Pas-de-Calais reste une région souffrant de retards
importants au regard des autres régions de France métropolitaine et d’autres régions européennes.
Dans un contexte de profonde recomposition, la région Nord – Pas-de-Calais s’est engagée sur le
chemin de la résilience. Ainsi, au cours de la dernière décennie, plusieurs dynamiques favorables ont
émergé sur le territoire régional.
Du point de vue économique, la région a subi, au cours de la dernière décennie, une profonde mutation
de son économie et fait preuve, aujourd’hui, d’une capacité d’adaptation face aux nouvelles
dynamiques qui se sont développées sur son territoire, tout en faisant face à d’importants défis
économiques et sociaux ainsi qu’à la persistance d’inégalités sociales et territoriales importantes.
La mutation engagée par la région depuis plus d’un demi-siècle lui donne par ailleurs une
« expérience » et un savoir-faire des mutations qui lui confèrent des capacités particulières face aux
changements et autant de points d’appui pour cette transition dans une région où l’empreinte
écologique est élevée.
Ces dynamiques favorables ont permis au territoire régional de dépasser les difficultés héritées de son
passé industriel.
Une économie portée par le développement de l’économie présentielle et caractérisée par un
niveau de RDI insuffisant.
Si le PIB par habitant du Nord - Pas-de-Calais reste inférieur à la moyenne de l’Union européenne, il a
progressé plus vite que la moyenne française. De plus, l’évolution favorable du PIB par emploi reflète
la forte productivité de la main d’œuvre régionale. Cette progression de la valeur ajoutée
s’accompagne d’une transformation importante de la structure d’activité avec un rééquilibrage entre
l’économie présentielle (deux tiers des emplois régionaux) et l’économie productive, particulièrement
ouverte à l’international avec un tiers du PIB réalisé à l’exportation.
Le développement soutenu de l’entreprenariat a été l’un des facteurs de la croissance de l’économie
présentielle : le nombre de créations d’entreprises est passé de 19 pour 10 000 habitants en 2001 à 60
pour 10 000 en 2011. Cette progression a, en partie, atténué les chocs liés à la restructuration de
l’économie productive qui a connu des pertes importantes d’emplois, mais qui a su se structurer autour
de 7 pôles de compétitivité et 14 pôles d’excellence. L’industrie prépare également sa mutation par la
structuration de filières d’excellence dans les secteurs de la construction automobile et du ferroviaire
et par l’innovation à forte valeur ajoutée dans les secteurs traditionnels comme les industries textiles.
L’économie régionale reste cependant pénalisée par un poids des activités de recherche et
développement le plus faible des régions françaises avec seulement 0,81% du PIB consacré à la R&D.
Poursuivre les efforts engagés pour intensifier la R&D et soutenir l’innovation permettra donc de
renforcer la compétitivité de la région.
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Un taux d’emploi inférieur à la moyenne nationale
La dynamique de rattrapage économique de la région doit être relativisée au regard du taux d’emploi
qui reste inférieur à la moyenne nationale. Une part importante de la population est sans activité,
notamment en raison du nombre élevé de chômeurs ou de personnes ne se portant pas sur le marché du
travail. Cette faible participation au marché du travail touche plus particulièrement les femmes avec
seulement 56% des femmes de 20 à 64 ans en situation d’emploi en 2010.
La jeunesse : un atout pour la région et un défi de cohésion
La région Nord - Pas-de-Calais compte 4 millions d’habitants dont 2,6 millions âgés de 16 à 65 ans
(représentant 6,5 % des personnes en France en âge de travailler) et est la plus jeune de France
métropolitaine (35 % de la population âgée de moins de 25 ans).
Une dynamique positive est observée dans l’évolution du taux de réussite aux examens nationaux et
dans la progression du nombre de jeunes diplômés de l’enseignement supérieur.
Des difficultés économiques et sociales qui perdurent :
Le Nord - Pas-de-Calais affiche la proportion la plus élevée de France de sorties du système éducatif
sans qualification et sans diplôme ainsi qu’un poids plus important des jeunes parmi les chômeurs. La
lutte contre le décrochage scolaire et l’intégration des jeunes sur le marché du travail restent donc un
enjeu majeur pour la région.
Plus globalement la région est caractérisée par un indicateur de développement humain et un
indicateur de santé sociale révélant tous deux un niveau de développement des plus faibles de France
métropolitaine ; ceci est particulièrement marquant en matière de santé, d’espérance de vie,
d’éducation et de logement. Un examen des indicateurs ciblé sur les jeunes et les femmes souligne une
situation encore plus défavorable pour ces deux catégories.
Une région qui présente une forte empreinte écologique et une pratique de la transition
L’empreinte écologique du Nord – Pas-de-Calais représentait, en 2003, 5,40 hectares globaux par an et
par habitant (gHa/an/hab.). Cette valeur est bien supérieure à la bio capacité du territoire (0,70
gHa/an/hab.). Ainsi, il faut près de 8 territoires comme le Nord – Pas de Calais pour assurer un
équilibre entre l’empreinte écologique de la région et sa bio capacité. La bio capacité du territoire est
nettement inférieure à la bio capacité Française (2,87 gHa/an/hab.) en raison d’une urbanisation
importante et se rapproche ainsi des bio capacité de Belgique (1,13 gHa/an/hab.) ou des Pays-Bas
(0,79 gHa/an/hab.).
L’utilisation des sols par l’industrie et l’urbanisation ainsi que l’exploitation des ressources par
l’agriculture créent une ponction forte sur les ressources naturelles. Il en résulte une faible part
d’espaces naturels et de forêts, une qualité altérée des eaux et de l’air ainsi qu’une exposition aux
risques naturels ou industriels notable.
Cependant, les transformations régionales des dernières décennies, notamment le repli des grandes
activités industrielles, ont engagé la région sur le chemin d’une nécessaire transition écologique avec
une production de richesse moins émettrice de carbone que dans les années 1990. Enfin même si
l’empreinte écologique se révèle être élevée en Nord – Pas-de-Calais, elle reste comparable à la
moyenne nationale.
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Une région transfrontalière qui s’inscrit dans l’Europe du Nord-Ouest
La région dispose d’une frontière de 350 km avec la Belgique et d’une façade maritime porte d’entrée
de l’Europe continentale vers le Royaume-Uni incluant le détroit le plus fréquenté du monde. A
proximité de 4 métropoles européennes majeures (Paris, Londres, Bruxelles et Amsterdam), le
positionnement de la région est tout autant un atout qu’une menace.
Si elle permet l’accès aux grands marchés de l’Europe du Nord-Ouest, cette proximité, conjuguée à
l’attractivité de ces métropoles, expose le Nord - Pas-de-Calais à une redoutable concurrence. La
région doit se développer dans un contexte où l’attractivité de l’Ile-de-France devrait se renforcer,
notamment dans le cadre du Grand Paris, et où ses voisines belges et britanniques disposent aussi
d’atouts importants. Développer la dimension transfrontalière du système de recherche et
d’enseignement supérieur permettra d’améliorer le positionnement compétitif du Nord - Pas-de-Calais
face à ces métropoles.
De nombreux réseaux de transports saturés
La région est traversée par plusieurs axes routiers majeurs entraînant une densité de trafic importante.
La diversité de réseaux s’avère insuffisante au regard de la saturation de plusieurs axes importants
notamment sur l’arc Nord-Sud. Dans ce contexte, il est important de poursuivre le projet partenarial de
cadre de cohérence des politiques publiques dans les domaines de l’aménagement, des transports et de
la gestion des ressources naturelles à l’échelle de l’Aire métropolitaine lilloise.
Une région urbaine marquée par d’importantes mobilités
La région est constituée par un système interurbain à dimension régionale animée par une métropole
transfrontalière. Composé de 21 sur 24 aires urbaines, ce système regroupe plus de 3,5 millions
d’habitants, soit près de 87% de la population régionale. Cette forte proximité des aires urbaines
entraîne une intégration particulière des espaces et d’importantes mobilités en raison d’une
déconnexion croissante entre lieux de vie, de travail, de consommation ou encore de loisirs. La région
dispose en outre d’une organisation territoriale autour d’une quinzaine d’agglomérations et d’autres
structures intercommunales engagées dans des aires et de plusieurs dynamiques de pôles
métropolitains s’appuyant sur une histoire ancienne de coopération.
De fortes disparités territoriales
Le Nord – Pas-de-Calais se caractérise par d’importants contrastes territoriaux, notamment à l’échelle
des zones d’emplois. Le territoire de Lille apparaît dans une situation plus favorable, même si certains
indicateurs sociaux restent moins bons par rapport aux moyennes nationales. A l’inverse, plusieurs
territoires sont très en retrait par rapport aux autres territoires métropolitains. C’est en particulier le cas
de zones de l’ancien bassin minier et du Calaisis qui connaissent un faible niveau de revenu et un taux
de chômage supérieur à 15%.
La déclinaison infrarégionale de l’indicateur de développement humain montre d’ailleurs qu’à côté de
ces deux zones, la Sambre-Avesnois ainsi que 5 autres territoires figurent parmi les 26 zones
françaises ayant le plus faible niveau de cet indicateur.
Une riche activité agricole soumise à la pression foncière et à de nouvelles exigences de sécurité
et de qualité
Les zones rurales sont porteuses d’une riche et intense activité agricole bénéficiant de la proximité des
grandes zones urbaines de consommation. Ces zones sont toutefois soumises à une forte pression
résidentielle.
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Elles doivent à la fois permettre et appuyer une agriculture qui doit s’adapter rapidement aux
évolutions des attentes et exigences des transformateurs et consommateurs, répondre aux besoins de
sécurité alimentaire, participer de la prévention et à l’adaptation au changement climatique et contenir
la consommation foncière pour préserver le potentiel agricole ainsi que pour renforcer, mailler et
diversifier les milieux naturels.
Une région maritime à fort potentiel mais exposée à de nombreux risques
La façade maritime de la région d’une longueur de 140km abrite Boulogne, premier port de pêche
français, Calais, premier port pour le transport de voyageurs, et Dunkerque, troisième port pour le
transport de marchandise. Le développement de l’activité portuaire et fluviale est un enjeu majeur pour
la région. L’interconnexion entre les ports intérieurs et maritimes doit permettre de mieux intégrer le
littoral et son hinterland. Le projet de liaison Seine-Nord-Europe devrait renforcer l’attractivité des
ports et des plate-formes logistiques de la région face à la concurrence de l’Europe du Nord et du
Grand Paris.
La façade maritime possède également un fort potentiel de croissance et d’emplois en matière de
recherche et développement aussi bien dans les secteurs traditionnels comme la filière de la pêche que
dans ceux de la croissance bleue notamment les énergies marines. Le développement de l’ensemble de
ces activités amplifie les risques auxquels est exposés le littoral : submersions marines, inondations,
risques industriels et sécurité maritime dans l’un des détroits les plus fréquentés au monde. La gestion
intégrée des zones côtières permettra de développer le potentiel des espaces littoraux de la région en
préservant l’équilibre entre développement, préservation des ressources et maîtrise des risques.
II. Les enjeux
A. Renforcer la compétitivité régionale
Les orientations stratégiques pour le développement économique s’inscrivent dans les déclinaisons
du Schéma Régional de Développement Economique et dans la Stratégie Recherche Innovation pour
une Spécialisation Intelligente (SRI-SI). Cinq enjeux structurent la construction de la stratégie
régionale :
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l’intensification de la recherche est un enjeu majeur pour la qualification du territoire ;
l’efficacité du dispositif régional de soutien à l’innovation doit être renforcée en s’appuyant
sur la SATT (Transfert de Technologie) et les domaines d’activités stratégiques pré-identifiés
à ce jour que sont les Transports et la Mobilité, la Santé et l’Alimentation, l’Ubiquitaire, les
Images numériques et Industries créatives et les matériaux (chimie – recyclage).
En outre deux axes transversaux seront privilégiés, les Sciences Humaines et Sociales et
l’énergie –environnement pour faire face à la transition énergétique et sociale..
l’ouverture du Nord - Pas-de-Calais sur le monde et son positionnement européen doivent
être précisés et valorisés par le positionnement de la région au niveau international par ses
thématiques spécialisantes ou par la recherche de synergies de proximité avec la Picardie, la
Wallonie et la Flandre en développant le potentiel important de la coopération
transfrontalière ;
la promotion de la culture de l’initiative et de l’entrepreneuriat doit être maintenue et
amplifiée pour tourner la région vers l’économie de l’initiative et de la connaissance ;
le renforcement des partenariats doit conduire à une meilleure visibilité de l’organisation
régionale et à la définition d’une véritable politique de site. La gouvernance de la Stratégie
Recherche Innovation doit être ajustée et actualisée en conséquence.
Les orientations stratégiques en faveur des PME porteront sur les secteurs de l’artisanat, du
tourisme, des services à la personne, de la pêche et de l’aquaculture ainsi que de l’économie sociale et
solidaire. Ces orientations s’appuieront sur l’ensemble de la politique innovation/recherche. La
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recherche de nouveaux instruments financiers sera privilégiée. Il s’agira de poursuivre les initiatives
en faveur de la création d’entreprises, de l’entrepreneuriat (notamment par un meilleur
accompagnement des TPE et des entreprises moyennes), du développement du potentiel
d’internationalisation et de la montée en compétences de tous les acteurs.
Les orientations stratégiques en matière de technologies de l’information reposent sur les enjeux
suivants :
-engager le déploiement du très haut débit (fibre) par la mise en œuvre du schéma d’aménagement
numérique en veillant à ce que ce déploiement s’effectue de manière équilibrée sur l’ensemble du
territoire qui connaît des inégalités importantes ;
-mutualiser les moyens de l’administration et créer les conditions d’une libération des données
efficiente (open data libérateurs et utilisateurs) ;
-accompagner les activités numériques en entreprises ;
-accompagner de nouveaux modes d’apprentissage par le numérique.
- Initier la transformation des modes de production et distribution décentralisées et des usages de
l’énergie.
De plus, les institutions culturelles ainsi que les industries culturelles et créatives représentent un
champ d’émergence régional très dynamique dans l’utilisation des technologies innovantes liées aux
médias numériques. Enfin, l’économie de la connaissance constitue également un levier de
développement (ex : grands projets intégrés de territoires tels Louvre-Lens, Nausicaa) en lien avec le
renforcement de l’activité présentielle.
B. Rendre durable le développement régional
Les thématiques de l’environnement et de l’adaptation aux changements climatiques s’articulent
tout d’abord autour de la réduction des émissions de gaz à effets de serre. Cette réduction
constitue un objectif explicite de développement et d’aménagement durables.
Cet objectif se décline en différents enjeux :
- identifier et développer les secteurs des matériaux techniques et des éco-activités, la production, la
distribution et la gestion des énergies renouvelables (réseaux intelligents) ainsi que l’économie
circulaire (recyclage) et fonctionnelle (intégration des services) en matière de recherche, d’innovation
et de développement de l’activité ;
- anticiper et développer les métiers de l’efficacité énergétique et de l’environnement ainsi que mettre
en place les formations professionnelles correspondantes ;
- rechercher la protection et le renforcement du capital écologique régional par la préservation des
espaces naturels et des cours d’eau, par la reconstitution d’un maillage continu et cohérent sur la base
de la trame verte et bleue régionale ainsi que par le recyclage des espaces libérés par les mutations
économiques et urbaines. Cet objectif doit en outre favoriser la promotion et le développement de la
filière « bois », à usage énergétique comme pour la construction ;
-ralentir la consommation foncière et l’étalement résidentiel, tant en milieu urbain que rural ou
littoral par le traitement des friches industrielles et urbaines et une gestion adaptée des trames
agricoles et naturelles.
- contribuer à la cohésion sociale et territoriale en poursuivant des opérations de renouvellement
territorial et d’intensification urbaine ;
- intégrer les objectifs de cohésion, de mixité sociale et de performance énergétique au service de
l’inclusion dans les programmes de renouvellement urbain et de développement territorial social
durable ;
- réduire la vulnérabilité environnementale (santé environnementale, exposition aux risques sanitaires
ou climatiques) et faire de la réhabilitation énergétique un levier de réduction de la précarité
énergétique.
- intégrer l’impact du changement climatique dans les plans de lutte contre les submersions marines.
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C. Promouvoir le transport durable
Trois orientations majeures se dégagent :
- le renforcement des capacités et le développement des réseaux de transport et leurs interconnexions
tant pour les voyageurs que pour les marchandises (réseau ferroviaire, transports en commun en site
propre, Canal Seine-Nord Europe et réseau des voies navigables, Véloroutes, Voies Vertes) ;
- la promotion de l'intermodalité et des nouveaux services de transports (pôles d'échanges,
Plateformes multimodales, tarification et billettique intégrées, autopartage, covoiturage,
électromobilité) ;
- la nécessité de conforter la recherche, l'innovation et la formation (i-trans, Institut de Recherche
Technologique Railenium, formations dans les domaines de la logistique, batellerie, métiers de la mer
et des services aux ports).
D. Investir dans l’éducation et la formation
L’éducation et la formation sont un des facteurs de la compétitivité régionale et, à ce titre, il
s’agit :
- d’enrayer le décrochage scolaire et de s’inscrire dans une démarche inclusive grâce à un pilotage
régional et de proximité contre le décrochage, l’illettrisme et la fracture numérique ;
- d’élever les qualifications pour créer les conditions d’une croissance intelligente, notamment par le
développement des usages des TIC. Par ailleurs, un appareil de formation pertinent par rapport aux
enjeux de progression individuelle et de compétitivité économique est une condition nécessaire à
l’élévation du niveau de formation ;
- d’optimiser et rendre lisibles les parcours de formation en travaillant notamment sur l’orientation :il
s'agit de favoriser la construction de parcours de formation diversifiés, la prévention et l’anticipation
de périodes de rupture et l’insertion durable dans l’emploi ;
- de faciliter l’acquisition des métiers et l’accès à l’emploi grâce à la dynamique de l’alternance en
créant les synergies et passerelles entre formation, innovation et entreprise afin d’anticiper les besoins
des métiers en émergence et de rapprocher l’offre de la demande d’emploi pour les jeunes dans les
territoires ;
- de moderniser les structures de formation pour les inscrire dans une croissance durable et combattre
les inégalités entre les territoires par la mise place de campus de la formation tout au long de la vie ;
- d’offrir plus de débouchés aux diplômés de l’enseignement supérieur dans cette grande région
universitaire.
E. Favoriser l’inclusion sociale et l’emploi
En matière d’emploi et d’inclusion sociale, la priorité est donnée à trois enjeux :
- rapprocher de l’emploi une population importante exclue ou éloignée du marché du travail
en favorisant la création d’emplois par la redynamisation des territoires. Cette redynamisation passe
par les emplois de proximité, l’économie sociale et solidaire et des grands chantiers tels le LouvreLens, le canal Seine-Nord Europe et le terminal méthanier ;
- cibler les populations fragilisée, notamment les jeunes et les femmes en misant sur la création de
plates-formes d’Avenir Jeunes, la Gestion Territoriale des Emplois et des Compétence ;
- favoriser la création et la transformation d’emplois dus à l’émergence de nouvelles filières liées
notamment au développement durable, à l’économie numérique et aux exigences de transformation du
secteur industriel.
Pour ce qui est de la formation, l’accent est mis sur les enjeux suivants :
- accompagner et faciliter les transitions professionnelles et anticiper les besoins de compétences ;
- assurer le redéploiement de la carte des formations et la prise en compte de la dynamique
transfrontalière afin de renforcer la mobilité de la main d’œuvre.
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F. Les enjeux territoriaux
Les enjeux de la territorialisation des politiques publiques impliquent de s’attaquer aux disparités
infra-régionales tant sur les plans géographique, économique que social. Ces enjeux impliquent
également un traitement différencié de certaines zones en fonction de leur spécificités.
Ces enjeux sont les suivants :
- favoriser la ville intense (resserrement urbain, recyclage des friches, sobriété foncière, mise en
valeur des pôles d’échanges), la requalification de l’habitat existant, la qualité des espaces et
l’évolution des pratiques agricoles, la prise en compte et la prévention des risques de submersion et
des risques industriels ;
- participer à l’égalité des territoires en favorisant la proximité et l’accessibilité aux services pour les
populations peu mobiles (recentrage urbain et maillage rural, accessibilité aux transports, usages des
TIC) ;
- valoriser le potentiel de croissance économique de l’aquaculture et du tourisme côtier pour la zone
littorale, en complément du développement de leurs fonctions halieutiques et logistiques
remarquables. Cette zone représente aussi un potentiel énergétique renouvelable particulier (éolien,
hydraulique, solaire).
Les zones du Calaisis, du Bassin minier et de Sambre-Avesnois, par leur situation économique et
sociale défavorable, devront faire l’objet de mesures ciblées. Ces mesures s’appuieront sur les pôles de
compétitivité et d’excellence des territoires pour répondre aux enjeux spécifiques en termes
d’économie présentielle, de développement des formations supérieures et d’adaptation climatique dans
le logement et la mobilité.
Les zones rurales doivent sauvegarder leur potentiel agronomique par une préservation des surfaces
utiles et par l’évolution des pratiques. Ceci permettra de maintenir et de reconstituer la qualité et la
résistance aux risques climatiques, de participer à la sécurisation alimentaire, d’anticiper les évolutions
climatiques et sociales en tirant parti de leur proximité aux bassins de consommation (agriculture
biologique, produits végétaux transformés). Les zones rurales doivent aussi renforcer la diversité de
leurs fonctions et activités tout en concentrant leur offre.
Les enjeux spécifiques aux territoires transfrontaliers :
- développer de véritables bassins d’emplois transfrontaliers et des parcours de formations ;
- développer les filières transfrontalières notamment dans le cadre de la SRI-SI ;
- mettre en place de véritables services intégrés pour les populations transfrontalières (transport,
santé, culture) ;
- mettre en place une planification et un aménagement commun pour préserver l’environnement ;
- poursuivre la structuration forte de la coopération territoriale transfrontalière autour des GECT
(l’Eurométropole Lille – Kortrijk – Tournai et le GECT West-Vlaanderen –Flandre –Dunkerque –
Côte d’Opale) ;
- élaborer de véritables stratégies territoriales transfrontalières et mettre en place une gouvernance à
l’échelle régionale.
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